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9/16/2019

Le tapis traditionnel algérien : Art pictural séculaire



Au-delà que porte le regard, l’existence d’une civilisation ne vaut que par sa continuité à faire bougé le monde en participant activement à la recherche d’un paysage meilleur  

– Dans les fins fonds du désert austère, de vieilles tentes dressées, en peau de chamelle ou en draperie en  lainage font foi d’un témoignage d’un riche passé ou le tapis reste toujours roi. 
Le tapis traditionnel algérien a traversé les siècles sans la moindre ride et donne aujourd’hui la pleine mesure d’un talent transmis de génération en génération. 
Un métier sur lequel l’âge n’a pas eu d’effets. Les formes et les styles authentiques ont été sauvegardés même si des touches de modernités ont été incluses sur certains tapis. 
Les variétés de tapis  disponible illustre le brassage des cultures en Algérie et au Maghreb 
– Cette vaste étendu de motifs identitaires qui met en avant une très grande variété de signes  tribales sur cette magnifique fresque, ou l’histoire et la culture nous raconte bien des épopées traversés par notre civilisation Un métier sur lequel l’âge n’a pas d’effets. Le tapis reste à la foi berbère, maghrebin Arabo musulman, africain et oriental. 
Dans l’est algérien ou retrouve la fameuse tapisserie des Nemencha ou encore le fameux hambli de Tebessa et Khenchla sa texture rime avec le froid rigoureux des Aures ou la laine et le motif vont de pair a travers une typographie  hautement designer pour en faire une magnifique fresque à faire jaser la tapisserie de Bayeux dans l’hexagone : d’autant plus que cette dernière fut copié sur la fresque importé par les croisées de Jérusalem.
Le fameux tapis de Djebel Amour, quand à lui, est d’une grande ingéniosité dans son tissage, assez pour en faire un des plus beaux spectacles. 
La richesse du patrimoine culturel algérien est un témoignage inégalable voire même référentiel à un passé aussi lointain que récent que raconte broderie historique de l’Algérie. 
Avec des motifs alliant délicatesse, imagination et créativité sur fond de communication pictural aidant à véhiculer à travers les âges une culture bien encré a travers les fibres de cette merveille qui demeure au dessus de tous l’illustre document pictural  d’un peuple qui continue à faire parler de lui .

9/14/2019

Sidi El-Houari: Le sage de son époque

Il se nommait Abou Abdellah Mohammed ben Omar el-Houari. Nul, dit-on, ne voyagea autant que lui; en effet, il visita l'Occident et l'Orient, alla sur mer et sur terre et partout où ses pas le menèrent, ce fut pour « solliciter d'Allah l'entrée dans l'Océan de son unité infinie» ! Pour un initié «être soufi c'est s'unir spirituellement à Dieu et tenter de parvenir à la perfection en délivrant l'âme des chaînes corporelles !» A l'instar des êtres d'exception, «sa réputation de savant comme ses mérites propres justifient amplement la grande vénération attachée à sa mémoire».

Selon cheikh Ibn Safouâne « - Le cheikh des cheikhs, modèle de constance et de fermeté sidi Mohammed ben Omar ben Okacha ben Sayed en-Nas El Maghraoui, surnommé el-Houari, etc. à en croire certains, serait originaire de Qalâat el Houara, dans la région de Mascara, pas loin de l'Hillil au cœur du pays des Beni Rached (d'où serait également issu le célèbre saint sidi Ahmed Ben Youssef el-Meliani 1433 - 1524)»

 Il fit ses premières études à Fès sous la direction de Mouça el-Abdoucy (*) et d'el-Qabbab (**).

(*)- Abou Amran Mouça el-Abdoucy el-Façy fut un illustre professeur; muphti de Fès et porte-enseigne de la jurisprudence de son siècle, il mourut le 12 juin 1371.

(**)- Le docteur Abou el-Qacim ben Abderrahim el-Qabbab était un vertueux juriste; il écrivit un fameux commentaire sur l'ouvrage Qawa'id el-Islam du Qadi Ayyad ; il mourut à Fès en 1375.

La vingtaine à peine entamée, el-Houari se rendit ensuite à Bougie, ville dont il garda un impérissable souvenir; là il étudia chez les deux grands cheikhs : Ahmed ben Driss el Bedjaoui et Abderrahman el- Ouaghlicy.

(*) -Ahmed ben Driss el Bedjaoui mourut à Bougie en décembre 1358 ; on lui doit un commentaire célèbre sur le précis d'Ibn el-Hadjeb.

