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2/11/2019

Oran: le site préhistorique Abri Alain, irrécupérable



L’abri Alain, un site préhistorique situé entre le mont Murdjadjo et le quartier Haï Mahieddine (ex-Eckmühl) à Oran, se trouve dans un état tellement dégradé qu’il serait impossible de le sauvegarder et de le récupérer, a reconnu le directeur de wilaya chargé de la culture, dans une déclaration à l’APS.
"Le site est perdu à jamais", a déploré Koudier Bouziane, mettant fin aux interrogations sur les perspectives de sauvegarder ce site où des traces de présence humaine remontant à 100.000 ans ont découvertes.
Le bureau d’étude en charge de la sauvegarde et de la valorisation du site s’est désisté, après avoir noté dans un ultime rapport que "l’Abri est dans un état irrécupérable", a précisé, en outre le même responsable. Kouider Bouziane a expliqué que "les grottes de l’abri Alain n’existent plus. Elles ont été emportées par un glissement de terrain et subi des dégradations importantes dues aux activités d’une carrière avoisinante".
Ce site archéologique, classé en 1952, a été mis en évidence, lors des fouilles archéologiques menées aux 19ème et 20ème siècles. Des traces de présence humaine datant d’au moins 100.000 ans ont été découvertes ainsi que des grottes du paléolithique et du néolithique.
De nombreuses pièces archéologiques ont été collectées dont certaines figurent parmi les collections entreposées et exposées au Musée national Ahmed Zabana, dont un bloc stratigraphique et une multitude d’outils préhistoriques comme des lissoirs, des haches polies, des lamelles, des couteaux en pierre et autres.
La direction locale de la culture a introduit en 2011, auprès de la tutelle, un dossier pour la préservation et la valorisation du site. Après plusieurs démarches, un bureau d’études spécialisé dans ce genre de travaux a été sélectionné vers la fin 2013. Plus de 5 ans après, ce même bureau a conclu que le site est irrécupérable.
La direction de la culture entamera prochainement une procédure pour mettre fin au contrat la liant avec ce bureau d’étude a précisé M. Kouider.

Ksar d’Ouargla : « La Casbah » du Sud Est, témoin d’une histoire et du « vivre ensemble en paix »




Ouargla, au Sud-Est du pays a également sa « Casbah » connue localement comme «Ksar El Atik  ». Un patrimoine qui témoigne non seulement d’une grande ingéniosité dans sa conception, avec une architecture saharienne, mais du « vivre ensemble en paix ». Il était 10h de cette matinée du Jeudi. La température a dépassé 28 degrés. Le marché «  le Souk » situé à proximité du Ksar, grouillait du monde.


