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12/31/2015

Le passé franco-algérien dans les manuels scolaires d’histoire algériens

On entend généralement dire que l’histoire enseignée est une discipline de mémoire, et qui dit discipline dit effort intellectuel de savoir et de jugement. La mémoire est un patrimoine mental, soit l’ensemble des souvenirs qui nourrissent les représentations, inspirent les actions et assurent la cohésion des individus dans un groupe, et donc dans la société.

2  L’histoire et la mémoire se nourrissent l’une de l’autre. En effet, pour les historiens, si la mémoire constitue une source de construction de l’histoire, elle est elle-même alimentée par l’histoire.

3 Mais de quelle histoire parlons-nous au juste ? Pour l’historienne Suzanne Citron, ce que nous prenons pour « notre » histoire nationale n’est en fait que le résultat d’une manipulation du passé par les élites au service ou à l’appui des différents pouvoirs :

4 C’est également ce que Marc Ferro appelle l’« histoire institutionnelle », qui légitime une politique, une idéologie ou un régime, généralement, le pouvoir en place, c’est-à-dire le « vainqueur » en ignorant les autres, les « vaincus ». L’histoire de la nation se résume donc à celle du plus fort. De ce fait, notre symbolique nationale est un choix partiel et partial de ces vainqueurs, ce qui traduit les options idéologiques propres à ceux qui ont fait ces choix, et c’est ce qui en fait un terrain mouvant et délicat.

5 Au lendemain de l’indépendance de l’Algérie, l’appropriation par l’État de la mémoire sociale fut peut-être une nécessité historique, mais elle ne constitue désormais qu’un obstacle à l’avancée vers une société moderne. Il serait peut-être temps de penser à « désidéologiser » et à libéraliser l’écriture de l’histoire nationale et notamment la conception des manuels scolaires d’histoire en tant qu’outil de transmission de la mémoire nationale, en confiant cette tâche – comme c’est désormais le cas des autres matières à l’exception des manuels de lecture arabe, d’éducation civique et religieuse – à des éditeurs privés.

6  Dès son installation au pouvoir au lendemain de l’indépendance, l’État algérien, qui a vu le jour le 5 juillet 1962, a cherché à puiser sa légitimité dans l’histoire, et en premier lieu, dans la guerre de Libération nationale connue en France comme la guerre d’Algérie. Mais, cette tentative de s’approprier le discours historique comme instrument de légitimation a gravement handicapé l’écriture de l’histoire et n’a fait que jeter les bases d’une historiographie sans grande crédibilité. Ainsi, dès les années soixante, dans le cadre de la révolution culturelle, le gouvernement algérien a entamé la réécriture de l’histoire de l’Algérie, pour sa partie portant sur la période antérieure à la guerre de libération, pour situer tout naturellement dans le sillage de la longue durée la résistance aux différentes invasions. Cette réécriture allait se faire sur la base de l’héritage historiographique colonial qu’il allait falloir critiquer et expurger des falsifications coloniales, afin de l’adapter aux besoins de la nouvelle nation algérienne. En outre, il fallait également écrire l’histoire de l’Algérie qui portera exclusivement sur la guerre de libération. Cette écriture de l’histoire de la révolution suscitera une vive attention dans les sphères du pouvoir, et sera une source de préoccupation majeure, en raison de sa portée idéologique et politique, d’une part, et des enjeux stratégiques qu’elle suscite quant aux groupes humains et politiques qu’elle actionne d’autre part, avec les conséquences de ces légitimités réelles ou fabriquées, sur la vie politique algérienne. C’est ainsi que pour reprendre les mots de Marc Ferro, l’État algérien mettra l’histoire de la guerre de libération « sous surveillance », en se réservant le droit exclusif d’écrire et de transmettre cette histoire par les canaux officiels – comme l’école – et en en faisant une histoire institutionnelle afin de se légitimer, et d’asseoir définitivement son pouvoir.

7  S’il paraît évident que l’État algérien puise dans l’histoire nationale afin de se légitimer, la société algérienne en crise a, elle aussi, besoin de cette histoire car elle est en quête de normes et de modèles d’identification, et cherche à puiser dans son passé sa propre identité. En effet, ce n’est qu’après 132 années de colonisation, et sept années de guerre d’indépendance, que naîtra l’Algérie d’aujourd’hui. Mais qu’est-ce que l’Algérie et d’où vient-elle ? Quels en sont les fondements historiques ? Comment se situe-t-elle dans l’ensemble international ? Et qu’en est-il de la conscience identitaire et du rapport à l’universel ?

8  C’est à l’histoire comme discipline sociale qu’il appartient d’essayer de répondre à ces questions, et c’est à l’école de prendre le relais en transmettant ces connaissances historiques qui constituent la mémoire institutionnelle. Or que dit l’école à propos de l’Algérie et de ses rapports avec le monde ? Comment procède-t-elle à cette transmission de mémoire ? Arrive-t-elle à élucider le passé algérien ou alors ne fait-elle en vérité qu’imposer un semblant de savoir et de fausses connaissances ? Finalement quelle histoire est réellement enseignée dans les écoles algériennes, celle de l’Algérie ou une autre histoire ?

9 C’est à travers l’étude des manuels scolaires d’histoire que nous tenterons de répondre à ces questions. En effet, c’est le manuel qui dispense le savoir officiel, auquel se réfèrent élèves et enseignants. Les manuels d’histoire comme ceux de géographie, de littérature, voire ceux de philosophie, d’instruction civique et religieuse pèsent lourdement – en droit tout au moins – sur la conscience des générations qui passent par le système scolaire.
L’école et le manuel d’histoire en Algérie Le système éducatif algérien

10 Le système scolaire algérien est défini par l’ordonnance du 16 avril 1976 instaurant l’école fondamentale, en vigueur jusqu’à l’application des réformes de la rentrée 2003-2004. À partir de 1972, date de l’arabisation de l’enseignement, le français se voit conférer le statut de langue étrangère ou de deuxième langue. Le système scolaire est composé de trois cycles d’enseignement. D’abord, un cycle fondamental de scolarisation obligatoire de neuf années, allant de la première à la neuvième année fondamentale (AF), dont les six premières années (de la 1re AF à la 6e AF) sont enseignées dans les anciennes écoles primaires et les trois dernières années (les 7e, 8e et 9e AF) dans les collèges d’enseignement moyen. Suit un cycle secondaire général et technique de trois années dont l’enseignement est dispensé dans les lycées et prépare au baccalauréat. La première année secondaire (1re AS) correspond à la classe de seconde française, la 2e AS à la première, et la 3e AS à la classe de terminale.

11 L’école fondamentale a été généralisée à partir de 1982. Avant cette date, l’enseignement était organisé en trois cycles comprenant un cycle primaire, un cycle moyen – équivalent du premier cycle des collèges – et un cycle secondaire – équivalent du second cycle des lycées. Ce système était proche de celui en vigueur en France. Dès la rentrée 2003-2004, avec l’entrée en vigueur des nouvelles réformes de l’éducation, le système fondamental sera appelé à disparaître progressivement, en faisant place à un cycle primaire de six ans – dit de base –, suivi d’un cycle moyen de quatre ans – au lieu de trois avec le fondamental –, puis d’un cycle secondaire de trois années sanctionné par l’examen du baccalauréat.

Conception des manuels scolaires

12 Issu de la restructuration de l’ancien Institut pédagogique national (IPN), l’Office national des publications scolaires (ONPS), établissement public à caractère industriel et commercial créé par un décret exécutif en 1990, a pour mission l’édition, l’impression et la distribution des manuels scolaires, parascolaires et autres outils pédagogiques et didactiques. Même si l’ONPS continue à réaliser chaque année une moyenne de 25 millions d’ouvrages et à les distribuer dans les 24 000 établissements scolaires que compte le territoire national – et à des prix inégalés sur le marché –, la moyenne des prix des manuels scolaires était de 75 dinars (algériens) en 2002.