Sur la route de l'Orient, il s'arrêta en Egypte, le temps de suivre les leçons données par des disciples du grand maître Abou el Hassan Ali el-Qarafi (Celui-ci fut élève du cheikh Izz-Eddine Abdeslam. ; il mourut au Caire en 1304)

Après avoir accompli son pèlerinage rituel, s'étant acquitté de ses devoirs religieux, il demeura à La Mecque et à Medine, jusqu'à son départ pour Jérusalem; ensuite, il se rendit en Syrie. Dans tous les pays qu'il visita Sidi el-Houari chercha à fréquenter les savants, à assister aux cours des maîtres réputés pour leur savoir et la notoriété de leurs œuvres.      Dans les zaouïas et les mosquées, les écoles religieuses et les universités on le vit assidu, passer des heures-et parfois des nuits entières-à recevoir des cheikhs (ou piliers de la chariaâ et de la sunna) la lumière de la Connaissance; les bibliothèques l'attiraient comme le miel, les abeilles. A Damas, il participa, semble-t-il, à des «samaâ», ces sortes d'assemblées restreintes où des maîtres de la pensée soufie présentaient leurs derniers écrits devant un aréopage de savants choisis !

«Lorsqu'il revint au pays pour finir de se fixer à Oran, il se voua entièrement à l'étude des sciences et à la pratique de la sainteté !» Il se rendait utile à tous ceux qui eurent le bonheur de l'approcher. «Sidi el Houari fut considéré comme le chef des mystiques ; ne dit-on pas à son propos qu'il était le cheikh des cheikhs, la langue de la vérité, le chef de ses émules, le sage de son époque ?»

D'entre ses adeptes les plus célèbres citons son disciple, le docte imam et grand poète sidi Brahim ben Mohammed ben Ali el-Lenty et-Tazy - qui fut, de surcroît, son suppléant à Oran (nous donnerons plus loin un résumé sur sa vie et ses œuvres).

Son ami le plus proche n'était autre que l'immense savant et grand saint Sidi Lahcen ben Makhlouf Aberkan (nègre en berbère) (*)

(*) - Le professeur Sidi Lahcen, un géant débonnaire de plus de deux mètres fut un symbole vivant de piété, de douceur et de générosité; nul ne peut se vanter de l'avoir dépassé en savoir et en science; il enseigna, entre autres, à La Mecque, puis Bougie et Tlemcen, à un nombre considérable d'illustres grands hommes parmi lesquels l'inégalable cheikh Mohammed Benyoucef es-Sanouci; il vécut centenaire ! (Lorsqu'il voulut rendre hommage à son ami Sidi el-Houari, il alla un jour à pied, des portes de Tlemcen jusqu'à Oran - et les pieds nus !)

Sidi el-Houari était crédité, affirme-t-on, de nombreuses karama qu'Allah dans son immense miséricorde lui avait accordées. Son serviteur Sidi Bekhti fut souvent témoin des faveurs que Dieu lui avait octroyées!

La biographie de Sidi el-Houari se trouve également contenue dans le célèbre ouvrage de Mohammed ben Saâd, intitulé: «Rawdat en-Nesrin…» et consacré aux quatre saints : sidi el-Houari, sidi Brahim Tazi, sidi Lahcen ben Makhlouf Aberkan et sidi Lahcen el-Ghomary.(*)

(*) - Mohammed ben Ahmed Ben Abou el Fadl Bensaïd, plus connu sous le nom de sidi Saâd, naquit à Tlemcen dont il devint l'un des plus grands savants. Ce docte lettré est l'auteur de (1)- L'astre resplendissant touchant les vertus des amis de Dieu (2)- Prière adressée à Dieu pour qu'Il bénisse le Prophète (3) – Rawdat en-Nesrin ou: Le parterre des jonquilles, etc. (ouvrage cité plus haut)

Un poème composé en son honneur par un poète espagnol (Mohammed el-Arabi el Gharnati) commence ainsi:

- Quand tu iras à Tlemcen dis à son Prince Ibn Saâd

- Ta science est supérieure à toute science

- Et ta gloire est supérieure à toute gloire.

 Il fut l'élève d'Ibn el-Abbes, d'el Hafidh et-Tenessy et de l'Imam Mohammed .Sanouci ; il mourut en 1496 au Caire. Un derb situé à Tlemcen face à l'ancienne bibliothèque royale de la Grande Mosquée (devenue Mahakma sous le régime colonial) Derb Sidi Saâd où se trouve son sanctuaire actuellement en réfection!

Précisons en outre que sidi el Houari fut l'auteur d'un ouvrage (destiné à l'origine aux enfants, d'après Sid Ali Tallouti) constitué de deux parties soit: La négligence, es-Sehou, et l'Avertissement, et-Tenbîh! Ce livre, «dans lequel il certifie que les prières faites auprès du tombeau de Sidi Boumédiène Choaïb sont exaucées», eut un retentissement notable dans les milieux soufis, en particulier, et lettrés, en général !

Nous lisons dans el-Boustan, page 154, dernier paragraphe ce qui suit: «-(d'après, el-Mellaly, disciple d'es-Sanouci..) Le cheikh Brahim Tazi était un lecteur assidu (de ce livre)… il le lisait chaque jour... J'ai lu écrites de sa main les paroles suivantes: «sidi Mohammed El Houari garantit à tous ceux qui liront assidûment (son livre) qu'ils auront toujours de quoi manger, boire et se vêtir ; il leur promet, en outre, le bonheur dans ce monde et dans l'autre. C'est ce qu'il dit expressément dans l'avertissement où il proclame l'excellence de son livre. Nous avons aussi entendu dire cela à sidi Brahim Tazi.        Nous avons vu celui-ci lire des yeux le «Sehou», d'un bout à l'autre, plusieurs fois par jour; il faisait cette pieuse lecture pour s'attirer les bénédictions qui y sont attachées.»

