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1/29/2016

La montagne, une source vitale de biodiversité FAO

La FAO a lancé, lundi, un appel solennel pour la création d'une alliance mondiale pour la défense des montagnes, les qualifiant de source vitale de biodiversité. Dans une déclaration à l'occasion de la Journée internationale de la montagne, célébrée le 11 décembre de chaque année, la FAO a souligné que la défense et la gestion de la biodiversité dans les régions montagneuses nécessitent une alliance mondiale. Au sein de cette alliance, les organisations internationales, les gouvernements nationaux, la société civile, le secteur privé et, surtout, les populations des montagnes seraient à la fois les gardiens et les bénéficiaires de la biodiversité, estime t- on. Il faut savoir, effectivement, que l'utilisation intensive des ressources naturelles par l'homme met, de plus en plus , en péril ce legs culturel et biologique unique. Des efforts de par le monde doivent être consentis pour sauvegarder le patrimoine forestier et montagneux. Dés lors, le thème retenu pour l'année 2006 de cette Journée mondiale de la montagne est "Gérer la biodiversité en montagne pour une vie meilleure". Un thème qui vise, d'une part, à attirer l'attention sur le rôle crucial des montagnes pour la préservation de la biodiversité et, d'autre part, à promouvoir des initiatives en faveur de la gestion durable des zones montagneuses. Les montagnes apportent une contribution importante à la diversité génétique qui permet de nourrir l'humanité, mais elles sont de plus en plus menacées par le changement climatique et certaines pratiques, notamment le déboisement, l'industrie minière, l'industrialisation et le tourisme. La biodiversité des montagnes est vitale pour la stabilité des sols, l'eau douce, l'alimentation et les plantes médicinales de tout un chacun, a souligné à ce propos un expert de la FAO. Plusieurs cultures, comme les pommes de terre, les tomates et plusieurs espèces de fruits et de noix, ainsi qu'un certain nombre d'animaux d'élevage - moutons, chèvres, yaks, lamas, alpaca - proviennent des montagnes ou ont été largement élevés dans ces régions. Les montagnes sont également importantes car elle sont le berceau de cultures et de traditions. Elles procurent aussi de la nourriture et des moyens d'existence à des millions de personnes. Selon la FAO, des initiatives concertées sont nécessaires pour que les montagnes continuent à remplir leur rôle historique et central dans la vie des montagnards, qu'il s'agisse des habitants des hauts plateaux ou des zones collinaires. A cet égard, il convient d'aménager des zones protégées où les populations locales seraient les gardiennes de la biodiversité, de conserver les paysages là où la biodiversité est conservée dans et autour d'agro-écosystèmes montagneux, souvent aux côtés d'une agriculture intensive mais diversifiée. Les populations locales en leur qualité de gardiennes de leur environnement et de l'unique biodiversité agricole qu'il abrite doivent être sensibilisées pour participer à la préservation de la biodiversité. Ces recommandations concernent autant les pays développés que les pays en voie de développement. En ce qui concerne l'Algérie, beaucoup reste à faire dans ce créneau. Car , en montagne, les incendies et l'érosion hydrique détruisent forêts et sols. Il faut savoir que le patrimoine biologique, algérien est, essentiellement, associé à un espace physique marqué par l'aridité climatique et l'exiguïté des espaces exploitables. Les parcours et les forêts constituent la grande partie, soit quarante millions d'hectares, des espaces destinés aux activités agro-sylvo-pastorales. Le territoire valorisé par l'agriculture, évalué à huit millions d'hectares, est l'apanage d'une diversité de milieux où l'on retrouve une variabilité génétique importante. Il faut dire que les politiques agricoles mises en œuvre dans notre pays depuis le début des années 70 ont appréhendé le développement agricole sans des préalables de consensus et de combinaisons intelligentes pour préserver la diversité biologique. Dans tous les cas de figure, il faudra relever qu'au regard des politiques agricoles et du modèle de planification du développement agricole, adoptés depuis les années 70, les perspectives de valorisation de la diversité des territoires, des ressources biologiques et du dynamisme de la société rurale ont été reléguées au second plan, au profit d'approches marquées du sceau du "productivisme" et du "technicisme" béats dont on mesure aujourd'hui les effets néfastes et dépréciateurs . 

Dalila B

Le Maghreb

Une école écologiste et un jardin botanique

Après un bilan satis-faisant depuis sa naissance, l'Association de développement de l'agriculture de montagne de Tiaret est à pied d'œuvre pour la création d'un jardin botanique avec un réseau au service de l'écologie. Ainsi, une école écologiste sera ouver-te aux amoureux de la nature et aux adhérents de la région, a indiqué le membre actif Chouikh Lakhdar lors de la randonnée sur le paradis des cèdres du Parc national de Teniet El-Had, dans la wilaya de Tissemsilt. 

«Nous souhaitons donner un nouveau coup de starter, faire réintégrer dans nos rangs des dizaines, des centaines, ou des milliers d'adhérents pour organiser des rencontres sympas et enrichissantes, nous lançons cette idée qui visera, à accueillir et faire se rencontrer les défenseurs de nos richesses (faune et flore). Nettoyer aujourd'hui pour préserver demain, l'un des objectifs tracés par l'association écologiste afin de mener une campagne de sensibilisation à travers les sorties organisées sur les monts et les hauteurs des forêts de Tiaret et Tissesmilt, comme prévu au programme. L'adhésion des scolarisés tous corps confondus et universitaires, a indiqué le porte-parole, M. Chouikh Lakhdar. Au même volet des sensibilisations plusieurs amoureux de la nature ont bénéficié des formations sur l'étude du pistachier, l'apiculture, la cuniculture et le safran s'ajoute l'élevage des chèvres en collaboration des services concernés par le financement du projet. Ainsi, par le biais de prospectus, distribués aux écoliers à l'occasion des journées de l'arbre, l'eau et l'environnement, les militants écologistes ont tenu à impliquer tout le monde, y compris les marmots, ces derniers qui ont participé à la randonnée au Barrage de Ben Khedda. Les émissions quotidiennes de «Rokn El Akhdar» animées sur les ondes de la radio ont été accueillies par les auditeurs avec une panoplie des conseils sur les différentes plantes internes, grimpantes, aquatiques et autres espèces. Les importantes rencontres ciblent selon les membres de l'ADAM pour éradiquer le phénomène de l'abattage des arbres et la pollution selon les textes et lois appliqués pour un civisme et une culture. Pour mener une bataille sur tous les plans pour préserver le cadre de vie de sa ville, son cadre de vie et impliquer tous les concernés pour tout ce qui touche à notre environnement, une rencontre nationale est prévue dans les prochaines semaines pour la création d'une fédération nationale environnementale, nous a affirmé l'écologiste Lakhdar Chouikh, président de l'Association. A cette occasion, l'idée de la création d'une école écologiste du jardin botanique sera ouverte pour diverses activités pour le jeune public: communications, ateliers, concours, expositions, activités ludiques et autres animations et l'adhésion des élèves de différents établissements scolaires pour participer aux activités inscrites au programme annuel de l'Association, nous explique M. Beddiar Mohamed Hamani, chargé de l'organique. Au même volet figure l'atelier de jardinage ambulant qui a sillonné les montagnes et les retenues collinaires pour rencontrer les paysans d'une main un râteau et godasses aux pieds pour apprendre, les différentes techniques de multiplication des plantes (semis, bouturage, greffage, marcottage, division). Comment planter et entretenir un jardin (désherbage, paillage, la taille, binage, bêchage, etc.) et tout un calendrier de semis et de récolte des plantes (légumes, plantes à fleur, plantes aromatiques,etc.), ainsi que d'autres thèmes sur la connaissance des plantes d'intérieur, maladies et traitements, connaissance des plantes d'extérieur. Durant les prochains jours, des activités pour les vacances au profit du jeune public affilié à l'association seront au grand rendez – vous aux ateliers éducatifs, des activités ludiques et autres animations dont le thème est relatif à la connaissance du règne animal et végétal. Des militants écologistes dès l'enfance se sont investis corps et âme dans tout ce qui touche à l'environnement dans la région. Tout un nouveau plan pour faire de ce qui nous entoure un lieu où se développeront faune et flore et redonner à Tiaret son lustre d'antan. 

