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5/05/2018

Université Ibn-Khaldoun de Tiaret : L’approche par les compétences au service de la pédagogie universitaire



L’activité scientifique s’est intensifiée à l’université Ibn Khaldoun de Tiaret, plus particulièrement à la faculté des lettres et langues. Déjà trois manifestations scientifiques ont, en moins d’un mois, été organisées dans les départements de langue arabe et celui des lettres et langues étrangères.


Après le colloque national en cours du le Dr Amir Mehdi fut le coordinateur, sur la Réflexion épistémologique autour du concept problématique, tenu les 10 et 11 avril, un séminaire national sur les pratiques enseignantes et l’approche par les compétences (APC) au supérieur a eu lieu les 29 et 30 avril dernier auquel ont pris part une centaine de conférenciers et experts nationaux dans l’enseignement des langues étrangères. La séance plénière d’ouverture a connu l’intervention des Pr Belfedhal Chiekh, recteur de l’université, Pr Bendjamaa Tayeb, doyen de la faculté, Dr Benabed Amar, chef de département ainsi que le Dr Mostefaoui Ahmed, président du Comité scientifique et coordinateur du séminaire.
L’idée de l’organisation de cette manifestation scientifique est née du besoin de recueillir des témoignages et des retours sur expérience d’acteurs engagés avec des publics en quête de qualification, afin de cerner les pistes à explorer pour une mise en place efficiente de l’APC. A travers l’organisation de ce séminaire, les organisateurs ont tenté d’apporter des éléments de réponse à des questions en relation avec l’application de l’approche par compétences au supérieur entre exigences et réalité du terrain. En d’autres termes, comment expliquer et comprendre le fonctionnement de la pratique enseignante dans sa complexité, à partir de l’étude des processus en jeu, de leurs interactions et des différentes dynamiques internes et externes à l’ère de l’APC ? Comment, dans son domaine et dans son cours, l’enseignant pourrait-il intégrer les principes d’un enseignement efficace ?
Quatre axes principaux ont été retenus lors des travaux de ce séminaire dont « La réflexion pédagogique et les conditions d’une transmission efficace des compétences», «Les fonctions du cours à l’université (formation de l’enseignant et de l’étudiant)», «La classe comme lieu d’interaction plutôt que celui de la réalisation d’une méthodologie idéale», «La mise en œuvre de dispositifs didactiques dans le cadre des réformes (LMD, APC)».
Le docteur Mostefaoui a précisé : «La promotion de l’enseignement des langues étrangères leur généralisation dans tous les départements de l’université demeure une priorité principale. Nous visons l’exploitation efficiente de l’APC pour une formation de qualité, toutes disciplines confondues. » Et d’ajouter : « Les experts et chercheurs présents vont débattre de l’usage de cette approche comme le moyen pour rendre fonctionnel, l’enseignement/apprentissage des langues étrangères en Algérie. C’est l’occasion d’ailleurs de permettre à nos enseignants de partager des connaissances et des expertises avec d’autres venus de divers horizons. »
La première journée du séminaire était riche en matière de communications et d’interventions d’enseignants et chercheurs en langues étrangères provenant des différentes universités algériennes. « L’effet de la séquencialisation » d’un cours de français sur l’élaboration du sens chez les étudiants universitaires de biologie à Saïda, ce thème a été abordé dans la communication faite par Pr. Ouardi Ibrahim et Dr Smaïl Zoubir, de l’université de Saïda. Il était question de vulgariser la démarche du français sur les objectifs universitaires dans une filière scientifique. Le Dr Guidoum Mohamed de l’université de Tiaret a également donné une communication sur l’interculturel dans le nouveau dispositif d’enseignement du FLE en Algérie : Enjeux et réalité de la classe. De même, son collègue Pr. Zekri Abderahmane a abordé la question de la formation universitaire d’un angle critique. Dans sa communication intitulée « Approche critique de la formation universitaire en langue étrangère», le professeur Zekri a disséqué le processus de l’approche par compétence sur la base d’une étude comparative entre la didactique de l’anglais et du russe et celle du français. Dans son intervention, le chercheur a dissipé toute ambiguïté autour des notions de compétence et méta-compétence. De son côté, Dr Ouahab Salim, de l’université d’Oum El-Bouaghi, a, dans la même plénière, élucidé l’apport de l’oral pour la maîtrise de la compétence de l’écrit en langue française dans l’espace universitaire algérien. En outre, Dr. Mostefaoui Ahmed et Mme Mokhtari Fatima Zohra, de l’université de Tiaret, ont choisi le thème de l’évaluation au supérieur dans le cadre de l’APC. La communication qui était suivie avec beaucoup d’attention est celle du Dr Djebli Mohand Ouali, de l’université d’Alger 2. Le chercheur en didactique du français considère, dans son intervention, que l’approche par compétences est une méthodologie pour faire face à la variabilité des situations d’enseignement/apprentissage à l’université. Le Dr Djebli n’a pas manqué de recenser les obstacles qui rendent difficile l’application d’une telle approche dans l’enseignement supérieur en Algérie.