A partir «du moment où sidi el-Houari vint se fixer à Oran il se voua essentiellement à l'étude des sciences divines, à la pratique du bien et à l'exercice de la perfection dans sa conduite, ce fut ainsi qu'il se rendit utile à tous ceux qui avaient eu le bonheur de le solliciter ou de l'approcher. Certains historiographes affirment qu'au plan de la sainteté nul ne peut lui être comparé.»

Par ailleurs, «vers la fin de sa vie la plupart de ses discours, de ses conférences ou de ses leçons contenaient l'annonce de la «Rahma», la miséricorde et de la clémence infinies de Dieu»

Il dénonçait l'injustice, défendait les victimes innocentes; il lui arrivait même grâce à sa karama de punir les brigands et les détrousseurs de voyageurs, comme ce fut le cas du grand scélérat Othman ben Mouça, lequel mourut sous d'atroces souffrances pour avoir volé et maltraité un proche protégé de sidi el-Houari.

«- Dans la mémoire populaire il est dit que ce vénérable saint fut un guide pour ses contemporains et un prêcheur chargé de répandre la grâce de Dieu. Il ne cessait jamais d'appeler les créatures dans la voie mohammedienne!»

 Dans une étude publiée par une revue spécialisée, une sociologue écrit «- Aujourd'hui ceux qui se rendent au sanctuaire de sidi Mohammed el-Houari sont convaincus que l'état de perfection atteint de son vivant par ce saint vénéré partout, le rend inaltérable d'une part, et d'autre part imperméable aux changements à travers le temps. Ne représente-t-il pas une sorte d'archétype auquel on peut se reporter pour évaluer les conduites sociales à tenir en tout temps et en tout lieu ?»

Assurément sidi el-Houari «avait acquis un immense savoir à partir de diverses sources : sciences religieuses ou profanes, enseignements ésotériques appelés également connaissances cachées… A l'évidence, il sut tirer avantage surtout d'une longue pratique de la vie humaine; la sienne d'abord - n'oublions pas qu'il avait souffert dans sa chair à la suite de la mort de son fils (*)

(*) – Quoique dramatique cet évènement était inscrit, somme toute, dans le registre de la Volonté Divine devant laquelle notre saint homme, sidi el-Houari, ne pouvait que se soumettre !

Ensuite, il accumula une riche expériences des gens: pauvres hères, ou rois et princes, savants ou dévots de tous pays, venus lui confier leurs problèmes, solliciter sa clairvoyance et sa sagesse. Ainsi, depuis des siècles sidi el-Houari était devenu une sorte d'homme charnière entre passé et présent, entre monde divin et monde humain. »

Le Docteur Imam cheikh Mohammed ben Youcef Sanouci Tilimçani a rapporté à travers ses écrits des témoignages hautement significatifs relatifs à la grandeur de sidi el-Houari, lesquels restent autant de références irremplaçables pour les chercheurs. Cet immense savant, auteur des impérissables suites d'el-‘aqîda (ou article de la foi), alors qu'il se trouvait à el-Qalâa Houara en visite au distingué maître sidi Soulimane ben Iça, entendit ce dernier lui raconter ceci: «- J'avais adressé à sidi el-Houari une missive par l'intermédiaire d'un envoyé; puis, craignant que celui-ci ne puisse retenir les termes exacts de la réponse du cheikh, je m'empressais d'aller le rejoindre à Oran. J'arrivais à l'instant même où mon messager remettait ma lettre à sidi el-Houari. De surprise, l'homme en me voyant surgir à l'improviste, laissa choir mon message par terre. Alors cheikh Mohammed el-Houari entreprit, sans même jeter un œil sur mon pli, de répondre ligne après ligne dans l'ordre des phrases que j'avais écrites à toutes les questions posées. Mieux encore ! il répondit «mentalement» aux autres questions que je n'avais pas encore formulées ! J'en fus si stupéfié que le cheikh, remarquant mon émoi, m'invita à écrire un poème sur cet événement !

Un autre exemple illustrant la baraka de sidi el-Houari fut relaté par cheikh es-Sanouci : « - Lors de mon passage à Ouencheris, dans la demeure de sidi Abdelhamid el-Asnouny (*) ce dernier m'avait appris ce qui suit:

(*) - « Le cheikh, le saint, le savant accompli, celui qui sous le rapport de la générosité et de la compassion pour les malheureux, était une insigne merveille de la puissance divine, sidi Abdelhamid el-Asnouny, avait été l'un des amis les plus intimes du cheikh sidi Lahcen ben Mekhlouf Aberkan !

