remarquable par sa résistance sous un climat hyperaride et par sa longévité dépassant les 2.000 ans pour les plus vieux spécimens, le cyprès du Tassili, une espèce endémique du Sahara central, est menacé de disparition. En cause, les variations climatiques qui compliquent sa régénération dans son habitat naturel, disent les spécialistes.
Découverte en 1924, cette espèce, appelée aussi le cyprès de Duprez ou Tarout en tamashaq (langue des Touareg), est classée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (Uicn) parmi les 12 espèces végétales menacées d’extinction dans le monde. Le résineux, qui peut atteindre jusqu’à 20m de haut et 12 m de circonférence, est l’unique représentant de l’endémisme du parc culturel du Tassili N’Ajjer, classé patrimoine mondial en 1982 et réserve de biosphère en 1986. Grâce à son feuillage dense, qui en plus de procurer de l’ombre pour les hommes et les bêtes absorbe l’humidité de l’air, le cyprès s’est adapté à l’aridification progressive du Tassili, selon les spécialistes.
Cependant, le nombre réduit d’arbres, seulement 233 individus au dernier recensement de 2001, inquiète les scientifiques qui mettent en cause les conditions climatiques extrêmes empêchant sa régénération dans son milieu naturel. Fatiha Abdoun, universitaire et auteure d’une thèse de doctorat sur la répartition, le dépérissement et la régénération du cyprès, déplore surtout un «défaut d’entretien», parmi les facteurs de déperdition de ce conifère millénaire. Pour elle, «une germination par siècle à l’abri des troupeaux et des hommes serait suffisante pour perpétuer cet arbre longévif qui a besoin d’un apport annuel en eau de 30 mm, en plus des condensations atmosphériques». Or, explique la chercheure associée au projet algéro-tchèque pour la réintroduction du cyprès dans le Tassili, la baisse des précipitations annuelles ne dépassant pas les 20 mm dans la région de Djanet «réduit les chances de régénération in situ» de cet arbre tassilien qui plus que jamais «a besoin d’irrigation». Hors habitat naturel, «le recours à des techniques de germination en laboratoire reste à ce jour la seule possibilité de perpétuer l’espèce», affirme-t-elle à l’APS. De fait, 16 cyprès, cultivés in vitro par des botanistes tchèques, ont été récemment réintroduits en Algérie : 11 pour être plantés dans la région d’Illizi (Tassili) et le reste des jeunes pousses à Alger, dont deux individus au Jardin d’essai du Hamma. Cette opération est le fruit d’une coopération entre l’Office national du parc du Tassili N’Ajjer et le Jardin botanique de l’université Charles de Prague (Tchéquie).
Plan d’urgence et stations d’acclimatation
Hamida Diaf, ingénieure à l’Agence nationale de conservation de la nature, unité de Laghouat, pointe du doigt le «tourisme anarchique» et la main de l’homme, «responsables» de la raréfaction du cyprès du Tassili et de l’accélération de son dépérissement. Son propos est appuyé par Mme Abdoun qui préconise un «accompagnement des excursions dans le plateau du Tassili, alliant activité touristique et respect de la biodiversité». Pour éviter le déboisement du cyprès, même si l’espèce utilisée comme bois combustible est d’un rendement énergétique faible, précise-t-elle, la spécialiste juge nécessaire la plantation d’autres espèces à usage combustible, à l’image de l’acacia, pour les besoins domestiques des nomades du Tassili. Et pour mettre à l’abri les derniers individus survivants et prendre en charge la multiplication du cyprès du Tassili, elle recommande un plan d’urgence dédié à la régénération de l’espèce par des «procédés scientifiques et techniques avérés».
A propos de la régénération ex situ, l’ingénieure insiste sur la création de stations d’acclimatation et de suivi des espèces en difficulté, à l’exemple du cyprès du Tassili, du pistachier de l’Atlas, du sapin de Numidie et du cèdre de l’Atlas. Même souci pour le directeur général du Jardin d’essai du Hamma, Abdelkrim Boulahia, qui fait savoir que son établissement reste dépourvu d’un laboratoire de reproduction in vitro alors même que l’inventaire et la préservation de la flore algérienne entrent dans ses missions scientifiques. Avec le sapin de Numidie, l’autre conifère à caractère endémique, le cyprès du Tassili a pour seule patrie l’Algérie.
APS
Cependant, le nombre réduit d’arbres, seulement 233 individus au dernier recensement de 2001, inquiète les scientifiques qui mettent en cause les conditions climatiques extrêmes empêchant sa régénération dans son milieu naturel. Fatiha Abdoun, universitaire et auteure d’une thèse de doctorat sur la répartition, le dépérissement et la régénération du cyprès, déplore surtout un «défaut d’entretien», parmi les facteurs de déperdition de ce conifère millénaire. Pour elle, «une germination par siècle à l’abri des troupeaux et des hommes serait suffisante pour perpétuer cet arbre longévif qui a besoin d’un apport annuel en eau de 30 mm, en plus des condensations atmosphériques». Or, explique la chercheure associée au projet algéro-tchèque pour la réintroduction du cyprès dans le Tassili, la baisse des précipitations annuelles ne dépassant pas les 20 mm dans la région de Djanet «réduit les chances de régénération in situ» de cet arbre tassilien qui plus que jamais «a besoin d’irrigation». Hors habitat naturel, «le recours à des techniques de germination en laboratoire reste à ce jour la seule possibilité de perpétuer l’espèce», affirme-t-elle à l’APS. De fait, 16 cyprès, cultivés in vitro par des botanistes tchèques, ont été récemment réintroduits en Algérie : 11 pour être plantés dans la région d’Illizi (Tassili) et le reste des jeunes pousses à Alger, dont deux individus au Jardin d’essai du Hamma. Cette opération est le fruit d’une coopération entre l’Office national du parc du Tassili N’Ajjer et le Jardin botanique de l’université Charles de Prague (Tchéquie).
Plan d’urgence et stations d’acclimatation
Hamida Diaf, ingénieure à l’Agence nationale de conservation de la nature, unité de Laghouat, pointe du doigt le «tourisme anarchique» et la main de l’homme, «responsables» de la raréfaction du cyprès du Tassili et de l’accélération de son dépérissement. Son propos est appuyé par Mme Abdoun qui préconise un «accompagnement des excursions dans le plateau du Tassili, alliant activité touristique et respect de la biodiversité». Pour éviter le déboisement du cyprès, même si l’espèce utilisée comme bois combustible est d’un rendement énergétique faible, précise-t-elle, la spécialiste juge nécessaire la plantation d’autres espèces à usage combustible, à l’image de l’acacia, pour les besoins domestiques des nomades du Tassili. Et pour mettre à l’abri les derniers individus survivants et prendre en charge la multiplication du cyprès du Tassili, elle recommande un plan d’urgence dédié à la régénération de l’espèce par des «procédés scientifiques et techniques avérés».
A propos de la régénération ex situ, l’ingénieure insiste sur la création de stations d’acclimatation et de suivi des espèces en difficulté, à l’exemple du cyprès du Tassili, du pistachier de l’Atlas, du sapin de Numidie et du cèdre de l’Atlas. Même souci pour le directeur général du Jardin d’essai du Hamma, Abdelkrim Boulahia, qui fait savoir que son établissement reste dépourvu d’un laboratoire de reproduction in vitro alors même que l’inventaire et la préservation de la flore algérienne entrent dans ses missions scientifiques. Avec le sapin de Numidie, l’autre conifère à caractère endémique, le cyprès du Tassili a pour seule patrie l’Algérie.
APS
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire