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4/11/2020

Des cavaliers des Ouled Sidi Nail avec l’Emir Abdelkader


Que les prières et les bénédictions de Dieu soit sur notre prophète Mohamed qui nous éclaira de son enseignement et nous balisa le chemin qui mène vers la vérité, cette citadelle qui semble imprenable aux égarés et qui se trouve être à la portée du simple croyant. Prières et salutations sur notre seigneur Mohamed, sur sa noble famille et sur ses compagnons.
C’est au cours d’une discussion au sujet de la résistance du peuple Algérien et l’écriture de son histoire que me sont apparues les lacunes combien graves de certains événements importants et réels qui semblent être cachés et ignorés. Une force occulte semble nous diriger vers de faux objectifs, voire même vers de faux idéaux. Il semble que la politique, telle qu’elle est pratiqué chez nous, nous mène vers des études historiques défigurées. Des études historiques qui se font dans le sens du poil. Que certaines vérités dérangent et que d’autres, trop récentes blessent. Que les faits qui se sont réellement déroulés sont pathétiquement refoulés pour ne pas déranger cette école qui occulte la réalité, pour ne pas froisser ce genre de présence néocoloniale qui persiste à renier son appartenance et qui est porteuse de tous les déboires, de tous les maux de cette nation.
Il aurait fallu amputer dés le départ ce chancre que certains considèrent comme un butin de guerre. Aux grands maux il faut de grands remèdes, la cautérisation aurait pu rendre un grand service et tant que cela ne se fera pas on ne sortira jamais de cette situation ridicule qui nous amoindrie et fait de nous la risée des nations. Il faut savoir qu’être francophile dans ce pays est la pire des insultes. Il faut savoir que la langue française en Algérie c’est le véritable cheval de Troie. Il ne s’agit pas simplement d’une courte période, ce phénomène de dépersonnalisation et de falsification de l’histoire est radical et méthodique. Tout ce qui est authentique et original dans ce pays est occulté, fragilisé, démenti .même la présence plusieurs fois millénaires des phéniciens est oubliée volontairement. Nos regards sont dirigés inconsciemment vers des leurres, de fausses idoles, de faux problèmes, voire même des épouvantails qui nous font peur. On nous parle de problèmes identitaires, de langue, d’appartenance pour servir la France et faire perdurer sa présence criminelle. Ce que l’on nous ne dit pas, c’est notre appartenance à une civilisation qui tire ses racines orientales du fin fond de l’histoire humaine. Ce que l’on ne nous dit pas, ce sont ces dizaines de penseurs, de philosophes, de génies antiques qui ont laissé des œuvres monumentales en punique et que l’on veut passer pour latins, tel Arnobe, Lactance, St Augustin.  Ce que l’on ne nous dit pas c’est cinq mille ans de présence phénicienne, punique qui a modelé le paysage social. Ce que l’on nous ne dit pas c’est que presque cinq ou six siècles de présence romaine qui n’ont pas romanisé l’Afrique du nord. Ce que l’on veut nous faire croire, c’est le passage d’une armée en campagne, en l’occurrence celle des ‘’fatihines’’ musulmans qui est arrivée à Arabiser toute l’Afrique du nord en moins d’un siècle, idées inventée et répandue chez nous comme une vérité consensuelle. Mais pour le sage qui sait, qui connait et ceux qui connaissent ne sont pas comme les ignorants, la différence est aussi immense que quand on compare ceux qui voit à ceux qui sont aveugles. Le bon Dieu dans sa sagesse a voulu que ce pays soit Arabe et la volonté divine qui a honoré ce pays de l’Arabité ne peut souffrir de recul malgré tous les complots et toutes les colonisations permises par notre faiblesse. Désormais nous sommes conscients de cela, nous