Hamzaoui Benchohra
La Nouvelle République 

Il a légué à sa ville natale Frenda sa collection d’ouvrages: Jacques Berque, aux origines du savoir !

La petite ville de Frenda est située à 50 km à l’ouest de Tiaret. En y allant, on traverse les communes de Mélakou, qui dispose d’un grand complexe avicole à Tamentit, ainsi que Sidi Bakhti, une riche région agropastorale, à l’image de toute la région. Au-delà, la route mène vers Mascara et Saïda… A l’origine, Frenda faisait partie d’un système défensif romain (le limes) à l’aube de l’ère chrétienne. Elle fut une ville de très nombreux artisans du cuir et de la teinturerie au début du XIXe siècle. Aujourd’hui, d’une population d’environ 50 000 habitants, cette ville était connue dans les années 1970 pour son usine de l’entreprise Districh fabriquant d’excellentes chaussures de cuir où travaillaient 300 ouvrières… C’est dans ce petit centre urbain situé à 1 000 mètres d’altitude sur les hauts plateaux céréaliers de la wilaya de Tiaret que nous sommes allés visiter l’annexe de la Bibliothèque nationale : la bibliothèque Jacques-Berque.

C’est Amar Mahmoudi, enseignant de linguistique à l’Université de Tiaret, qui a été notre hôte et notre précieux guide. Ayant connu Jacques Berque et ayant été un temps son élève, il nous a expliqué l’origine et la constitution de cette importante bibliothèque de consultations et de recherches. Jacques Berque (né à Frenda en juin 1910 - mort dans les Landes françaises en juin 1995) était un sociologue et un anthropologue orientaliste français de renommée mondiale. Il fut enseignant au Collège de France et membre de l’Académie de langue arabe du Caire…

Premiers contacts avec Jacques Berque
« … Jacques Berque venait souvent à Frenda, dans les années 1980/1885, rapporte Amar Mahmoudi. Je voulais faire sa connaissance. Il m’a alors demandé d’aller chez lui en France. Quand j’y suis allé au titre d’études universitaires, c’est grâce à lui que j’ai pu m’inscrire à la Sorbonne pour des études en linguistique, en anthropo-linguistique. Là, j’ai fait un DEA sous son autorité, mais il m’a conseillé d’être suivi par Michel Barbot, un collègue à lui. Après ce DEA, j’ai fait une maîtrise qui m’a permis d’aller à Grenoble préparer le doctorat d’Etat sur les pieds-noirs d’Algérie et leur manière de s’exprimer sur le plan linguistique, syntaxique et structure de phrases… »


La Bibliothèque Jacques-Berque
« … Parlons des ouvrages qui ont été cédés, offerts à Frenda. D’abord, Jacques Berque est né à Frenda en 1910 et il s’est éteint en France en 1995. Avant de mourir, il a demandé à sa femme de donner ses ouvrages, tous ses ouvrages et sa bibliothèque à Frenda. Je ne sais pas combien il y a exactement en tout, mais tous ceux qu’il a édités sont là… 
Avec les ouvrages, nous avons reçu tous les casiers de son fichier répertoire, dont toutes les fiches sont rédigées de sa main. C’est le fonds Jacques Berque. »
« Nous possédons même sa traduction du Coran avec ses corrections et ses ratures. Il avait ainsi changé des mots après s’être adressé à Al Azhar, par exemple, pour le mot miel ou par exemple quand il a rectifié pour le dit ‘‘Ni Il enfante ni Il a été enfanté’’, qui aurait été trop scolaire, par l’adjectif qu’il a trouvé et qui convient : ‘‘Il est Immatriciel’’, qui n’a pas de matrice… Il a une traduction fulgurante du Coran. Une chose extraordinaire. » « Il nous a également cédé des ouvrages qui n’existent qu’en Egypte et ici chez nous. La série d’Ibn El Mandhour sur l’étymologie de chaque mot dans la langue arabe…»
« Dans la traduction du Coran, poursuit notre éminent guide, Jacques Berque dit que la langue arabe ma hich loughat el kalam faqat (pas uniquement la langue du parler), car chaque phonème de la langue a une signification. Ma hich loughat el hourouf oual kalam faqat. Et donne des exemples. Il dit notamment que tout mot contenant la lettre ha, el ha aladhi yekhrouj min samim el qalb (qui jaillit du cœur), yadoullou 3ala el houb, hanan, djirah (est relatif à l’amour, la tendresse, la blessure). Yatafassah… De même pour houlm, ahlam (reve, rêves), ila akhirihi… Koul kalima ellati maoujoud fiha harf jim yadoulou 3ala el khafa (le caché). »
« Tout cela en marge de la traduction du Coran pour mettre en relief la langue arabe, son importance. Atafssil bil lougha el 3arabiya. L’articulation. Bismi allahi / arrahman errahim… Il y a là le rythme et la rime…
Et quant à la récurrence du S dans certaines sourates, il dit – à l’exemple de ce qui de Racine dans Phèdre : ‘‘Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes’’– il dit que cela est phonétique afin de plaire à l’oreille. Essin billougha el 3arabiya 3endou wadhifa 3adhima (le S en langue arabe à une fonction noble). Il facilite la lecture. Comme un serpent qui rampe et siffle vite. Elougha Etssil. La langue coule… »
« Berque parle non seulement de l’articulation, mais aussi d’expressivité de la langue arabe. L’expressivité en langue arabe, Berque en parle beaucoup, tout comme de l’articulation dans le Coran qui date de plusieurs siècles avant la découverte de Ferdinand de Saussure… » 
« Dans sa traduction, il met en relief le rythme et la rime. Il dit que le Coran, c’est la musique des Arabes. C’est une partition musicale divinement solfiée avec un espace orantatoire extraordinaire. Ce qui m’a personnellement frappé, c’est son expression : divinement solfiée… 
Ainsi, si vous écoutez bien le mueddhin quand il fait son appel à la prière, il commence par le bas (‘‘ma ana illa bachar’’), puis il monte et redescend ensuite sur terre.» M. Mahmoudi, qui a été responsable de cette bibliothèque pendant plus de six années, jusqu’en 2010, se rappelle que l’épouse et le fils de Jacques Berque sont venus visiter la bibliothèque en 2008/2009. De même que de nombreux amis du défunt en provenance du Koweït ou d’Egypte…


Qui vient travailler à la Bibliothèque Jacques-Berque ?
« …Tous les étudiants de Tiaret, évidemment, de Mostaganem et de Sidi Bel Abbès. Nous avons aussi reçu des étudiants de Béchar, parmi lesquels certains ont fait des travaux sur Jacques Berque et sa traduction du Coran. Des étudiants d’El Bayadh qui ont travaillé sur le lexique employé par Jacques Berque dans sa traduction du Coran. Ils ont également étudié la construction des phrases chez Jacques Berque ainsi que la grammaire dans sa traduction du Coran. » « Ce qui est caractéristique chez Jacques Berque, c’est qu’il cherche assez facilement dans le lexique arabe. Sa traduction est fulgurante, alors que le mot alors est généralement difficile dans la langue arabe. 
Comme on parlait de la traduction du mot miel, tout à l’heure, il a su traduire ‘‘Ni Il enfante ni Il a été enfanté’’par un adjectif qualificatif qu’il a trouvé et qui convient : ‘‘Il est immatriciel’’, qui n’a pas de matrice… Berque est allé jusqu’à dire que le mot Dieu est arabe. 
Un mot transformé à travers les âges. Dieu viendrait de Dhiya’, lumière. Dhiya’ qui a donné El Oudhou (ce qui est propre, ce qui est éclaire)… »
« Ce qui a fait la force de Jacques Berque, ce n’est pas seulement l’étymologie des mots, mais la répétition à partir des racines arabes. A partir d’une racine, on peut créer n’importe quel mot. 
Exemple : kharaja. Sortir. Kharraja, c’est faire sortir. Vous ajoutez sin, un infixe à l’intérieur, ça donne istakhraja. Extraire… »
Signalons en fin de cet article (qui ne peut être, on l’aura compris, qu’une entrée en matière), qu’Amar Mahmoudi, qui a écrit de nombreux articles et réalisé des conférences sur Ibn Khaldoun, est en train de clore à l’heure actuelle un important travail de recherches sur la syntaxe (ou la racine des mots) de la langue araméenne. Pour les peu instruits du sujet que nous sommes, l’universitaire affable explique que c’est cette « langue morte » qui a dans la nuit des temps donné naissance au phénicien et à l’arabe…


