Hadj Kadda Boutarène (1907 /1996) : Le militant du Mouvement National

Sa vie (Eléments de biographie par son fils Mohamed Zaghloul) 
• Boutarene Kadda est né en 1907 à El Bayadh fils de Mohamed Belhadj et Dahmani Oum Khélifa 
• Orphelin de père à 7 ans il est élevé dans une famille très modeste par une mère dotée d'une forte personnalité et par son frère Zoubir 
• Il a suivi des études coraniques dès son jeune âge et est admis tardivement à l'école française 
• Il fait de brillantes études primaires et passe avec succès son certificat d'études 
• Il se présente et passe avec succès l'examen d'accès au cours complémentaire de Mascara,(...) 
• Il est recueilli par son cousin Hamza Boutarène à Mascara où il obtient son brevet élémentaire 
• Il se présente et est admis à l'examen d'entrée à l'École Normale d'Instituteurs de Bouzareah 
• Il termine son cycle d'études et munis de son diplôme d'instituteur en 1927 il retourne à son village natal 
• Il exerce son métier d'enseignant successivement à Brezina, El Bayadh, El Ghassoul où il prend conscience de sa qualité "d'indigène" et commence à subir des mesures discriminatoires. 
• Ses activités syndicales et ses prises de positions politiques lui valent une affectation à Mostaganem où en compagnie d'autres militants il se consacre à l'activité syndicale et politique 
• Il fait l'objet de mise en résidence surveillée notamment à Ghriss (Mascara) Télagh (Sidi Bel Abes) et plus particulièrement à El Guitoun (Tarf) près de la frontière tunisienne 
• Pendant la seconde guerre mondiale, et malgré les mesures de l'administration coloniale il continue son activité politique et fut parmi les membres fondateurs du "Mouvement Les amis du manifeste et de la liberté" (AML) en compagnie notamment de feu Ferhat Abbés 
• Le 08 mai 1945 il figure parmi les organisateurs des manifestations à Tiaret réclamant des droits au profit des algériens 
• Il est victime de la répression qui s'est abattue sur l'ensemble du peuple algérien il est emprisonné avec d'autres militants 
• Il bénéficie de mesures de grâce et fonde avec d'autres camarades et sous la direction de Ferhat Abbés le parti de L'UDMA (Union Démocratique du manifeste algérien) 
• Il se consacre à l'activité partisane et figure parmi les candidats à la députation 
• Il est élu en 1946 sur la liste UDMA (...) député à l'assemblée constituante sur la liste du 2ème collège (représentant l'électorat algérien) 
• Cette activité politique s'étend jusqu'à 1951 où il exerce la plus part des mandats politiques en qualité de conseiller général de Frenda et adjoint du maire de Tiaret 
• Cette période consacrée à la vie politique se voulait une préparation de l'opinion publique algérienne à l'affrontement avec les forces coloniales 
• Il fut très vite convaincu que le colonialisme ayant pris possession de notre pays par la force seule l'action armée pouvait permettre la récupération de la souveraineté nationale 
• Dès le déclenchement de la glorieuse révolution de Novembre 1954 il entre en contact avec les militants du FLN et constitue en 1955 avec Kaid Ahmed et d'autres militants la première cellule du FLN de Tiaret 
• En 1956 il échappe aux forces coloniales et active au sein de la Fédération de France du FLN 
• Il est très vite dirigé vers le Maroc où il est intégré au réseau FLN où il exerça différentes responsabilités telles que membre du comité fédéral, responsable du service de presse et de propagande du FLN, responsable de l'émission radio et de la rédaction et de la diffusion de l'organe officiel du FLN : le journal "El Moudjahid" 
• Il a fait partie du cabinet du défunt Ferhat Abbés lorsqu'il exerçait les fonctions de premier président du GPRA 
• Il fait partie également de plusieurs missions en Amérique Latine 
• A son retour après l'indépendance il est le premier président de la délégation spéciale de Tiaret 
• Août 1962 il est nommé premier Wali (Préfet) de l'Algérie indépendante à El Asnam, ensuite muté en la même qualité à Annaba 
• Il rejoint le ministère de l'intérieur où il exerça en qualité de Wali (Préfet) hors cadre sous la direction du regretté Ahmed Medeghri (Si El Hocine) 
• En 1969 il demande à faire valoir ses droits à la retraite pour se consacrer à son activité préférée: l'écriture.

Ses déclarations...
• "Mon but est de faire profiter les jeunes de l’expérience de leurs aînés afin qu’ils aient une idée sur ce que fut l’Algérie avant l’indépendance."
• "Écrire est une manière d’informer comment vivait le pays sous la domination française".
• "Je me sens obligé de remonter dans le temps, d’exprimer toute la richesse d’un terroir aliéné".
• "J’ai vécu presque le siècle et j’essaie de mettre noir sur blanc tout ce que j’ai pu toucher, voir, sentir comme difficulté, tout cela dans le but de servir la société algérienne"

Son œuvre...
• "Kaddour,(1) Un enfant algérien témoin des débuts du XXème du siècle" éd.SNED 1982
• "Proverbes et dictons populaires algériens" OPU 1985 réédition 2002
• "Kadour (2). un adolescent algérien à la veille du centenaire de l'occupation coloniale éd. ENAL 1986
• "Kaddour(3) De Brézina au palais Bourbon Itinéraire d'un militant " éd. ENAL 1990
• "Dlela et Si Azzouz"
- De nombreux écrits paraissant sous un pseudonyme dans les journaux tels que " La République algérienne, L’Egalité, El Moudjahid et L’Echo d’ Oran

Il mourut le 1er octobre 1996 a alger