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6/30/2014

L’Algérie de la période des Numides à la période romaine

L'Algérie a été peuplée, dès l'aube des temps. Les vestiges de la présence humaine en Algérie remontent à 400 000 ans, âge attribué aux restes de l'Atlanthrope, découverts dans les sédiments du lac préhistorique Ternifine, en Oranie. L'Atlanthrope était un contemporain du Simanthrope et du Pithécanthrope de Java. Des ossements ont été retrouvés au milieu des outils de pierre taillée qu'il fabriquait. Des outils du même type ont été retrouvés sur d'autres sites attestant la présence de l'homme primitif. En Algérie, on assiste, d'une façon frappante, au voisinage immédiat de l'histoire et de la préhistoire. Hérodote et Saluste portent témoignage sur les formes maghrébines de la civilisation néolithique. Il faut souligner, que c'est au Sahara, que la civilisation néolithique a connu ses plus belles réussites avec une perfection technique inégalée, comme en témoignent les peintures du Tassili-N'Ajjers, du Tassili du Hoggar avec les pierres taillées et polies, comme on peut en voir dans la magnifique collection du musée du Bardo. A l'aube de l'histoire, l'Algérie, était peuplée par les Numides qui gardèrent, de la civilisation primitive, la famille Agnatique et l'Aguellid. Il est probable que c'est cette organisation sociale que trouvèrent les Carthaginois, à leur arrivée, au IX siècle avant J.C. Les Phéniciens fondèrent Carthage vers l'année 814 avant J.C et poussèrent leurs bateaux jusqu'en Espagne. Mais la côte africaine de la Méditerranée était très hostile : de nombreux récifs et de hauts-fonds rendaient la navigation très difficile.

D'est en ouest, la côte algérienne abritait des comptoirs qui sont devenus : Annaba, Skikda, Collo, Jijel, Bejaïa, Dellys, Alger, Tipaza, Cherchell, Tènes, Bettioua, près d’Arzew, Ghazaouet, comptoirs qui seront plus tard les assises des villes puniques, numides et romaines. Carthage étend son influence sur les populations de l'intérieur, à travers les relations commerciales. Ainsi apparurent des villes, où l'influence punique est incontestable. Alors que Carthage rayonnait de toute sa puissance, les Royaumes numide de Gaia, Massinissa et Syphax, avaient atteint un degré de développement exceptionnel sur les plans économique, social et culturel. Bien que peu, ou encore mal connu, cette période reste l'une des plus passionnantes de l'Histoire de l'Algérie. Au plan politique, la Numidie connut des tribus indépendantes, des républiques villageoises, de vastes royaumes dotés d'un pouvoir fort qui s'est superposé aux structures tribales. Quand la Numidie réapparut au IVe siècle avant J.-C, elle formait au couchant, le royaume des Massaeysiles limité par l'Ampsaga (Rhumel) à l'est et par la Moulouya à l'ouest, avec Siga pour capitale et le royaume des Massyles dans la partie orientale du Constantinois, avec Cirta pour capitale. Hérodote rapporte que des relations commerciales se développèrent très tôt entre Phéniciens et Numides, favorisant ainsi la pénétration de la langue et de la culture puniques assez profondément dans le pays. Les Numides apprirent des Phéniciens les procédés agricoles et industriels avec la fabrication de l'huile d’olive, du vin, l'exploitation et le travail du cuivre. L'influence culturelle, par contre, fut très limitée et s'exerça essentiellement par l'intermédiaire de Carthage. Elle ne se manifesta que dans le domaine de l'art, dont nous retrouvons des exemples dans les grands médracens de l'Aurès et de Tipaza. Au cours des années qui suivirent cette guerre, la puissance carthaginoise s'affaiblit, ce qui permit au roi des Massyles, Gala, grand père de Massinissa, d'entreprendre la conquête des villes côtières, dont Hippo-Régius, qui devint sa capitale, en chassant les Carthaginois.

Pendant la deuxième guerre punique (218-202) avant J.-C.) Romains et Carthaginois se disputèrent avec acharnement l'alliance des royaumes numides. Alliée à Hannibal, la cavalerie numide parvint à envahir l'Iberia, la Gaule, traversant les Pyrénéees, puis les Alpes, contribuant à remporter en 216 avant J.-C la bataille de Cannae, la plus célèbre victoire des troupes de Hannibal, demeurée, à ce jour, dans les annales militaires, comme un exemple de stratégie et de tactique. Lors de son couronnement, Massinissa avait 36 ans. Né en 238 avant J.C., il régna pendant 54 ans jusqu'à sa mort en 148 avant J.-C. Pendant son long règne, il entreprit la construction d'un Etat unifié et monarchique. D'abord il s'attacha à sédentariser les populations et transforma les pasteurs nomades en agriculteurs. Il favorisa l'urbanisation de la Numidie, poussant les cultivateurs à former de gros bourgs, auxquels il donna une organisation semblable à celle des villes puniques. Massinisssa qui regardait avec intérêt l'Orient grec, avait accepté la forme de civilisation que six siècles, placés sous l'influence de Carthage, elle-même hellénisée au cours des deux derniers siècles, avaient apportée aux élites Numides. Le projet politique le plus cher à Massinissa fut l’unification de tous les royaumes numides. La récupération des terres ayant appartenu à ses ancêtres lui permit d'introduire de nouvelles méthodes dans des domaines aussi variés que l'agriculture, l'hydraulique et la culture en terrasses. Pour mieux assurer sa puissance, il voulut diviniser la monarchie et établir le culte de la divinité royale. Au plan militaire, son pouvoir, aussi, fut considérable : il entretint une puissante armée et une flotte importante. Sur le plan économique, la Numidie occupa, pendant son règne, une place prépondérante dans l'économie mondiale de l'époque. Sa gestion fit de son pays un Etat très prospère qui commerçait avec la Grèce et Rome. Cirta en fut la capitale où à cette époque l’actuelle Europe vivait encore dans l’indigence. Dans son œuvre d'unification, il empiéta sur le domaine de Carthage, qui lui déclara la guerre. Massinissa en sortit vainqueur.

La puissance grandissante de Massinissa en Afrique inquiéta Rome, au point qu'en déclarant la guerre à Carthage en 149 avant J.-C, elle visait aussi Massinissa. En détruisant Carthage en 146 avant J.C et en créant la première colonie romaine en Afrique, Rome mettait une limite à l'extension territoriale de la Numidie et au renforcement de son pouvoir économique et politique. L'occupation romaine de l'Afrique du Nord, à partir de Carthage, se fit par trois axes principaux : Le premier, suit la côte de la Tunisie du nord au sud, puis vers l'est en passant par la Libye. Le second, qui va d'est en ouest, suit la ligne du plateau intérieur, nettement en arrière des massifs côtiers. Le troisième, en diagonale nord-est et sud-ouest, représente la voie de pénétration vers la frontière sud et vers l'Aurès par Ammaedara (Haïdra, Tunisie), Thevesti (Tebessa), Thamugadi (Timgad), et enfin Lambaesis (Lambèse). Trois de ces villes furent les bases de la légion romaine, qui occupa Ammaedara sous le règne d'Auguste. En l'an 75, elle s'installa à Thevesti, en 81 à Lambaesis, qui devint par la suite son siège définitif avant d'être la capitale de la Numidie. La Numidie est un territoire militaire, dont le commandement est installé à Lambèse ; elle deviendra une province indépendante de la Proconsulaire en 198. A partir de 126, des voies de pénétration l'aideront à progresser par les pistes du Sud, mais elle se rétrécit vers le nord : Hippo Régius (Hippone) est en Proconsullaire, Igilgili (Jijel) et en Maurétanie Sétifienne. La côte de Numidie a deux ports : Rusicade (Skikda) et Chullu (Collo). Le reste de l'Algérie forme la Maurétanie Césarienne. La Maurétanie était gouvernée à partir de Césarée (Cherchell). Sa frontière est plus méridionale, loin des monts du Hodna. Au-delà de cette bande côtière, les populations numides continuent à suivre leur mode de vie, et à se battre contre l'occupation romaine. Si la sédentarisation s'est faite au temps des Phéniciens et des Royaumes numides, c'est l'urbanisation qui constituera la base de l'empire romain. Le nombre et la splendeur monumentale des cités romaines que révèlent les imposantes ruines de Timgad, Lambèse, Djemila-Cuicul, Tiddis, Tipaza témoignent du rôle joué par les Cités africaines. Dans le monde, seules deux villes, demeurent intactes et témoignent de la perfection urbanistique des cités romaines : Pompéi, en Italie, ensevelie et sauvegardée par les cendres du Vésuve, et Timgad en Algérie, ensevelie et sauvegardée par le sable du désert. Les Berbères, christianisés par Rome résistèrent de façon différenciée à la chute de Rome, puis des Vandales et l'instabilité durant la période byzantine. Certains s'enfuirent en Sicile. D'autres, notamment dans les Aurès vont résister à l'arrivée des musulmans entre 670/702. Cette période a entraîné la reconstitution de plusieurs principautés berbères. De nombreux Berbères se convertirent ensuite en masse à la religion musulmane. La conquête musulmane de l’Espagne et du sud de la France qui s'ensuivit fut menée par un contingent arabo-berbère comptant beaucoup de convertis.

Par le Pr Abderrahmane Mebtoul.