« - J'étais en compagnie de sidi el-Houari, à Oran, dit-il, lorsque quelqu'un vint solliciter le cheikh sur une question scientifique litigieuse. Cheilh el-Houari lui répondit que seul Cheikh Ben Merzouk «lequel n'avait pas d'enfants» pouvait donner des éléments de réponse à son interrogation ! J'en fus abasourdi, ajouta Cheilh el-Asnouny, d'autant que je savais pertinemment que sidi Merzouk possédait deux fils !

 A Tlemcen, je rencontrais sidi Lahcen Aberkan auquel je narrais dans le détail cette entrevue dont je fus témoin et surtout l'affirmation saugrenue de notre respectable ami sidi el-Houari ! Ensuite je me dirigeais vers la mosquée ; sur mon chemin, je tombais par hasard sur le cheikh ben Merzouk en personne ! Celui-ci me scruta, puis devenant mon trouble, et comme s'il venait de lire dans mes pensées, demanda : « - raconte-moi, me dit-il, ce qu'avait recommandé cheikh el-Hoauri à la personne venue le solliciter ! - je lui rapportais mot pour mot les paroles de sidi Mohammed el-Houari. Plus tard, nous apprîmes que cheikh ben Merzouk perdit dans le même temps ses deux enfants ! »

 S'il nous fallait encore une autre preuve des prémonitions surnaturelles dont jouissait sidi el-Houari, interrogeons l'Histoire : lorsque le bruit courut que le maître hafside de Tunis, Abou Faris, au sommet de sa puissance - et pour entrer dans la gloire - s'apprêtait à menacer la capitale du Maghreb central Tlemcen, le roi zianide Ahmed le Sage, se rendit à la mosquée d'Agadir afin de consulter le grand savant sidi Lahcen Aberkan (*)

(*) – A cette époque, rappelons-le, les rois ainsi que tous ceux qui, à quelque titre que ce soit, assumaient de très hautes charges dans la conduite des affaires de l'Etat, faisaient appel à la clairvoyance, au savoir et à l'intelligence des savants ainsi que des saints amis d'Allah, chaque fois que la situation du pays le commandait !

 Après avoir écouté avec déférence son sultan, sidi Lahcen lui suggéra d'adresser, dans une missive scellée, à sidi el-Houari, l'analyse des événements et les dispositions que le sultan Ahmed allait prendre.

 Sidi Bakhti (*) le serviteur du cheikh, fut chargé d'exécuter cette délicate mission

(*) – Le noble khedim - et en même temps disciple de sidi el- Houari - sidi Bekhti est enterré près de Remchi. Son tombeau est très fréquenté.

Sidi el-Houari invita ensuite sidi Bekhti à présenter au roi Ahmed le Sage la réponse suivante : « - Qu'il ne verra jamais le sultan Abou Fares de Tunis et que ce dernier n'arrivera jamais à Tlemcen ! »

Nous savons que le maître de Tunis mourut dans les montagnes de l'Ouarsenis, sans qu'il ait été malade auparavant et que son armée s'en retourna précipitamment d'où elle était venue !

Sidi Mohammed el-Houari mourut à Oran le 12 septembre 1439 sous le règne du célèbre roi zianide Abou el-Abbes Ahmed dit le Sage, fils de Abou Hammou Moussa II lequel dura trente-deux ans, soit de 1430 à 1462.

La kheloua de sidi Mohammed el-Houari se trouve chez les Douaïr à Berkèche, près de Aïn el Arbâa pas loin de Aïn Témouchent !

La ziara que l'on fait au sanctuaire de sidi el-Houari suit un rituel propre que l'on doit à tous les grands saints du Maghreb musulman ; bien évidemment les femmes, gardiennes de la tradition ancestrale, ne négligent ni henné, ni encens, ni bougies. Au demeurant, lorsque les visites sont exclusivement féminines, une chorale animée et comme sublimée entonne, dans une harmonie parfaite, la litanie des Dikr, des oraisons ainsi que les récitations des sourates du Coran !

«Aujourd'hui, la ziara est une démarche individuelle librement choisie et constitue, tout autant que les dons et les aumônes chargés de symboles, un acte particulier liant le visiteur au saint vénéré !

«- Pour autant que l'on puisse dire, si le Dharih de sidi Mohammed el-Houari attire aujourd'hui beaucoup de monde c'est d'abord qu'il est avant tout un lieu de mémoire où on commémore le passé et dans le même temps un lieu de construction du présent

« - Il est établi que le saint tutélaire sidi el-Houari, à l'exemple des saints reconnus et vénérés, constitue un repère vers lequel on se dirige chaque fois que les cadres sociaux dans lesquels on évolue sont déstabilisés !      A tout prendre, ces êtres d'exception ne représentent-ils pas un ancrage où notre passé est fortement arrimé et vers lequel nous nous tournons pour mieux construire notre avenir ?» 