13 La conception était totalement réalisée par les équipes pédagogiques du ministère de l’Éducation nationale sans aucune assistance éditoriale extérieure. C’est pour ces raisons et en prévision de la libéralisation de l’édition scolaire que la direction générale de l’ONPS a engagé plusieurs actions, comme l’installation d’une commission de lecture et d’édition au niveau de l’ONPS qui sera chargée de concevoir les nouveaux ouvrages avec une assistance éditoriale externe, ainsi que l’ouverture de partenariats avec les maisons d’édition privées en vue d’une coédition pour certains nouveaux ouvrages. Les programmes ainsi que les contenus des manuels sont décidés au niveau du ministère de l’Éducation nationale, plus précisément par l’un de ces organes, la Commission nationale des programmes (CNP) et des groupes spécialisés par disciplines (GSD). Ces groupes d’études sont constitués d’inspecteurs d’académies, d’enseignants et de pédagogues parfois même de chercheurs ou de professeurs d’université. La CNP pilote et organise les travaux des GSD qui sont en chantier depuis plus de cinq ans. Ces groupes ont commencé à établir les nouveaux programmes et une fois qu’ils auront terminé les travaux couronnés par la CNP, le marché des manuels scolaires sera ouvert au secteur privé.

14 Cependant, s’il y a bien eu une tentative de conception des manuels d’histoire par des éditeurs privés pendant un temps – moins de six mois –, ce n’est plus le cas actuellement. En effet, selon le ministère de l’Éducation nationale, les éditeurs privés n’auraient pas répondu au cahier des charges prévu.

L’enseignement de l’histoire

15  Un enseignement spécifique d’histoire est dispensé dès la 5e année fondamentale – ce qui correspond à peu près au CM1 français – et est poursuivi jusqu’en classe de 3e année secondaire (terminale). Le temps officiel assigné à l’enseignement de l’histoire est d’une demi-heure hebdomadaire en 5e et 6e AF, puis d’une heure hebdomadaire pour les autres classes.

16  Sur une scolarité globale de douze années – neuf années fondamentales suivies de trois années de lycée –, la guerre d’Algérie ou guerre d’indépendance était directement abordée dans l’ancien programme trois fois, soit en 5e AF, en 9e AF et en 3e AS ; quant à la période coloniale, elle était abordée en 6e AF puis en 2e AS. Dans les nouveaux manuels la guerre d’indépendance est également abordée dans le manuel de 2e AS. C’est donc essentiellement à travers les programmes et manuels de ces classes que nous tenterons d’analyser l’enseignement de la colonisation française en Algérie, puis de la guerre de libération nationale. Les manuels sur lesquels a porté ce travail ont été édités en 1985 et 1986 pour les plus anciens, 1991-1992, et 2002-2003 pour les plus récents. C’est donc à travers ces manuels que nous tenterons d’analyser l’enseignement du passé franco-algérien et donc de la colonisation et de la décolonisation de l’Algérie.

Contenu des manuels d’histoire algériens  Les figures de la révolution dans les manuels d’histoire

17 En 1992, la classe de 9e AF bénéficiait enfin pour la première fois d’un manuel d’histoire. En effet jusque-là l’enseignement de l’histoire en 9e AF se faisait à partir de directives officielles qui faisaient office de programme et les élèves ne disposaient que du cours fait par l’enseignant en classe. Le manuel de 9e AF a donc marqué le début d’une démocratisation de l’enseignement de l’histoire, avec l’introduction des figures de la lutte politique algérienne ou encore de la guerre de Libération nationale qui étaient quasiment absentes des manuels scolaires précédents.

18  Quand, par exemple, sont cités dans les manuels de 3e AS (terminale) les noms des premiers chefs des cinq régions politico-administratives à travers lesquelles le Front de libération national (FLN) avait structuré le pays – les futures wilaya dont le nombre passera de cinq à six –, on ne citait que les noms des chefs morts au combat, quitte à laisser une erreur se glisser. Une erreur comme par exemple la désignation de Souidani Boudjemaa, l’un des membres des « vingt-deux », mort au maquis en 1956, comme premier responsable de la zone autonome d’Alger à la place de Rabah Bitat – vivant au moment de l’édition de ce manuel. Cependant, dans le manuel de 9e AF – plus récent que celui de 3e AS – Rabah Bitat est bien présenté comme étant le chef de la zone autonome d’Alger et Souidani Boudjemaa comme le premier adjoint de Rabah Bitat qui occupera après la guerre des fonctions officielles sous les régimes de Boumédiène et de Chadli Bendjedid, et qui verra quand même son nom censuré. Quelle serait la raison de cette censure ! Ce qui semble en tout cas certain, c’est que toute personnalité encore en vie semble poser problème. Les chefs de régions dont les noms sont en revanche cités sont Benboulaïd dans les Aurès, Didouche Mourad dans le Nord-Constantinois, Larbi Ben M’Hidi pour l’Oranie et Krim Belkacem en Kabylie. Le nom de ce dernier est cité bien que n’étant pas mort pendant la guerre et ayant fait partie de l’opposition après l’indépendance. Il a été retrouvé assassiné en 1970, en Allemagne, et ne pouvait donc plus poser de problèmes politiques à la date de rédaction des manuels. Avant la mise en circulation du manuel de 9e AF, on ne trouvait ni la liste des « vingt-deux » qui ont été à l’origine du déclenchement de la révolution, ni les noms de Boudiaf, Ben Bella, Aït Ahmed et Khider. On ne trouvait pas non plus les noms de ceux qui ont constitué les différentes composantes du Comité national de la révolution algérienne (CNRA), du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) ou encore des participants au congrès de la Soummam ou aux négociations d’Évian. À ce propos, le manuel de 9e AF propose désormais une photographie des négociateurs d’Évian avec une légende brève : « Photo souvenir des négociateurs algériens à Évian », sans précision quant aux noms de ces négociateurs. Les préoccupations liées à la conjoncture politique transparaissent, y compris à la lecture du manuel de 5e AF, destiné à des enfants âgés de dix ans, dans lequel on affirme que Abbane Ramdane est mort en shahid – ce qui laisse entendre qu’il a été tué par les Français – ou encore que le quotidien Alger Républicain était un journal « français ». De même, aucune critique des chiffres n’est faite et le nombre mythique par exemple de un million et demi de morts continue à être présenté comme une évidence.

19  Pour ce qui est des figures du mouvement national, on retrouvera les noms de Ferhat Abbas, présenté comme assimilationniste – c’est-à-dire avec une connotation péjorative, ainsi que les noms de Bentami et Bendjelloul.

20 Les ulémas auront cependant un statut privilégié puisque dans leurs rangs pas moins de onze noms sont cités pour la même période. Au-delà de la volonté de rendre hommage à ceux qui donnèrent leur vie à la cause nationale, il y a aussi un effet des conditions dans lesquelles s’est constitué le FLN. En fait, il s’agissait de rompre avec le charisme de Messali Hadj, en lui trouvant un contrepoids qui sera représenté par le peuple lui-même. C’est ainsi que sera galvaudé le mot d’ordre de la révolution : « Un seul héros le peuple ». Ce dernier se situant en dehors de ce qui est désormais l’appareil d’État sera incarné par ceux qui n’ont plus accès à la parole : lesshuhada (martyrs de la révolution). La guerre d’indépendance ou de libération constitue l’élément de référence essentiel du point de vue de l’identité nationale et il est naturel qu’elle dispose d’une place privilégiée dans l’enseignement et les manuels scolaires. C’est ainsi que cette page de l’histoire a un rôle fondateur de la nation algérienne, qui aussitôt achevée, est devenue un objet d’enseignement avec toutes les difficultés que cela représente lorsque l’on ne dispose pas de suffisamment de recul par rapport à l’événement. Mais, depuis l’introduction du manuel de 2e AS, l’étude de la période antérieure à la guerre de libération s’est trouvée renforcée et valorisée, pas uniquement pour ce qui est des luttes armées, mais également la lutte politique de la première moitié du xxe siècle.

21 En effet, jusqu’à la parution du nouveau manuel de 2e AS en 2001-2002, le courant radical aura la première place dans les manuels scolaires algériens. L’activité politique depuis le début du siècle et jusqu’en 1954 sera marginalisée au profit d’une interprétation mettant l’accent sur les faits d’armes qui, depuis la résistance dirigée par l’émir Abd el-Kader et jusqu’à l’insurrection du 1er novembre, auraient jalonné l’histoire nationale. En Algérie, la priorité est donnée à l’enseignement de l’histoire nationale avec la guerre d’Algérie non pour créer une exaltation chauvine, mais parce qu’il faut commencer par le plus accessible, qui est notre milieu, notre ambiance, sans tomber dans les outrances d’un ethnocentrisme exclusif de tout modèle comparatif, et de là, par comparaisons, montrer que nous ne sommes pas seuls et découvrir de ce fait l’originalité des autres et par contrecoup la nôtre.