La fantasia a tiaret dans la région ain kemes

Autrefois, el Kerr, pratique guerrière des conquérants spectateur, « Laab el Baroud », le jeu de la poudre, la Fantasia, pour les occidentaux. L’art de la Fantasia chante la gloire des cavaliers et des chevaux du tiaratien ceux de la tribu berber d'el hrar région d 'ain kermes depuit l'age antique de la dynastie numide . Le mot de «Fantasia » qui semble si espagnol est pourtant un terme arabe «Fantasiya ». Aujourd’hui, la Fantasia est un spectacle éblouissant, spécialement au tiaret. Un rituel fascinant pour tout participant et signifie l’ostentation. C’est dire qu’en ce jeu subtil, c’est la conviction de tous qu’il faut emporter. L’exercice est fait pour montrer et démontrer : démontrer la parfaite maîtrise....
Malgré quelques nuances, ce jeu collectif obéit à des règles strictes :
• Le groupe de cavaliers se présente au pas à l’extrémité du parcours et présente les chevaux.
• Le chef de groupe lance alors le cri de départ. Les cavaliers réagissent en lançant leurs chevaux au galop en maintenant un strict alignement sur environ 50 mètres.
• Au deuxième cri d’arme les cavaliers se lèvent au coude à coude, en tenant les fusils enjoue. C’est la plus belle phase du spectacle, le déclic des armes se fait entendre et tous les cavaliers se lèvent comme un seul homme.
• Le troisième cri d’arme donne le signal de tir, la salve doit être unie et stimuler une seule déflagration.
• La fin de la course est ordonnée et lente, sans quitter le parcours, avec un retour au calme des cavaliers.

Symbole de la virtuosité guerrière, la Fantasia assure la continuité d’une tradition équestre centenaire. La simulation de la charge qui décide de la victoire, reproduit les glorieux assauts de la tactique militaire arabe et berbère: à une vive retraite succède une attaque fulgurante.

La Fantasia d’aujourd’hui répond à des règles spécifiques, en filiation directe avec cette origine. Sur un terrain délimité d’environ deux cents mètres de long, les équipes composées de trois à vingt cavaliers emplissent l’air du bruit de leurs cavalcades. Ils sont tous vêtus de blanc, portant des pantalons bouffants et courts avec une ceinture nouée. En bandoulière, une boîte à poudre ciselée, une petite sacoche contenant des extraits du Coran et un poignard recourbé, glissé dans son étui. Les longs fusils de parade aux crosses ciselées incrustées de nacre et d’ivoire, sont cerclés d’argent.

Un respect de l’enchaînement, une cohésion d’ensemble, la simultanéité du «baroud », sont les critères essentiels de la Fantasia.

La Fantasia fait partie du patrimoine culturel algerien. C’est, avec les troupes musicale, danses traditionnelles, une des manifestations collectives les plus vivaces. Aujourd’hui, plus de 1000 troupes et près de 15000 chevaux participent aux concours organisés à l’occasion des fêtes locales ou nationales a chaque année dans le salon du chevale barbe de Tiaret, ou simplement familiales, lors d’un mariage par exemple.
Mais les plus somptueuses sont présentées pour honorer la visite d’un hôte étranger. Dans la vie culturelle algériennes, c’est à l’occasion des Moussems que l’on assiste aux Fantasias les plus authentiques

LE PLUS VIEUX LIMES : LA DÉFENSE DE L'AFRIQUE ROMAINE

Philippe RICHARDOT agrégé d'histoire, docteur de l'université de Toulouse



Monsieur Philippe Richardot nous permis d'extraire d'une savante étude qu'il a consacrée l'implantation militaire romaine en Afrique, ces quelques pages qui évoquent la politique des frontières et le limes. Nous l'en remercions vivement.

Rappelons que Monsieur Richardot travaille actuellement sur la fin de l'armée romaine (cf son exposé du 16 novembre 1996 devant la CFHM).


" A toi, Romain, qu’il te souvienne d'imposer aux peuples ton empire. Tes actes sont d'édicter les lois de la paix entre les nations, d'épargner les vaincus, de dompter les orgueilleux. "

VIRGILE, Éntide, v. 851-853.

Près d'un siècle avant la totale soumission des Gaules par César, les Romains prennent pied en Afrique, à la suite de la prise de Carthage en 146 avant Jésus-Christ, colonie phénicienne installée au nord de la Tunisie actuelle et rivale de Rome en Méditerranée occidentale.Cette victoire clôt un cycle de trois guerres impitoyables commencé en 264 avant Jésus-Christ, terminé avec la destruction de Carthage dont les ruines sont symboliquement labourées avec du sel par le général Scipion Éinilien, avant d'être relevées par une nouvelle colonie romaine en dépit des malédictions proférées. C'est le début d'une implantation par à-coups vers le sud, l'est et l'ouest qui finit par englober tout le Maghreb actuel jusqu'à la Cyrénafque aux confins de l'Égypte. Il semble que c'est en Afrique qu'apparaît la plus ancienne délimitation linéaire d'une frontière romaine à travers les fossa reggia, terrassements entrepris par Scipion Éinilien après la chute de Carthage.Cette limite très provisoire marquait à l'origine la frontière commune entre la province d'Afrique et le royaume de Numidie. Néanmoins, la notion de frontière dans l'Afrique du Nord romaine est complexe, car extrêmement mobile. La conquête progressive de l'Afrique achève de faire de la Méditerranée, la " Mer du Milieu " ou Mare, Nostrum (" Notre Mer ") des Romains. Désormais, comme l'écrira l'historien grec Procope au VI, siècle, il était possible de faire le tour de la Méditerranée en 347 jours sans quitter le règne romain.

Géopolitique d'une frontière mouvante.

Les Puniques n'ont jamais contrôlé que Carthage et le tiers nord-est de l'actuelle Tunisie, arrière-pays agricole ainsi qu'une chaîne de comptoirs allant de Tingi (l'actuelle Tanger) à la Tripolitaine ou " région des trois villes ", c'est-à-dire Oea (Tripoli), Sabratha et Leptis Magna (Lebda). Les tribus maures réfugiées dans les montagnes de l'intérieur sont toujours restées insoumises aux Puniques. Selon Appien, il aurait existé des " fosses phéniciennes " délimitant l'étendue du territoire de Carthage. Rome hérite donc de cette situation mais bénéficie de l'alliance des Numides, farouches ennemis des Carthaginois. Scipion Émilien, vainqueur de Carthage, après accord avec le roi des Numides Masinissa, trace les fossa reggia ou "fosses royales ", fossé et levée de terre qui bornent l'influence romaine à l'ouest... Le Maghreb romain était divisé en trois régions : l'Afrique, la Numidie et la Maurétanie. Africa vient du nom du peuple des Afri qui vivaient dans l'actuelle Tunisie. Depuis 146 avant Jésus-Christ, elle forme la province romaine tributaire d'Afrique dont le gouverneur réside en Utique, au nord de Carthage. La Numidie correspond à l'Est algérien et la Maurétanie s'étend de la Moulouya jusqu'à l'océan Atlantique. La Numidie est un puissant royaume dont le roi Masinissa, puis son fils Micipsa, sont des alliés des Romains jusqu'en 118 avant Jésus-Christ. La Maurétanie constitue également un royaume important qui correspond en partie au Maroc d'aujourd'hui. Les Gétules sont une tribu dont la vassalité se partage entre la Numidie et la Maurétanie. Ce que les Romains appellent " royaumes " sont des confédérations de tribus sous la houlette d'une dynastie charismatique plutôt que des constructions politiques centralisées. Ces royaumes ne survivent pas à la proximité romaine et disparaissent sous le Haut-Empire, mais les tribus demeurent...

Ces tribus, politiquement désunies et fragiles, représentaient plus un terrain d'expansion à l'autorité romaine qu'une menace permanente. Entre, 146 avant Jésus-Christ et le IIIe, siècle de notre ère, l'Empire romain est en phase d'expansion territoriale. Pas de conquête éclair mais une politique de protectorat finalement suivie par une colonisation patiente liée à la mise en valeur de terres agricoles aujourd'hui rendues au désert. Entre 146 avant Jésus-Christ et le début du Ier siècle de notre ère, Rome ne se soucie pas d'étendre territorialement la province d'Afrique mais d'y maintenir la paix par une politique de protectorat. Cette politique est compromise en 118 avant Jésus-Christ par la crise dynastique qui suit la mort du roi des Numides Micipsa. C'est l'épisode le mieux connu de la guerre de Jugurtha qui débouche à Rome sur une crise politique, portant Marius et le parti populaire au pouvoir, mais ne conduit a aucune annexion territoriale en Afrique. Néanmoins, cette guerre longue et difficile a permis à Rome d'étendre sont protectorat jusqu'à la Maurétanie du roi Bocchus, qui auparavant était " ignorant du peuple romain ", selon l'expression de l'historien Salluste. Rome préfère à cette époque maintenir la libre circulation de ses négociants sans avoir à payer le prix d'une occupation militaire de tout l'actuel Maghreb. L'influence romaine pénètre par le commerce et les villes et repose sur une cohabitation pacifique avec les peuples du Maghreb.

Les événements, plus qu'une politique concertée, poussent à l'accroissement territorial. En 96 avant Jésus-Christ, le roi hellénistique Ptolémée Appion transmet en héritage la Cyrénaïque à Rome. Après la défaite d'Actium sur Marc Antoine et Cléopâtre, le royaume d'Égypte est annexé par Auguste en 30 avant notre ère. La continuité territoriale entre l'Afrique et l'Égypte est assurée par la Tripolitaine, une mince bande côtière faiblement urbanisée le long d'un axe routier construit par étapes. La première étape décisive est la construction par la IIIe légion Auguste en 14 après Jésus-Christ d'une rocade située au nord du Chott el Djerid entre le camp d'Ammaedara (l'actuelle Haïdra) et Tacapae (Gabès) sur le golfe du Syrte. Par la suite Tacapae sera reliée aux villes côtières de Tripolitaine...