La sédentarisation et le développement durable de l’élevage ovin dans la steppe algérienne

La steppe est comme toutes les zones marginalisées par les conditions naturelles et climatiques où l’élevage ovin reste l’unique activité rémunératrice des populations. Cet élevage était caractérisé dans le passé par la mobilité (nomadisme et transhumance), l’exploitation collective des ressources pastorales des parcours, l’abondance des disponibilités fourragères sur les parcours et l’importance des relations sociales. Aujourd’huit, cet espace pastoral valorisé par l’élevage ovin change complètement de visage où les systèmes de production ont tendance à la sédentarisation, l’accès à la propriété privée des terres de parcours par la mise en culture et le changement de l’organisation sociale et spatiale. Cette situation sous-entend sur le plan écologique un défrichement massif des parcours et une dégradation quasi-totale des terres mises en culture ce qui se traduit par la mise en péril des ressources naturelles sur le plan social on note la montée de l’individualisme et le délaissement des méthodes ancestrales de l’exploitation des ressources pastorales, et sur le plan économique une diversification des productions agricoles et de l’élevage et des activités non agricoles. A l’ombre de ce dilemme et en raison de l’importance de cet aspect, nous présentons une revue de la littérature qui fait la lumière sur les mutations des systèmes de production et les perspectives de développement durable.

INTRODUCTION 

La région steppique est connue pour la richesse de la strate herbacée, ce qui en fait un espace à vocation pastorale et un berceau de l’élevage ovin. L’aridité de ces régions impose aux troupeaux de longs déplacements journaliers à la recherche d’aliments dans les écosystèmes, mais ces déplacements à la recherche de nourriture sont réduits aujourd’hui, les troupeaux sont stabilisés et doivent rejoindre un point fixe en fin de journée. Face à cette situation, la steppe change de visage et donne une nouvelle image qui se résume en deux principaux points à savoir la sédentarisation massive des populations nomades et la dégradation des ressources naturelles. A l’ombre de ce dilemme et en raison de l’importance de cet aspect, nous présentons une revue de la littérature qui fait la lumière sur les mutations des systèmes de production et les perspectives de développement durable.

PROBLEMATIQUE 

Les espaces pastoraux steppiques en Algérie se trouvent dans une dynamique de dégradation ; cette situation est imputée à plusieurs facteurs, à savoir la fragilité du milieu physique et les changements des traditions pastorales des populations nomades (Aidoud, 1994). Bien que les projets de développement menés dans ces zones à travers les programmes de restructuration du foncier et d’orientation des activités d’élevage aient eu pour but de rentabiliser ces espaces et de préserver les ressources pastorales, la conséquence a été la mutation des systèmes de production et l’émergence de la sédentarisation (Benabdelli, 2000). Pour cela, plusieurs interrogations peuvent être suscitées : quelles sont les perspectives de la durabilité économique, sociale, et écologique des systèmes sédentaires, est-il possible de considérer ces systèmes comme un système de gestion durable des ressources ?

LES CAUSES DE LA SEDENTARISATION 

Le système d’élevage sédentaire est basé sur l’alimentation du cheptel par les ressources situées à proximité de l’habitat fixe et sur les produits de l’agriculture de troupeaux de petite taille. Selon Qarro (1996), le phénomène de la sédentarisation est déclenché avec le début des invasions coloniales afin de délimiter les territoires des tribus dans le but de contrôler la population.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer l’état de la sédentarisation des éleveurs :
1- la détérioration des écosystèmes pastoraux des régions steppiques ;
2- le défrichement des parcours et le développement d’une agriculture de subsistance ;
3- la création des points d’eau qui est une arme à double tranchant, elle permet de distribuer les animaux sur les parcours mais également la dégradation des ressources végétales ;
4- la réduction de la taille des troupeaux ;
5- les plans d’aménagement et de mise en valeur menés dans ces zones en vue de rentabiliser les espaces steppiques.

LES CONSEQUENCES DE LA SEDENTARISATION 

Le phénomène de la sédentarisation a bouleversé l’ordre ancien de l’utilisation des parcours et érodent les usages traditionnels et change même le mode de vie de l’homme et de l’animal (Qarro, 1996).
On peut citer quelques conséquences de la sédentarisation :
1- la dégradation des ressources pastorales ;
2- l’appropriation des terres collectives et la montée de l’individualisme ;
3- la réduction des mouvements des troupeaux et l’abandon des traditions pastorales ;
4- la réduction des superficies des parcours et l’expansion de l’agriculture dans les sites pastoraux favorables 5- la fixation de l’habitat ;
6- l’intégration des systèmes d’élevage aux systèmes de cultures ainsi qu’aux marchés de l’aliment du bétail ; 7- la transformation des systèmes de production et le passage du système pastoral spécialisé à un système agropastoral diversifiant les productions.

CONCLUSION 

L’émergence et le développement de la sédentarisation de l’agriculture comme nouveau mode de gestion de l’espace pastoral steppique est une conséquence des changements écologiques, socio- économiques et culturels qu’ont connus ces régions. La recherche d’un compromis entre l’agriculture et l’élevage devient plus que jamais une priorité afin de réconcilier ces deux secteurs indissociables et de sortir de ce cercle vicieux qui compromet les perspectives du développement durable des espaces steppiques. Cela se fait à travers une stratégie adaptative et une piste de réflexion pour élaborer une politique visant la gestion rationnelle du milieu à l’ombre des contraintes actuelles et de pallier aux impacts de la transformation de la société pastorale et de l’évolution des systèmes d’élevage afin d’assurer la durabilité des systèmes de production et la pérennité des ressources naturelles.  

L'avenir de la steppe algérienne est-il compromis ?


Introduction. 

La gestion des ressources naturelles est devenue en l’espace de quelques années l’une des principales préoccupations des Pouvoirs Publics des pays développés. Dès lors, les recherches dans le domaine se sont multipliées et les méthodes appropriées de plus en plus diversifiées. 
Cependant, dans les pays en voie de développement ou encore ceux sous développés qui font face à une multitude et une diversité de problèmes, la place de la gestion des ressources naturelles se trouve en queue de liste des objectifs des Pouvoirs Publics. 

En Algérie, la gestion des ressources naturelles est marquée par un retard immense. D’un côté, les méthodes utilisées sont dépassées et de l’autre, le manque de suivi et la marginalisation des premiers concernés du fait que la décision se prend au niveau central. 

En outre, la nécessité d’intervenir en Algérie concerne les zones fragiles arides et semi-arides, c’est-à-dire, les zones steppiques qui sont soumises à la dégradation de leurs ressources naturelles, notamment le sol et le couvert végétal (S. BEDRANI, 1994 ). En effet, le bilan établi en 1984 par le Ministère de l’Agriculture montre que 5 millions d’hectares parmi les 20 millions d’hectares qui constituent le territoire steppique algérien, se trouvent dans un état avancé de dégradation. La nécessité d’intervenir dans ces zones se pose avec acuité si on veut éviter leur désertification et ne pas compromettre l’avenir des populations qui y vivent. 