sommes aussi conscients de notre langue parlée ‘’Darija’’ en Afrique du nord depuis cinq mille ans donc beaucoup plus vieille que l’Arabe qu’on appelle communément classique et qui porte dans ses entrailles des mots Arabes qui ont disparu du moderne ou peu usités. Il faut citer l’origine ou le rapprochement des différents parlers locaux qu’on appelle le Mazighe à l’Arabe. Nul ne peut nier ce rapprochement. Nous pensons même que la seule différence entre l’Arabe et le Mazighe est une différence de prononciation n’en déplaise à quelques égarés. Ne faut-il pas citer d’autres faits, d’autres événements, d’autres, nous osons dire, phénomènes qui sont venus se greffer à notre histoire comme Le passage de quelques dizaines de milliers de vandales pendant presque un siècle dans le nord du pays. Passage qui a certainement laissé des traces profondes de leurs gènes ‘’civilisateurs’’.  D’autant plus qu’ils ne sont pas tous repartis et se sont protégés dans des massifs qui forment des enclaves. Ceci est un aperçu global et très aérien de la situation. On y reviendra certainement pour traiter cet aspect. Il ne faut pas avoir de tabous. La vérité est là et les dangers connus. Si on veut la vérité, rien que la vérité il faut appeler un chat un chat. Nous le répétons souvent, nous n’avons absolument pas de problème identitaire. L’identité collective est là pour étayer ce que nous avançons. Nous nous connaissons assez et tout le monde nous regarde de cette manière particulière qui nous définie. Notre identité sociale correspond exactement aux attributs que nous partageons. Nous partageons des valeurs, un code, un statut qui nous singularisent et que d’autres, sous d’autres cieux n’ont pas. Nous avons un art culinaire millénaire. Notre alimentation est à base de blé parce que nous avons été parmi les premiers à le connaitre, plusieurs millénaires avant les européens. Je ne citerai que le Couscous, plat inventé par Elissa - Dido. En temps de crise, elle prépara ce couscous à la viande de bœuf dont la peau a servi à acheter le terrain où fut fondée la ville nouvelle ou Carthage, mille ans avant JC.
Ibn Khaldoun, nous définit avec des particularités que nous partageons : nous nous habillons de Burnous, nous mangeons du couscous et nous nous rasons les têtes. Nous nous reconnaissons comme une communauté humaine unie dans ces valeurs sociales, nationales religieuses. Nos traditions, notre langue, nos pratiques notre pensée du vécu en commun et notre histoire le prouve. Nous voyons donc que toute l’histoire est faussée et que les causes de cet état de fait sont connues. Nous essaierons quand même de nous faufiler à travers ces méandres aux sables mouvants pour déterrer et éclairer certains faits historiques.
 La France colonialiste continue à manipuler chez nous, l’ignorance et les demis intellos font le reste du travail pour créer la zizanie et nous faire monter les uns contre les autres. Nous disions que la sagesse divine a Arabisé ce pays nous continuions pour dire cela, cette présence a permis d’islamiser ces contrées pour de bon, POUR DE BON. C’est là que se trouve la clé de voùte. Nos ennemis le savent, l’islam représente l’arête qu’ils ont au gosier. Cet islam est d’abord incarné dans la maison du prophète. Les fils de Mohamed (qsdl) qu’ils veulent éradiquer de ce pays. Dans une cérémonie de sortie d’officiers d’une grande école militaire française, vers 1840 l’aumônier qui leur faisait le discours leur demanda d’aller tuer les fils de ‘’Mahomet’’ chez les Ouled Nail. Propos rapportés par le général Marrie Monge. Justement dans ce pays des Ouled Sidi Nail, cette armée colonialiste trouva une dimension dans la résistance et la magnanimité qu’elle ne connaissait pas. Si elle est arrivée à occuper presque toute l’Algérie du nord