La frontière romaine avance également vers l'ouest à la faveur de la guerre civile qui oppose César à Pompée. Les royaumes-protectorats de Numidie et de Maurétanie sont contraints à prendre parti pour l'une ou l'autre faction. En 46 avant Jésus-Christ, à la bataille de Thapsus, César et son allié le roi de Maurétanie Bocchus Il remportent la victoire sur les Pompéiens et Juba Ier roi de Numidie. La Numidie fait les frais de son mauvais choix politique, mais il s'agit plus d'une sanction, d'un avertissement que d'un impérialisme prémédité. La Numidie se voit enlever un territoire situé autour des villes d'Hippo Regis ou Hippone (près d'Annaba) et de Calama (l'actuelle Guelma), et dont la capitale est Cirta (Constantine). Ce territoire devient une province sous le nom d'Africa nova, "nouvelle Afrique " par opposition à l'Africa vetus, " vieille Afrique ", la première à avoir été conquise. Auguste réunit par la suite les deux Afriques en une seule province gouvernée par un proconsul de classe sénatoriale qui est la plus haute autorité civile, militaire et religieuse. Pour cette raison la province d'Afrique est parfois appelée proconsulaire.

Rome ne renonce pas à sa politique d’État tampon à l'avènement du principal. Au contraire, Auguste remet à Juba Il la Numidie, la Gétulie et la Maurétanie en 25 avant Jésus-Christ. Pour honorer le César Auguste, Juba rebaptise la ville de Jol "Césarée" (Cherchell aujourd'hui), principale cité de son royaume... Ménageant les particularismes dynastiques, Rome trouve un relais à son autorité et maintient à moindre coût la sécurité à ses frontières. En 40, Caligula fait mourir de faim le fils de Juba II emmené en otage à Rome. C'en est fini de la Numidie et de la Maurétanie indépendantes. Prenant acte de la solution dynastique, Claude prononce officiellement l'annexion de la Maurétanie qu'il divise en deux provinces : la Maurétanie césarienne, avec Césarée pour capitale, et la Maurétanie tingitane autour de Tingi. L'annexion du dernier grand protectorat du Maghreb représente une étape décisive : désormais le règne romain s'étend théoriquement jusqu'à l'Atlantique. Cette annexion, précipitée par un empereur dément, assassiné l'année suivante, était-elle politiquement nécessaire ? Certainement pas. Le royaume de Juba était, dans sa partie utile, très largement ouvert, voire subordonné à l'influence romaine. L'assassinat du prince numide ne s'accompagne d'aucune expédition militaire romaine et n'est suivie d'aucune révolte indigène. En fait, les plaines côtières urbaines du Tell sont romanisées depuis longtemps. L’arrière-pays montagneux par contre n'est pas maîtrisé.

Par la suite, sous les empereurs Flaviens et Antonins la colonisation militaire progresse. Deux raisons expliquent cette tendance expansionniste. Tout d'abord, l'annexion de toute la Maurétanie par Caligula et Claude modifie considérablement les perspectives stratégiques. Rome doit assumer les conséquences d'un tel acte en protégeant la frontière méridionale de la Numidie. En second lieu, la mise en valeur de nouvelles terres agricoles n'est pas à négliger. A partir du Ier siècle le blé africain joue un rôle de plus en plus important dans le ravitaillement de Rome, supplantant celui de Campanie ou de Sicile dont l'économie latifundiaire s’essouffle. La flotte annonaire protégée par la Préfecture navale de Misène assure le transit des céréales. Pour répondre à cette double nécessité, les Romains montrent une attitude plus agressive vers le sud-ouest de l'Afrique proconsulaire. La poussée vers l'Aurès et le Hodna dans les années 70-120 relève d'une politique concertée sur le long terme dont la Ille légion Auguste est le fer de lance. L'empereur Septime Sévère (193-211), natif de Leptis Magna en Tripolitaine, semble avoir à coeur de poursuivre cette conquête de l'ouest. Préalablement à cette extension, Septime Sévère crée la province autonome de Numidie sous l'autorité du chef de la IIIe légion Auguste dont le quartier général ou prétoire est à Lambèse. La progression en Maurétanie sous Septime Sévère suit deux axes : un au sud et un au nord. A 300 km au sud-ouest de Lambèse, la construction de Castellum Dimmidi (Messad) vers 197-201 atteste cette progression en Maurétanie. Un détachement de la IIIe Auguste y est renforcé par un de la Ille Gallica stationnée en Syrie : il s'agit d'une garnison de conquête utilisant des renforts exceptionnels. L'Aurès néanmoins forme un centre de résistance à l'avancée romaine... Plus au nord, longeant le Tell, est construite une rocade bordée de fortins qui portent les noms des unités auxiliaires qui les ont édifiés vers 201-203 : Cohors Breucorum, Ala Miliaria. Le point le plus occidental de cette avance est atteint au lieu-dit de Numerum Syvorum , " la Troupe des Syriens ", aujourd'hui Marnia ou Maghnia.

Les Romains sont également attirés par le Sud saharien dès le Ier, siècle. De rares fortins s'enfoncent dans le Sahara en Tripolitaine jusque vers Cydamus, à près de 400 km de la côte. En 85-87, une expédition saharienne est lancée contre les Garamantes, les Nasamons et les Éthiopiens qui permet de rapporter le premier rhinocéros pour les jeux du cirque à Rome. En avalant la frontière romaine dans le désert, Septime Sévère essaie très probablement de contrôler les pistes caravanières aboutissant en Tripolitaine, sa province natale. En 201, la IIIe légion Auguste construit le camp de Bu Ngem... La continuité territoriale avec l'Égypte est enfin assurée. Ces avant-postes du désert des Barbares semblent avoir été abandonnés au cours du lit, siècle, car sous la Tétrarchie, Rome ne contrôle plus que les villes côtières de Tripolitaine.

La colonisation de la Maurétanie orientale qui constituait le royaume de Bocchus obéit à un schéma différent. L'occupation romaine semble passer par l'Espagne et les Colonnes d'Hercule (aujourd'hui le détroit de Gibraltar). Elle s'appuie sur la ville de Tingi, ancienne colonie phénicienne, qui donne à cette région de Maurétanie le surnom de tingitane. La présence romaine est surtout localisée sur une bande atlantique et côtière jusqu'à 200 km au sud de Tingi. La ville la plus avancée de l'hinterland est Volubilis (Ksar Pharaoum).Les Romains ne pénètrent pas dans le Moyen-Atlas et restent en retrait à l'est de la Moulouya.

En fait, il y a un trou de près de 300 km entre les deux Maurétanie. Le contrôle romain sur l'Afrique du Nord n'a donc jamais été continu du golfe de Syrte à l'Atlantique. Les Romains semblent avoir buté sur la vallée de la Moulouya devant laquelle Marius avait déjà dû s'arrêter en 106 avant Jésus-Christ lors de la guerre de Jugurtha. Une distance de 800 km dans un pays montagneux sépare la Moulouya, l'antique Mulucha, de Cirta. La continuité territoriale recherchée par Septime Sévère aurait été certainement fictive et coûteuse à maintenir car la péninsule ibérique restait le principal partenaire économique de la Tingitane. Réaliste, l'empereur Dioclétien (284-305), en réformant l'organisation des provinces, rattache la Maurétanie tingitane au Diocèse des Espagnes sous la Préfecture des Gaules. Le reste du Maghreb passe sous l'autorité du vicaire d'Afrique sous la Préfecture d'Italie. De même, Dioclétien a organisé le repli de la frontière du Nil, inutilement prolongée jusqu'aux cataractes. C'est probablement lui qui crée la province de Maurétanie sitifienne, autour de la ville de Sitifis (l'actuelle Sétif), car une inscription des années 290 évoque les troupes de cette région... Le morcellement administratif se poursuit au Bas-Empire car au V, siècle le sud de la province d'Afrique devient la Byzantin. Ces remaniements internes s'expliquent probablement par la tendance du Bas-Empire à régionaliser l'administration tant civile que militaire.