« Le pays du mouton »( A. AIDOUD, 1994 ) 
se trouve donc soumis à une dégradation de ses parcours. Cette dégradation s’est réalisée sous l’action combinée des facteurs du milieu physique et ceux de l’environnement socio-économique. En effet, si les premiers se traduisent à travers la fragilité de l’écosystème steppique, les deuxièmes montrent que la dégradation des parcours est imputée à la pauvreté en milieu rural, elle-même due à la croissance démographique. Cet état de fait a favorisé l’augmentation de la pression sur les ressources et donc une intervention anarchique de l’homme. 

La gestion de l’espace pastoral en Algérien n’obéit à aucune règle, sauf peut-être celle du plus fort. La nécessité de trouver un modèle de gestion approprié, implique au préalable une connaissance approfondie du terrain et des données statistiques fiables et affinées. 

Bien que divers projets étaient menés dans ce sens, les résultats escomptés pour ces espaces marginaux tardent à voir le jour. A l’aube de troisième millénaire et quatre décennies après l’indépendance du pays, la steppe est toujours cet espace d’une paupérisation structurelle d’un point de vue socio-économique et une dégradation du milieu naturelle du point de vue milieu physique. 


Données sommaires sur le térritoire algérien dans son ensemble. 
Relief 
L'Algérie du nord - moins de 1/6 du territoire - est formée de 3 zones parallèles au rivage, 
s'étageant du nord au sud : l'Atlas tellien, long de 1 000 km et large de 125 km, entre mer et hautes plaines, est composé 
des monts de Tlemcen, l'Ouarsenis, les monts du Sahel d'Alger, le massif du Djurdjura avec le 
Lalla Khadidja qui culmine à 2 308 mètres, les monts du Constantinois. Ces chaînes sont 
entrelacées et coupées de vallées et de plaines : plaine du Sig, vallée de l'oued Chélif, plaine de 
la Mitidja au sud d'Alger, plaine côtière d'Annaba drainée par l'oued Seybouse. 
les Hautes plaines de Sétif et de Constantine où coule le Rummel ; les Hauts plateaux, vastes 
zones steppiques qui présentent des dépressions comme celles des chotts el-Chergui et 
el-Hodna. 
enfin l'Atlas saharien formé lui aussi d'une succession de monts : massif des Ksours (1 200 
mètres d'altitude), le Djebel Amour, les monts des Ouled Naïl (1 500 mètres), les Aurès, les 
Ziban. 
Ces reliefs dominent le Sahara, soit 2 millions de Km2 faits de vallées sèches telle que celle de 
l'oued Saoura, des immensités sablonneuses du Grand Erg occidental et du Grand Erg oriental, 
de plateaux comme le Tademaït, le Tassili, le Tanezrouft, de montagnes telle que le Hoggar, 
massif volcanique culminant au mont Tahat à 3 010 mètres. 

Climat 
Les aires climatiques sont très diversifiées et le climat varie du type méditerranéen au type 
saharien. 
Au nord, les hivers sont pluvieux et froids, les étés chauds et secs. Le climat, le long de la côte, 
est adouci par la présence de la mer. L'Est algérien est une région plus pluvieuse que l'Ouest, 
avec ses 2 mètres de pluie par an et des sommets enneigés d'octobre à juillet. 
Le pied sud de l'Atlas tellien marque la limite du climat aride : sec et tropical, avec de grands 
écarts de températures en hiver : la température moyenne est de 36°C le jour et 5°C la nuit. 



Données sur l’étude. 
La steppe, espace des nomades et de l’élevage ovin par excellence change de visage et donne de plus en plus une image nouvelle. Cette nouveauté peut être résumé en deux principaux points à savoir, une société préalablement nomade qui se disloque et qui tend vers une sédentarisation massive et un paysage dégradé offrant aux observateurs des espaces rocailleux à avenir pas du tout promoteur. 
Plusieurs questions se posent alors. Quelles sont les causes de cet état ? qui est responsable ? pourquoi ce changement ? et bien beaucoup d’autres questions. 

En ce qui nous concerne et dans un premier temps, nous partons de l’hypothèse que la dégradation est essentiellement liée à la pauvreté en milieu rural, elle-même due à la croissance démographique et au manque de création d’emplois non agricoles. 

L’étude que nous avons eu le soin de mener a porter sur une zone appartenant à l’une des principales wilayate steppiques algérienne en l’occurrence la région de Djebel Amour ayant comme centre urbain la commune d’Aflou. 


Localisation de la zone d’étude 

Le choix des dates de l’étude multitemporelle a été fait en fonction des images satellitaires dont nous disposons, mais aussi en fonction des dates des recensements exhaustifs de la population. En effet, les statistiques utilisées dans l’étude ont été puisés du Recensement Général de la Population et de l’Habitat ( R.G.P.H ) effectués par l’Office National des Statistiques (O.N.S) en 1977 et 1987, et des documents de la Direction de la Planification et de l’Aménagement du Territoire ( D.P.A.T ) de la wilaya de Laghouat pour les années de 1991 et 1994. 

Cependant, il faut noter que certaines conclusions restent stériles du fait du manque flagrant des données statistiques plus affinées, surtout pour ce qui est du secteur de l’emploi ainsi que la répartition de la population par catégorie socioprofessionnelle. 

La société pastorale : entre paupérisation et dislocation 
La crise de l’économie pastorale est tellement profonde et complexe, qu’elle remonte loin dans le temps. Elle est caractérisée par l’interdépendance de deux environnements non moins importants l’un de l’autre. Un environnement physique composé sommairement par les conditions du milieu naturel, et un environnement socio-économique représenté par l’homme et son milieu social. 
L’étude de l’environnement socio-économique nous permettra, en comparant les activités de la population à différents moments, de déterminer les caractères-clés sur lesquels repose l’activité pastorale. 

L’analyse de la situation des populations pastorales et agro-pastorales doit partir du fait le plus important concernant ces populations: celui de la diminution rapide de leur nombre et de la proportion qu’elles forment désormais dans la population totale ( S. BEDRANI, 1987. ). Cette diminution est suivie par la réduction des ressources disponibles. Ceci à provoquer une anarchie véritable dans l’exploitation de ces dernières, car non seulement les différents acteurs ne respectent plus les règles de présence, mais leur comportement met en péril la pérennité des ressources ( U.N.S.O, 1993.). 

Il serait donc nécessaire, en premier lieu, de déterminer les causes socio-économiques responsables de la dégradation des parcours steppiques de la région Nord-Ouest de la wilaya de Laghouat en l’occurrence les Daïrate de Gueltet Sidi Saâd, de Brida et d'Aflou. Ces causes semblent être liées à la pauvreté elle-même due à la concurrence pour la subsistance et à l’accroissement de la population. 

Sous les effets combinés des facteurs naturels, notamment les sécheresses structurelles, et les facteurs socio-économiques, qui se manifestent entre autres à travers le défrichement des parcours et l’extension des espaces céréaliers, la steppe se trouve aujourd’hui face à un problème dont il urge de trouver une solution. 

Les raisons de cet état de dégradation sont multiples, tandis que la cause est unique : une dégradation sans équivoque et fort probablement irréversible si les mesures nécessaires ne sont pas prises dans le moment opportun. 

Les causes socio-économiques principales à relever sont la diminution de la mobilité des hommes et des animaux , l’émergence de nouveau mode de gestion de l’espace et de la même un rédecoupage de l’espace. 


La diminution de la mobilité 
est caractérisée par le passage d’un mode de vie essentiellement nomade à un mode essentiellement sédentaire. En effet, le temps des grandes caravanes est révolu, la place est actuellement au déplacement motorisé, bien qu’une vision moins pessimiste nous permet de constater que certains éleveurs continuent à se déplacer à pieds ne serai ce que pour des distances négligeables. La sédentarisation de la population et la disparition progressive mais certaine du nomadisme sont aussi à l'origine de ces modifications. 

