Les changements climatiques et le dessèchement des lacs et des marais ont éclipsé cette année le flamant rose des zones humides d’Oum El Bouaghi, indique le directeur local de l’environnement, Chaouki Guelil.
Cet oiseau a été le grand absent cette année des zones humides de cette wilaya qui en compte 11 sites dont 8 classés d’importance internationale par la convention Ramsar et qui occupe 160 000 hectares, soit la première wilaya du pays en termes de l’étendue de la superficie de ses sites humides.
Cet oiseau a été le grand absent cette année des zones humides de cette wilaya qui en compte 11 sites dont 8 classés d’importance internationale par la convention Ramsar et qui occupe 160 000 hectares, soit la première wilaya du pays en termes de l’étendue de la superficie de ses sites humides.
Des milliers d’oiseaux élisent habituellement leurs quartiers d’hiver sur ces plans dont le butor étoilé, la sarcelle marbrée, la cigogne blanche et surtout l’élégant flamant rose habituellement observé en grand nombre notamment sur le chott Tensilet s’étendant sur 2 154 hectares et le lac salé Ezzemoul occupant 7 000 hectares.
Les effectifs de cet échassier, observés sur les plans d’eau de la wilaya, sont en nette régression, souligne le même responsable.
Habituellement, cet oiseau d’eau nidifiait, se reproduisait et passait les longs et frais mois d’hiver au sein de colonies de milliers d’individus à travers la wilaya d’Oum El Bouaghi avant de reprendre le chemin du Nord, souligne le directeur local de l’environnement qui impute ce recul aux changements climatiques, au réchauffement global et à la faiblesse des précipitations ayant accéléré l’assèchement d’une grande partie des zones humides.
«Courbe descendante»
Le flamant rose trouve dans les zones humides d’Oum El Bouaghi un habitat idéal, affirme Abdallah Ouldjaoui, chercheur au département des sciences de la nature et de la vie à l’université Larbi Ben M’hidi et auteur d’une thèse de doctorat sur l’environnement des flamants roses dans les Hauts plateaux dans l’Est d’Algérie.
Selon ce chercheur, les effectifs de cet échassier empruntent depuis trois années une «courbe descendante» en raison du dessèchement des lacs, des chotts et des marais de la wilaya observé lors de sorties d’étude destinées à analyser la faune des zones humides.
La grande étendue de plans d’eau de la wilaya, leur salinité et le peu de profondeur ainsi que leur emplacement à l’écart des agglomérations favorisent le développement des crustacés offrant habitat et nourriture au flamant à l’instar de la zone humide de Timerganine, située dans la partie Sud de la wilaya.
Sites d’attraction touristique
Il y a une grande volonté pour développer le tourisme, y compris autour des zones humides dans la wilaya, assure Reghioua Othmane, conservateur de wilaya des forêts qui assure que cette volonté est partagée avec la direction du tourisme et autres partenaires et décideurs locaux. Nombre de citoyens ont également émis le vœux de voir se développer des activités d’écotourisme.
C’est le cas de Raouf, enseignant de français trentenaire dans une école primaire d’Ain Beida, qui affirme adorer le flamant rose et espère pouvoir l’observer dans son milieu naturel sur les zones humides de Timerganine ou de Garaât El Atrf en train d’exécuter sa célèbre danse nuptiale. «Il serait très intéressant de voir des investissements orientés vers la création de complexes éco touristiques et des espaces de villégiature écologique et la proposition de sorties guidées vers les milieux naturels», soutient-il.
Outre ses huit zones humides classées d’importance internationale dans le cadre de la convention Ramsar, Oum El Bouaghi compte aussi trois autres zones en cours de classement, indique le directeur de l’environnement qui souligne que les plus importantes des zones humides locales sont Garaât El Atrf, Ogla Touila, le chott Timerganine, chott Tensilet et le lac salé Ezzemoul.
(APS)
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