Il convient de s'interroger sur la mobilité de la frontière romaine en Afrique. Il faut tout d'abord remarquer qu'entre la conquête romaine de 146 avant Jésus-Christ et la conquête vandale de 429 de notre ère, il s'écoule pas moins de 575 années. Quelle frontière reste immobile au cours d'un demi-millénaire ? Aucune. Un territoire a une vie quasi organique avec des dilatations et des rétractions. L'Afrique romaine n'échappe pas à cette règle. Sa frontière est restée stable pendant les deux premiers siècles de son occupation pendant lesquels Rome n'a pas cherché à s’étendre territorialement mais à protéger son influence. Après l'annexion du royaume de Juba, la période 75-120 est consacrée à l'établissement d'un limes qui couvre l'Aurès au sud de la Numidie. La lenteur de cette progression lui dénie tout caractère d'urgence. Après la destruction de Carthage et la mise au pas de Jugurtha, Rome n'a plus de rivale en Afrique. A la charnière des IIe-IIIe siècles, Septime Sévère, empereur africain, veut réaliser la continuité territoriale des deux Maurétanie et accroître l'influence romaine dans le Sahara de Tripolitaine. A la fin du IIIe, siècle, les conquêtes de Septime Sévère semblent perdues, mais en fait, elles n'avaient guère de valeur stratégique ou économique. Il importait peu aux Romains de dominer de vastes superficies. Ils n'ont d'ailleurs jamais évalué leurs possessions ainsi. L'impérialisme romain répondait à deux motivations. La première d'ordre pratique était de s'assurer des territoires économiquement utiles, sites portuaires, miniers ou terres fertiles et d'assurer leur sécurité. Les Romains n'ont jamais contrôlé qu'un tiers de l'Afrique du Nord, l'Afrique utile. Depuis l'origine, la Tunisie actuelle formait le centre de gravité de l'occupation romaine en Afrique. Les contemporains avaient l'impression qu'ils occupaient la meilleure partie du monde, reléguant dans les marges incultes les hordes barbares. La seconde motivation de l'impérialisme romain, d'ordre moral, répondait à l'idéologie de l'Imperium sine fine, l'" Empire sans fin ", qui apparaît avec le règne d'Octave dont le titre éponyme d'Auguste signifie d'ailleurs " celui qui augmente (le territoire) ". Les panégyristes romains, jusqu'au Bas-Empire inclus, ont toujours déclaré que l'Empire n'avait d'autres limites que ses armes et que les frontières étaient provisoires. L'empereur aime montrer qu'il peut reculer les frontières à sa guise. C'est sous ce jour qu'il faut interpréter la politique de Septime Sévère en Afrique et en Tripolitaine, tout en reconnaissant qu'il a privilégié une expansion patiente essayant d'établir des bases solides sur des objectifs limités. La perte de conquêtes marginales n'affectait guère l'Empire, voire lui permettait de réaliser une économie de forces. Certes la frontière romaine en Afrique a été mouvante, mais à une échelle quasi géologique, Rome sûre de sa force s'y donnait le luxe du temps, préférant les conquêtes durables à l'aventurisme sans profit. Son ambition, rassasiée des plus riches plaines du Maghreb et de terres patiemment irriguées, était d'ailleurs bornée par les montagnes, le désert et des populations nomades misérables : rien de quoi tenter un conquérants

Les Maures, une menace pour l'ordre romain ?

Par contre, les colonies romaines d'Afrique étaient une proie pour les nomades du désert ou les tribus vivant dans les ksours des montagnes. Quel contraste devaient offrir les paysages fertiles de la paix romaine avec les parcours désolés d'une économie pastorale primitive ou d'une agriculture extensive ! Les conquérants arabes au VIIe siècle s'étonneront de pouvoir aller de Tripoli à Tanger presque sans quitter l'ombre des oliviers. Plus surprenant devait être le spectacle des villes de pierre comme Thamugadi ou Leptis Magna dont l'urbanisme continue aujourd'hui d'émerveiller le visiteur. La menace venait de tribus limitrophes ou même incorporées dans les marges des provinces mais qui, malgré le temps, ne s'étaient pas intégrées à la romanité. Les offensives maures sont toutefois rares et mal connues. Le peu d'écho qu'elles ont trouvé chez les historiens d'alors suggère des razzias de faible importance qui ne menacent pas sérieusement l'ordre romain, mais désolent les confins. A aucun moment les Maures n'ont voulu conquérir les provinces romaines. Seule l'épigraphie garde le souvenir de ces incursions, témoignage toujours fragmentaire et localisé...
La Maurétanie Césarienne, réduite à Tell, semble avoir été une zone d'insécurité durable. Une inscription d'Auzia, la cité la plus avancée à l'intérieur des terres (80 km), datée de 254, célèbre une victoire remportée sur les Barbares par le gouverneur de la Césarienne Marcus Aurelius Vitalis. Vers 255, la situation est tendue car les événements dépassent le cadre de la Césarienne, mobilisant toutes les forces militaires d'Afrique...

Le dernier tiers du IVe siècle voit deux crises majeures, dont, en 372-373, la rébellion de Firmus, un Maure romanisé, comme l'était Tacfarinas. Firmus était le fils d'un petit roi maure, Nubel... Il entre en rébellion en soulevant les tribus limitrophes ou soumises de Maurétanie césarienne. Deux unités régulières de l'armée d'Afrique le rejoignent : les cavaliers de la IVe cohorte d'archers et les fantassins de la légion des Constantiniens... Un grand nombre de tribus maures a rejoint Firmus dans l'espoir du pillage. Deux villes sont réduites en cendres, Icosium et Césarée, capitale de lit Maurétanie césarienne dont les habitants ont dû se cacher aux alentours. Il n'y a aucune tentative d'occupation de ces territoires romains apparemment sans défense. Les Maures retournent dans leurs montagnes chargés de butin. Le maître de la cavalerie en Gaule, Théodose l'Ancien, est appelé pour résoudre la crise. Dans les premiers mois de 373, il traque Firmus jusqu'aux confins de la Maurétanie césarienne. La zone des combats couvre la bande tellienne de Grande Kabylie : Icosium, Tipasa, Césarée, Auzia, Cartennae. Firmus est finalement livré par un de ses alliés... et se pend plutôt que d'être livré vivant à Théodose dont il connaissait la cruauté.

Quelles étaient les qualités guerrières des peuples limitrophes de l'Afrique romaine ? Au IVe, siècle, Ammien Marcellin dresse un tableau des Maures proche de celui fait par Salluste : un peuple féroce dont au Ve, siècle, Salvien de Marseille évoque encore les moeurs sauvages, propos que confirme l'historien byzantin Procope au siècle suivant... Contrairement à ce qu'on pourrait croire, les Maures et les Numides ne sont pas culturellement inaptes ou hostiles à la guerre de siège. On ne peut les comparer aux Germains, qui, selon Ammien Marcellin, " regardent les villes comme des tombeaux " et craignent de s'y enfermer. Les Maures et les Numides n’étaient pas tous des nomades et disposaient de localités fortifiées, ancêtres des ksours. Ils savaient utiliser défensivement la guerre de siège, surtout pour mettre à l'abri des populations civiles, des richesses ou des prisonniers. La guerre de Jugurtha commence avec le siège de Cirta , dont on connaît le site extraordinaire. Jugurtha, qui a participé au siège de Numance comme auxiliaire, fait creuser un fossé devant la ville et l’attaque avec des tours, des galeries d'assaut et toutes sortes de machines. Il prend la Cirta. Ce genre d'aptitude poliorcétique est toutefois exceptionnel chez les Numides et les Maures. L'or de Jugurtha a dû trouver des ingénieurs mercenaires apte,,; à la guerre de siège. Les villes romaines fortifiées sont généralement imprenables. En 365, les Austoriani font le blocus de Leptis Magna pendant huit jours et puis s'en vont... Les Africains, le cas échéant, savent efficacement défendre leurs villes-forteresses. En 109 avant Jésus-Christ, Zama, la capitale de Jugurtha, est une cité riche en armes et en hommes. Située dans une plaine, elle est, d'après Salluste, " davantage fortifiée par les travaux que par la nature ". L'armée romaine de Metellus est accueillie par des rochers, des javelots et par un mélange de poix et de soufre ardent. Jugurtha venu en secours de Zama attaque le camp romain pendant l'assaut, mais Marius, alors légat, sauve la situation. Après une nouvelle tentative infructueuse, Metellus renonce à prendre la ville et va prendre ses quartiers d'hiver. Il faut quarante jours à Metellus pour s'emparer de la ville de Thala, ce qui représente une résistance honorable face à un adversaire comme les Romains. Par la suite, on ne trouve plus rien d'aussi grandiose dans les guerres d'Afrique, pour la raison que les Romains se sont emparés de toutes les villes importantes des anciens royaumes maures et numides. Ces villes qui avaient bénéficié de l'influence carthaginoise et hellénistique prospèrent sous l'occupation romaine, tandis qu'il n'y a plus de royaumes africains assez riches pour en bâtir de nouvelles...

Les historiens romains ou byzantins ont surtout remarqué chez les Maures leurs qualités de cavaliers. Le poète Claudien note qu'au cours de la guerre de Gildon les Maures ne peuvent supporter le choc des boucliers et des épées romaines. Ils combattent de loin avec des javelots et sont désarmés après leur tir. Pour se protéger, ils n’ont que leurs manteaux tendus en rideau de la main gauche. lis n'ont pas de r nés pour tenir leurs chevaux et ignorent la discipline. Il y a dans ce portrait du vrai et du faux. La stèle Libyque d'Abizar au musée d'Alger montre un cavalier barbu armé d'un petit bouclier rond de type parma et de trois courts javelots. Au IVe siècle, Ammien note que les Maures sont un adversaire pugnace et habile à lancer des traits. Avant la bataille, les Maures choquent leurs boucliers ronds contre leurs genoux et soufflent dans des trompettes. Au combat, ils poussent des ululements pour effrayer l'ennemi ou se donner du courage. Les Maures sont un ennemi très mobile qui se refuse au corps à corps on les Romains auraient l'avantage. Ils combattent néanmoins par groupes de cavaliers mais sans ordre. Leur mode d'attaque est le harcèlement. Une série d'allers et retours par lesquels ils tentent d'affaiblir les rangs adverses par leurs traits...

Agressifs dans l'attaque, les Africains fuient rapidement en cas d'une résistance adverse prolongée. Dans la défaite, ils perdent toute cohésion, comme le dit Salluste à propos de Jugurtha : " Chez les Numides, le roi n'est suivi, dans une déroute, que des cavaliers composant sa garde les autres s'en vont où bon leur semble et personne n'y trouve à redire les moeurs sont ainsi faites. " A chaque défaite, Jugurtha est un transfuge obligé de reconstituer une armée nouvelle auprès d'une autre tribu. C'est aussi le cas du rebelle Firmus et, 373. Dès l'arrivée d'un corps expéditionnaire romain, la grande coalition qu'il avait réunie se débande. La plupart des tribus viennent pacifiquement faire leur soumission au général Théodose...

