Frenda est une ville de la wilaya de Tiaret dans l’ouest algérien. Frenda signifie en berbère (tamazight) : « caché ici » (Ifren Dha).Antique forteresse, Frenda a connu, à travers les âges, le passage de peuplades berbères descendants des Gétules et des garamantes et cela plus de mille ans avant l’arrivée des colons tyriens en Ifriqiya. En témoignent, sur les bas reliefs de Frenda et de Taoughazout les restes de grottes des premières tribus installées dans la région. Sous l’empereur romain Septime Sévère (193-211), les Romains
occupèrent la citadelle et en firent un redoutable bastion; les eaux abondantes des sources, les bois fournis d’El Gaâda favorisèrent l’installation de garnisons romaines qui fondèrent l’un des plus grands limes reliant Frenda, Taoughazout et Ain Der hem constituant de cette manière un important système défensif contre les ennemis autochtones de Oued El Taht. De 1375 à 1378, Taoughazout offre à Abderrahmane Ibn Khaldoun pourchassé par ses ennemis, un havre de paix, la forteresse médiévale lui inspire de deux ouvrages importants: kitab El Ibar et les Prolégomènes. PERSONNALIITÉ Ibn Khaldoun, historien, philosophe, diplomate et homme politique d’Ifriqiya I bn Khaldoun, de son nom complet Abou Zeid Abd er-Rahman Ben Mohamed Ben Khaldoun el-Hadrami, né le 27 mai 1332 à Tunis et mort le 17 mars 1406 au Caire, est un historien, philosophe, diplomate et homme politique d’Ifriqiya. Sa façon d’analyser les changements sociaux et politiques qu’il a observé dans le Maghreb et l’Espagne de son époque lui vaut d’être considéré comme étant à l’avant-garde de la sociologie. C’est surtout un historien de premier plan auquel on doit la Muqaddima (traduite par les Prolégomènes et qui est en fait son Introduction à l’histoire universelle) et Le Livre des exemples ou Livre des considérations sur l’histoire des Arabes, des Persans et des Berbères. Ce sont deux ouvrages résolument modernes dans leur méthode, Ibn Khaldoun insistant dès le début sur l’importance des sources, de leur authenticité et de leur vérification à l’aune de critères purement rationnels. Georges Marçais affirme que « l’?uvre d’Ibn Khaldoun est un des ouvrages les plus substantiels et les plus intéressants qu’ait produit l’esprit humain ». C’est quand il est envoyé par Abou Hammou Moussa II, sultan de Tlemcen, en mission auprès de la tribu des Dhawawidas, qu’ Ibn Khaldoun se réfugie parmi la tribu berbère des Aulad Arif, il vivra pendant trois ans sous leur protection dans la forteresse d’Ibn Salama(aux environs de Frenda dans la wilaya de Tiaret) et c’est pendant cette période, de 1374 à 1377, qu’il rédige la Muqaddima, introduction de son projet d’histoire universelle. La première démarche d’Ibn Khaldoun est d’ordre épistémologique : assigner à l’histoire une place dans l’organisation du savoir d’où elle est absente jusque-là. Il bannit dans le même temps toute spéculation philosophique ou quête d’une finalité. Ibn Khaldoun a, aussi, écrit Lubab al-Muhassal (La quintessence de la théologie), son premier livre, qui est un commentaire condensé de la théologie de Fakhr ad-Dîn ar-Râzî rédigé sous la surveillance de son professeur Al- Abili à Tunis. Comme il a, également, écrit un texte sur le soufisme, Schifa as-sa’il (La guérison de ceux qui cherchent), vers 1373 à Fès. Pendant son séjour à la cour de Muhammad V al-Ghanî, il rédige pour ce dernier un traité de logique : Allaqa lis-sultan. En réalité la Muqaddima n’est qu’une partie de Le Kitab al-Ibar, dont le titre intégral est « Livre des enseignements et traité d’histoire ancienne et moderne sur la geste des Arabes, des Persans, des Berbères et des souverains de leur temps », qui constitue l’?uvre principale d’Ibn Khaldoun, est conçu à l’origine comme l’histoire des Berbères. Néanmoins, son auteur étend par la suite le concept, si bien que le Kitab al-Ibar représente dans sa version finale une histoire dite universelle et dotée de ses propres méthodes et anthropologie. Cette histoire est divisée en sept livres, dont le premier tome, la Muqaddima, est considéré comme une oeuvre à part entière.
Anis M. T.
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