Tiaret : La « chamia », une coutume du ramadhan
Il est des choses qui savent résister aux affres du temps et des indélicatesses des mains de l’homme toujours à la recherche d’innovation même aux dépens d’autrui. Parmi les pâtisseries et gâteaux du Ramadhan, on retrouve incontestablement la « chamia », cette sucrerie nutritive qui orne toutes es « méïdas » des Algériens durant ce mois sacré. Aux amendes ou aux cacahuètes, la chamia a, depuis la nuit des temps, agrémenté la meïda du mois de Ramadhan. Préparée à base de semoule, d’huile et de miel (pur sucre !), elle est dégustée rituellement avec du café ou du thé après le « ftour », chez pratiquement toutes les familles algériennes même avec la hausse des prix et les mesures d’austérité qui ont affecté le pouvoir d’achat du citoyen. Ce rituel a été exporté vers les autres pays du monde où sont établies les communautés musulmanes. Son nom invoque l’Orient, le «cham», la Syrie, ses origines probablement. Durant le mois de carême, cette pâtisserie orientale détrône tous les autres gâteaux traditionnels, en s’adjugeant la part du lion en matière de dessert. «On ne peut concevoir une meïda de Ramadhan sans chamia », dit-on. De coutume, c’est généralement le responsable de famille qui se charge, un moment avant la rupture du jeûne, d’effectuer cet achat dicté par les us. A Tiaret, à l’instar des autres villes, il existe un éventail varié de points de vente, essaimés à travers les quartiers, spécialisés dans la commercialisation de cette pâtisserie. Les prix proposés varient selon la qualité et les ingrédients utilisés dans sa préparation pour relever le goût du miel.
Certaines pâtisseries, situées dans les endroits huppés de la ville, la proposent jusqu’à 500 dinars le kilo. Avant, c’était un peu moins cher, évidement, mais avec les augmentations des prix de tous les ingrédients, il est normal que le goût de la chamia change lui aussi », a confié un citoyen rencontré devant une pâtisserie. A tort ou à raison, les avis controversent sur tel ou tel pâtissier, qui jouit d’une bonne réputation en matière de préparation.
Chez celui-ci, sa chamia serait truffée d’amendes avec un arrière-goût, chez l’autre ce sont les cacahouètes qui sont de mauvaise qualité. La publicité joue un rôle prépondérant en faveur ou en défaveur des gérants d’établissements versés dans ce genre d’activité. Malheureusement, certains commerçants n’hésitent pas à tricher. Ils ne font que réchauffer le plateau préparé deux jours avant et qu’ils n’ont pas réussi à écouler. Mais ce que semblent ignorer ces faux pâtissiers, c’est que leurs agissements frauduleux se répercutent de manière néfaste sur leurs commerces, car généralement le client berné ne reviendra non seulement plus, mais il en informera toutes ses accointances sur la mauvaise qualité du produit proposé à la vente par cet établissement ; de plus ceci est dangereux pour la santé du consommateur ; cette pratique existe malheureusement et a été à l’origine de nombreuses intoxications alimentaires. Enfin, toujours est-il qu’en dépit de tout, la chamia continuera toujours à trôner sur la meïda du Ramadhan et sera parmi l’une des principales favorites des pâtisseries pour le jeûneur même s’il faut mettre le prix.S.M.
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