22 Ainsi, dès le plus jeune âge scolaire, on se borne à l’histoire de l’Algérie, pour découvrir d’autres histoires au fur et à mesure que l’on avance vers l’adolescence. Mais l’histoire nationale seule pourra et devra être étudiée d’un bout à l’autre et servira de tronc central.


L’iconographie dans les manuels d’histoire algériens

23 En faisant un tour rapide des images proposées par les manuels d’histoire algériens, nous remarquons que les manuels les plus riches en illustration proportionnellement aux volumes de textes sont ceux de 5e et 6e AF qui proposent respectivement cent soixante-dix pour l’un et soixante images pour l’autre. Ces deux manuels sont d’ailleurs essentiellement constitués de simples légendes, de commentaires accompagnant les photographies et schémas. En outre, l’iconographie est un procédé qui permet d’engager l’enfant dans l’exercice de projections positives et négatives en exhibant la beauté des choses et des personnages, le faste des costumes ou bien la festivité des réunions. Les mots employés, dans leur simplicité, renforcent la familiarité et le sentiment de présence.

24 Ce qui est frappant dans cet enchaînement d’images et de photographies proposées, c’est qu’elles sont choisies en fonction de contrastes oppresseurs/opprimés, répression/résistance, force brutale/courage et détermination, voire opulence/misère sociale. Plusieurs images de ces manuels illustrent la violence, la torture ou encore la misère du peuple algérien de façon très crue. Cette représentation brutale des horreurs de la guerre favorise, surtout chez les jeunes enfants, une représentation manichéenne des choses en contradiction même avec les éléments d’humanisme développés dans certaines parties du programme. Parmi les nombreuses images proposées dans les manuels de 5e, 6e et 9e AF, un très grand nombre portent sur les faits d’armes des Algériens, pendant les premiers soulèvements populaires de la deuxième moitié du xixe siècle ou lors de la guerre d’indépendance. Ces images reflètent généralement l’héroïsme et le courage des hommes aux combats pour la liberté. Il y a donc là une exaltation du recours aux armes, ce qui correspond totalement à la logique de légitimation du recours à la violence pour défendre sa liberté. Le manuel de 9e AF est également intéressant du point de vue iconographique, non pas tant par le nombre d’illustrations présentées (quatre-vingt) que par le sujet de ces images. En effet, le manuel de 9e AF, édité pour la première fois pour l’année scolaire 1991-1992, reflète un changement certain du climat sociopolitique algérien, à savoir l’entrée dans une nouvelle ère de « démocratie » et de « pluralisme ».

25 En fait, avec les événements d’octobre 1988, puis l’introduction du multipartisme en 1989-1990, certaines grandes figures nationales ont été réhabilitées. Ainsi des figures du mouvement national telles que Messali Hadj, Ferhat Abbas ou encore Ben Bella retrouveront une place dans l’histoire institutionnelle de l’Algérie et par conséquent dans les manuels scolaires algériens. C’est ainsi que les élèves algériens découvriront pour la première fois des noms de grandes figures de la révolution qui n’avaient jusque-là jamais été citées dans l’histoire officielle.

26  Cette vague de libéralisation du récit historique à travers les manuels scolaires sera confirmée par le nouveau manuel de 2e AS, qui deviendra le manuel le plus illustré avec cent trente-huit images. Il proposera d’autres photographies qui viendront s’ajouter à celles proposées par le manuel de 9e AF, et renforcera ainsi cette impression de relecture de l’histoire – en tout cas moderne et contemporaine – de l’Algérie.

27 Sur les cent soixante-dix photographies du manuel de 5e AF, dix-sept représentent des martyrs de la guerre d’indépendance. Le manuel de 6e AF quant à lui propose sur soixante images deux portraits de l’émir Abd el-Kader et les portraits des cheikhs Bouamama, Haddad et El Mokrani. Le manuel de 9e AF propose sept portraits de figures nationales sur quatre-vingt-six images, un seul de ces portraits représente une figure de la lutte politique (Messali Hadj), quatre autres appartiennent à des figures de la lutte armée (l’émir Abdel Kader, les cheikhs El Mokrani, Bouamama et Haddad). Les deux derniers portraits sont ceux des frères Aroudj Kheieddine et Barberousse.

28  Le manuel de 2e AS propose cent trente-neuf images diverses dont soixante-huit portraits. Quinze de ces portraits ont un lien avec l’Algérie, deux de ces portraits sont issus de la lutte armée (Bouamama, El Mokrani) et cinq autres de la lutte politique (l’émir Khaled, Ibn Badis, Messali Hadj, Ferhat Abbas et le Dr Bendjelloul). Le reste des portraits en relation avec l’Algérie représente des figures de la colonisation française en Algérie à commencer par Napoléon Ier, puis Napoléon III (deux fois), Jules Ferry, le cardinal Lavigerie (deux fois), Clauzel, Crémieux, les maréchaux Mac Mahon (deux fois) et de Bourmont, etc.

29 Le manuel de 3e AS en revanche ne présente aucun portrait de figures algériennes ou ayant un lien avec l’Algérie. Ce qui n’est plus le cas avec le nouveau manuel où l’on retrouve l’ensemble des grandes figures du mouvement nationaliste algérien ainsi que les grands acteurs de la révolution et même pour la première fois des photographies beaucoup plus récentes des grandes figures politiques algériennes post-indépendantes.

30  L’un des grands changements dans le manuel de 2e AS réside dans l’introduction d’un grand nombre de portraits de personnalités mondiales, et l’effacement de certaines autres figures qui y étaient représentées auparavant. Par exemple le cheikh Ibn Badis représenté deux fois dans l’ancien manuel de 2e AS ne figure plus qu’une fois dans le nouveau, quant au cheikh Bachir el-Ibrahimi qui figurait dans l’ancien manuel, il ne l’est plus dans le nouveau.
31 Ainsi que nous l’avions déjà mentionné plus haut, l’occultation des figures historiques algériennes découle d’une politique bien établie. Le président Boumédiène déclarait dans un discours le 8 mai 1974 :
« L’histoire de l’Algérie, particulièrement celle de la Guerre de Libération, ne doit pas être consacrée aux vivants, mais doit glorifier les morts. »
Histoire et fondement de la nation

32 À la lecture des différents manuels d’histoire, on s’aperçoit que l’histoire de l’Algérie y est abordée sur trois périodes essentielles chacune à sa manière fondatrice de la nation algérienne contemporaine. Il y a d’abord la période précoloniale que l’on fait remonter à 1500 et qui va jusqu’à 1830, voire au-delà. En effet, on peut y associer des épisodes postérieurs à 1830, en y intégrant la période des révoltes armées entre 1870 et le début du xxesiècle. Cette période est primordiale car elle permet de trouver des preuves de l’existence ancestrale de l’ensemble ou sous-ensemble Algérie, c’est-à-dire d’une Algérie fondamentale dont l’État national renaissant se présenterait comme l’ultime héritier. En effet, dans la déclaration du 1ernovembre 1954, le FLN se proclamait seul continuateur légitime de toute la tradition du mouvement national. L’autre moment qui retient particulièrement l’attention est celui de l’apparition du mouvement national sous sa forme moderne au xxe siècle avec l’émir Khaled, c’est-à-dire entre la première guerre mondiale et l’insurrection du 1er novembre 1954, l’État national se présentant justement comme le fruit de ce nationalisme contemporain. Enfin, la troisième période qui est l’objet d’un grand intérêt de la part des différents régimes au pouvoir depuis l’indépendance : il s’agit de la période de la guerre de Libération nationale (1954-1962). Les régimes au pouvoir en Algérie depuis 1962 puisent tous leur légitimité du FLN dont chacun se revendique, et auquel l’État algérien doit son existence de manière immédiate et directe. C’est donc sur l’histoire de cette période que se construisent l’État algérien et les valeurs identitaires qu’il véhicule notamment par l’école. Toutefois, cette histoire de la guerre de Libération nationale est inséparable de celle de la révolution algérienne qui, selon le discours officiel, est toujours en cours. C’est à cet égard d’ailleurs que l’histoire de la guerre de Libération nationale n’est toujours pas connue de tous et elle est encore en phase d’écriture. Ahmed Benaoum, ancien directeur du Centre national d’études historiques (CNEH), déclarait à ce sujet en 1992 :
« Le Centre national d’études historiques, tel qu’il a existé jusqu’à maintenant n’a ni hypothèses officielles, ni mission officielle que celle d’écrire et de réécrire une histoire instrumentalisée par le pouvoir politique. »

