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1/29/2020

Il fut le grand virtuose de la «Zorna» Il y a trente ans disparaissait le maître de la «zorna» algéroise Boualem Titiche


Son art vit toujours à travers une relève prolifique toujours en costume traditionnel.
Il y a trente ans, presque jour pour jour, disparaissait une icône de la culture populaire algéroise dont le nom demeurera à jamais associé à la «zorna», un style musical citadin, typique d’Alger et ses environs. 
Boualem Titiche, le plus grand interprète de ladite «zorna», vit toujours à travers une relève prolifique qui perpétue cet art jusqu’à adopter en toutes circonstances le costume traditionnel algérois, si cher à l’illustre «zernadji».
Boualem Mansouri de son vrai nom, était le plus célèbre instrumentiste connu de la «zorna» et des «zornadjia», un style musical hérité de l’époque ottomane. 
Virtuose de la «ghaïta», comme l’était Mustapha Skandrani au piano, Abdelghani Belkaïd-Ahmed au violon, ou encore Alilou (Debbah Ali) à la derbouka dans l’orckestre de chant et musique populaire dirigé par Hadj M’hamed El Anka.
Un costume et un souffle inégalable
Il se faisait un point d’honneur de perpétuer la «zorna», portée par la «ghaïta», le «tambour» citation les «tbilett» et le «tbel», habillé en costume traditionnel élément de percussion fondamental, algérois: «serwal testifa», (pantalon traditionnel), «bediaâ» (gilet brodé au fil d’or), «chechia stamboul» (couvre-chef) et les babouches aux pieds, devenant ainsi le conservateur-ambassadeur d’une tenue vestimentaire algéroise en perdition. Ce costume deviendra plus tard un habit de fête pour les enfants et sera repris sous plusieurs déclinaisons dans les spectacles, notamment ceux du Ballet national. Dès son jeune âge, Boualem, né en 1908 à El Biar (Alger), accompagnait son père Hadj Ahmed à la percussion (tbilette). Hadj Ahmed, lui-même maître «zernadji», devait léguer à son fils l’amour de cette musique, la rigueur dans l’interprétation, l’importance accordée au costume, mais aussi le pseudonyme «Titiche», inhérent à son souffle exceptionnel, que Boualem mettra également au service du sport, en rejoignant la section course à pied du Mouloudia d’Alger.
En 1932, Boualem «Titiche» crée son propre orchestre, se rapproche des associations de musique andalouse El Mossilia et El Djazaïria et remporte, la même année, le cross de rue organisé entre Bologhine et Aïn Benian. Après l’indépendance, il commence à animer des fêtes et cérémonies familiale et accompagner des chanteurs à succès de l’époque. Boualem Titiche se consacrera, par la suite, à l’enseignement de la «zorna», musique à l’origine militaire, jouée en plein air- au conservatoire de son quartier à El Biar.
Retour remarqué de la «zorna»
Nombre de maîtres «zernadji» formés par les soins de Boualem Titiche créeront à leur tour des orchestres de «zorna» reconnus, à l’image de la troupe «Nouba», qui essaimeront à l’étranger pour animer les fêtes des communautés algériennes. 
Mariages, baptêmes et autres cérémonies familiales, le traditionnel orchestre «zernadjia» s’invite à toutes les réjouissances, malgré l’apparition d’orchestres plus contemporains ces dernières années. Et cet engouement n’a rien d’un effet de mode. 
La «zernadjia» s’est même trouvée un allié sûr et c’est à travers Internet que les troupes, qui se comptent par dizaines de nos jours, proposent leurs services pour animer les fêtes familiales, dans le strict respect de la tradition musicale et vestimentaire. 
Tout en s’autorisant quelques adaptations, ces orchestres se revendiquent souvent comme «élèves» de Boualem «Titiche», principal argument des prestations qu’ils proposent. 
Trente ans après la disparition de Boualem Titiche, le 1er décembre 1989, les «zernadjia» s’imposent de plus en plus comme la musique de réjouissance par excellence. Dans les fêtes familiales, mais aussi dans des cérémonies et évènements officiels, et les évènements festifs nationaux.

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