Draria, un village à l'heure coloniale, Draria (1830 - 1962)



Dans son nouveau livre paru aux éditions Belin, l'historienne Colette Zytnicki, professeur émérite à l'université Toulouse-Le Mirail, auteur de travaux de référence sur le tourisme colonial (Algérie, terre de tourisme : histoire d'un loisir colonial, paru chez Vendémiaire en 2016) et sur les Juifs au Maghreb(avec un ouvrage paru aux Presses universitaires de la Sorbonne en 2011), nous propose une enquête originale pour raconter l'histoire du village colonial de Draria, à 20 kilomètres au sud-est d'Alger, de 1830 à 1962, situé dans le Sahel algérois, à partir des Archives nationales d'outre-mer à Aix-en-Provence, mais aussi d'une enquête orale réalisée auprès des anciens habitants 

du village et à l'occasion d'un séjour sur le terrain en Algérie. 

L'ouvrage se situe dans une historiographie cherchant à restituer dans sa globalité le quotidien colonial et le vécu des colonisés. L'approche de l'historienne est influencée par la micro-histoire, les sulbaltern studies, courant historiographique qui s'est développé en Inde, sous l'influence de Ranajit Guha, s'intéressant aux dominés dans les sociétés coloniales, et l'histoire allemande du quotidien Alltagsgeschichte, marquée par la sociologie de Norbert Elias. 

Il s'agit de retrouver dans des configurations locales le système colonial en expliquant les modalités spécifiques de déclinaison de ce régime d'exception. Toute la difficulté est que les archives coloniales reflètent surtout le point de vue du colonisateur. 

Ce travail aboutit à des résultats originaux permettant à l'historienne d'affirmer que les Algériens ont été contraints d'accepter dans ce village une coexistence asymétrique avec le colonisateur. L'historienne remet en cause l'idée d'un compromis entre colons et colonisés développé par Jacques Berque. En effet, un compromis suppose des parties égales. Dans l'Algérie coloniale, tel n'était pas le cas. 

Colette Zytnicki raconte les modalités de la création de ce village colonial par l'administration de la Monarchie de Juillet en montrant le rôle joué par le comte Guyot, le directeur de l'Intérieur et de la colonisation en Algérie, sous les ordres du maréchal Bugeaud. Les administrateurs coloniaux procèdent au séquestre et à la confiscation des terres appartenant aux tribus révoltées en 1842. Les colons, qui s'installent, sélectionnés par l'administration française, sont surtout des paysans français, originaires du nord-est de la France, et quelques Suisses. 

En effet, l'administration coloniale a préféré faire appel à des personnes compétentes disposant d'un léger pécule pour acheter des semences, et non à des ouvriers, à des soldats ou à des aventuriers ne disposant pas des connaissances agricoles pour réussir dans cette entreprise. 

Des Espagnols, originaires de la région d'Alicante et des Baléares, les rejoignent. Ils sont surtout leurs employés, et non les Algériens à cause du traumatisme trop proche de la conquête et de la spoliation foncière. Une ségrégation socio-spatiale existe entre le village des colons et le hameau peuplé par les Algériens dont les conditions de vie sont nettement plus précaires que celle des Européens, qui ne vivent toutefois pas dans l'opulence, à l'exception de quelques fermes coloniales. Le taux de mortalité infantile des Algériens est nettement supérieur à celui des colons. 

Premier point qui se dégage, le grand ordonnateur de la colonisation est bien, au départ, l'Etat colonial qui organise la venue de paysans modestes pour exploiter les terres spoliées aux Algériens. Certains élus musulmans dans le conseil municipal du village, au nombre de 6 au maximum, selon la loi municipale de 1884, jouent le rôle de médiateurs entre l'administration coloniale et les Algériens. Ils ont pu soutenir « des résistances à bas bruit » (recours judiciaires, administratifs, pétitions). Des litiges apparaissent entre le conseil municipal et les Algériens au sujet de la délimitation de cimetières musulmans que les colons voulaient annexer pour mettre en valeur de nouvelles terres. Les Algériens acquièrent, à la fin du XIXe, siècle une légère agency, une capacité d'action pour défendre leurs intérêts, du moins les familles ayant les ressources pour mener à bien de telles procédures. 

Le village connaît une certaine prospérité à partir de la fin du XIXe siècle où le choix est fait de développer la viticulture, suite à la crise du phylloxéra en France. Les colons font appel à l'immigration intérieure algérienne, notamment aux Kabyles, pour travailler comme ouvriers agricoles dans des conditions difficiles. Le gros œuvre est réservé à ces travailleurs exploités et mal payés. 