A bien observer, les solutions des guerres sont souvent politiques. Les Maures aiment la palabre, la corruption, les négociations secrètes et sont divisés. A la fin du IVe siècle, Végèce, dans son traité d'art militaire, déclare que les Africains sont intelligents, fourbes et dangereux par leurs richesses. Ils utilisent les palabres dilatoires avec un certain succès...

Mais les coalitions africaines sont fragiles et ne résistent pas aux difficultés. Il n'y a pas de réelle unité, chaque chef de tribu essaie de trouver son propre intérêt. Jugurtha, Firmus... les guerres africaines tiennent le plus souvent à la volonté d'un seul chef charismatique. Plus que tout autre peuple , les Maures ont besoin d'un chef prestigieux pour les réunir au combat. Une fois le chef capturé ou tué, l'insécurité retombe immédiatement. Pour vaincre les Maures, il faut donc viser la tête en achetant la complicité de leurs proches.

A y regarder de près, les guerres de Jugurtha, de Firmus ne sont des soulèvements profonds contre l'ordre romain. C'étaient même des conflits évitables. Les guerres de Jugurtha et de Firmus partent de problèmes dynastiques internes sur des territoires limitrophes et non romain, Initialement Jugurtha et Firmus veulent éviter la guerre mais ne sont plus, écoutés par Rome, car ce sont des usurpateurs dont l'ambition inquiète. Rome ne veut aucun pouvoir fort en Afrique en dehors du sien. Les grandes guerres africaines sont des guerres préventives contre un adversaire marginalisé et poussé à la rébellion. L'autre forme de guerre africaine, réelle mais très sporadique, relève de l'effervescence guerrière des tribus montagnardes dont on trouve deux exemples notables vers 255-260 et vers 290-297, mais dont les causes restent inconnues.

La lutte contre le brigandage intérieur était une réalité permanente comme aujourd'hui dans toutes les sociétés. La lettre 111 de saint Augustin évoque la petite-fille de l'évêque de Sitifis, une religieuse enlevée par des brigands puis rendue à ses parents. Des bandes, appelées les circoncellions, ont sévi en Afrique au Bas-Empire -, on a pu y voir une sorte de révolte sociale menée par les ouvriers agricoles. Les querelles religieuses entre sectes chrétiennes au IVe siècle fournissaient d'autres motifs d'intervention à l'armée. En définitive, l'Afrique, comparativement aux autres frontières romaines, est un secteur tranquille. Jamais un empereur n'a dû intervenir en personne pour y rétablir la paix. Ce n'est pas le cas des limites danubien. rhénan ou mésopotamien.

Les stratégies défensives.

L'armée romaine d'Afrique avait une double mission de sécurité : assurer l'ordre intérieur et la garde des frontières. Rome ne distinguait pas l'armée de ce qu'on appellerait aujourd'hui les douanes et la gendarmerie. Pour cette tâche immense, l'arme d’Afrique disposait d'effectifs réduits. On, se doute que sur près d'un demi-millénaire de présence romaine en Afrique. les stratégies défensives ont évolué. parallèlement à une frontière dont le caractère mouvant a été signalé. On ne connaît pas le dispositif militaire romain en Afrique entre la conquête en 146 avant Jésus-Christ et le règne d'Auguste (31 avant-14 après Jésus-Christ). A l'époque de la guerre de Jugurtha, il ne semble pas y avoir d'armée permanente en Afrique. Les renforts viennent assez rapidement d'Italie en transitant par Reggio de Calabre et la Sicile. C'est l'archéologie qui nous renseigne le mieux sur les dispositifs militaires romains en Afrique. La période la mieux connue est celle qui va du Ier au milieu du IIIe siècle de notre ère. Par la suite, comme dans tout l'Empire, le nombre de documents épigraphiques diminue.

Après sa victoire sur Marc Antoine à Actium, Octave reste le seul maître du pouvoir et reçoit le titre d'Auguste en 27 avant Jésus-Christ. Son premier travail est de réorganiser l'armée et les provinces. Le nombre de légions, gonflé à une soixantaine par les guerres civiles, est réduit à 28. Auguste maintient la IIIe légion de Lépide en Afrique et, pour la remercier de sa fidélité, lui donne son nom. Contrairement aux autres légions de l'Empire, commandées par un légat, la IIIe Auguste est placée directement sous les ordres du proconsul d'Afrique, gouverneur de la province. La IIIe légion Auguste reste en fonction jusqu'au règne de Dioclétien en 284 de notre ère. Elle connaît toutefois une éclipse entre 238 et 253. En 237, Gordien le proconsul d'Afrique se proclame empereur contre Maximin, un militaire de carrière. Légaliste, la IIIe Légion Auguste écrase la rébellion en janvier 238, mais en juillet Maximin est renversé. Le nouvel empereur Gordien III, petit-fils du proconsul, dissout la IIIe légion. Elle est reconstituée en 253 à partir de vétérans africains servant dans d'autres légions. Une légion pour toute l'Afrique du Nord, c'est peu. D'après Végèce, qui écrivait au IVe siècle, la légion classique du Haut-Empire comportait 6000 hommes, parfois plus. Les différentes sources donnent des chiffres allant de 4 000 à 6 000 hommes. En réalité, c'est autour de 5 000 hommes qu'il faut l'évaluer en sachant qu'à l'époque romaine, comme aujourd'hui, une unité arrive rarement à son effectif théorique. Toutes les sources s'accordent pour donner dix cohortes à la légion à partir du IIe, siècle avant Jésus-Christ. Un ouvrage intitulé De Munitionibus Castrorum, " De la construction d'un camp ", écrit sous l'empereur Trajan (98-117), déclare que la première cohorte, dite milliaire, gardienne de l'aigle, comportait 960 hommes, et que les neuf autres cohortes, dites quincailles, n'en avaient que 480. L'on estime d'après Flavius Josèphe (fin du Ier siècle) le nombre de cavaliers légionnaires à 120. Ces chiffres n'ont qu'une valeur indicative car les standards ont changé dans le temps. Dion Cassius, et Végèce qui le suit, estiment la cohorte quingénaire à 550 au temps de Septime Sévère. Cette légion doit accomplir la tâche gigantesque de protéger non seulement l'Afrique proconsulaire, mais aussi la Tripolitaine et la Nuimidie.

Avec l'annexion du royaume de Juba en 40, les Romains perdent la couverture d'un État-tampon et sont progressivement obligés d'assumer la couverture de l'Afrique étendue jusqu'à la Numidie. Dans les années 75-120 se met en place une stratégie de défense et de progression linéaire au nord des massifs de la Nementcha et de l'Aurès. La IIIe légion Auguste quitte Ammaedara pour construire à l'ouest les camps de Theveste (76-79) et de Lambèse (81), bientôt raccordés par une route construite vers 102 103. Dans le même temps sont bâties sur cet axe les cités civiles d'Aquae Flavianae (Hr el Hammam) et de Thamugadi (Timgad). Séparant Ammaedara de Lambèse de 200 km, une rocade facilite le déploiement de troupes et la démarcation opérationnelle. Vers 115-120, le Petit Camp de Lambèse (148 m sur 120) qui abritait une cohorte est doublé par le Grand Camp (420 m sur 500) qui devient l'état-major de la IIIe légion. Lambèse situé sur une plaine qui domine la trouée de Batna vers le sud, est relié à Carthage par la nouvelle route Théveste-Ammaera-Carthage. Cette route ouverte en 123, procède d'un grand sens de la stratégie, car elle couvre l'intérieur et permet d'accourir aux confins de la province de Numidie. Dans les années 104-126, la IIIe légion définit une politique de bouclage de Aurès et de la Nementcha avec les forts d'Ad Maiores (Hr Besseriani construit vers 104-105) et de Gemellae (El Kasbat, vers 125-126). Un route reliée à Lambèse achève bientôt l'encerclement de ces massifs qui restaient insoumis comme l'atteste une inscription de 198. Il n'était pas besoin de boucler une montagne déserte dont la barrière minérale aurait pu suffire à condamner la frontière sud de la Numidie. D'autre part, de 19 jusqu'au règne de Sévère Alexandre (222-235) un avant-poste de 1a IIIe légion est installé à l'intérieur de l'Aurès : le poste de Menaa dont un inscription précise qu'ils sont morantes in procinctu, autrement dit en stand-by, prêts à intervenir contre un ennemi à proximité. Une telle précaution ne peut s'expliquer que par un environnement hostile. La route qui descend par la gorge d'El Kantara, de Lambèse à Gemmage est garnie de fortins. Le Burgs Spectatrices Commodités, littéralement le " fortin d'observation commodité ", présente une inscription datée du règne de Commode vers 188 qui parle de protéger les passants. Au sud de Gemmage, une important fortification linéaire forme un arc de cercle de plus de 60 km qui s'appui sur l'oued Djebel (l'ancien fleuve Negri) : la Seguia ban DEL Iras. Cette ligne (fossette) regarde vers le Sud saharien et comporte une berme, un fossé, une seconde benne et un muret de pierre ou de terre ; le tout formant un obstacle de 2 m de haut. Certains l'ont datée de l'époque d'Hadrien par analogie au mur de Bretagne, mais rien ne permet de l'affirmer. Trois autres fortifications de ce type, celles de Ta ferma, Ksar el Aser et Bor Moum Ali, barrent les accès qui vont du chott Al Djerid à la ville de Capsa. Les murets de pierre qui les constituent évoquent plutôt des obstacles à des terrains de parcours nomade qu’à des installations défensives. Néanmoins, une bande de pillards qui le franchit en un point peut dans sa retraite être coincée sur une autre portion de cette barrière et se retrouve engagée par des poursuivants. Le règne de Septime Sévère est celui d'un bond vers l'ouest. En 198, à 300 km au sud-ouest de Lambèse est construit Castellum dimmidi (Messad) par des détachements de la IIIe légion Auguste et la IIIe Gallica venue de Syrie, sous la couverture de la Ire Aile de Pannoniens. Les monts Hodna sont bientôt contournés au sud par une route qui part du fort de CalceusHerculis (El Kantara) à Castellum Dinimidi. Désormais au carrefour des deux routes qui descendent vers le sud, El Kantara devient une position clé qui accueille une troupe de Palmyréniens entre 167 et 238, des détachements provisoires de la IIIe légion (vers 176-177) et des auxiliaires