Les oranges sont cédées à 150 DA le kilogramme. Le jeune vendeur assurait que « ce sont des oranges locales d’Ouargla du Sud et elles sont très bonnes ». La mosquée apparait en face avec sa grande porte en bois de couleur rose. C’est la mosquée « Lala Malkia » , nous a expliqué notre guide Ali Khelif. « C’est une mosquée Malékite mitoyenne au Ksar Ouargla ». En effet, le ksar renferme également 18 lieux de culte, dont la mosquée El-Azzaba connue sous le nom de «  Lala Azza », en plus de 12 zaouïas servant de lieux d'organisation de fêtes et autres actions sociales. Aucun incident n’a été signalé entre les habitants des deux communautés. Le Ksar est toujours habité mais plusieurs maisons abandonnées sont en ruine, autres ont été carrément démolies, a-t-on constaté, lors de notre visite. Lorsque nous pénétrons les petites ruelles du Ksar, nous sommes tout de suite frappés par une fraicheur. Selon notre guide, les habitations ont été construites avec « le tuf » (gypse)connu dans la région sous l’appellation « Timchemt » qui servait comme ciment ou plâtre et des matériaux de construction naturels. « Il ya une fraicheur en été et les habitations sont chauffés en hiver. Cette technique protège de la chaleur extrême et des pluies»,», a-t-il ajouté .Les murs, de couleur sable, ont une forme pyramidale. Les ruelles ont été couvertes par troncs des dattiers. Ce ksar, s’ouvre sur l’extérieur à travers sept portes, encore existantes, à savoir Bab-Azzi, Bab-Ammar, Bab-Soltane, Bab-Ahmid, Bab El-Boustane, Bab-Rabaâ et Bab Er-Rabie. Sur place, nous avons rencontré une femme en Haik blanc. Elle parlait Ouarglie, une langue locale. Ici au Ksar, la population parle l’arabe le Taguergrant et l’Ouarglie. Le Haik Ouargli, Habit traditionnel par excellence, fait également partie du patrimoine de la Casbah d’Ouargla. « Certaines le portent en noir . C’est comme le Haik à Alger et Boussaâda et le « Kenbouz » à Ghardaïa, mais sans voilette du visage (La Adjar),à l’exception d’une ouverture au niveau des yeux, pour la visibilité ». Les quelques locaux ouverts, servaient de mercerie et de ferronnerie, en absence de locaux d’artisanat . Un gérant d’un magazine de vente des écharpes et foulards pour femmes ,a déploré « la marginalisation » du ksar d’Ouargla des circuits touristiques, à l’instar de la Casbah d’Alger. « Il faut organiser des visites guidées, en vue de redynamiser la vie culturelle, économique et sociale dans ce ksar. Ouargla organise des séminaires internationaux à l’instar de la dernière rencontre internationale tenue par la Zaouia El Kadiria. Pourquoi ne pas faire la promotion du tourisme saharien local ? Nous avons un potentiel riche », a-t-il regretté. Des habitations ont été désertées. Des décombres et détritus de bâtisses effondrées en témoignent de la dégradation du Ksar, mais certaines maisons sont toujours habitées, gardant l’architecture ancienne avec une porte d’entrée ancienne, d’autres ont été « modernisées » en recourant même à l'utilisation du béton ou encore par des rénovations totales (à 100%), après démolition complète, a –t-on constaté. Le président de l’association ce ksar pour la culture et la réforme, Hassan Boughaba, a déploré la transformation de certains habitations, signalant dans une déclaration à Horizons, que son association veille, à la préservation de ce patrimoine national classé. « Pour ce faire, nous avons procédé à la formation de 23 jeunes de la région, dans la maçonnerie traditionnelle, auprès le centre de la formation professionnelle, d’une durée de 9 mois. Cette formation Inscrite dans le cadre du programme d’appui à la protection et la valorisation du patrimoine culturel en Algérie, piloté par le ministère de la Culture avec un cofinancement de l’Union Européenne, a été sanctionnée par un diplôme  dans l’objectif de la réhabilitation de l’architecture traditionnelle » , a-t-il dit . Le président de l’association a fait savoir, que les services de l’APC ont procédé à la restauration des murs extérieurs pour la sauvegarde des ruelles. « Ces travaux s’inscrivent dans le cadre du programme tracé par les autorités, pour la rénovation du Ksar ». L’opération va cibler 2 300 habitations et se poursuivra notamment pour la restauration de la façade extérieure. Notre interlocuteur a rappelé que «  le ksar de Ouargla classé patrimoine national Classé le 5 mars 1996 comme patrimoine national. Il a été aussi inscrit en 2008 comme secteur sauvegardé ». En dépit de sa dégradation, la Casbah d’Ouargla reste attrayante.
De notre envoyée spéciale à Ouargla : Neila Benrahal