33 L’instrumentalisation n’aura réussi qu’à substituer le mythe à l’histoire en cultivant l’occultation et l’oubli.
34 À la lecture des manuels scolaires d’histoire nous nous trouvons confrontés à une réalité déjà évoquée par Mohammed Harbi qui parle de trois mythes fondateurs concernant l’écriture de l’histoire de cette guerre d’indépendance : tout d’abord, le mythe de « la table rase » de tout ce qui existait avant 1945, puis le mythe d’un peuple homogène en Algérie et enfin le mythe d’une révolution faite par des paysans.
35 Toutefois nous noterons que s’il était exact jusqu’à ces dernières années de parler de table rase de l’histoire des périodes antérieures à la guerre d’indépendance, c’est de moins en moins le cas aujourd’hui, en tout cas plus depuis l’introduction des manuels de 9e AF, puis de 2e AS. En effet, ces deux manuels revalorisent la résistance armée pendant la deuxième moitié du xixe siècle mais surtout la résistance politique qui s’en est suivie au xxesiècle. En effet, le manuel de 2e AS consacre dix chapitres à la période de la colonisation antérieure à la guerre de Libération nationale, aucun autre manuel n’accorde autant de place ou de chapitres à une même période. En fait, depuis l’introduction de ce manuel, la période antérieure à 1954 bénéficie de trente-sept chapitres sur l’ensemble des manuels, alors que vingt-sept chapitres seulement sont consacrés à la guerre de Libération nationale, ce qui représente un grand changement d’autant que l’ancien manuel de 2e AS ne consacrait que quatre chapitres à l’histoire de l’Algérie contre dix dans le nouveau.
36 À propos de la valorisation de la résistance armée et de la dépréciation relative de l’action politique, le fascicule de 6e AF propose un tableau récapitulatif de la résistance algérienne de 1830 à 1962, qui s’arrête en 1916-1917 – date de l’insurrection des Aurès –, laissant un vide concernant l’action politique, estimée stérile, entre 1917-1945, pour reprendre à la date du 8 mai 1945.

37 Les deux autres mythes dont parle Harbi sont totalement confirmés dans les manuels qui renvoient l’image d’un peuple – constitué principalement de paysans – uni derrière le FLN. Les manuels algériens transforment et réduisent toute l’histoire nationale en une épopée de résistance contre les puissances coloniales qui se sont succédé en Algérie. En effet des forces dangereuses, ou forces du mal, sont désignées plus ou moins directement dans ces manuels. Ces forces viennent des nations étrangères ou se situent au sein même de la nation. Le comble du mal est atteint dans la guerre civile, ou dans les luttes intestines qui déchirent la nation, et qui vont être effacées de la mémoire officielle et donc des manuels scolaires – exemple des luttes entre Front de libération national (FLN)/Armée de libération nationale (ALN) et Mouvement national algérien (MNA) ou encore l’été 1962 –, à l’exception des exemples de trahison à la patrie et à la nation – les harkis. Mais l’image du mal absolu, celle du meurtre entre frères ennemis, va être distillée au fur et à mesure du récit mais toujours dans un seul sens qui arrange, crédibilise et légitime le pouvoir, et on exclura totalement les assassinats politiques et autres règlements de comptes au sein du FLN/ALN.

38 Le manuel construit un univers émouvant de bons et de mauvais objets, les uns porteurs de vie et de liens gratifiants, les autres porteurs de menaces et de dissolution. La nation incarne ces formes de vie auxquelles l’enfant est appelé à s’attacher. Les ennemis, les forces adverses symbolisent les mauvais objets que l’enfant est appelé à craindre et à haïr. Le manuel fonctionne comme dispositif transférentiel dans lequel l’enfant s’est engagé, aliéné, dans un système affectif intense, et l’identité transmise à l’enfant par ce biais est immédiatement une identité valorisante. L’histoire de la nation, en désignant le lecteur comme membre de la communauté le désigne comme porteur de cette communauté idéale et détenteur personnel de cette dignité d’appartenance. Le « moi » est implicitement désigné comme porteur des images nationales, comme emblème vivant de la nation.

NOTES

1 Voir Pierre Nora, Les lieux de mémoires, Paris : Gallimard, 1984, p. 21.

2 Suzanne Citron, Le mythe national, l’histoire de France en question, Paris : Éd. De l’Atelier, 2e éd., 1991, p. 279-280.

3 Marc Ferro, L’histoire sous surveillance, Paris : Gallimard, 1987.

4 Manuel de 9e AF, p. 239.

5 Voir l’intervention de Charles-Robert Ageron « Une histoire de la guerre d’Algérie est-elle possible en 1992 ? », in Abdeljalil Laamiri (éd.), La guerre d’Algérie dans l’enseignement en France et en Algérie, Paris : CNDP, La Ligue et l’Institut du monde arabe, 1993, p. 158.

6 Manuel d’histoire de 2e AS, histoire du monde moderne et contemporain, 1870-1939, Alger : Éd. ONPS, 2001-2002, p. 166-167.

7 Compte rendu de la visite du président Boumédiène, Majallat At-Tarikh, novembre 1975, n° 2.

8 L’Opinion, 12 août 1992. Cité par Hassan Remaoun et Gilles Manceron, D’une rive à l’autre, la guerre d’Algérie de la mémoire à l’histoire, Paris : Syros, 1993, p. 55.

9 Mohammed Harbi, 1954. La guerre commence en Algérie, Bruxelles : Éd. Complexe, 1998.

AUTEUR
Lydia Aït Saadi


CERMOM/CARMA (Institut national des langues et civilisations orientales)

12/30/2015

La culture par le DIVX

La lecture, on le sait désormais, n’est pas le loisir favori de la grande majorité des jeunes, qui lui préfèrent le cinéma et la musique, des passe-temps, avouons-le, nettement plus abordables financièrement. Combien de jeunes lisent le journal le matin ou un bon livre avant de se coucher ? Le livre de chevet a-t-il encore une signification chez une catégorie de la population qui dispose de centaines de chaines satellitaires et des milliards de fenêtres que lui ouvre Internet ? «Mon fils qui a quinze ans, raconte un jeune père de famille, ne lit que très rarement. Pourtant, Dieu sait que je l’ai poussé à la lecture depuis sa tendre enfance et lui ai acheté des tas de livres. Mais à l’évidence, il est beaucoup plus sensible à  Internet, au cinéma et à la musique. Lors des vacances d’hiver, je l’ai quand même amené à lire ‘Le pilote de l’air’, de Saint-Exupéry.»

Peu d’intérêt pour le livre
Cette résistance à la lecture pour ne pas dire le refus, n’a, pourtant, pas de quoi étonner puisque même les plus âgés, ceux qui avaient grandi avec les revues et les livres d’avant la vidéo et Internet, reconnaissent s’être quelque peu éloignés de la lecture : «Je ne lis plus comme avant, avoue Rachid, quadragénaire qui avait coutume de lire tout ce qui lui tombait sous la main. D’abord parce que les livres son trop chers pour moi et parce que je peux, grâce Internet, me documenter sur plein de choses. Par ailleurs, l’apparition des CD, DVD et aujourd’hui des DIVX, conjuguée à la possibilité de pirater les films, me permet de m’adonner à ma passion du cinéma. Autrement, j’ai toujous adoré la lecture.»
Comme un très grand nombre de ses concitoyens, Rachid a se rend régulièrement à la vidéothèque du quartier pour louer les films ou les séries les plus récents. Ceci, quand il n’a pas recours chez les petits vendeurs de DIVX pour acheter six films pour le prix d’un : «C’est la magie d’Internet. A 80 dinars, tu achètes un DIVX qui offre six films à la fois. Il est vrai que, dans le lot, tu ne trouveras peut-être qu’un ou deux films récents, le reste étant d’anciennes productions de qualité parfois douteuse. Mais il est tout aussi vrai que tu peux acquérir le DIVX de ton acteur favori ou de ton genre préféré ; il m’est arrivé, par exemple, de trouver des DIVX dédiée aux films de science fiction, mon genre de prédilection, alors qu’un ami s’est offert un DIVX contenant six western anciens avec les acteurs de la grande époque. Grâce aux DIVX, tu ne peux qu’être satisafait», plainsante-t-il en prenant un air camelot.

