Une centaine d’exposants ont pris part mardi à l’ouverture de la 17ème fête de la figue de Beni-Maouche, inscrite cette saison sous le thème générique de «Tous ensemble pour la promotion de la figuiculture».
Cette nouvelle édition a été marquée par une production à peine supérieur à 10.000 quintaux, contre 18.000 antérieurement. La baisse de production a impacté le prix de la figue séchée qui a atteint les 1500 dinars le kg. «La qualité est là, mais le prix reste quasiment hors de portée pour les petites voire même les moyennes bourses», a déclaré Mustapha, un acheteur potentiel habitué à profiter de cet évènement pour faire un achat groupé de plusieurs mois. «Je vais acheter juste de quoi tenir l’hiver. Et à l’épuisement du stock, je me rabattrai sur les dattes», tranche-t-il plutôt amusé. Cette tendance à la baisse n’est pas caractéristique seulement de Beni-Maouche, elle est générale à toute la wilaya qui n’a produit, selon la direction des Services agricoles, environ 250.000 quintaux contre plus de 300.000 en 2018, alors que la superficie du verger est restée invariable avec une superficie estimée à quelques 10.000 hectares.
La baisse de production est principalement due selon les techniciens aux conditions climatiques «très défavorables», a expliqué Tayeb, un producteur de la région voisine de Seddouk, qui a mis en cause particulièrement les chaleurs des mois de mai et juin. «La récolte s’annonçait sous les meilleurs auspices avec des arbres chargés de fruits. Et à l’arrivée, avec la chaleur ponctuée de pluie à l’entrée de l’été, tout a basculé», a-t-il déploré. Le constat est partagé, mais n’est pas exclusif pour autant. De son côté, Zahir Saibi, professeur à l’ITAF de Sidi-Aich, tient pour responsable, le vieillissement et le manque d’entretien des vergers, dont les carences en apport d’eau (irrigation), le manque d’engraissement et de fraisage, qui en se combinant affecte l’arbre.«C’est comme l’organisme humain, lorsqu’il est mal entretenu ou ne reçoit pas les apports qui lui sont nécessaires en terme de vitamine et d’énergie, il se fragilise», a-t-il expliqué. Pour M.Aissat, des services agricoles, le redressement de la production tient fondamentalement dans l’augmentation des vergers et des superficies dédiées à la figue. «Il faut impérativement les doubler, atteindre par les plantations au moins 20.000 hectares», a-t-il estimé, évoquant les incendies de fôrets qui chaque été consument des milliers d’arbres qu’il faut absolument remplacer.La fête de la figue, organisée essentiellement par l’association des producteurs de figue de Beni-Maouche et de la municipalité locale, offre une opportunité aux professionnels, au-delà de son caractère commercial, de débattre et de discuter des voies et moyens à mêmes de redresser l’état de la filière. Son animation est ponctuée en effet par la tenue d’un séminaire national mis sur pied en coordination avec les universités de Béjaïa et qui se propose d’en examiner les contraintes et les solutions aptes à appliquer sur le terrain.
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