Hémésiens sous le règne de Septime Sévère. La fourche que dessine les deux routes du sud est reliée après 198 par un fossatum d'une trentaine de kilomètres muni de tours d'observation. Les monts Hodna et le chott du même nom semblent intégrés dans le périmètre de sécurité du limes à l'époque de Septime Sévère. On n'y trouve pas néanmoins des travaux de bouclage aussi complet que pour l'Aurès. En outre, la route au sud du Hodna ne reste ouverte qu'une quarantaine d'années. Castellum Dimmidi est abandonné en 238. Plus durable a été la tentative de relier le limes de Numidie à celui de Maurétanie césarienne par le nord des monts Hodna. En 128 a été créé le fort de Zaratha (Zarai ou Zraïa) occupé par la cohorte la Flavia equitata jusqu'en 202. A cette époque, comme on l'a évoqué plus haut, la frontière est repoussée à l'ouest du chott El Hodna et Zarai ne se justifie plus, car située trop en arrière de la nouvelle ligne. Seuls sont maintenus et développés les postes de surveillance routière. Sur la route qui va de Lambèse à Sétif, une inscription de l'époque de Septime Sévère trouvée à l'ouest de Diana Veteranorum évoque un détachement de trois hommes de l'Aile Flavienne, un sous-officier, duplicarius, et deux cavaliers. Leur mission consistait à surveiller le défilé de Vazub (El Aroug). Au IVe siècle, la jonction entre la Numidie et la Césarienne se fait à l'est du chott El Hodna, verrouillée par un triangle rentrant dont les angles sont formés par les limites d'Aqua viva, de Thubunae et de Zabi...

Au IVe siècle, le limes de Numidie dépend du comte d'Afrique. La IIIe légion Auguste n'existe plus mais l'Afrique dispose de la plus importante garnison du Maghreb. Au Bas-Empire, les unités sont classées selon leur valeur opérationnelle. Les meilleures troupes constituent l'armée de campagne qui est divisée en trois classes : palatine (élite), comitatensis (réguliers), pseudo-comitatensis (gardes-frontières promus). Les moins bonnes troupes constituent des corps de gardes-frontières, limitanei, sous les ordres d'un préposé à la frontière, praepositus limitis, chargé d'un secteur d'une cinquantaine de kilomètres à surveiller. La légion n'est à cette époque qu'une unité de 700 à 1 000 hommes, voire moins, comme le démontre la guerre contre Firmus. L'armée romaine d'Afrique n'augmente probablement pas au IVe siècle mais le système de défense est réorganisé, car désormais mission de combat et police des frontières sont clairement distinguées. La Maurétanie césarienne et la Tripolitaine dépendent du comte d'Afrique qui dispose de toutes les troupes d'intervention. La garde des frontières en Afrique est confiée à 16 prépositures de limitanei ou gardes-frontières, répartis dans des castella, villes entourées par une enceinte, et dans des camps, castra. Ils représentent des groupes de quelques dizaines d'hommes. Leur rôle évoque la police montée du Canada. Par rapport à la période des II-IIIe siècles, la frontière semble militairement désertée. Un rescrit émis par Honorius et Théodose II daté du 29 avril 409, adressé au vicaire d'Afrique Gaudentius interdit que les terres confiées à des gentiles, indigènes frontaliers, en échange de l'entretien et de l'occupation du fossatum, soient occupées par d'autres. Le même rescrit déclare que si des indigènes ne peuvent être trouvés, ces terres seront confiées à des vétérans. L'Armée ne peut plus entretenir seule son limes fossoyé de Numidie. Une lettre de la correspondance de saint Augustin déclare que les Barbares (Maures non romanisés) jurent sur leurs démons de défendre et de transporter la récolte et s'acquittent avec fidélité de leur tâche. Il s'agissait là d'un travail temporaire. La sécurité des frontières s'appuyait sur un mince cordon de police et sur une entente avec les tribus de l'extérieur qui y trouvaient un intérêt économique (terres plus solde)...

La Tripolitaine a toujours dépendu militairement de la province d'Afrique. Environ 1 000 km de route séparent Lambèse du camp de Bu Ngem en Tripolitaine, où était maintenu un détachement dans les années 201-238 dont les effectifs ont été évalués de 42 à 79 fantassins et de 3 à 9 cavaliers. A l'époque de Septime Sévère, une rocade développait l'hinterland de la Tripolitaine en joignant Turris Tamalleni, à l'est du chott El Djerid, à Bu Ngem. Certains forts du lit, siècle portaient le nom de centenarium, car ils étaient commandés par un contenter, (centenariuss, mais leur garnison ne pouvait dépasser une quarantaine d'hommes. Toutefois ce système semble se rétracter dans la deuxième moitié du IIe, siècle. Lors du raid des Austérité en 363, les habitants de Leptis implorent l'aide du comte d'Afrique qui refuse d'ailleurs de se déplacer. Le duc de Tripolitaine dispose pourtant de douze prépositions de gardes-frontières et de deux corps de milites, soldats. Dans les faits, c'est comme s'ils n'existaient pas. Simple police des frontières, les limitanei ne peuvent contrer un raid de quelques centaines ou de quelques milliers de nomades.

La Maurétanie césarienne n'avait pas de légion en permanence mais des détachements occasionnels. Elle était surtout gardée par des troupes auxiliaires connues de façon abondante à partir de la dynastie des Sévères au début du IIIe siècle. Un diplôme militaire de 107, trouvé à Césarée, capitale de la
province, énumère les troupes de Maurétanie, trois ailes et dix cohortes

- ailes :
- Ire Nervienne Auguste Fidèle,
- IIe des Thraces Auguste,
- des Parthes ;
- cohortes :
- Ire Auguste Nervienne Rapide,
- Ire des Corses citoyens romains,
- Ire des Pannoniens,
- Ire des Nui-ritains,
- Ire Flavienne des Musulames,
- Ire Flavienne des Espagnols,
- IIe des Bretons,
- IIe des Breuques,
- IIe des Gaulois,
- IVe des Sycambres.

Il est facile de constater que dix cohortes correspondent à une légion. A l'époque sévérienne certains de ces corps sont toujours mentionnés dans les documents épigraphiques, ce qui signifie une présence de longue durée Toutefois de nouvelles unités apparaissent :

- aile de Sébasté (Samarie) à Kherba des Ouled Hellal
- IVe cohorte des Chalcidéniens à Tatilti
- troupe des Syriens à Maghnia
- Thraces et Sardes à Altava ;
- Exploratores Pomarienses, " éclaireurs de Tlemcen " (d'après Pomaria l'ancien nom de cette ville).

Le mouvement d'unités vers l'Afrique n'est pas forcément l'indice de troubles mais correspond à des tours de service. On remarque le caractère mixte de cette garnison composée d'auxiliaires venant des quatre coins de l'Empire. Dans le premier quart du IIIe siècle, les empereurs Sévères ont tendance à faire appel à des troupes orientales adaptées au combat dans des régions montagneuses, chaudes et arides. C'est en effet une époque d'extension vers l'ouest du limes maurétanien au-delà de l'oued Riou. Une grande voie qui part d'est en ouest égrenne des fortins qui, sur près de 600 km, encage le littoral tellien. Vers 201-203, Publius Aelius Peregrinus a fait jalonner cette rocade stratégique, déclarant : "J'ai fait placer les (bornes) milliaires de la nouvelle ligne de protection. " On a souligné que le point extrême de cette avancée était le fort de Numerus Syrorum, la " troupe des Syriens " (Mamia). C'est une incontestable tentative d'établir une défense linéaire qui auparavant n'existait pas. Néanmoins cette route surveillée a un défaut majeur : elle incorpore les nombreuses tribus montagnardes du Tell alors que la présence romaine tient aux plaines et aux cités littorales. Lorsque Firmus soulève les tribus de la Césarienne, cette ligne ne sert à rien, car " l'ennemi " est déjà à l'intérieur. La Notitia Dignitatum précise que la Maurétanie césarienne avec huit corps de limitanei, est la moins défendue des provinces du Maghreb romain. Théodose l'Ancien, rameutant des renforts de la province d'Afrique, peut disposer de deux légions pour restaurer Césarée et aligne seulement 3 500 hommes au combat tirés des légions gardant l'Afrique et parmi lesquels il faut inclure un petit contingent de troupes d'intervention venues d'Europe. Au IVe siècle, le système de défense romain s'est d'ailleurs rétracté vers l'est sur l'oued Riou divisé en trois secteurs : au nord le limes columnatensis, au centre le limes fortensis ou.fertinensis et au sud le limes inferior. Au centre de gravité du dispositif, les limites de Caput Cilani et d'Auzia sont une trentaine de kilomètres en retrait sur la grand rocade Aras-Numerus Syirorum construite sous Septime Sévère. Il faut noter que la Maurétanie sitifienne est étroitement intégrée à la défense de la Césarienne, car c'est là que débarque Théodose l'Ancien en 373, au port d'Igilgili. Il convoque les légions d'Afrique à Pancharia et les associe avec son corps expéditionnaire à Sétif, capitale de la Sitifienne. Il peut ensuite gagner la zone d'insécurité qui s'étend de la Soummam au Chélif. Cette zone d'insécurité correspond dans la Notitia Dignitatum à trois autres limites

Intérieurs de Césarienne. Il s'agit du limes de Tablatum sur l'oued Isser, du limes de Bida (Djemaa Saharidj) et de celui de Tubusuctu sur la Soummam. Plus que d'une surveillance linéaire, il faut y voir des fortins d'où rayonnent des patrouilles et qui ferment l'accès au littoral par les oueds. Aux IVE-V, siècles, le limes maurétanien ne comporte aucune unité d'élite : c'est le plus mal défendu de toutes les provinces africaines. Il combine une défense linéaire externe le long d'une route et de l'oued Riou à une surveillance interne de tribus mal pacifiées. C'est ce qu'il y avait de mieux à faire avec les moyens limités dont disposait le duc de Maurétanie.