L’émergence de nouveau mode de gestion de l’espace est comme résultat de l’intensification de la course vers la maîtrise des ressources notamment les parcours. Le souci d’avoir plus d’espace approprié en privé l’emporte actuellement sur le mode traditionnel où l’accès et la gestion des parcours relevait des fonctions de la tribu. L’intérêt individuel l’emporte sur l’intérêt collectif. La mise en culture des parcours est l’un des moyens les plus sur pour s’approprier de l’espace. Or, cette mise en culture sous entend au préalable, un défrichement, lui-même à l’origine de la diminution de la superficie de parcours palatables et de même la dégradation certaine des terres mises en culture, car présentant des caractères physiques favorisant une déperdition au moindre aléa externe. 
Le nouveau mode de gestion de l’espace a eu, entre autres comme conséquences, le rédécoupage de ce même espace. En effet, l’individualisation du procès de production et le nouveau mode de gestion des parcours font que les gros éleveurs se sont accaparés des meilleurs parcours ne laissant aux autres petits et moyens éleveurs, majoritaire en nombre, que les parcours les plus médiocre en terme de qualité. Ceci est d’autant vrai que les petits et moyens éleveurs ne se déplacent plus comme avant et préfèrent pâturer sur les parcours limitrophes et dotés de points d’eau alors que les gros possèdent des moyens motorisés qui leur permettent d’effectuer de grands déplacements. 

Enfin, loin de cerner tous les problèmes des espaces pastoraux, nous avons voulu dans cette note, éveiller l’esprit des lecteurs sur quelques problèmes que rencontrent les espaces pastoraux nord africain en général. Cependant, nous restons à la disposition des lecteurs qui veulent approfondir leur connaissance sur le sujet, car, nous menons nous-mêmes une recherche très poussée sur ce sujet qui a déjà fait l’objet de notre étude au moins à deux reprises. 

Parcours à alfa en voie de dégradation, région de Malâab, commune de Hadj Mecheri (Mai 1996). 

Espace céréalier avec rendement aléatoire de l’ordre de 3 Qx/ha.Région de Massine - Commune de Hadj Mecheri (Mai 1996). 

Si dans la première et la seconde recherche, nous nous sommes intéressé à la relation homme - écosystème steppique, dans celle qui est encours actuellement nous nous sommes plutôt intéressé au coté sociologique de cette relation homme - écosystème, espérant bien sûr trouvé plus de réponses à nos questionnements. 



Conclusion: 
Entre dégradation du milieux naturel et pauopérisation des populations, la steppe se trouve dans une situation problématique. D'un coté, il est nécessaire de trouver les mécanismes pour diminuer de cette paupérisation et de l'autre, et en l'absence des investissements dans des secteurs créateurs d'emplois, nous assistons au recours à l'activité ancestrale, en l'occurence l'élevage ovin. De cette façon, l'accroissement au dessus de la normale du cheptel présent sur les parcours steppiques est maintenue et ce face à une diminution considérable des ressources pastorales. Déja au début de la décennie 1990 un imménent chercheur (LE HEOUROU H. N.) sur les espaces steppiques affirmait que le potentiel réel de la steppe à diminuer de plus de 10 fois par rapport aux années 1970. Cependant, ceci n'est que la face visible du problème car la situation est beaucoup plus compliquée que cela. En effet, il est vrai qu'il y a dégradation que ça soit naturelle ou socio-économique, mais cette dégradation a été causée par les acteurs qui interviennent dans la steppe. Bien évidement, à travers un concours de circonstances, la réalité des espaces pastoraux algériens, comme d'ailleurs ceux du Maroc, est aujourd'hui tout à fait autre chose de ce que nous connaissons de la steppe est des sociétés pastorales en générale. Ainsi, si les moyens et les finalités sont plus ou moins les même, la manière d'agir à carrement changer de cap. notons tous simplement à titre indicatif, la montée de l'individualisme dans cette société connue pourtant par le collectivisme. C'est en effet à ce niveau que nous pensons approffondir nos connaissances et apporter des réponses aux questionnement qui se posent sans cesse sur les transformations de la société pastorale. Transformation qui est pour une grande part responsable de l'état naturel et même de l'environnement socio-économique que nous constatons de nos jours dans la steppe et chez les sociétés pastorles. 
Bien évidement, nous ne défendons pas l'hypothèse de retour à zéro, c'est-à-dire, le ramener la société pastorale à un mode de vie des sciecles précedents. Néanmoins, nous voulons trouver dans les réponses et les explications des ébauches pour un développement intégré et durable de ces zones vitales au moment où le monde entier parle de mondialisation. Aussi, et dans un objectif purement environnemental, nous voulons trouver des réponses scientifiques sur la base des explications fouurnie, pour sauvegarder ces espace et de ce fait assuer l'avenir des générations futures.

TIARET: Formation aux métiers de l'économie verte

L'association de protection de l'environnement et de la nature « Essalem El Akhdar » vient de lancer son projet d'insertion socio-économique de dix-huit (18) jeunes, âgés de 20 à 30 ans et diplômés pour les métiers e l'environnement. En effet, un séminaire sur le lancement de ce projet ambitieux s'est tenu lundi à la Chambre d'agriculture, en présence de nombreux acteurs impliqués dans la défense et la protection de la nature. Cofinancé par la Fondation de France, l'association de protection de l'environnement et de la nature « Essalem El Akhdar », lance une formation de 18 jeunes diplômés pour les métiers de l'environnement dans le cadre du programme 2015 « solidarité internationale/Méditerranée d'une rive à l'autre ». Au vu de la problématique de la prolifération des déchets en tous genres, l'absence d'aménagement et d'espaces verts et le manque de pépinières à travers la wilaya de Tiaret ; la genèse du projet, selon le conseil scientifique de l'association, consiste à permettre aux jeunes diplômés aux métiers de l'environnement de « mettre en relief leur compétence dans le domaine de l'environnement », explique le président de l'association « Essalem El Akhdar » Med Ghouzi Refassi. Le résumé du projet, développé par l'une des associations les plus actives dans le champ environnemental et de protection de la nature, est, aussi, de « contribuer à la réduction du chômage à travers l'insertion professionnelle de 18 jeunes diplômés par la création de micro-entreprises dans l'économie verte locale », souligne son président, Med Ghouzi Refassi. Le projet consiste, par ailleurs, à «accompagner sur le plan technique les 18 jeunes diplômés, et leur apprendre à mettre en valeur l'intérêt de la création de ces microentreprises dans le domaine de l'écologie, afin d'obtenir les crédits nécessaires pour le financement de leurs propres affaires », explique notre interlocuteur. L'association « Essalem El Akhdar » a été élue en 2012 au soutien du programme MEDA II de l'Union européenne de soutien aux associations algériennes. Elle compte à son actif de nombreuses activités en faveur de la préservation de la nature et l'amélioration du cadre de vie, outre les actions de sensibilisation qu'elle mène en direction des établissements scolaires sur l'importance de la biodiversité en Algérie. 

par El-Houari Dilmi

problématique de la désertification a tiaret


TIARET: «Green Peace» dénonce l'abattage sauvage des arbres

L'association«Green Peace » de la wilaya de Tiaret monte au créneau pour dénoncer, sur unton très vigoureux, le massacre à la tronçonneuse dont sont victimes des arbresséculaires. En effet, dans une déclaration signée des mains de son président,M. Ghouzi Med Reffassi, et dont une copie a été remise au bureau du «Quotidiend'Oran» à Tiaret, il est fait état de l'abattage sauvage de cinq arbrescentenaires au niveau de la cour de la direction de wilaya l'éducation. 

L'association dedéfense de la nature et de la protection de l'environnement s'interroge sur lesraisons réelles d'un «tel massacre», se réservant le droit d'ester en justiceles responsables de cet «acte d'agression caractérisée contre la nature». «Detels agissements ne doivent pas rester impunis, surtout que des actessimilaires ont déjà été relevés par l'association au sein d'autres établissementsscolaires, comme le lycée «Med Boudiaf», ou encore le siège de la CNAS oùquatre-vingt-cinq arbres ont été passés par la tronçonneuse» dénonce GreenPeace dans son communiqué. 