Suite à la loi de conscription de 1912, les Algériens versent leur sang dans les tranchées durant la Première Guerre mondiale. Les musulmans ayant occupé des fonctions militaires subalternes de sous-officiers connaissent une légère promotion sociale, en étant facteur ou cantonnier. Ils ont droit à des emplois réservés. Une petite classe moyenne musulmane émerge et apparaît plus soucieuse de la scolarisation des enfants. Des classes sont ouvertes dans le village de colons pour accueillir les enfants des Algériens. Mais, ils sont loin d'être tous scolarisés. Dans l'entre-deux-guerres, des musulmans rachètent certaines vieilles maisons de Draria, datant du XIXe siècle, de colons partis s'installer à Alger. Un « mouvement de décolonisation » se fait jour dans ce vieux centre de peuplement du XIXe siècle, qui voit la population européenne diminuer et la population musulmane croître avec l'installation de migrants algériens s'installant dans les périphéries d'Alger. Une coexistence asymétrique se développe dans le village avec des espaces communs partagés. Le hameau autochtone nommé Kaddous reste exclusivement peuplé par des musulmans et n'a toujours pas d'école. Il faut attendre les années 1950 pour qu'elle ouvre. Le village semble ne pas avoir été touché par l'agitation nationaliste des années 1930. Quelques tracts nationalistes du PPA (Parti du peuple algérien) ont pu circuler. Suite à la loi Jonnart en 1919, voulue par Clemenceau pour remercier les Algériens de leur participation à la Première Guerre mondiale, le nombre d'élus musulmans augmente, en dépit des tentatives de blocage des colons. Elle renforce l'agency des Algériens face aux élus européens et à l'administration coloniale ayant le pouvoir de décision. Un moment-clé noté par l'auteur est la première publication dans le journal de la naissance d'un enfant d'un conseiller municipal musulman en 1936. 

Les dynamiques démographiques observées dans l'entre-deux-guerres s'accélèrent après la Deuxième Guerre mondiale qui voit le village s'ouvrir davantage sur l'extérieur et devenir progressivement une banlieue d'Alger. De plus en plus de ses habitants y vivent et travaillent à Alger, y compris les Algériens. La guerre d'Algérie ne crée pas un climat de violence excessif à Draria, qui est un espace refuge pour les nationalistes algériens. 

A la fin de la guerre d'Algérie, les Européens sont victimes de fusillades et d'attaques sur les routes. L'OAS rend impossible toute coexistence entre les communautés. La plupart des Européens font le choix d'émigrer. 

L'ouvrage montre que les rôles sociaux des Algériens pendant la colonisation ne se limitent pas à celui de résistants et de victimes. Pour continuer à vivre, en dépit du traumatisme de la conquête et de la spoliation des terres, les Algériens ont dû trouver des formes de coexistence avec le colonisateur nolens volens. Ils ont dû s'accommoder de la situation coloniale. Toute la difficulté de cette approche monographique parfaitement contextualisée est de voir dans quelle mesure elle peut être généralisée. L'Algérie coloniale est un territoire extrêmement vaste avec des terroirs très diversifiés avec des peuplements européens plus ou moins élevés. 

Quoi de commun entre Draria dans le Sahel tunisien et les Aurès sous-administrés, où vivaient très peu de colons, ou avec le douar de la tribu des Beni Boudouane dans l'Ouarsenis, dont le mode de vie a été perturbé, non pas par la spoliation foncière, mais par l'introduction des normes coloniales interdisant l'exploitation des forêts. A ce titre, le garde-champêtre est une manifestation du pouvoir colonial. 

Colette Zytnicki contribue dans ce bel ouvrage au renouvellement de l'histoire de l'Algérie coloniale. Il a nécessité un travail de recherche difficile en archives pour extraire les données relatives à la réalisation de cette monographie. Elle ne se situe plus uniquement dans une historiographie de la frontière coloniale, mais dans une historiographie des contacts envisagée en France et en Algérie par des chercheurs aussi différents que Christine Mussard, qui a travaillé sur la commune mixte de La Calle dans l'Est algérien de 1884 à 1957, Daho Djerbal qui a étudié la colonisation foncière dans les plaines intérieures de l'Oranie en s'intéressant surtout à Mascara et à Sidi Bel Abbès de 1850 à 1920 et Tarek Bellahsene qui a étudié les processus et les procédures de création des centres de peuplement lors de la colonisation en Algérie. 

Par Emmanuel Alcaraz*

Colette Zytnicki, Paris, Belin, 2019 
Docteur en Histoire 

Tiaret: Ouali Mohamed Aoued s'en est allé

Sa disparation a provoqué une grande peine dans le milieu de l'éducation partout en Oranie : l'un des bâtisseurs de l'Algérie post-indépendance et formateur de générations entières, Ouali Mohamed Aoued, est décédé lundi dernier à l'hôpital de Mostaganem avant de rejoindre Tiaret, sa ville natale, où il repose depuis mercredi. 

Avec une carrière pleine de plus de 40 ans dans le secteur de l'éducation, Monsieur Aoued comme l'appelle tout le monde, a travaillé dans plusieurs wilayas de l'ouest du pays comme surveillant général avant de finir sa carrière au prestigieux lycée «Ibn Rostom» de Tiaret en qualité de censeur. 