La Maurétanie tingitane était une province géographiquement plus compacte, mieux gardée que la Césarienne et certainement moins turbulente. Son système de défense n'est pas solidaire des autres provinces de l'Afrique du Nord. Des diplômes militaires attestent la présence ininterrompue d'une garnison qui comprenait, entre 88 et 157, cinq ailes de cavalerie et cinq

cohortes, en plus d'unités tournantes
- ailes :
- IIIe des Asturiens,
- Ire des Gaulois citoyens romains,
- Ire des Gaulois, dite Tauriana,
- Gemelliana de citoyens romains,
- Ire des archers syriens Hamiens

cohortes :

- Ire des Asturiens et Galiciens,
- IIIe des Asturiens,
- IVe des Dalmates,
- IVe des Gaulois citoyens romains,
- des Lemavii citoyens romains,
- IIe des archers syriens (cohorte milliaire).


Plus de la moitié des unités sont espagnoles ou gauloises.Il était facile Pour l'Empire de faire transiter des renforts par le détroit séparant la Tingitane de l'Espagne. Volubilis, à l'intérieur des terres, est entourée par un périmètre de sécurité de 60 km de diamètre. Au sud, le camp de Tocolosida abritait deux ailes (Gaulois et Syriens Hamiens). A l'ouest, le fort de Sidi Moussa était occupé par une cohorte de Parthes. Au nord, plus menacé semble-t-il, trois forts ont été identifiés : celui d'Ain Schkor occupé Par la le cohorte des Asturiens et Galiciens du Ier siècle jusque sous Sévère Alexandre, puis par la IVe cohorte milliaire de Tongres ; un deuxième défendu par la Ire cohorte des Espagnols et une vexillation de Bretons ; Puis un troisième comportant la IVe cohorte de Gaulois. Sur la côte atlantique, Thamusida comportait l'aile Gemelliana, une unité d'Asturiens et d'autres troupes. Au nord de Thamusida, les habitants de la ville de Sala ont offert une inscription en 144 à Marcus Sulpicius Felix, préfet de la IIe aile syrienne des citoyens romains. Le texte parle de sa double activité civile et militaire et le remercie d'avoir multiplié les veilles pour protéger les travailleurs des champs. Au IVe siècle, la Tingitane désormais sous l'autorité d'un comte, est la province du Maghreb la mieux protégée après l'Afrique, quinze unités dont la moitié sont des troupes d'élite

- troupes de campagne :
- cavalerie 3 vexillations comitatenses,

- infanterie 2 auxilia palatina,
1 légion comitatensis,
1 légion pseudo-comitatensis

-troupes frontalières :
- cavalerie 1 aile,
- infanterie 7 cohortes.

Faut-il lier ce dispositif relativement important à l'absence de troubles recensés en Tingitane au IVe siècle ?

Une autre mission incombait à l'armée romaine dans les provinces qu'elle occupait. Comme dans les États-Unis d'aujourd'hui, le corps des ingénieurs militaires était chargé des grands travaux de voirie. Cette mission colonisatrice est surtout visible sous le Haut-Empire après l'annexion du royaume de Juba par Claude. Les arpenteurs légionnaires ont placé les bornes de l'Africa, tracé les voies, en particulier la route de Theveste à Carthage construite en 123 par la IIIe légion Auguste. Des inscriptions attestent que le pont de Simithus dressé en 112 sur la Bagrada et ceux entre Rusicade et Cirta sont des ouvrages construits par l'armée. Mais dans ce dernier cas, il est indiqué que ce sont les propriétaires terriens qui ont financé les travaux des militaires. Pour un ouvrage aussi technique que le creusement d'un tunnel, la ville de Saldae fait appel en 136 à Nonius Datus, un géomètre de la IIIe légion Auguste. Plus tard la Légion étrangère française en Afrique du Nord reprendra cette tradition de bâtisseur. La formule ense et aratro, " par l'épée et par la charrue ", lancée par le général Bugeaud rappelle que les vétérans légionnaires étaient aussi des colonisateurs. Sous le Haut-Empire, la tradition romaine voulait qu'à leur retraite les légionnaires reçoivent un lot de terre, généralement situé près de leur lieu de garnisons Tacite note qu'au ler siècle ceux qui n'avaient pas de terre s'engageaient volontiers tandis que les propriétaires terriens fuyaient cette carrière. Cette dotation de terre n'était d'ailleurs pas idéale, comme Tacite le fait dire à des légionnaires mutinés en 14 qui se plaignent " d'être traînés à l'autre bout du monde pour y recevoir sous le nom de terres la fange des marais ou les friches des montagnes ". Les vétérans d'Afrique n'ont certainement pas reçu les riches terres de la province, mais les confins arides qui entouraient leurs garnisons. Dans la Numidie du Sud, les camps militaires comme Lambèse ou . les cités civiles créées ex. nihilo comme Thamugadi ont eu les légionnaires pour constructeurs. Ce n'est d'ailleurs pas une spécificité africaine, sur le Rhin, des camps légionnaires sont précocement à l'origine de villes comme Strasbourg, Cologne, Mayence, Bonn. Dans les marges de Maurétanie, de Numidie ou de Tripolitaine l'armée protège et facilite la colonisation en ouvrant la voie mais elle n'est pas son fait. Coloniser et peupler une marche frontière représente l'ultime étape de la stratégie défensive romaine.

Conclusion.

Après l'Égypte, l'Afrique du Nord fut la région frontalière la plus calme de l'Empire romain. Calme relatif, certes, mais les Maures ont davantage mis leurs qualités combattantes au service de Rome qu'ils ne l'ont combattue. Du temps de Masinissa au Bas-Empire, il y a toujours eu des Africains dans l'armée romaine. Auxiliaires d'abord, puis légionnaires, car, à la fin du IIe siècle, 93 % des soldats de la IIIe légion Auguste étaient des Africains dont 40 % des fils de vétérans. Descendants de colons romains installés en Afrique, Puniques des cités littorales, Maures des montagnes intérieures n'ont jamais manqué de s'engager. On n'hésitait pas à leur confier des missions de confiance. Après la dissolution de la IIIe légion Auguste en 238 et jusqu'en 244, le camp de Lambèse fut confié à une vexillation des Maures de Césarienne. Au Bas-Empire, 19 unités de Mauri étaient présentes en Thébaïde, en Syrie, en Illyricum, en Italie et en Gaule. En Orient, il s'agissait de cavaliers commis à la garde du désert. En Occident, 5 unités sont des auxilia palatina, unités d'infanterie d'élite. Néanmoins, on perçoit qu'il y avait plusieurs degrés de romanisation entre un Maure de Kabylie et un homme de sang punique et numide comme saint Augustin.
Le limes d’Afrique est original par les stratégies défensives adoptées.La géographie ne permettait pas aux Romains d'appuyer leur défense sur un fleuve comme le Rhin, le Danube ou l'Euphrate comme ils l'ont fait en Europe et en Orient. Ils ne pouvaient pas condamner leur interminable frontière africaine par un mur continu, comme Hadrien l'a fait en Bretagne pour l'isthme de Northumbrie. Et pourtant, ils ont trouvé des solutions adaptées. On a longtemps prétendu que la défense en profondeur était une stratégie du Bas-Empire. Or dès le IIe siècle, la région de l'Aurès et du Hodna présente un système de défense en profondeur où les routes sont étroitement surveillées par de petits détachements dans des fortins. En Tripolitaine et en Maurétanie, les Romains ont développé des avant-postes raccordés par une route dans un système linéaire. Plutôt que d'essayer de défendre de vastes superficies, à l'exception de l'époque de Septime Sévère, ils préféraient défendre les régions économiquement utiles et romanisées.

Comment le limes d'Afrique s'effondre-t-il ? En fait, il ne s'effondre pas, C'est l'intérieur qui tombe. En 429, le vicaire d'Afrique Boniface invite les Vandales de Genséric à venir le rejoindre. Il espère que ces fédérés barbares intimideront son rival Aétius, commandant en chef l'armée d'Occident. Mauvais calcul car Genséric, une fois débarqué sur place, travaille pour son compte. Il prend Hippone en 431 et Carthage en 439. Après avoir reçu officiellement l'Afrique romaine à titre d'allié en 442, Genséric mène une politique de Piraterie en Méditerranée et pille Rome en 455.

