“Les constructions coraniques et les sens religieux dans la poésie de Moufdi Zakaria”, tel est le thème de la rencontre nationale abritée avant-hier par l’auditorium du campus universitaire de Karman à Tiaret. Organisée par le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, cette manifestation s’est illustrée par une série de conférences autour de l’étendue du Coran dans la poésie de Moufdi Zakaria, animées par d’éminents docteurs en études islamiques et des imams, en présence de l’ex-ministre Bouabdellah Ghlamallah. “Des rencontres similaires sont programmées à travers d’autres wilayas, à savoir Alger, Laghouat, Ghardaïa et Souk Ahras, où les différentes interventions doivent converger vers l’idée de définir la réalité, voire l’authenticité, du patrimoine islamique et son impact dans l’environnement national tout en mettant en exergue le sens de l’unité nationale à travers un contexte moral alimenté par des valeurs spirituelles de la société”, a souligné l’un des conférenciers. L’occasion a été saisie pour rendre hommage à l’auteur de l’hymne national. Moufdi Zakaria, de son vrai nom cheikh Zakaria Ben Slimane Ben Yahia Ben cheikh Slimane Ben Hadj Aïssa, est né 12 juin 1908 à Beni Izguen (wilaya de Ghardaïa), où il a reçu des études primaires en langue arabe conjointement à celles du Coran, avant de rejoindre la Mission mozabite de Tunis où il a poursuivi son enseignement au sein des écoles Es-Salem et El-Khaldounia, avant de côtoyer l’université de la Zeïtouna. Dans ce pays, il s’est familiarisé avec de grandes figures de la littérature arabe, à l’instar des poètes Ramadhane Hammoud, Abou El-Qassem Ech-Chabi et le grand écrivain Larbi El-Kebbadi. Militant au sein de diverses franges politiques en Tunisie, où il a été incarcéré de 1937 à 1939, il reviendra en Algérie où il a intégré la première cellule du FLN dans la capitale avant d’être arrêté et condamné à trois ans de détention, de 1956 à 1959. A sa libération, il quitte clandestinement le pays pour se réfugier au Maroc puis en Tunisie. Après l’indépendance, il a vécu dans plusieurs pays du Maghreb avant de s’établir au Maroc puis en Tunisie où il rendra l’âme le 17 août 1977 avant d’être enterré à Beni Izguen. Moufdi Zakaria s’est distingué par plusieurs chants patriotiques, dont l’hymne national, Fidaou El-Djazaïr, chant de l’emblème national algérien, chant des chouhada, chant de l’Armée de libération nationale, chant de l’Union générale des travailleurs algériens, chant de l’Union des étudiants algériens, chant de la femme algérienne, chant Barberousse. Par ailleurs, en guise de reconnaissance, il a été gratifié de la médaille de la capacité intellectuelle du premier degré, attribuée par le roi Mohammed V le 21 avril 1961, de celles de l’Indépendance et du Mérite culturel, décernées par le président Habib Bourguiba, et, à titre posthume, de la médaille du Résistant et d’une attestation de reconnaissance pour ses œuvres littéraires, attribuées par le président Chadli Bendjedid le 25 octobre1984 et le 8 juillet 1987 ainsi que la médaille El-Athir de l’ordre du mérite national, décernée par le président Abdelaziz Bouteflika le 4 juillet 1999.
R. S.