A Oran, on use et abuse du concept de jardin méditerranéen pour justifier toute opération d’aménagement d’espace vert, estiment des spécialistes qui affirment que cette notion est galvaudée à dessein par certains responsables locaux.
Dans ce cadre, un ingénieur agronome paysagiste, actuellement impliqué dans plusieurs opérations de protection de la flore de la ville souligne que la notion de jardin méditerranéen s’applique aux jardins secs dépourvus d’espèces végétales nécessitant un arrosage à grande eau. « Par définition un jardin méditerranéen est un jardin sec. Y planter des palmiers adultes n’est pas conseillé car cette espèce est en réalité un bulbe qui nécessite de grands soins et beaucoup d’eau. Tous les jardins réalisés à Oran sont en réalité du gaspillage des deniers publics », affirme notre interlocuteur.
Pour lui, il est nécessaire de solliciter l’avis des spécialistes qui peuvent donner un conseil éclairé concernant l’aménagement d’espaces verts dans la ville. « Plusieurs sites aménagés ces dernières années ont été abandonnés car leur couvert végétal a dépéri. Un palmier adulte ramené du sud du pays, ne peux pas s’adapter aux caractéristiques du sol dans la région oranaise qui est plus argileux et donc, moins aéré que celui de la région des oasis. Pour faire pousser un palmier adulte au nord du pays, il faut observer certaines règles aussi bien en amont qu’en aval. Il faut un traitement du palmier avant de le retirer de son lieu d’implantation, l’entourer de soins spéciaux lors de son transport jusqu’à Oran. Il faut également préparer le nouvel emplacement par un arrosage à grande eau pour une durée d’au moins une dizaine de jours et un traitement aux engrais pour enrichir le sol. Toutes ces précautions ne sont pas prises en considération et c’est ce qui explique pourquoi les palmiers récemment plantés dans différents jardins d’Oran ont dépéri », indique encore notre interlocuteur.
Nassim Bensayah
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