pratiquement sans encombre elle s’est cassé les dents face à d’intrépides cavaliers qui ont retardé de vingt ans la machine de guerre colonialiste. Il s’agissait véritablement d’une machine de guerre. Cette armée de Napoléon qui avait l’expérience des fronts russes, de la Bérézina, de Trafalgar et d’ailleurs. Cette armée équipée du meilleur matériel et des meilleurs officiers des grandes écoles de guerre. Cette armée qui possédait des fusils à répétitions, les chassepots et autres quincailleries modernes nous disions qu’elle s’est cassé les dents devant la noblesse des gestes et l’abnégation face à la mort. La chevalerie des Ouled Sidi Nail , leurs meilleurs cavaliers , armés de la croyance et de mauvais fusils à mèches et de yatagans ont eu raison de l’amour propre de cette armée coloniale. C’est donc une dizaine de personnalités qui dirigerent la résistance de la grande confédération des Ouled Nail dont nous allons parler. De jeunes chefs de guerre issus de grandes tentes souvent instruits dans les Zaouïas et personnages importants dans leurs tribus. Le meilleur de la jeunesse Naili va créer la légende de gloire que l’ennemi veut encore cacher encouragé par les vicissitudes à venir imposés à cette tribu.  C’est autour de Si Cherif belahrech et grâce à lui que se forma le noyau d’officiers qui vont marquer l’histoire et faire la gloire de cette nation. Ce noyau fut l’état major des Ouled Nail au service de l’Emir Abdelkader qui construisait l’état Algérien moderne. Quel destin merveilleux que celui de Si Cherif belahrech, destin identique à celui de l’Emir Abdelkader. Non seulement la ressemblance physique frappante et leur âge mais aussi le parcours de l’éducation et de la scolarité. En effet si cherif après des études dans la Zaouia El-Mokhtaria où il fut condisciple de Sidi Abderrahman Naâs, de si Mohamed ben Belkacem, de si Cherif ben Khobizi et d’autres encore, était destiné à enseigner chez les siens en ouvrant sa Zaouia. La colonisation changea la donne. Les Ouled Sidi Nail dans la lancée de leur expansion étaient forts et riches. Ils allaient et venaient, rapportant des butins immenses de leurs expéditions. L’attaque contre la garnison turc de M’sila est la preuve de leur audace. Pendant ce temps l’Emir Abdelkader organisait ses états. Les Ouled Sidi Nail se rangèrent alors sous son autorité, l’Emir plaça à leur tête Si Abdesselem ben Gandouz , cheikh vénérable d’une grande notoriété, des Ouled Ghouini. Quand il a fallu organiser l’armée composée de fantassins et de cavaliers, si Abdesselem, trop vieux pour faire la guerre, désigna, tout comme Si Mahieddine, son neveu Si Cherif pour diriger le goum. Ce choix s’avérera efficace plus tard car il allait s’imposer par son humilité, par son courage, par son intelligence et son éducation coranique. Si Cherif organisa alors son état major on faisant appel à toutes les tribus de la confédération. Les Abbaziz sont toujours presents.Il eut comme chefs, Tahar ben N’mir homme d’épée commandant le Goum de telli pour nettoyer le Zarhez et Mohamed Ben Abdesselem des Ouled Ghouini. Si Belayache des Ouled Aissa, le cheikh El-Bouhali des Ouled Saad Ben Salem ainsi que M’had ben Fodil des Ouled Si Ahmed. Mohamed ben Attia des Ouled Dia (ouled Abdelkader et ouled Bouabdallah) , Harane des Ouled M’hmani et Telli ben Lakhel des Ouled Si Ahmed dont la bravoure et l’héroïsme dépasse de loin ce qui est écrit. Considéré comme le plus grand résistant avec l’épopée de la résistance de Laghouat, Ô Comble, il ne trouve pas sa place dans le « panthéon » des Moudjahidine. Si Zebda, El-Amri, si Boularbah des Ouled Saad Ben Salem, Hamrourech des Ouled Yahia Ben Salem, si Belayachi des Ouled Aissa et Cheikh El-Bouhali et M’had ben Fodil des Ouled si Ahmed, rallieront l’état major.