Six films pour le prix d’un
Le marché est, en effet, si porteur que de nombreux jeunes n’hésitent plus à étaler leurs marchandises à même le sol des marchés de fruits et légumes, sur les trottoirs de centre-ville sans craindre d’être importuné par les services de contrôle ou la police. Dans le rond-point de Sédikia, quatre vendeurs occupent les larges trottoirs et proposent un nombre respectable de DIVX : du dernier-né de James Cameron, Avatar, à la dernière saison de 24 heures chrono, en passant par les séries télévisées, les films arabes ou indous, les documentaires sur le football et ses grandes figures nationales ou internationales..., bref, de quoi contenter le cinéphile le plus exigeant. Et lorsque l’objet de votre recherche ne se trouve pas dans le lot des films exposé, il faut juste le commander auprès du vendeur qui ne demande qu’à s’assurer votre fidélité : «Voilà l’une des raisons pour lesquelles les jeunes privilégient les films aux bouquins, soupire le père de l’adolescent de 15 ans. J’ai beau dire à mon fils que le film ne vaut jamais le livre, il ne veut rien entendre. J’espère juste que, avec quelques années de plus, il changera d’avis. Moi-même qui aime le cinéma, j’ai trouvé que Da Vinci Code est plus exaltant en livre qu’en film où l’on retrouve pourtant Tom Hanks.»
Vu l’évolution de la société algérienne qui privilégie le fast-food à la librairie (il n’y a même pas lieu d’en comparer les nombres respectifs), il est fort peu probable que les choses changent : on préfèrera toujours le DIVX de 80 dinars au livre de 500.

De l’impact de l’éducation artistique dans les écoles

A la veille de chaque rentrée scolaire, les sujets de discussions et débats -dans les foyers comme les médias- tournent invariablement sur le prix des articles scolaires, la disponibilité et le coût des manuels, le poids des cartables, la surcharge dans les classes, les nouvelles infrastructures ou encore la disponibilité des enseignants. Mais rarement autour de la situation de l’éducation artistique et l’éducation physique et sportive qui demeurent parmi les disciplines les moins valorisées par l’école et la société algériennes malgré le rôle fondamental, unanimement reconnu par les spécialistes, dans le développement et l’épanouissement des apprenants : «Une éducation artistique de qualité permet d’augmenter la coopération, le respect, le sens de la responsabilité, la tolérance et l’esprit critique, et a un impact positif sur le développement de la compréhension scolaire, sociale et culturelle. De même, une éducation artistique médiocre ou une absence d’éducation artistique peut bloquer le développement de la créativité et de l’imagination», a notamment estimé l’Unesco au cours d’une étude commandée en 2004-2005 sur l’impact des programmes artistiques sur l’éducation des enfants et des jeunes dans le monde.

Les bénéfices éducatifs de l’art
Etant entendu que les nations développées ont déjà, en grande partie, réglé la problématique de l’enseignement des arts dans les écoles, il apparaît que des pays en développement ont assimilé la nécessité d’intégrer l’éducation artistique dans leurs politiques éducatives et la traduisent sur le terrain: «A la Barbade, rapporte l’étude, les danses et chants folkloriques font partie du programme d’éducation artistique, tandis qu’au Sénégal, l’art floral, l’art des nombres, le batik(technique d’impression des étoffes, Ndr), la céramique, le conte oral, la mode, la coiffure, la fabrication d’accessoires vestimentaires et la couture font tous partie du programme d’éducation artistique (…) En Inde, on note un désir de reconnaître les bénéfices pour le corps et l’esprit de formes artistiques comme la méditation et le yoga. De même, en Malaisie et au Bhoutan, on accorde une grande attention à l’harmonie née de la pratique des arts. On mène des recherches sur les bénéfices éducatifs de l’art : il contribue au bonheur de l’enfant et à son épanouissement total. Ce lien de l’éducation artistique à des principes de base ésotériques est aussi présent dans les pays d’Amérique du Sud et dans les Caraïbes où ces principes soulignent non seulement les bénéfices thérapeutiques et intérieurs, mais admettent la capacité de l’éducation artistique à construire la citoyenneté et à donner un sens d’appartenance à une communauté et à une démocratie (…)» Des efforts sont ainsi consentis, à la fois, dans un souci de transmission de l’héritage culturel mais aussi pour accompagner le développement des enfants et leur préparation à la vie d’adulte.

Le fossé entre le discours et la réalité
Bien que n’étant pas mentionnée parmi les exemples ainsi cités par le document de l’organisation onusienne, l’Algérie a tout de même opéré des tentatives pour «ménager» une meilleure place aux arts dans sa politique éducative. Du moins, sur le papier. Un exemple parmi d’autres : Le plan d’action de mise en œuvre de la réforme du système éducatif de Benbouzid (retenue par le Conseil des ministres en avril 2002) préconise que «l’éducation artistique doit être généralisée à tous les niveaux et introduite à titre optionnel dans les épreuves du baccalauréat et du brevet.» Dix années après, le dessin, la musique et le chant «survivent» péniblement dans une école sinistrée qui n’arrive toujours pas à se débarrasser de ses démons. Sans doute que l’Algérie fait partie de cette catégorie de pays où, selon l’étude l’Unesco, il existe «un fossé entre la politique annoncée en matière d’enseignements artistiques et la réalité des moyens médiocres dans les classes.» Comment prétendre le contraire lorsque la majorité des écoles ne disposent pas d’ateliers de dessin ou de salles de musique ?

S. Ould Ali

Oran : La course de chevaux vue de l'intérieur

 En ce samedi, l’hippodrome Antar Ibn Chedad d’Es-Sénia est inhabituellement pris d’assaut par les«turfistes» : «D’ordinaire, les tribunes sont presque vides, confirme un habitué des courses de chevaux. Aujourd’hui, l’hippodrome fait réellement le plein.» Il est vrai que ce samedi-là, fête du Mawlid Ennabaoui, est chômé et payé mais cela ne suffit généralement pas à drainer autant de monde : «Deux courses sont au programme, dont le Grand Prix de Sénia, explique notre interlocuteur. Les meilleurs chevaux d’Algérie, plusieurs fois titrés sont en course.» On évoque ainsi l’oranais Aïssane, trois fois vainqueur du Grand Prix Président, le must du must en matière de courses de chevaux, Madjid Star de Tiaret, lui aussi plusieurs fois titré, ou encore de Zamango d’El Eulma : «Ceux -là, continue notre habitué, constituent les meilleurs chevaux sur le territoire national et ont l’habitude de figurer parmi les trois premiers de toutes les courses.»
 
Le cheval fou
Alors que notre interlocuteur vante les mérites et exploits des champions, un murmure court soudain dans les tribunes et plusieurs bras se dressent, le doigt tendu vers un point de l’autre côté de la piste. Quelques secondes d’incompréhension et des éclats de rires fusent de partout : débarrassé de son jockey, un cheval fou a déjà quitté son starting-gate et fonce vers la ligne d’arrivée sous les cris moqueurs de l’assistance. Sans s’arrêter, le cheval portant numéro 12 dépasse la ligne d’arrivée et continue sa course folle vers le vaste terrain nu. Pendant ce temps, et alors que tous les regards sont dirigés vers le remuant équidé, le signal de départ de la première course est donné. Toute l’attention se reporte alors sur ce point qui grossit à mesure que les chevaux grignotent les 1.600 mètres qui les séparent de la ligne d’arrivée. Des clameurs excitées accompagnent les coureurs et la parieurs, dressés dans les tribunes, tentent d’haranguer leurs favoris. Quand soudain, des cris provenant de spectateurs stationnés près de la ligne d’arrivée attirent l’attention : alors que le peloton de tête est à 300 mètres de la ligne d’arrivée, le cheval fou, que tout le monde avait oublié, décide de faire demi-tour et de galoper à contresens, en direction des coureurs. Un début de panique s’empare des organisateurs mais, rapidement, trois hommes sautent derrière la ligne d’arrivée et, par des cris et des mouvements de bras réussissent à dévier le cheval fou sur sa gauche, vers les écuries. Emporté par son élan, l’équidé perd l’équilibre et s’étale par terre - heureusement sans se faire de mal - suscitant les rires des spectateurs. Quelques secondes plus tard, le cheval portant numéro «1», nommé «Cage de Carène», franchit la ligne d’arrivée suivi par les numéro «9, 4, 3» et «5». L’ordre d’arrivée sera confirmé un quart d’heure plus tard environ par les commissaires, installés dans un bureau où ils peuvent vérifier l’ordre d’arrivée via le système photo-finish : «Il était prévisible, explique notre guide en souriant, que Cage de Carène remporte la course, c’est tout de même le vainqueur du Grand Prix Président de 2003.» Le vainqueur de cette première course empoche neuf millions de centimes, le deuxième quatre millions alors que les suivants toucheront des sommes allant de deux millions à quatre mille dinars : «Ce qui n’est pas comparable aux gains du Grand Prix Président où le vainqueur empoche 100 millions de centimes, ou à la seconde course, le Grand Prix de Sénia dans laquelle le premier arrivé touchera vingt millions», continue notre interlocuteur.
 