BIBLIOGRAPHIE

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WITTHAKER C.R. : Frontiers of the Roman Empire. A Social and Economic study , John Hopkins University Press, Baltimore, Londres, 1994.

6/29/2014

Cela s’est passé un 10 juin 1920, naissance d’Abane Ramdane


Surnommé « l’architecte de la révolution », il joué un rôle clé dans l’organisation de la lutte pour l’indépendance de l’Algérie. Abane Ramdane est né un 10 juin 1920. « Un homme extraordinaire, pas bavard mais très actif. Il a mûrement réfléchi pour tisser sa toile et former son organisation. Il a pensé la Révolution algérienne pendant les cinq années qu’il avait passées en prison ». C’est ainsi que la veuve de Abane Ramdane parle de « l’architecte de la révolution ».
Abane Ramdane nait 10 juin 1920, Azouza dans la commune de Larbaâ Nath Irathen, appelée à l’époque Fort National (Tizi-Ouzou), dans une famille relativement modeste. A l’école, c’est un élève sérieux et travailleur. Il a une grande préférence pour les matières scientifiques. En juin 1933, il obtient le Certificat d’études primaires, à titre indigène. Dans son carnet de note, l’un de ses maîtres écrit : « élève intelligent et caractère entier. Bonne volonté ».
Abane a 22 ans lorsqu’il est mobilisé à Fort National pour son instruction, puis affecté, dans un régiment de tirailleurs algériens stationné à Blida. Démobilisé bien après la guerre, il prend contact avec le PPA et milite activement tout en travaillant comme secrétaire de la commune mixte de Châteaudun du Rhummel (Chelghoum Laïd). Mais suite à l’affaire du « complot de l’OS », en 1950, il est activement recherché par la police française. Il est arrêté dans l’ouest et subira plusieurs semaines d’interrogatoire et de torture. En 1951, il est jugé et condamné à 5 ans de prison, 10 ans d’interdiction de séjour, 10 ans de privation des droits civiques et 500 000 francs d’amende pour « atteinte à la sûreté intérieure de l’État ». Il connaîtra plusieurs prisons en Algérie, puis en France, une période très difficile qu’il emploiera à bon escient. Il prendra effectivement le temps d’étudier de près toutes les révolutions de monde. Après sa libération, en janvier 1955, il est assigné à résidence à Azoua. Il y passe quelques temps auprès de sa mère malade, puis revient à la clandestinité. Il prend en charge la direction politique de la capitale et peu à peu devient très influent.
Il organise le Congrès de la Soummam le 20 août 1956 à Ifri, événement qui constitue un tournant historique dans l’histoire de la Révolution algérienne jusqu’à l’Indépendance nationale. Le 29 mai 1958, le journal El Moudjahid annonçait à la une « Abane Ramdane est mort au champ d’honneur » ; l’article indiquait qu’il avait été tué au combat lors d’un accrochage avec l’armée française. Mais la vérité est ailleurs. L’architecte de la Révolution a été attiré dans un guet-apens organisé par les colonels du CCE. Il est mort assassiné le 27 décembre 1957, dans une ferme isolée entre Tétouan et Tanger au Maroc. Il a été étranglé par deux hommes de main de Abdelhafid Boussouf.


(Source Babzman)

les tribue SAHARIENNE René Vautier







En 1881, le Sud Oranais , tiaret , frenda , AIN kermes , saida , aflou , gérivile échappait encore au contrôle de l'administration française.

Algérie antique: Tiddis « Castellum Tidditanorum »

Tiddis est un authentique site berbère appelé « Res eddar » ou le « pic de la maison » situé dans le cadre grandiose des gorges du Khreneg. Il marque la présence d’une vieille civilisation berbère à travers des inscriptions libyques et des symboles sur la poterie berbère. Tiddis a été modifiée par les romains et aménagée selon leur système d’urbanisation. Tiddis se situe à quelques dizaines de kilomètres de Constantine. 



Algérie antique: Tiddis




La description qu’en fait l’écrivain Malek Haddad dans un article paru dans le journal Annasr le 13 janvier 1966.
« Cirta était environnée d’une couronne de villages fortifiés qui protégeaient son territoire contre les incursions des montagnards ; c’étaient les Castella. L’un d’eux, Tiddis a déjà été assez largement fouillé pour donner une idée de la vie dans ces moyennes agglomérations.
Tiddis occupe une pittoresque position fortifiée à l’entrée des gorges du Khreneg. La ressemblance avec le site de Constantine avait incité la population à lui donner le nom de Ksentina El Kdima (le vieux Constantine.)
Une route récente permet de s’y rendre après un parcours de 28 kilomètres à partir de Constantine. Un dernier virage met brusquement le visiteur face à la sauvage montagne, dominée par une masse rocheuse. Les quartiers mis déjà à jour font une tache d’ocre vif au milieu des vertes touffes d’asphodèles.
La voie romaine en lacets donne accès aux différentes terrasses qui rassemblaient les édifices, dont certains sont taillés dans le rocher. Les ruines se repèrent sur plus de quarante hectares. On peut les diviser en trois groupes : le premier occupant le plateau, le second, le versant oriental, le troisième le pied de la falaise;
Le plateau est divisé en deux parties par un mur qui, partant du point le plus élevé (Ras El Dar) suit une direction Nord-Sud. La partie orientale du plateau a seule été construite. Appuyé contre les roches mêmes du Ras El Dar, un sanctuaire indique que l’acropole avait un rôle religieux autant qu’une destination militaire.
Un nombre considérable de citernes assuraient l’alimentation en eau, à défaut de sources. De plus grands réservoirs alimentaient des thermes de montagnes. Partout la falaise a été taillée et une inscription du milieu du IIIè siècle célèbre ce travail.
Les principaux édifices exhumés occupent le versant oriental. Une porte imposante couverte d’un arc et jadis munie de vantaux, donne accès à l’intérieur de la ville. Une rue dallée conduit à une première petite place qui desservait le marché. La terrasse supérieure porte un petit forum sur lequel s’ouvrent trois salles qui n’ont entre elles aucune communication, mais qui toutes trois ont leurs entrées tournées vers l’est.
La petite cité semble avoir abrité de nombreuses communautés religieuses; On connaît déjà un sanctuaire de Mithra, un temple de Vesta, un sanctuaire des Cereres, tandis que le haut lieu semble avoir été consacré à de vicilles divinités africaines remplacées par Saturne à l’époque romaine.
Un important quartier de potiers à été découvert tel qu’il existait au moyen âge;
Parmi les centaines d’inscriptions mises au jour, il y a lieu de donner une place de choix à celle qui rappelle la carrière de Q. Lollius Urbicus, né près de Tiddis, qui devint préfet de Rome au IIè siècle. Cet enfant du pays, devenu un des principaux personnages de l’empire est un bel exemple de réussite personnelle et de promotion officielle. »


Découverte d’une nécropole romaine à Guelma – Ad Villam Servilianam refait surface

Découverte d'une nécropole romaine à Guelma - Ad Villam Servilianam refait surface dans Archéologie necropole-cuelaat-bou-sbaa



C’est sur un terrain destiné à accueillir 50 logements sociaux  à Guelaât Bou Sbaâ que les pelleteuses ont mis fortuitement au jour des tombes romaines avec du mobilier funéraire.
Un site archéologique majeur à Guelaât Bou Sbaâ, commune située à 12 km au nord du chef-lieu de la wilaya de Guelma, a été découvert par une équipe d’archéologues du centre national d’archéologie (CNRA). Il s’agit de la nécropole de l’antique cité romaine AD Villam Servilianam (Guelaât Bou Sbaâ). Plus de 40 tombes de différents types font l’objet, depuis le 28 mars dernier, d’une fouille de sauvetage. D’importants mobiliers funéraires, d’époque romaine, ont été exhumés par les archéologues dont la plupart sont de haute manufacture. La découverte, totalement fortuite, a été faite à flanc de colline en extra muros de Guelaât Bou Sbaâ, à proximité de la RN 21 axe routier Guelma-Nechmaya.
C’est sur un terrain destiné à accueillir 50 logements sociaux que les pelleteuses ont éventré une tombe de type sous-dalle. A ce sujet le responsable de cette mission nous déclare : «Nous avons découvert jusqu’à présent une quarantaine de tombes. Trois types de tombes caractérisent le site : sous-dalle, sous-tuiles et enfin sous-jarre ainsi qu’un important mobilier funéraire principalement en céramique.» Et de conclure : «Nous sommes en face d’une très ancienne nécropole d’époque romaine. Les rites funéraires les plus anciens y sont représentés, de l’ossarium (monument ou coffre de pierre destiné à recevoir les cendres d’un mort) à l’enterrement sous-tuiles.  Quant aux mobiliers funéraires, composés essentiellement de céramique, une archéologue» nous affirme : «Nous avons découvert de la céramique gauloise sur ce site de Guelaât Bousbaa.
En d’autres termes cela implique l’étendue des échanges commerciaux et le faste des populations qui vivaient dans cette cité.» A partir de là, nous dit-on, une datation de la nécropole pourrait être avancée. Mais des analyses plus poussées sont nécessaires pour l’optimiser. La présence de céramique sigillée dans cette nécropole, une céramique fine destinée au service à table caractéristique de l’antiquité romaine par vernis rouge, témoigne également de son importance et d’une datation fiable. Les fouilles de sauvetage sont toujours en cours.     


Karim Dadci