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7/08/2014

à qui appartient la terre ?

) Dans l’ouvrage « défense de l’Algérie » de Jacques Le Prévost (1957) on peut lire :


Il est un principe coranique qui veut que la terre abandonnée appartienne à celui qui l’a mise en valeur.
Il est reconnu par la législation musulmane qui repose sur le Coran que les terres qui n’ont subi de la part de personne le fait d’appropriation sont terres mortes. Elles n’appartiennent à personne et sont acquises au premier occupant par leur vivification ou mise en valeur.
Quant à la terre morte lors de la conquête, la Charî'ah a autorisé les individus à la mettre en valeur et à l'aménager, et leur y accorde un droit privé qui est fondé sur les efforts qu'ils déploient en vue de la mise en valeur et de l'aménagement de la terre.
Ce point est confirmé par des récits attribués aux Imams d'Ahl-ul-Bayt, tels que celui-ci : « Quiconque met en valeur une terre, celle-ci sera à lui, et il y a un droit prioritaire. » De même, ahîh al-Bukhârî, citant 'A'ïchah, rapporte ce hadith du Prophète : « Celui qui aménage une terre n'appartenant à personne y a le plus droit. »
2) Les marais de la Mitidja asséchés par les premiers colons ne sont pas une légende : 
a - Sur le site eau-sirma.net (économie d’eau en systèmes irrigués au Maghreb) on peut lire :
« La plaine de la Mitidja est une longue plaine littorale de 1400km2 située au centre de l’Algérie du Nord … Elle a très tôt attiré les convoitises de la colonisation, et a été intensément mise en valeur et assainie ; les marécages occupaient de vastes étendues. Caractérisée par une agriculture traditionnelle avec une faible occupation des sols et un élevage extensif, la Mitidja fut un cadre idéal au développement agricole (tabac, coton, céréales). A partir de 1880, la plaine s’est transformée rapidement en de vastes exploitations viticoles … remplacées, à l’indépendance, par l’arboriculture et l’élevage laitier. Un premier barrage d’irrigation a été construit en 1937 : le barrage du Hamiz qui a permis l’irrigation de la partie Est de la plaine sur 17000 ha (Alger, Blida et Boumerdès).
b - Sur le site de l’Encyclopaedia Universalis on peut lire
Mitidja plaine agricole peuplée de plus de 20 habitants au kilomètre carré avant 1830, elle fut intégrée à l'économie spéculative coloniale après une longue phase d'expropriation de la paysannerie souvent prolétarisée sur place.
Connaître le nombre d’habitants au kilomètre carré avant 1830 relève de l’exploit mais l’Encyclopaedia ne cite pas ses références …
3) Dans l’ouvrage « le roman vrai de la Ve République » de Gilbert Guilleminault (1980) :
Gustave Simonot, qui a voté oui, et se croit donc tranquille, voit dans l’après-midi du 16 septembre (1962) … entrer 4 hommes : - Maintenant, on vient te dire que la propriété est à nous … A la gendarmerie de Mouzaïaville, le gendarme musulman n’enregistre même pas la plainte. Le sous-préfet arabe se déclare impuissant. Le consul de France conseille de ne pas bouger … Le lendemain matin, Gustave, qui s’est retiré dans sa maison de Blida, reçoit la visite du même homme : - On a réfléchi. On te prend aussi ta maison. On te donne jusqu’à cet après-midi 3 heures pour emporter ce que tu as à emporter.
Le 28 février 1963, c’est la « nationalisation » : terres, fermes, maisons, voitures … Tout appartient au peuple algérien. Vous recevrez l’acte d’expropriation … 
5) Dans l’ouvrage « nouvelle Algérie » de Michel Cretin-Vercel (août 1963) :
Un raisonnement spécieux érigea les nationalisations au titre de compensation de l’éclatement de la bombe atomique française au Sahara, à In Ekker, transformant [ce qui était prévu] en spoliation.
Les « masses travailleuses » s’étaient souvent contentées de saccager les propriétés où elles s’étaient installées et posaient un problème d’occupants sans droits et sans titres qui ne pouvaient être expulsés sans provoquer de fâcheuses réactions anti-gouvernementales. Ben Bella le résolut en annexant toutes les fermes dont le propriétaire avait disparu, parti ou chassé. 800 000 hectares furent ainsi déclarés biens de l’Etat.
Mais Amar Ouzegane, ministre de l’agriculture, souhaitait 2 millions d’hectares, presque la moitié des terres cultivables, ce qui précipita les spoliations des exploitations tenues par des Français. Notons qu’elles commencèrent 48 heures après que M. de Broglie eût déclaré à l’issue d’un voyage éclair en Algérie : « Pour ceux qui restent, nous avons obtenu un certain nombre d’assurances : la 1ère est qu’ils sont assurés de rester sur leur terre et que celle-ci ne viendra en aucun cas augmenter la superficie des biens vacants. M. Ben Bella me l’a encore répété hier. » …            
1/5ème de l’aide financière versée par la France sera utilisée pour rembourser les frais de culture des agriculteurs français chassés de leur domaine. Il ne s’agit nullement d’une indemnité pour les terres ou les biens mobiliers, comme le prévoyaient les accords d’Evian, mais seulement d’un remboursement des frais engagés pour une récolte que les Algériens feront à la place des Français qui avaient semé et planté. Et ce remboursement n’est que théorique … le ministre de l’information précise : « Nous ne pouvons oublier que ces mêmes ressortissants français avaient parfois un passif à acquitter et que beaucoup d’entre eux sont partis sans avoir réglé leurs impôts, leur gaz et leur électricité. » !
6) Au cours d’un meeting tenu mardi 1er octobre 1963 sur la place du palais du gouvernement à Alger le président de la république a proclamé des mesures d’une importance exceptionnelle :
« Toutes les terres des colons français sont nationalisées. »
« Les colons ne seront pas atteints par des actes contraires à notre dignité et à notre morale révolutionnaires. Ils pourront librement récupérer le produit de leurs récoltes et toutes leurs affaires personnelles. »
Tu es poussière et tu retourneras à la poussière ...

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