Des chevaux dans les paddocks
Une dizaine de minutes avant le départ du très attendu Grand Prix de Sénia, les chevaux en course sortent déambuler à travers les larges allées des paddocks, sous les yeux des spectateurs. Eux-ci peuvent ainsi admirent leurs favoris et échanger les commentaires sur leurs performances, leurs palmarès ou encore la tenue des jockeys : assis dans une position en avant très prononcée, les très jeunes cavaliers doivent pouvoir se ramasser sur l’encolure du cheval et avoir les jambes placées très haut grâce à des étriers particulièrement courts. Dans les courses hippiques où la rapidité du galop est telle que le centre de gravité du cheval se déplace à l’avant, cette position a l'avantage de libérer les membres antérieurs du cheval pour une meilleure impulsion et de présenter une moindre résistance au vent que la position droite. «C’est pour cela notamment que la majorité les jockeys sont très jeunes et que leur poids n’excède jamais les 60 kilogrammes», explique notre guide en indiquant que leur âge varie entre 15 et 30 ans. Après quelques tours de paddocks au trot, la quinzaine de concurrents rejoignent le starting-gate pour le départ de la course : «Mais nous ne savons pas si les tests anti-dopage sont  effectués systématiquement avant le départ de chaque course», précise encore notre interlocuteur. Le règlement le précise pourtant : Les officiels doivent identifier chaque cheval avant les courses et effectuer des tests antidopage comme il prévoit que la course est intégralement filmée ce qui permettra aux commissaires de disqualifier des chevaux ou pénaliser des jockeys en cas de faute ou de comportement dangereux. «Ici, les commissaires suivent l’intégralité de la course dans une voiture qui prend le départ avec les coureurs». De fait, dès le signal de départ du Grand Prix de Sénia, une fourgonnette blanche de type Peugeot J5 «colle» aux concurrents sur une piste intérieure parallèle. Sous cris d'encouragement et les acclamations des spectateurs, les coureurs redoublent d’efforts pour se détacher du groupe et, dès la moitié de la course, l’oranais Aïssane, le triple Grand Prix Président, portant numéro «4» et Zamango d’El Eulma portant numéro «2» prennent la tête du peloton et se disputent âprement la première place. Si âprement, d’ailleurs, qu’ils arrivent presque en même temps, contraignant les commissaires à recourir à la photo-finish pour les départager. Suspens de quelques minutes et le haut parleur consacre Zamango grand vainqueur de la course, aux milieux des cris de joie des parieurs qui ont eu la bonne idée de miser sur le cheval d’El Eulma. Trois coupes sont alors décernées à un propriétaire, un entraîneur et un jockey radieux, alors que la traditionnelle couronne de fleur vient récompenser le valeureux Zamango.
Chaque jour, une course est ainsi organisée par la Société des Courses Hippiques et des Paris Mutuels (SCHPM) dans l’un des huit hippodromes qui existent sur le territoire national (deux sont situés à l’ouest, Oran et Tiaret). Avant le départ d’une course, n’importe qui peut parier à partir de n’importe quelle ville algérienne : «Ici à Oran, indique notre guide, il y a 28 cafés agrées par la SCHPM, qui peuvent enregistrer les mises. Mais les paris sont clos une demi-heure avant le départ de la course.» Selon notre interlocuteur, des parieurs invétérés peuvent aller jusqu’à miser une dizaine de milliers de dinars chaque jour sur des chevaux de la trempe de Zamango, Aïssane ou Madjid Star. Les gains peuvent être substanciels (des millions de centimes) comme ils peuvent être dérisoires lorsque l'issue de la course est prévisible, notamment à la lumière des pronostics des journaux. «Il reste que dans ce milieu où l’argent circule à profusion, la majorité des jockeys ne sont pas déclarés à la sécurité sociale et ne perçoivent généralement que 10% sur une course gagnée. Je vous laisse imaginer leur situation sociale.»
 
La course de chevaux, une longue histoire
Selon Encarta, l'histoire des courses de chevaux montés remonte au Ier millénaire avant J.-C, et la première course a eu lieu en Grèce antique. Dans l'Empire romain, les courses de chevaux existaient mais les courses de chars étaient beaucoup plus fréquentes. Après le déclin de l'Empire romain, auVe siècle après J.-C., l'élevage et les courses de chevaux occupent une place moins importante en Occident. Au VIe siècle, l'équitation est introduite dans tout le Proche-Orient par des missionnaires musulmans qui voyagent à cheval. Au VIIIe siècle, les Arabes qui envahissent l'Espagne possèdent des chevaux puissants et rapides d'une race inconnue en Europe. Au fil des siècles, les montures arabes deviennent célèbres dans toute l'Europe et pour la première fois, en 1110, Henry Ier d'Angleterre fait importer d'Espagne des chevaux arabes qui sont accouplés à des juments anglaises particulièrement robustes mais lentes, en vue d'obtenir des chevaux rapides et résistants pour la guerre.

12/25/2015

Photographie : « Journée Belaredj, femme en Haïk dans les rues d’Alger »

Une qaâda traditionnelle dans la Casbah suivie d’une marche en groupe jusqu’à la grande poste en tenue traditionnelle algéroise ? C’est le défi que s’était lancé Souad Douibi et ses amis (filles et garçons)
C’est lors de cet événement « Journée Belaredj, femme en Haïk dans les rues d’Alger » que je me suis rendu au centre-ville pour vous apporter quelques clichés qui nous rappellent notre Bahdja à une certaine époque.
Vêtus de haïk, burnous et autres tenues traditionnelles, portable à la main, mélange entre passé et présent. Ceci est peut être l’avant-gout d’Alger de demain, qui retrouvera ses traditions propres à elle au détriment d’une culture actuelle, étrangère, importée, voir imposée.
Peut être que les Algéroises seront un jour revêtues d’un blanc éblouissant rappelant à leur ville son identité et sa spécificité. Car effectivement, cet événement ne fait que nous promettre monts et merveilles quant à la renaissance de nos traditions refoulées ; en tout cas, on l’espère.
Je vous laisse désormais découvrir ces prises qui datent du 21 mars 2013.

Par Chakali Djamil


















Caravane cinématographique – Cinq Ciné-Bus s’invitent dans les hauts plateaux



Un air de nouveauté envahit la population des hauts plateaux en ce mois d’août. Le centre national de la cinématographie et de l’audiovisuel (CNCA) a lancé hier la caravane cinéma de l’été 2015 dans 13 wilayas pour une durée de 30 jours.
Tébassa, Khanchela, Batna, Oum El Bouaghi, Sétif, Bordj Bou Arréridj, Djelfa, Laghouat, M’sila, Tissimsilt, Tiaret, El Bayadh et Saida 
bénéficieront d’un large programme dédié uniquement au cinéma et partageront à l’occasion 5 ciné-bus.
Diver ses productions algériennes de longs métrages, de documentaires et des dessins animés, nouveaux et plus anciens réalisés dans le cadre des grands événements culturels passés, seront projetés dans les communes, les daïras ainsi que les zones isolées des villes citées.

Dates pour les villes concernées :

LE 1er CINE BUS
Wilaya de Tébessa du 01 aout 2015 au 10 aout 2015
Willaya de Khanchela du 11 Aout 2015 au 20 Aout 2015
Wilaya de Batna du 21 Aout 2015 au 30 aout 2015
LE 2e CINE BUS
Willaya d’Oum El Bouaghi du 01 Aout 2015 au 10 aout 2015
Wilaya de Sétif du 11 aout 2015 au 20 aout 2015
Wilaya de Bordj Bou Arreridj 08 Aout 2015 au 14 Aout 2015
Le 3e CINE BUS
Wilaya de Djalfa du 01 Aout 2015 au 10 aout 2015
Wilaya de Laghouat 11 Aout 2015 au 20 aout 2015
Wilaya de Tissimsilt 21 aout 2015 au 30 aout 2015
Le 4e CINE BUS
Wilaya de Tiaret du 01 Aout 2015 au 10 Aout 2015
Wilaya de M’sila du 11 Aout 2015 au 20 aout 2015
Le 5e CINE BUS
Wilaya de Saida du 01 Aout 2015 au 10 Aout 2015
Wilaya d’El Bayad du 11 Aout 2015 au 20 aout 2015

TIARET : ALERTE DE SÉCHERESSE SUR LE SERSOU ET NADOR : Les inquiétudes des fellahs !