 Ce Goum, fort de plus de 1600 cavaliers se dirigea vers le Djebel Gourou dans le massif des Amours pour rencontrer l’Emir et se mettre à sa disposition. De là ils l’accompagnèrent dans une tournée qui les mena vers El-Hadjeb, voir le cheikh Mabrouk moqadem de la Tijania puis vers le djebel Miloq pour rencontrer les Larbaa qui ne vinrent pas, ensuite ils passèrent à Dahouane  et khatala pour rencontrer le Moqadem Si Mohamed Zebda des Ouled M’lakhoua, connu pour son prestige, par sa science et sa bravoure, ayant fait les mêmes classes du Cheikh El-Mokhtar. Ils allèrent ensuite vers Kef Tiour et rencontrerent El-Amri des Ouled Amer ben Salem, personnage important et grand heros. Là, ils campèrent pour recevoir tous les chefs des confréries d’ouled Djellal, de Tolga et d’El-Hamel. Ceci est surtout connu par la tournée de Boussaâda de l’Emir.
 Si Cherif fut un véritable entraineur d’homme. Il fut capable de mener la résistance pendant plus de vingt ans dont douze ans de combats acharnés, sans se décourager et dans le dénuement presque total face à la machine de guerre de l’envahisseur. Ils méritèrent alors les éloges de leurs adversaires soldats. Prenant l’exemple de leur sultan, l’Emir Abdelkader qui par son génie et son courage continuait le combat désespéré contrairement au bey qui dés la chute de sa ville en octobre 1837, fut battu.
 Des hommes exceptionnels sortirent des rangs pour écrire des pages glorieuses qui allaient humilier la grande armée de l’envahisseur qui était composée d’un Corps expéditionnaire de 100 000 hommes et des centaines de généraux avec toute la liberté d’action sans se soucier guère des pertes. Mais aussi certaines tribus environnantes, que l’Emir voulait punir pour trahison.  D’ailleurs plus de la moitié des batailles étaient dirigées contre la trahison des tribus. Pendant vingt ans, ces chefs des Ouled Sidi Nail aux sentiments élevés, défendirent et interdirent de manière fulgurante l’accès dans leur pays qui était alors appelé le pays de la peur et de la poudre. Ils prouvèrent que le degré d’organisation et de discipline qui était exceptionnel allait donner une belle page à l’Algérie et aux leurs.  Que de combats glorieux et honorables qui restent dans les annales, les campagnes de la Kabylie, la bataille de l’oued Issers. Les luttes et les résistances contre le sinistre général Youcef et ses méthodes condamnables et contre d’autres généraux français qui sont venus faire leurs armes contre nous. Certes nous avons payé le prix très fort. Les colonialistes se sont vengés de nous pour laver l’affront. On nous a réduits à l’extrême de la pauvreté et de l’ignorance. On nous a tué et jeté l’opprobre sur nous. On nous a accusé de tous les maux, nous les enfants du prophète. Les colonialistes pour nous exterminer ont manipulé d’autres tribus contre nous, dans leur politique de diviser pour régner. Nous avons fait avec parce que affaiblit et appauvrit comme le reste des Algériens. Mais là ou le bas blesse, c’est que nos enfants ignorent complètement ces gloires passées. Aucun écrit, aucune commémoration, nul manuel scolaire n’en parle et pourtant c’est des événements qui ne disparaitront jamais.  Aujourd’hui nous restons perplexes devant cette incompréhension. ..
Il serait vraiment de bonne justice de rendre grâce et dire merci à ces géants de la résistance. Leur réaliser cette fresque à la hauteur des sacrifices. Que celui qui semble s’intéresser en organisant des colloques, ait assez de courage pour le dire. Maintenant qu’une prise de conscience est presque générale. L’assemblée de la wilaya étant averti qu’elle nous réalise donc cette fresque de commémoration, c’est le moins qu’elle puisse faire…
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