Educateur d'une grande envergure, homme d'une culture encyclopédique, Ouali Med Aoued était également un artiste racé, musicien talentueux de la célèbre troupe «Safir Ettrab» dirigée par le chantre de la chanson patriotique, le chahid Ali Maâchi. Aek Maâchi, ancien proviseur du lycée «Ibn Rostom», se souvient avec émotion de M. Aoued : «il était d'un niveau intellectuel élevé, bilingue parfait, et éducateur et pédagogue sévère, ami affectueux avec les élèves dont plusieurs fournées sont aujourd'hui des cadres de la nation», nous confie-t-il. 

Récipiendaire de l'ordre du mérite national du temps du ministre de l'Education Aboubakr Benbouzid, la disparition de M. Ouali Med Aoued, décédé loin de sa ville natale, a provoqué un vif émoi parmi les Tiarétiens qui ont rendu un vibrant hommage lors de son enterrement au cimetière de Tiaret. 

9/12/2019

APRÈS LES DÉCOUVERTES ARCHÉOLOGIQUES : L’Algérie, véritable berceau de l’Humanité


Des galets en calcaire silex taillés ont été découverts dans la commune de ? Aïn El-Hanech, wilaya de Sétif, à 300 km à l’est d’Alger, par une équipe de chercheurs internationaux. 


Ces silex taillés (signe de la présence humaine) ont été datés d’il y 2, 4 millions d’années, soit aussi anciens que ceux découverts en Afrique de l’est, considéré depuis des décennies comme «berceau de l’humanité». «Sise à une vingtaine de kilomètres de la ville d’El Eulma, au nord de Sétif, la localité de Aïn El- Hanech, déjà réputée pour sa richesse fossilifère et son site préhistorique, vieux de 1,8 million d’années et considéré comme le plus vieux site d’occupation humaine d’Afrique du Nord, vient ainsi confirmer avec cette très belle et précieuse découverte préhistorique sa réputation d’être l’un des berceaux de l’humanité», nous a déclaré le directeur de la protection légale des biens culturels et de la valorisation du patrimoine culturel au ministère de la Culture, Chentir Farid. «tous les autres continents n’ont pas vu une telle découverte et le plus ancien des spécimens découvert ne dépasse pas les 5.000 ans» affirme-t-il. 
Selon M. Chentir, cette région, qui a déjà livré les plus vieux outils de l’homme en Afrique du Nord et au monde, est extrêmement importante pour comprendre les premiers temps de la préhistoire. 
Notre interlocuteur nous a fait savoir également que les fouilles menées sur ces différents sites permettent aux chercheurs de comprendre les phénomènes locaux et régionaux des premiers temps de la préhistoire. Il a souligné, entre autres, que d’autres découvertes ont été aussi réalisées dans la région de Tighenif, dans la wilaya de Mascara, entamées depuis 2013 et qui ont conduit à la couverte des outils de l’homme datant de 7.500 ans qui viennent attester celle de Sétif. 
Ces découvertes sont le fruit d’un grand travail de recherche mené par des spécialistes en la matière. «Nous avons deux centres de recherche en Algérie qui se chargent de ce travail, en l’occurrence le centre national de recherches archéologiques (CNRA) et le CNRPH qui s’occupe de la recherche en préhistoire. 
Ce dernier a supervisé les travaux de Aïn El-Hanech à Sétif et qui a donné des dates sures et absolues et qui ont été admises par la communauté scientifique, révélant que l’Algérie recèle de l’un des plus anciens sites de l’humanité», a souligné M. Chentir, en précisant que c’est le même cas avec les autres pays tels que l’Ethiopie. 
Le site de Sétif est très ancien, explique M. chentir, en rappelant qu’il est connu depuis les années 1940 où il a fait objet de fouilles par des Français et qui a été repris par les Algériens. 

Depuis 2011, plusieurs actions de fouilles archéologiques ont été réalisées sur ce site. Il ne s’agit donc nullement d’un coup de chance conséquent à un coup de pioche un peu heureux. Il y a toute une démarche derrière.

9/11/2019

L’Achoura, un moment particulier pour les habitants de l’Ouarsenis

TISSEMSILT - Les habitants des zones rurales de Tissemsilt et de la région de l’Ouarsenis restent fortement attachés à leurs traditions et coutumes pour célébrer l’Achoura, 10ème jour du mois de Mouharram marquant l’avènement de la nouvelle année hégirienne.