Les fellahs et autres éleveurs de la wilaya de Tiaret, particulièrement dans les communes steppiques ou agropastorales d’Ain Kermes  , Rosfa , Sidi Abderrahmen, Aïn Dheb, Médrissa , Sidi Abdelghani…
zones de concentration du cheptel de la région, sont inquiets Ne sont pas bien lotis, et ce à cause des problèmes liés à leur activité durant le début de ce printemps 2015 lequel a été marqué par une faible pluviométrie et une chaleur inhabituelle comparativement aux deux années précédentes..
Rencontrés au niveau des marchés hebdomadaires à bestiaux, en l’occurrence ceux de Sougueur et Ain Kermes , de nombreux éleveurs de la wilaya ont soulevé plusieurs entraves et obstacles qu'ils endurent quotidiennement dans l'exercice de leurs activités en raison de la sécheresse marquant cette saison. Ces problèmes ne se limitent pas à quelques points seulement, mais menacent sérieusement leur profession, vouée à connaître durablement des bas.
En effet, ce manque de précipitations, a engendré le problème d’acquisition de l’aliment du bétail, un produit dont les prix se sont vite envolés malgré tous les efforts déployés par les services de l’agriculture pour maintenir l’approvisionnement des éleveurs qui tombent souvent dans les rets des éternels spéculateurs ..

D’autre part, et dans la même foulée, les agriculteurs de ces zones dites steppiques n’ont pas manqué d’afficher leur inquiétude car, il semble que rares parmi eux, sont ceux qui ont procédé au labour de leurs lopins de terres déjà à demi asséchées dans l’attente de la pluie, car dans le es périmètres emblavés depuis octobre, les premières pousses vertes semblent mettre beaucoup de temps à sortir sous le soleil de ce printemps prématurément chaud cette année. D’aucuns avancent même que, sans être pessimiste, cette année sera sans récolte pour ce qui de la céréaliculture, à moins d’un miracle.

Ain Kermes : medrissaDu cinéma en plein air !

En dépit de la fatigue causée par les longues et caniculaires journées de jeûne, les habitants des centres urbains de la wilaya de Tiaret sont, cette année, bien servis par les veillées artistiques et culturelles organisées au niveau de différents établissements.
La sécurité et la quiétude retrouvées depuis des années, ont évidemment encouragé les citadins à revenir aux traditions marquées par d’intenses activités artistiques dont le cinéma en plein air assuré par la caravane « Cinéma-Jeunesse » qui s’est déplacée, cette fois-ci à quelque 60 bornes de la ville de Tiaret, à Médrissa daira d’Ain Kermes , à l’extrême Ouest sud de la wilaya.
A cet effet, pour «tremper» les longues veillées ramadhanesques par ces journées caniculaires, la Sarl «Cinéma-jeunesse» des frères Zerrouki, en collaboration avec la direction de la Culture, a eu la louable initiative de faire du cinéma en plein air, à l’adresse des jeunes et des moins jeunes.
Ainsi, décision a été prise par les animateurs de l’association «Cinéma-jeunesse» de diffuser le documentaire à succès «Sous le ciel de mon pays», un excellent reportage sur la vie du chantre révolutionnaire « Ali Maâchi », lâchement assassiné à 30 ans faut-il le rappeler un certain 8 juin 1958, puis pendu à un arbre de la place Carnot, devenue aujourd’hui, dans l’Algérie indépendante : « Place Rouge ». D’une durée de 55 minutes, réalisé par Abdelhalim Zerrouki et le scénario écrit par son frère Norreddine, ce téléfilm produit en 2003, constitue la première production amateur de l’association Cinéma-jeunesse 2000.
Les séquences ont fidèlement fait revivre au public présent l’itinéraire époustouflant du combattant sans éclipser l’évolution de l’art dans la ville de Tiaret avec des interventions des membres de la troupe « Safir Ettarab » en passant par celle des artistes prédécesseurs d’« El Andalousia » ainsi que de la présence d’éminentes personnalités dont l’écrivain et historien M. Belkhodja A . Des images révélatrices sur les atrocités et autres crimes du colonisateur, ont tenu en haleine un grand public hétérogène pour une fois puisque toutes les tranches d’âges étaient présentes, en plein air dans l’espace de l’ex pépinière du village relookée, non pas par l’octroi d’un budget mais seulement grâce au volontariat des jeunes de la Maison des jeunes locale baptisée au nom du Chahid  Mansour Ahcène  et dirigée de main de maître par son directeur, M. Mostafa Seghier.
En présence d’un public très nombreux, et dans une organisation parfaite, faut-il le souligner encore une fois , la projection a été suivie d’un débat fructueux animé par le jeune réalisateur qui a assuré que l’association ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, puisque sa jeune équipe travaille d’arrache- pied à la réalisation d’un film dont le tournage sera lancé en septembre prochain à travers différentes communes de la wilaya .

A noter, aussi, que l’association Cinéma- jeunesse 2000 compte également aux côtés de ce documentaire sur la vie du chahid Ali Maâchi, du film « El Mehna » un reportage sur les effets négatifs de la bureaucratie sur le développement et la cohésion sociale. Enfin, pour une première à Médrissa , c’en est une puisque le cinéma en plein air est une sorte de communion entre deux générations, celle nostalgique des années post indépendance et celle des jeunes pour laquelle le cinéma a été malheureusement éclipsé par les itératives images du Classico et les exploits de footballeurs étrangers devenus des idoles dans une société souvent prise de vitesse par la mondialisation.

TIARET : L’ANARCHIE ET L’INCIVISME, MAÎTRES DES LIEUX:La ville suffoque

Depuis quelques années, vivre à Tiaret-ville est devenu insoutenable.
Partout, la vie dans cette cité moderne perd de plus en plus de son charme: les embouteillages, les encombrements, les manœuvres ou plutôt les « cascades » contrairement aux règles de conduite, l’inobservation des règles d’hygiène publique par le dépôt anarchique des immondices et le squat des trottoirs non seulement par les commerçants mais également par les automobilistes zélés qui osent stationner comme bon leur semble.
Ajoutant à cela, l’élevage d’animaux domestiques de toutes les espèces, l’incivisme se propage presque partout pour signifier que les responsabilités sont partagées par tous. Par exemple, certains « nouveaux » citadins venus généralement de zones déshéritées, malheureusement nombreux, font preuve d’incivisme et se comportent dans une cité de la même manière qu’en zone rurale. Ils stationnent leurs voitures n’importe comment et n’importe où, faisant fi de la signalisation routière refusant carrément de se conformer aux prescriptions du code de la route.
D’autre part, dans presque tous les grands centres urbains de la wilaya, le squat des trottoirs et des placettes publiques , devenu désormais un comportement moderne , oblige les piétons à emprunter la chaussée gênant ainsi la circulation déjà perturbée par les feux tricolores installés, hors normes, dans certains endroits .
Toute cette anarchie qui dévalorise la cité et ses habitants grandit d’un jour à l’autre malgré le déploiement, en grand nombre, des agents de la sureté nationale pour la régulation de la circulation et la rendre plus fluide devient alors inutile en l’absence d’un plan de circulation fiable et étudié selon la conjoncture et les besoins de la ville ce qui engendre l’anarchie qui y règne en maitre ; l’affaire n’est donc plus une affaire de pouvoirs publics mais qui incombe en premier lieu au citadin.

Autre exemple pour illustrer cette situation d’anarchie : les véhicules de transport urbain de voyageurs toujours aussi insalubres mais surchargés, sillonnent la ville comme bon leur semble à tel point que les itinéraires ne sont pas respectés et les arrêts sont faits selon l’humeur des chauffeurs. 

REBOISEMENT A TIARET: Plus de 400 arbustes de différentes espèces plantés

C’est au niveau de la jumenterie de Tiaret qu’a eu lieu le regroupement des militants écologistes et des autorités locales pour célébrer la journée nationale de l’arbre. L’objectif premier selon les organisateurs est le reboisement et la sensibilisation sur la préservation du patrimoine forestier. Sensibiliser sur l'importance de la plantation des arbres et leur entretien a été le thème de la journée nationale de l’arbre célébrée à Tiaret par la conservation des forêts. Une manifestation où écologistes, citoyens lambda, mouvement associatif y ont adhéré pour célébrée cette journée en présence des autorités de la wilaya. 