L'association«Essalem El Akhdar», qui s'était distinguée la semaine dernière par une louableinitiative, celle d'organiser une grande opération de volontariat pour nettoyerla foret du Plateau, réclame une commission d'enquête aux autorités localespour faire la lumière autour de cette «sinistre besogne» selon son président,M. Ghouzi Med Reffassi. 


par El-Houari Dilm

1/27/2016

Peut-on rendre l'âme aux oasis algériennes ?

On l'appelle la planète bleue du fait que 70% de sa surface est couverte d'eau, mais seulement moins de 3% de cette eau est douce. 
Cette dernière se présente à 79% sous forme de glace polaire et 20% enfouis à des profondeurs difficilement accessibles. Autour du 1% qui reste, englobant les rivières, les lacs et les puits, la population de la Terre se concentre. Le volume correspondant est de 45 000 km3, mais ce qui est économiquement accessible varie entre 9000 et 14 000 km3, soit une goutte d'eau dans l'hydrosphère. Les prélèvements annuels en eau pour la consommation humaine s'élèvent à 3600 km3, une partie doit être laissée pour entretenir les écosystèmes. Est-ce suffisant ? Si ce volume est réparti équitablement sur les 7 milliards de personnes, chaque individu aura 515 m3/an soit 142 l/habitant/jour. Mais, il y a lieu de signaler que la disponibilité en eau est quasi constante, contrairement à la demande qui, elle, est sans cesse croissante. Cette évolution annuelle de la population de 1,1% engendre des besoins de plus en plus élevés. Quand ces besoins dépassent l'offre, la gestion devient alors problématique. Son inégale répartition dans l'espace et dans le temps la rend indisponible dans certains endroits et excédentaire dans d'autres. Les populations pauvres se retrouvent impuissantes à gérer ces extrêmes variations qui nécessitent un savoir-faire et des moyens. En Australie, chaque individu dispose journellement de 1430 l alors qu'en Somalie, il n'en a à peine que 8. On estime que 40% de la population mondiale souffrent de graves pénuries d'eau propre. L'impropreté de l'eau tue annuellement près de 13 millions de personnes dont 5 millions d'enfants. La rareté de l'eau est synonyme d'aridité et de sécheresse. Près de la moitié (47%) de la surface terrestre, selon l'Atlas mondial de la désertification édité par le PNUE, est considérée comme régions sèches ou désertiques. D'un point de vue étymologique, le désert est un espace abandonné, vide et hostile à toute forme de vie. Cependant, les conditions de vie extrêmement dures ne signifient guère que les espaces adésertiques sont abiotiques. Au contraire, tous les déserts du globe sont peuplés par l'homme et par diverses créatures. Ils même ont été le berceau de plusieurs civilisations et religions universelles qui les ont illuminés pendant des milliers d'années. D'un point de vue climatique, le domaine aride correspond aux régions du globe, caractérisées par un bilan hydrique déficitaire résultant, pour l'essentiel, de l'insuffisance des précipitations, par rapport à l'évaporation. L'examen d'une carte géographique du globe (fig. 1) montre la localisation des zones désertiques, situées de part et d'autre de l'équateur. Elles représentent deux bandes d'une vingtaine de degrés au niveau des tropiques, entre les latitudes 150 et 350. à l'hémisphère Sud, se localisent les déserts du Kalahari et le désert d'Australie. au Nord, se trouvent le désert mexicain, le Désert de Gobi, le désert d'Arabie et le grand désert saharien en Afrique du Nord. Plus proche de l'equateur, se situent les déserts chauds avec des températures record de 56° C à l'ombre, provoquant une évaporation intense. Les précipitations annuelles n'excèdent pas 100 mm et souvent, il ne pleut pas durant des années, engendrant une famine et un déracinement des populations. Outre la latitude, le climat désertique est aussi tributaire de l'altitude ; il fait plus chaud dans le désert namibien au bord de l'Atlantique qu'au Hoggar à 2918 m d'altitude dans le désert saharien où, quelque fois, il neige. Les zones arides sont habitées par le 1/5e de la population mondiale soit 1,2 milliard (en 2000). Au total, plus de 110 pays possèdent des terres arides ou plus ou moins sérieusement dégradées. En Afrique, 73% (1 milliard d'hectares) du total des terres sont arides, alors qu'en Asie, l'aridité touche près de 1,4 milliard d'hectares. Cependant, l'Amérique du Nord est le continent dont la proportion des terres arides ou en voie de désertification est la plus élevée au monde, soit 74% (Unesco, 2006). De nos jours, la désertification est considérée comme une menace de mort en raison de sa dynamique rampante et des préjudices qu'elle engendre. C'est un monstre qui fait fuir les populations et qui dévore toute forme de vie. Le monde arabe, d'une superficie de 14 millions de kilomètres, représentant 10% des terres émergées, est positionné en plein espace désertique. Les Arabes sont nés dans le désert, et ils y restent. Leurs ancêtres ont inventé une panoplie d'outils et de techniques pour créer la vie et la maintenir dans le désert. C'est là où se trouve le plus grand nombre d'oasis. Le Sahara, dont l'hyper-aridité domine depuis le quaternaire, est le plus vaste désert du monde. Les extrêmes climatiques ont atomisé la surface du sol désertique en matière minérale, cependant, en profondeur, le Sahara renferme des gisements pétroliers miniers (fer et métaux rares) et hydriques très importants. Sa singularité et ses richesses naturelles, historiques et culturelles augmentent ses atouts touristiques inexploités.
Le Sahara
Le Sahara, (mot de l'arabe qui signifie désert), couvre une superficie de 8,5 millions de kilomètres carrés au nord du continent africain sur une dizaine de pays. Il s'étale de l'Atlantique à la mer Rouge et du sud de la Méditerranée (340 N) au sud du tropique du cancer. Le Sahara se distingue par un climat chaud, ensoleillé et aride. Il bénéficie de 90% des radiations solaires, les 10% restantes sont réfléchies par les poussières atmosphériques. En revanche, dans les régions humides, outre ces 10%, 20% sont détournées par les nuages et 30% par le couvert végétal et les plans d'eau. La durée annuelle d'ensoleillement varie entre 3000 à 4000 heures. Il y pleut rarement, sous forme d'averses sporadiques provoquant des crues dévastatrices absorbées par les sables des dépressions et par l'évaporation. Les crues peuvent surgir spontanément et surprendre les plus avertis. Le chanteur targui, Othmane Bali enfant du terroir, a été emporté en juin 2005 par les eaux en furie de l'oued Tinjatat qui traverse Djanet. Les amplitudes thermiques (diurnes-nocturnes) dépassent souvent 45° C, et la couverture végétale est quasi inexistante. Le Sahara offre un paysage d'apparence uniforme sur de vastes étendues de sable, sans cesse remodelées par les vents (sirocco et harmattan) pour former des cordons dunaires « ergs ». Les principaux sont le grand erg Oriental, le grand erg Occidental, l'erg de Mourzouk, l'erg Makteir et l'erg d'Admer. Cette uniformité sableuse est contrastée par de vastes étendues plates caillouteuses, « les regs », telles les régions de Tanezroufit. Le peuplement faunistique saharien est relativement pauvre, les animaux emblématiques sont le scorpion, le serpent, l'antilope addax, la gazelle, le fennec et le téméraire dromadaire. Le domaine floristique se limite à quelques espèces rustiques de xérophytes comme le laurier-rose, l'acacia, le tamarix et le cyprès, singulièrement accrochées aux rives des lits d'oueds. Toutes ces espèces ont adapté des stratégies pour économiser l'eau et éviter la chaleur, l'ombrage y est l'élément le plus important après l'eau. Certains acacias puisent l'eau jusqu'à 35 m de profondeur. D'autres écourtent leur cycle vital le temps d'une période humide, d'où leur nom d'éphéméroptères. Beaucoup de ces plantes sont des géophytes, c'est-à-dire qu'elles persistent dans des organes souterrains qui passent la saison sèche à l'état de vie ralentie (cas des liliacées bulbeuses). Dans leurs racines ou leurs tubercules, les plantes emmagasinent des réserves vitales et beaucoup d'eau, le tubercule du Bi, au Kalahari, peut renfermer jusqu'à trois litres d'eau. Certaines plantes (euphorbes) assurent leur protection contre le broutage en renfermant des substances