ompétences transversales
Ce qui ressort de ce séminaire est que les communications ont été faites dans les quatre langues étrangères, à savoir le français, l’anglais, l’allemand et l’espagnol. En effet, ces langues ont été présentes dans les sept ateliers de la première journée dont quatre dédiés à la langue française, et les trois autres à l’anglais, l’espagnol et l’allemand. Au programme de l’atelier traitant du premier axe du séminaire, Dr. Issad Djamel de l’université de Tiaret a choisi le thème de « Compétences transversales langagières et pratiques enseignantes au collège : cas des enseignants de langue arabe et ceux de langue française. » Quant à Mmes Belkaim Leila et Degagra Hayat, elles ont présenté une enquête sur les pratiques enseignantes en classe de langues à l’université Ibn Khaldoun- Tiaret. Dans le même atelier la doctorante Mlle Sassi Asma Leïla de l’université de Mascara a traité dans son intervention de la démarche enseignement qui doit être efficiente pour pallier les difficultés en langues des étudiants en sciences vétérinaires. A ce propos, la doctorante a présenté une expérimentation suivie des commentaires didactiques. Sous le thème « Enseigner le français à l’université algérienne dans le cadre de l’APC : défi et exigences », MM. Guellal Abdelkadir et Mahfoud Zakarya, chercheurs en didactique du français à l’université de Chlef, ont longuement disserté sur la question en mettant l’accent sur l’harmonisation des contenus de la formation des enseignants-chercheurs novices et en préconisant la formation continue des enseignants universitaires.
Dans une communication à l’intention des présents, Dr Mokadem Fatima et Mme Dahmani Kheira, chercheuses en langue allemande à l’université d’Oran 2, ont abordé la question du projet axé sur la pratique fonctionnant comme un moyen de promouvoir la compétence académique des étudiants algériens apprenant de langue allemande, « Die praxisorientierte Projektarbeit als Mittel zur Förderung der akademischen Fachschreibkompetenz bei den algerischen DaF-Studierenden. Am Beispiel von der Neuprofilisierung der DaF-Masterstudiengänge in Algerien ». Là aussi, les participants ont apprécié les travaux menés en apportant des suggestions et des critiques aux communicants pour des améliorations de leurs projets qui sont d’une importance capitale pour la société.
Par ailleurs, Boubekeur Abed a été chargé de modérer l’atelier dédié aux hispanophones. Des intervenants venus des universités de Mostaganem, Laghouat et d’Oran 2 ont enrichi les débats de cet atelier à travers leurs communications et interventions. S’agissant du workshop des anglophones, c’est le Dr Hemaidia Mohamed qui en a assuré la modération. Huit communications des chercheurs spécialistes en didactique de l’anglais ont été données à cet effet avant qu’elles soient suivies des questions des présents entre autres enseignants, étudiants et mêmes des inspecteurs de l’Education nationale. Concernant la seconde journée, les travaux du séminaire se sont poursuivis dans cinq ateliers dont deux réservés à la langue française. Le premier atelier, dont la modératrice est Dr. Aït Amer Meziane Ouarda, a été marqué par un débat vif en connaissances à l’issue de la présentation des communications scientifiques faites par des enseignants et des doctorants. Des débats riches et contradictoires ont meublé cet atelier permettant aux uns et aux autres d’affiner leur recherche pour améliorer la qualité des enseignements dispensés à l’université algérienne. De même, les chercheurs, regroupés autour de la thématique de l’enseignement de l’espagnol langue étrangère, ont pour souci majeur le développement et l’amélioration des pratiques enseignantes dans les départements d’espagnols que compte l’Algérie. Dans cet atelier dont la modération a été assurée par Dr. Nasri Kheira, les enseignants-chercheurs, en l’occurrence MM. Boubekeur Abed et Amine Nahel de l’université de Tiaret, ont traité respectivement de « L’évaluation de la présentation orale des projets de recherche. Une proposition didactique » et « Le théâtre comme outil d’apprentissage dans la classe ELE ». Une communication ayant trait à « La conception des activités pédagogiques d’ELE dans l’université algérienne avec la présence du TICE », a été donnée par M. Sekehal Hakim de l’université de Laghouat.

Une plénière de clôture riche en recommandations scientifiques

La clôture du séminaire a eu lieu en début d’après-midi du lundi 30 avril 2018, au terme des travaux scientifiques, étalés sur deux journées. Elle s’est déroulée en deux phases principales, à savoir les discours officiels des organisateurs et des responsables de la faculté et la lecture des recommandations auxquelles a abouti le séminaire. Les participants dans un esprit de rigueur scientifique ont débattu sur les résultats des divers travaux présentés par les chercheurs de rang magistral, chercheurs juniors et des doctorants permettant aux uns et aux autres de mieux approfondir leur travaux pour un développement harmonieux de la didactique des langues étrangères au supérieur.
Il ressort des travaux de cette manifestation scientifique que malgré les faibles difficultés que rencontrent les chercheurs et les enseignants-chercheurs dans leur recherche et expérimentation, la qualité des résultats obtenus dénotent bel et bien de la vitalité de la recherche scientifique au service de l’enseignement et la pédagogie universitaire en Algérie. 

Aussi, notons que la majorité de ces recherches scientifiques, de l’avis du comité scientifique du séminaire, sont de haut niveau et peuvent s’étendre sans cesse et prendre véritablement en compte les besoins et les préoccupations des acteurs de l’université algérienne. 
C’est pourquoi le Dr Mostefaoui et Mme Mokhtari recommandent aux participants qu’une importance particulière soit accordée à ces travaux à travers la publication sous forme d’articles scientifiques dans la revue de la faculté.
Lors de l’intervention des modérateurs d’ateliers, dans la séance plénière de clôture, le Dr Fatima Mokaddem a suggéré aux participants de renforcer leur collaboration avec les acteurs de l’enseignement général, à savoir les inspecteurs et de l’Education nationale et les concepteurs de manuels scolaires.
C’est de cette synergie, précise-t-elle, que sortiront véritablement des résultats innovants pour asseoir véritablement un enseignement de langue étrangère de qualité, tous paliers confondus. En somme, les participants affirment sans ambages et sans démagogie que l’organisation du séminaire international est une aubaine et tous les chercheurs participants sont sur la bonne voie au regard des différents thèmes développés.
par Zakarya Mahfoud

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