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12/30/2015

De l’impact de l’éducation artistique dans les écoles

A la veille de chaque rentrée scolaire, les sujets de discussions et débats -dans les foyers comme les médias- tournent invariablement sur le prix des articles scolaires, la disponibilité et le coût des manuels, le poids des cartables, la surcharge dans les classes, les nouvelles infrastructures ou encore la disponibilité des enseignants. Mais rarement autour de la situation de l’éducation artistique et l’éducation physique et sportive qui demeurent parmi les disciplines les moins valorisées par l’école et la société algériennes malgré le rôle fondamental, unanimement reconnu par les spécialistes, dans le développement et l’épanouissement des apprenants : «Une éducation artistique de qualité permet d’augmenter la coopération, le respect, le sens de la responsabilité, la tolérance et l’esprit critique, et a un impact positif sur le développement de la compréhension scolaire, sociale et culturelle. De même, une éducation artistique médiocre ou une absence d’éducation artistique peut bloquer le développement de la créativité et de l’imagination», a notamment estimé l’Unesco au cours d’une étude commandée en 2004-2005 sur l’impact des programmes artistiques sur l’éducation des enfants et des jeunes dans le monde.

Les bénéfices éducatifs de l’art
Etant entendu que les nations développées ont déjà, en grande partie, réglé la problématique de l’enseignement des arts dans les écoles, il apparaît que des pays en développement ont assimilé la nécessité d’intégrer l’éducation artistique dans leurs politiques éducatives et la traduisent sur le terrain: «A la Barbade, rapporte l’étude, les danses et chants folkloriques font partie du programme d’éducation artistique, tandis qu’au Sénégal, l’art floral, l’art des nombres, le batik(technique d’impression des étoffes, Ndr), la céramique, le conte oral, la mode, la coiffure, la fabrication d’accessoires vestimentaires et la couture font tous partie du programme d’éducation artistique (…) En Inde, on note un désir de reconnaître les bénéfices pour le corps et l’esprit de formes artistiques comme la méditation et le yoga. De même, en Malaisie et au Bhoutan, on accorde une grande attention à l’harmonie née de la pratique des arts. On mène des recherches sur les bénéfices éducatifs de l’art : il contribue au bonheur de l’enfant et à son épanouissement total. Ce lien de l’éducation artistique à des principes de base ésotériques est aussi présent dans les pays d’Amérique du Sud et dans les Caraïbes où ces principes soulignent non seulement les bénéfices thérapeutiques et intérieurs, mais admettent la capacité de l’éducation artistique à construire la citoyenneté et à donner un sens d’appartenance à une communauté et à une démocratie (…)» Des efforts sont ainsi consentis, à la fois, dans un souci de transmission de l’héritage culturel mais aussi pour accompagner le développement des enfants et leur préparation à la vie d’adulte.

Le fossé entre le discours et la réalité
Bien que n’étant pas mentionnée parmi les exemples ainsi cités par le document de l’organisation onusienne, l’Algérie a tout de même opéré des tentatives pour «ménager» une meilleure place aux arts dans sa politique éducative. Du moins, sur le papier. Un exemple parmi d’autres : Le plan d’action de mise en œuvre de la réforme du système éducatif de Benbouzid (retenue par le Conseil des ministres en avril 2002) préconise que «l’éducation artistique doit être généralisée à tous les niveaux et introduite à titre optionnel dans les épreuves du baccalauréat et du brevet.» Dix années après, le dessin, la musique et le chant «survivent» péniblement dans une école sinistrée qui n’arrive toujours pas à se débarrasser de ses démons. Sans doute que l’Algérie fait partie de cette catégorie de pays où, selon l’étude l’Unesco, il existe «un fossé entre la politique annoncée en matière d’enseignements artistiques et la réalité des moyens médiocres dans les classes.» Comment prétendre le contraire lorsque la majorité des écoles ne disposent pas d’ateliers de dessin ou de salles de musique ?

S. Ould Ali

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