Beni Izguen n'en finit pas de séduire les touristes



Fascinante et attirante, la cité forteresse emblématique "Ksar" de Beni Izguen ou (At Izjan) n'en finit pas de séduire de plus en plus les visiteurs et touristes de la région du M'Zab (Ghardaïa). Avec son paysage pittoresque ancrée dans la vallée du M'Zab et reconnaissable à ses maisons construites en spirale sur un monticule autour d'une mosquée surplombant le Ksar aux façades ocre et renforcé par le contrastes de couleurs vives, Ben Izguen est devenu un site incontournable dans le circuit touristique de la région.
Ce joyau architectural édifié au 13éme siècle, selon une structure "atypique", avec des formes simples et des matériaux locaux, est considéré par de nombreux spécialistes comme un "haut lieu de leçons d'architecture", témoignant l'ingéniosité des bâtisseurs de ces £uvres et d'une civilisation millénaire à préserver.
Comme tous les Ksour du M'Zab, cette cité forteresse est conçue selon une organisation sociale homogène communautaire avec des œuvres architecturales monumentales se distinguant par la simplicité des formes dans leur conception et des matériaux purement locaux utilisés.
Hantée par son passé sublimé et ses paysages fascinants, cette cité est devenue une destination prisée par tous les visiteurs, touristes et autres voyagistes dans la région et s'enorgueillie de son classement comme patrimoine de l'humanité par l'UNESCO en 1982.
A titre d'illustration, pas moins de 8.400 touristes ont visité ce Ksar durant l'année écoulée 2018, dont 1.750 de nationalité étrangères contre près de 5.000 touristes en 2017, selon les statistiques fournies par l'Office du tourisme de Ben Izguen.
A ses nombreux visiteurs, ce Ksar offre un patrimoine matériel (architectural et urbanistique) "atypique", ainsi qu'un patrimoine immatériel particulièrement "la vente à la criée" sur la place du Souk jalousement préservé pour pratiquer un tourisme culturel et écologique.
Les habitants et le tissu associatif de cette ancienne cité ont su se réinventer en mettant en valeur le patrimoine architectural, historique et les potentialités touristiques de Ben Izguen.
                                  L'activité touristique ...un secteur prioritaire
L'activité touristique au niveau de la cité de Ben Izguen , qui dispose d'atouts et des potentialités aussi riches qu'authentiques, s'affirme au fil des ans comme un secteur prioritaire et à forte valeur ajoutée, a indiqué un notable de Beni Izguen.
La palmeraie, l'architecture le nouveau Ksar de Tafilelt mitoyen à Ben Izguen et les traditions ancestrales sont autant d'atouts qui confèrent à cette contrée une vocation touristique incontournable de premier plan, a déclaré, à l'APS, Ahmed Nouh.
''L'attractivité de la région s'illustre par la construction d'une réputation basée sur la promotion et la valorisation des monuments historiques et du patrimoine culturel et civilisationnel aussi riche que varié existant dans la région'', a-t-il ajouté.
La diversité du patrimoine matériel et immatériel existant à Beni Izguen confère à ce Ksar en évolution une place stratégique dans le développement durable des activités touristiques et artisanales.
Cette ville fortifiée compte également des sites naturels, des gravures et peintures rupestres à N'Tssa, zone agricole de Ben Izguen ainsi que de nombreux monuments religieux et funéraires marqués par leurs simplicités architecturales, dépourvus de tout ornement et décoration mais uniques dans leur genre ainsi que l'édification par les aïeux d'un système de défense composé essentiellement de mur de défense qui ceinture le ksar sur une distance de plus de 1.550 mètres linéaires et des tours de garde dont la plus célèbre "Bordj Boulila" ainsi que des portes d'accès.
Ajoutés à ce patrimoine les ouvrages hydrauliques traditionnels composés de puits capteurs d'eau le long de l'oued N'tissa le partage des eaux de l'oasis de Ben Izguen ainsi que les vestiges célèbres des ksars de Boukeaou et Djanounai .
Désormais accessible aux visiteurs, le Ksar de Ben Izguen se positionne de plus en plus comme une destination phare pour le tourisme culturel et enrichit le patrimoine culturel et civilisation de la vallée du M'Zab réputée mondialement.