Cette fête est célébrée dans la joie et la convivialité. Dans les zones comme la Mactâa de Bordj Bounaama, Kedadra de Sidi Slimane et Béni Djemaa de Boukaïd, l’Achoura est marquée par la préparation du couscous que l’on sert et distribue aux pauvres et nécessiteux. Des plats sont également servis dans les mosquées aux fidèles.
Cette occasion religieuse est également une opportunité pour les cheikhs, notables et sages des agglomérations rurales de l’Ouarsenis pour initier des rencontres de réconciliation entre les familles ou pour célébrer des mariages de jeunes nécessiteux.
Hadj Mansour, un des notables de la zone de Metidja de la commune de Bordj Bounaama, souligne que le jour de l’Achoura est particulier.
"Toutes les familles participent à la préparation du plat de couscous que l’on distribue aux convives et aux pauvres. Les habitants du village procèdent également à la collecte de denrées alimentaires et de quartiers de viande que l’on distribue aux familles démunies des localités avoisinantes", a-t-il expliqué.       
Il a ajouté que cette journée particulière "permet aussi aux sages et chouyoukh de la région de régler les différends entre membres d’une même famille, entre voisins et entre amis. La mosquée de Metidja et la zaouiïa de cheikh Moulay Larbi Benatia Touil ont un grand rôle à jouer en cette occasion".         
Dans les foyers des zones rurales de l’Ouarsenis, des traditions restent ancrées pour célébrer le jour de l’Achoura, notamment l’incontournable cérémonie du henné, supervisée et dirigée par les vieilles personnes du village.
Hadj Arbia d’El Mactaa fait remarquer que la cérémonie du henné est une tradition héritée des aïeux. Des poètes du melhoun et conteurs animent des "halqa" pour déclamer des poèmes et narrer des contes sur la portée de cet événement religieux.
Par ailleurs, outre les traditionnelles manifestations de solidarité et d’entraide entre les membres de la communauté, l’Achoura est également synonyme d’activités commerciales. Celles-ci ne se limitent pas seulement aux denrées alimentaires et aux produits d’artisanat mais s'étendent aussi aux parfums et essences traditionnelles, aux encens, aux plantes médicinales et aux jouets pour enfants.
"Tout un bric-à-brac où chacun trouve ce qu'il cherche au niveau des ruelles de Tissemsilt, notamment à Haï Sebaa où une activité inhabituelle est relevée en ce jour", note Othmane, vendeur artisan dans ce quartier.
Il souligne que la célébration du jour de l’Achoura reste une occasion pour vendre des produits d’artisanat, notamment en poterie et céramique, ainsi que le pain traditionnel.
D’autres sites de la ville de Tissemsilt, dont la cité 119 logements, abritent un grand nombre de vendeurs d’ustensiles en poterie, en bois et en céramique ainsi que des tapis. Ces produits sont très demandent et s’écoulent facilement, a-t-on constaté.
Par ailleurs, le boulevard "1er novembre" du centre-ville se transforme, en l’espace de quelques jours, en un vaste espace où les commerçants d’épices naturelles, utilisées dans la préparation du couscous et du pain traditionnel enregistrent un fort engouement des citoyens qui viennent également s’approvisionner en figues séchées, en essences et parfums et en encens, chacun voulant donner à l’Achoura une "saveur" particulière.

9/09/2019

Journée d’étude sur le patrimoine soufi senoussi

Les participants à la première conférence sur cheikh Mohamed Ben Ali Es-sanoussi (1787-1859), organisée samedi à Mostaganem, ont plaidé pour s’intéresser au patrimoine soufi et permettre aux chercheurs universitaires et jeunes de l’étudier.



Dr Larbi Bouamama de l’université de Mostaganem a soutenu que mettre ce patrimoine à la disposition des chercheurs aide à mieux connaître et à comprendre plusieurs étapes historiques opaques et intermittentes et à faire un rapport entre les événements pour avoir une image complète. Cheikh Senoussi fut un enseignant théologien, un politicien et un sociologue qui a réussi à travers le mouvement soufi d’édifier un Etat, a-t-il rappelé, soulignant qu'il est temps de profiter de son legs et de construire une base culturelle et civilisationnelle solide. Dr Latrouche Charef de la même université a affirmé, pour sa part, que diffuser la pensée soufie sanoussie et sa simplification par l’utilisation d'outils de l'époque est plus que nécessaire. L’utilisation des technologies de communication notamment les réseaux sociaux permet aux générations de préserver ce patrimoine, a-t-il estimé. Cette conférence a été organisée à la bibliothèque principale de lecture publique "Dr Moulay Belhamissi" de Mostaganem à l’occasion de la commémoration du 160e anniversaire de la mort de Cheikh Mohamed Ben Ali Es-Sanoussi en ce jour de 1859, a indiqué le président de l’association du cheikh Mohamed Ben Ali Es-Sanoussi du patrimoine soufi, Khettab Tekkouk, soulignant que cette conférence entre dans le cadre du programme de l’association visant la promotion du patrimoine de cet érudit soufi en fiqh et théologie ayant fondé une tariqa soufie regroupant des disciples d’Afrique et d'Asie. Cheikh Mohamed Ben Ali Es-Sanoussi, né aux environs de Mostaganem en 1787, s'est déplacé à Mazouna, Tlemcen et Fès à la quête du savoir. Il a enseigné à la mosquée d’El Azhar en Egypte et a créé sa zaouia dans des pays du Moyen Orient. De retour en Libye après un long séjour en Egypte, il a fondé son centre de la tariqa soufie d’enseignement du Coran et de la Sunna. Il décéda à Djaghboub (Libye) en 1859 laissant derrière lui plus de 40 ouvrages et lettres dans différentes sciences.

Riad