Il faut revoir l’appellation des « massacres » de la tribu d’El Ouffia d’El Harrach selon le statut de Rome du 17 juillet 1998 de la Cour pénale internationale pour qualifier les crimes commis à l’encontre du peuple algérien de génocide », a plaidé, jeudi, maître Fatima Benbrahem, lors de la commémoration du 186e anniversaire de ce crime.
Lors de son intervention, l’avocate a mis l’accent sur l’importance de revoir le qualificatif des massacres de la tribu, qui a subi, le 7 avril 1832, la violence du colonisateur français. « Ils ont attaqués de nuit et massacré toute une tribut d’algériens vivant à El Harrach.
La protection de la population civile n’a pas été respectée », a-t-elle relevé. Selon elle, « le terme exacte qui définit cette violation des droits de l’homme est génocide ». Lors de cette conférence, organisée conjointement par le Musée National du Moudjahid et l’APC d’El Harrach, l’intervenante a relaté les faits survenus ce 7 avril 1832, soit deux ans après la prise d’Alger. Me Benbraham affirme que divers corps expéditionnaires français étaient déjà envoyés dans les alentours d’Alger. « Plusieurs résistances ont été organisées par les tribus pour freiner l’avancée des troupes coloniales.
Entre temps, le génocide qui se déroula à El Harrach a eu lieu suite à un malentendu, sous les ordres du général Savary, Duc de Rovigo », a-t-elle expliqué. Après la chute d’Alger, Ahmed Bey, retourne à Constantine pour organiser son beylik et appeler les tribus à la résistance. « Il destitua le cheikh des arabes du sahara Bensaid et nomme à sa place son oncle », raconte-t-elle. Offensé, Bensaid s’allie aux Français et les convainc d’envoyer des troupes vers Constantine. « Les missionnaires français furent couverts d’éloges et reçus en grande pompe le 5 avril 1832 et repartent chargés de présents », ajoutera-t-elle.
A leur retour à Alger, ils furent attaqués et dépouillés de leur chargement par des brigands. « L’histoire s’est déroulé sur le territoire des Ouffias, des nomades qui vivaient non loin de la Maison-Carrée d’El Harrach », a-t-elle précisé.
Le généra,l qui pris connaissance des faits, ordonna de châtier la tribu sans aucune preuve. « Il ordonna à ses troupes d’attaquer, à l’aube du 7 avril, les Ouffias, qui furent surpris dans leur sommeil et égorgés», a-t-elle ajouté. Benbraham signale que certains écrits français mentionnent la fuite de 4 personnes et la mort de 100 algériens. Elle relève également que les mêmes écrits font mention de la présence de 700 chevaux et près de 240 chameaux. « Si l’on fait le décompte, avec un cavalier pour chaque cheptel, le nombre de personnes s’élève à près de 1.000 hommes qui ont péris.
Les chiffres avancés sont donc faux », a-t-elle soutenu.
Les égorgeurs, raconte-t-elle, exposèrent les têtes des Ouffias tels des trophées de guerre. « On accrocha la tête des hommes sur des piques à l’entrée du marché de Bab Azzoun. Les bracelets des femmes encore attachés aux poignets coupés étaient exhibés aux cotés des boucles d’oreilles, qui pendaient aux lambeaux de chaire, étaient proposés à la vente », raconte-t-elle. Le bétail, quand à lui, fut vendu à l’agent du consulaire du Danemark.
Abdarrezak Kechouane, professeur au Centre Universitaire de Tipaza Morsli Abdellah, raconte que les Français prirent d’assaut Alger en 1830 avec plus de 500 vaisseaux militaires et 200 bateaux de rations alimentaires, contre 16 algériens qui combattirent jusqu’au bout. « De nombreux génocides ont été commis à l’encontre de notre peuple par le colonisateur français.
Abdarrezak Kechouane, professeur au Centre Universitaire de Tipaza Morsli Abdellah, raconte que les Français prirent d’assaut Alger en 1830 avec plus de 500 vaisseaux militaires et 200 bateaux de rations alimentaires, contre 16 algériens qui combattirent jusqu’au bout. « De nombreux génocides ont été commis à l’encontre de notre peuple par le colonisateur français.
Nos enfants doivent s’en imprégner prendre connaissance », a-t-il souligné. Selon lui, le 8 avril 1832 n’est qu’un génocide parmi tant d’autres et dont on n’en parle que rarement. « Nous devons communiquer davantage sur le sacrifice de nos chouhadas qui ont également fait « don » leur vie pour la libération de notre pays », déclare-t-il. « La tragédie a, toutefois, convaincu les Algériens qu’il fallait mener un combat acharné contre cet état qui admettait de tels actes », a-t-il ajouté.
Walid Souahi
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