toxiques. Les oreilles des fennecs et des éléphants se sont allongées pour dissiper la chaleur, de même que les pattes de l'autruche et des antilopes afin d'éloigner le corps de la fournaise du sol. Certaines espèces sont endémiques, elles ne peuvent se rencontrer qu'en ces lieux. L'addax est au Sahara ce que les lémuriens sont à l'île de Madagascar. La désertification peut entraîner la disparition de telles espèces. L'homme du Sahara se contente de 10 litres d'eau par jour pour tous ses besoins, alors que le dromadaire pourrait supporter jusqu'à 17 jours sans boire, tout en étant exposé au soleil et au vent. Par ailleurs, il est admis que chez la plupart des organismes vivants, une perte d'eau de 10% provoque des troubles extrêmement graves. Une chute de 12% est fatale à l'homme, alors que le dromadaire supporte jusqu à 30% et le caméléon 47%. Le contraste est aussi marqué par les rares points d'eau permanents comme certains lacs et guelta ainsi que quelques insolites montagnes volcaniques comme le Hoggar. Le Sahara est façonné aussi par les hamadas, représentées par des bancs de calcaire ou d'arène pouvant atteindre 2000 m d'altitude (Tassili), qui contrastent avec des dépressions ou Dayas déclinant jusqu'à 40 m au-dessous du niveau de la mer. Les eaux de ruissellement s accumulent dans ces bassins endoréiques, transformées par l'évaporation en marais salants dits sebkhas ou chotts. L'Algérie est un pays dont 84% de sa superficie est désertique. Administrativement, elle concerne 13 wilayas et 258 communes. Cet espace de 2 058 543 km2 est limité au nord par l'Atlas saharien marqué par la ligne du palmier-dattier (khat ejrid) qui correspond à l'isohyète 100 mm. Il est occupé par 4 millions d'habitants, selon le recensement de 1998 soit 13,75% de l'ensemble de la population. L'étendue du territoire a de tout temps préoccupé l'aménageur et a suscité des mythes et de grands projets de développement dont la plupart se sont évaporés, emportés par les tempêtes. Quand on évoque la vie dans le désert, on pense forcement à l'oasis. C'est une invention des hommes du désert. Un îlot de verdure et de vie dans l'immensité de l'espace minéral désertique. Les oasis sont au désert ce que les îles sont aux océans. Elles constituent une plate-forme vitale « on shore » favorisant un peuplement malgré les multiples contraintes du milieu environnant. Au risque de subir la rupture menant à d'autres types d'environnements ou à un retour à la forme désertique originelle, la vie oasienne est un effort permanent d'adaptation nécessaire au maintien de l'équilibre fragile créé par l'homme. Les oasis sahariennes sont une constellation de tâches vertes immuables sur cette immensité minérale jaunâtre. Elles représentent un havre de vie, né principalement de la conjonction du soleil, de l'homme, de l'eau, du palmier-dattier et du dromadaire. La superficie totale des oasis est relativement insignifiante eu égard à celle du Sahara, mais elles constituent un concentré de vie. Historiquement, l'oasis à palmiers est d'origine mésopotamienne. Le palmier, à l'image du bambou en Chine, est omniprésent au Sahara ; il fournit une bonne partie de ce qui est nécessaire à la vie courante des dattes pour l'alimentation, du bois de chauffage, des palmes pour les palissades, des troncs pour la construction. Les oasiens vivent en parfaite symbiose avec leur milieu et s'autosuffisent en produits locaux.
La vie d'antan
Quelques oasis algériennes ont été choisies pour servir d'exemples et montrer leur épanouissement dans le passé et la décadence qui les menace. Elles sont de taille relativement petite, installées sur les anciennes routes des caravanes de sel, d'or, d'esclaves et autres denrées. Ces échanges ont débuté entre l'Afrique du Nord et l'Afrique Noire, il y a environ deux mille ans. Elles servent de relais vitaux à ces itinérants de très grandes distances. Dans la fournaise déboussolante et les mirages hallucinants du Sahara, l'oasis symbolise le paradis. On s'y relaxe en paix à l'ombre, se désaltérant de l'abondance d'eau, de légumes, de fruits, de vin de palmier (legmi) et parfois même de cannabis. Cet espace spirituel a servi de refuge à de nombreux religieux musulmans et non musulmans comme témoigne la vie d'ermite du père Charles de Foucauld aux confins de l'Assekrem en Algérie. Les oasis sont des espaces totalement anthropisés et représentent des systèmes de production intensive d'une grande complexité, se maintenant en équilibre quasi fragile. Le mot oasis, d'origine égyptienne, signifiant un lieu habité, a été utilisé semble-t-il par le géographe Hérodote vers 450 av. J.-C. L'Egypte n'est autre qu'une grande oasis. Maintenant, il désigne une palmeraie dattière bien que de nombreuses oasis continentales froides (oasis de la route de la soie en Chine) ou côtières ne comportent pas de palmiers-dattiers. Les oasis à palmiers-dattiers dans le monde englobent une superficie de 800 000 ha. En Algérie, la surface agricole des oasis est majoritairement occupée par le palmier. A Adrar, le palmier domine la totalité de la surface, à Ouargla le taux d'occupation du palmier est de 80%, il est autour de 50 à 60% pour le reste des oasis. Les oasis algériennes représentent une mosaïque très variée, avec 93 000 ha de palmeraies et plus de 10 millions de palmiers-dattiers, soit 11% du total mondial. Elles sont réparties pour 60% au nord-est (Ziban, Oued Righ, El Oued et Ouargla) et pour 40% au sud-ouest (M'zab, Touat et Gourara). Les oasis sont tantôt isolées, de taille plus au moins modérée, comme l'oasis de Ouargla qui compte à elle seule plus d'un million de palmiers, tantôt regroupées comme celles de Oued Righ où 47 oasis s'échelonnent sur 150 km avec 1,7 millions de palmiers. La vie de l'oasis demeure singulière à plus d'un titre. Pour survivre dans un milieu hostile, les oasiens ont mis au point des techniques ingénieuses, adaptées aux conditions locales, mais également des formes sociales en adéquation étroite avec les premières. La maîtrise du facteur vital qu'est l'eau a nécessité un effort collectif d'exploitation, de structuration spatiale et de discipline. Le contrôle de l'eau constitue donc un pilier central dans cette organisation collective très hiérarchisée, expression d'un consensus général dans certains cas, mais plus d'un rapport de force dans d'autres. Verticalement, l'espace connaît trois strates végétales dans la quasi-totalité des oasis. Sous les palmiers, poussent les arbres fruitiers alors que le troisième étage, totalement à l'ombre, est celui des cultures maraîchères et fourragères. Horizontalement, la structure foncière se présente comme un puzzle au sein de l'oasis où s'entrecroisent des cultures vivrières. Le type d'oasis dépend de la nature et de l'exploitation de la ressource en eau, de la nature du sol et de sa topographie. La spécificité topographique, hydrologique et hydrogéologique du milieu a été savamment exploitée pour donner lieu à différentes types oasis. L'accent est mis sur la description des stratégies de gestion de l'eau d'irrigation, mais aussi sur les contraintes survenues ces dernières années ainsi que les perspectives de leur prise en charge. Quatre oasis algériennes sont retenues du fait de leurs différences d'exploitations des eaux, destinées à l'irrigation ; il s'agit de l'oasis de Ouargla située sur l'erg oriental dont l'exploitation est basée sur l'exhaure des eaux souterraines par des puits traditionnels. L'oasis fluviale du M'zab à Ghardaïa, qui vit au rythme des crues, l'oasis d'EI Oued située également sur l'erg oriental, elle, utilise l'irrigation souterraine via les nappes phréatiques, utilisant la technique des ghouts et enfin l'oasis d'Adrar et du Gourara utilisant ces puits horizontaux les foggaras. Une attention particulière est accordée à cette dernière, en raison de son extrême fragilisation et de son éventuelle disparition. Le milieu naturel offre des conditions extrêmes à l'occupation humaine, mais il recèle d'importantes quantités d'eau fossile emmagasinées dans quatre ensembles d'aquifères superposés. Les sables de la surface contiennent des nappes phréatiques superficielles, exploitées par de simples puits traditionnels. C'est le cas des régions de Oued Righ et du Souf à l'est du pays. 