Le rassemblement a eu, en cette journée printanière, pour site la jumenterie Chaw Chawa. Une rencontre réussie, caractérisée notamment par des actions de reboisement en milieu forestier notamment au milieu de cet espace situé à proximité de la nouvelle ville de Z’mala. Cette journée a été marquée par la participation des autorités locales, un grand nombre d'agents tous grades confondus relevant de la conservation des forêts et de la direction de la Protection civile, accompagnés de fonctionnaires de la direction des services agricoles (DSA), des écoliers et collégiens. Une action de reboisement qui a permis la plantation, dans une ambiance bon enfant, de plus de 400 plants d'arbres de différentes espèces, au niveau de ce vaste espace réservé à l’élevage des chevaux, où sont aussi exposés les différents stands sur la faune et de la flore en relation avec le thème choisi pour cette année par la conservation des forêts en, collaboration avec la direction des services agricoles (DSA), et d’autres secteurs concernés. Cette journée a été également l’occasion d’honorer des fonctionnaires de la conservation des forêts et de la DSA qui ont fait valoir leurs droits à la retraite.

ÉLECTIONS SÉNATORIALES DE TIARET(2015): Six candidats face aux urnes

ÉLECTIONS SÉNATORIALES : Six candidats face aux urnes
A quelques jours des élections sénatoriales, ils sont six candidats appartenant à différentes tendances politiques à se lancer dans la bataille. Parmi les candidats, figure l’ex député Belkebir Hamid du Rassemblement National Démocratrique, Yahi Mokhtar, maire de Rechaiga du Front de Libération Nationale (FLN), Ouatouat Oumer médecin (FNL), Meslem vice président à l’APW du MPA et deux autres se sont lancés dans la course Hamou Aek de et Seddiki des élus communaux au niveau des APC de Ain Kermes et Ain Deheb.
Pour rappel lors des primaires organisées par le vieux parti et présidées par M. Tahar Hadjar membre du bureau politique et ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, 314 bulletins de vote ont été comptabilisés où le P/APW Bouriah Tahar est venu en première position avec 78 voix sans toutefois atteindre la majorité absolue qui lui permettait de gagner et d’éviter le 2ème tour, suivi de ses deux principaux concurrents Yahi Mokhtar maire de Rechaiga et Boukhors Mohamed membre de l’ APW avec respectivement 72 et 68 voix puis vint Bouteldja Rabah maire de Tiaret en quatrième position avec 48 voix, il n’ eu finalement que le soutien de son conseil communal et en dernière position un candidat membre de l’APC de Frenda Mahi Saâd qui clôture ainsi le classement avec 13 voix seulement.
Ces résultats qui n’ont pas permis de dégager un leader, ont conduit à l’organisation d’un second tour qui a propulsé du dauphin du président de l’APW Yahi Mokhtar, maire de Rechaiga en tête avec 140 voix contre 124 pour Tahar Bouriah.
A noter que seulement 264 bulletins de vote ont été validés au second tour.
Du côté du parti d’Ouyahia, y a pas eu photo, puisque le candidat Metidji Hamid Belkebir a raflé la mise haut la main avec 107 voix sur les 160 bulletins exprimés et le reste a été départagé entre les deux concurrents Larich élu à l’APC de Sidi-Hosni avec 22 voix et Bourakba Ali élu de l’APC d'Ain Kermes.
Quant à Hadj Zidouri Mohamed, il est venu en quatrième position avec quelques voies récoltées. Une victoire qui, semble-t-il, n’est pas due au fait du hasard puisque les désormais candidats aux sénatoriales à Tiaret 

TIARET : LE WALI POURSUIT SON PÉRIPLE DANS Le SUD de la wilaya (Ain Kermes et Freanda ): Les projets de développement passés en revue

Le wali, accompagné du P/APW, de la secrétaire générale de wilaya et des membres de l'exécutif concernés, s'est rendu au sud de la wilaya de Tiaret, au niveau de plusieurs communes implantées sur l’axe frontalier de la wilaya d’El Bayadh afin de s'enquérir de l'état d'avancement des travaux de 24 projets relevant de divers secteurs. 

La première étape a conduit la délégation sur l’axe routier (RN 09) reliant les deux wilayas sur une distance de 50 km estimée à 762.000.000,00 dinars dont le taux d’avancement a atteint les 65 % selon la fiche technique. Vu le transit des centaines de véhicules, le wali a ordonné à l’entreprise d’accélérer les travaux avant la période hivernale et a insisté sur le respect du délai de réalisation et des normes requises. Sur les 153 km de rail, reliant la wilaya de Saida, le taux d’avancement a connu plus de 50 % où est prévu trois gares à Tiaret, Frenda et Ain Kermes. Pour le logement, la part du lion revient au sud de la région dont on compte prés de 5.000 habitations dont une cinquantaine d’actes de propriété ont été remis aux familles lors de cette visite dans la commune de Rosfa. Lors de la cérémonie, le chef de l’exécutif a rencontré les jeunes de la région et les a invités à intégrer l’investissement agricole, vu la disponibilité des poches foncières attribuées dans le cadre du programme des deux millions hectares initié par le président de la république. Au programme de l’habitat, plus de 1.000 unités inspectées lors de cette tournée. Dans la commune de Rosfa, la délégation a assisté à la remise des clés des habitations rurales groupées implantées sur 7.200 m2 pour 20 bénéficiaires avant d’inspecter le projet des 20, 30 et 20 logements sociaux en cours de réalisation. Sur les lieux au milieu de ce joyau architectural, Hadj Bentouati a instruit les services concernés pour lancer les travaux de l’amélioration urbaine ainsi que le raccordement des trois blocs en eau, électricité et gaz naturel. La seconde étape a conduit la délégation à Sidi Abderrahmane pour inspecter les 50 logements ruraux groupés, les 40 et 80 logements sociaux. Dans la même commune un exposé sur la réalisation d’une nouvelle mairie avant d’inspecter le nouveau axe routier du village Sikhrana. Avant de quitter les lieux le Wali Bentouati. a piqué une vraie crise de nerfs, la manière avec laquelle sont entassés les collégiens au CEM de la commune de sidi Abderrahmane gérées les affaires des citoyens. Le wali, qui a menacé des pires sanctions le responsable chargé de la restauration si jamais les cantines scolaires n’ouvriront pas les portes et améliorer les repas aux scolarisés. Et à Medrissa le wali a inspecté les 270 logements tous corps confondus. Les travaux d'avancement des travaux par lot varient entre 30 et 70 %. Le wali a émis des instructions aux responsables concernés pour rattraper le retard, jugé important, comparativement au délai contractuel avant de marquer une halte à la zone industrielle. Une enveloppe de 16.021.743 D.A dégagé pour le nouveau siège de la commune explique le wali que, «la collectivité locale est la première institution de la république qui se caractérise par sa proximité immédiate avec le citoyen. Cette nouvelle infrastructure permettra aux habitants de la région de bénéficier de nouvelles mesures devant leur permettre de retirer ces documents biométriques directement des services de la commune, sans se déplacer à la daïra, et leur éviter ainsi l’attente pouvant s’étaler sur des mois a indiqué le wali en marge de sa visite . Avant de boucler cette visite une rencontre a eu lieu entre la délégation et les citoyens de la daïra d’Ain Kermes avant d’inspecter les logements en cours de réalisation et l’espace environnemental réservé aux retraités et aux enfants.

ouest info

12/24/2015

Les déserts torrides - ...

Un désert est une zone de terre stérile et très peu propice à la vie, où de très faibles précipitations se produisent à de rares occasions, et où par conséquent les conditions de vie sont hostiles pour les plantes ainsi que pour la vie des animaux. 

Les déserts font partie des environnements extrêmes. Le manque de végétation expose la surface non protégée au processus de dénudation.
 Les zones semi-arides et arides couvrent environ un tiers de la surface de la Terre. Cela inclut une grande partie des régions polaires où de faibles précipitations surviennent, souvent appelées des « déserts froids ». 

Les déserts de la planète peuvent être classés en fonction de la quantité de précipitations qu'ils reçoivent, en fonction des températures qui dominent tout au long de l'année, en fonction des causes de désertification ou en fonction de leur situation géographique.