Enfumades du Dahra en 1845 Mostaganem n’oublie pas

Nul ne peut oublier les crimes perpétrés contre l’humanité dans le Dahra, à Mostaganem, par des généraux français durant la période coloniale.


Le génocide du 8 Mai 1945 est commémoré chaque année. Avant le sinistre général Aussaresses, il y a eu d’autres généraux qui ont commis des crimes barbares, Bugeaud, entre autres, spécialiste de la terre brûlée, dont la principale stratégie reposait sur les ruines, la famine et… le feu. En 1845, le général Bugeaud donna l’ordre au colonel Pélissier d’enfumer plus d’un millier de personnes de la tribu d’Ouled Riah, dans la commune de Nekmaria, relevant de la daïra d’Achaâcha, 82 km à l’est de Mostaganem. Après avoir massacré, sur son chemin, la tribu de Béni Zentis, dans la daïra de Sidi Ali, le colonel se dirigea vers Ouled Riah dans le but d’exterminer ses habitants. Conscients du danger, plus de 1000 personnes se réfugièrent dans les trois grottes dites «El Frachih», en emportant leurs bêtes et des vivres. Informé de cette situation, le général Bugeaud ordonna à Pélissier d’enfumer les grottes.


La nuit tombée, les troupes françaises allumèrent un gigantesque feu à l’entrée des grottes, à l’intérieur desquelles il était devenu, quelques instants plus tard, impossible de respirer. Hommes, femmes, enfants et bêtes agonisaient avant de mourir étouffés. 

Quelques jours après, on découvrira des centaines de corps étendus pèle-mêle sur le sol des grottes, mais personne n’osait y pénétrer à cause de la fumée dense à l’intérieur. Les sauveteurs qui tenteront de pénétrer dans l’espoir de trouver des survivants, seront découragés par les fortes fumées. 

Dans ses mémoires, le colonel Pélissier est allé jusqu’à écrire : «La peau d’un de nos tambours avait plus de prix que celle de ces misérables.» Ceci traduit très clairement la sauvagerie avec laquelle l’acte génocidaire a été commis. A l’occasion de cette journée, plusieurs manifestations sont organisées dans la région.

Lakhdar Hagani