La nappe du miopliocene, dite nappe du complexe terminal, est une réserve d'eau artésienne dont l'exploitation est fort ancienne ; elle a permis la création de certaines oasis. La nappe du sénonien contient une seconde nappe artésienne peu exploitée, car située dans le sous-sol de Oued Righ, à une profondeur entre 150 à 500 m. La nappe du continental intercalaire est fossile, dite nappe albienne. découverte en 1957, elle s'étend sur 600 000 km2 et déborde en Tunisie et en Libye. D'une épaisseur pouvant dépasser plusieurs centaines de mètres, sa profondeur évolue progressivement de 800 m à 400 m à Ouargla et Touggourt, elle atteint 2 600 m à Biskra. Elle est artésienne, caractérisée par un débit spécifique de l'ordre de 250 I/s. Son eau est chaude (55° C) et salée (2 à 7g/l). 
Le Sahara est un milieu purement naturel, rendu viable grâce à ces espaces anthropiques, les oasis qui jalonnent le Sud de l'Atlas saharien.
L'auteur est : Maître de conférences Université de Blida
Email : iakhdarz@yahoo.fr
 
Lakhdar Zella
 El Watan 

La faune du désert : Le génie animal pour survivre

Les températures peuvent atteindre les 52° C dans le désert. Et plus l'on se rapproche du sol, plus il fait chaud. Alors comment font les bêtes du désert pour supporter la chaleur ? Quelles astuces ont-elles développées pour s'abreuver ? 
Pour résister aux contraintes thermiques, la plupart des espèces animales (invertébrés, reptiles, rongeurs, passereaux...) ont quelques particularités du point de vue morphologique. 
C'est ainsi que l'antilope addax à de très larges sabots, adaptés à la marche sur le sable et que le lièvre possède des coussinets aux pattes entourés de poils ; une sorte de semelle confortable et isolante. 
Le fennec, lui, a préféré se munir de grands éventails, ses oreilles pour se ventiler en cas de forte chaleur. La nature a ainsi bien fait les choses. Cependant, tout être vivant a besoin d'eau pour vivre. « Certaines espèces réduisent l'évaporation grâce à leur peau étanche et par la nature de leur excrétions : l'urine est très concentrée et les matières fécales sont sèches. Ils récupèrent également l'eau des brouillards nocturnes et des parois humides de leur terrier ». C'est pour cela que les rongeurs sortent la nuit et que le serpent s'enfouit sous terre. Si les régions arides, tel le Sahara, semblent hostiles à la vie, cela relève davantage du mirage que de la réalité. Les mares de l'Ennedi abritent des poissons tropicaux, mais également des crocodiles et constituent un chaume pour les oiseaux qui regagnent le Nord. 
Parce que la nature est clémente avec la nature, l'antilope oryx ne reste pas longtemps à brouter une même touffe. D'ailleurs, elle ne broute pas au ras du sol, ce qui permet à la plante de se reconstituer. comme la plante semble être complètement adaptée à la vie dans le désert. Les espèces végétales ne sont pas en reste non plus. Le cactus en est le parfait exemple : alliance d'eau et de soleil, il se préserve des hausses de température en se regorgeant d'eau, lorsque la pluie se décide à tomber. A titre d'exemple, le saguaro, le plus grand cactus du monde, peut en une seule pluie se gorger d'eau jusqu'à peser 10 t.Le cactus a une autre particularité : il respire la nuit lorsque les température sont les plus fraîches, ce qui limite la transpiration. 
Toutes ces formes de vie sont en danger. Peut-être pas directement par l'homme, mais en perturbant leur environnement. Il suffit de chasser un oiseau pour ne plus permettre la fécondation d'autres espèces végétales. Même si le cactus n'exige pas un type de fécondateurs et accepte oiseau comme insecte, il n'en demeure pas moins que d'autres espèces peuvent se voir menacer lorsque l'écosystème est ébranlé. 

Zineb A Maiche
El Watan

Biodiversité : Une richesse qui se dégrade

Selon les scientifiques, la biodiversité désigne toutes les espèces végétales et animales ainsi que les oiseaux et les insectes. 
Elle est synonyme de vie sur terre, elle assure l'oxygène, le cycle de l'eau et des nutriments, l'assimilation des déchets, la pureté de l'air et de l'eau et la régulation des climats. 
La biodiversité est indispensable à l'homme, elle est en premier lieu une ressource naturelle pour la vie quotidienne, fournisseur de nourriture, de fibres pour les habits et de bois pour le chauffage ; la diversité biologique est aussi utilisée pour la construction des habitations et la fabrication des médicaments. 
Il faut savoir que les trois quarts de la population mondiale se soignent grâce aux plantes et que 70% de nos médicaments en sont dérivés. De ce fait, la biodiversité est considérée par les scientifiques comme un réservoir formidable de ressources pour fabriquer des produits pharmaceutiques et agroalimentaires. 
Source de vie et d'équilibre, la biodiversité est menacée dans le monde entier, les causes de sa dégradation sont multiples, mais elles résultent en grande partie de l'homme qui est le maître de cette dégradation qui sera sans doute à l'origine d'un déséquilibre écologique. Indispensable pour le maintien et le développement de la vie, la biodiversité en Algérie encourt elle aussi des dangers réels. Cependant, des efforts considérables pour protéger cette biodiversité sont fournis par la direction générale des forêts. 
M. Boumezber, sous directeur au niveau de ladite direction, s'est exprimé quant à la situation de la biodiversité faunistique et floristique en Algérie. Il nous a parlé de la faune et de la flore au niveau des huit parcs nationaux qui sont sous l'égide de la direction générale des forêts, El Kala, Tlemcen et Gouraya, Theniet El Had, Chréa, Taza, Belezma et Djurdjura. Selon lui, l'Algérie contient 3600 plantes, réparties sur les huit parcs. Le Parc national de Djurdjura se trouve à la tête de la liste avec 1100 espèces, suivi de celui de Tlemcen avec 904 espèces, le milieu naturel d'El Kala abrite 840 espèces. Le Parc national de Chréa s'inscrit lui aussi parmi les premiers avec 722 espèces, l'espace protégé de Thniet El Had occupe la cinquième place avec 450 espèces, 447 espèces au niveau du parc de Belezma et enfin Taza avec 436 espèces. Il est à noter que parmi toutes les espèces réparties sur les huit parcs nationaux, il existe des espèces qui sont rares et d'autres qui sont protégées. On trouve aussi parmi cette biodiversité floristique des lichens, des champignons et des plantes médicinales. En ce qui concerne la biodiversité faunistique, M. Boumezber a souligné que l'Algérie recense 107 espèces de mammifères, 400 d'oiseaux, un nombre qui englobe les oiseaux qui nichent en Algérie et ceux qui sont de passage et ceux qui sont protégés. S'ajoutent aux oiseaux et aux mammifères les reptiles qu'on trouve à El Kala, Tlemcen, Belezma et Djurdjura, on y compte aussi des espèces qui sont protégées. En somme, les espèces faunistiques et floristiques ont besoin d'une stratégie de développement et de protection qui doit se faire continuellement dans laquelle l'homme doit être impliqué le premier.

Wahiba Khedache
El Watan