Sur les hauteurs de la capitale des Zianides, à une trentaine de kilomètres au sud du chef-lieu de la wilaya, ce sont les majestueux monts de Ait-Snouss qui surgissent du fond de la vallée des 1 000 martyrs ; c’est le commencement du pays amazigh, qui s’étend jusqu’aux monts du Zegzel, dans la grande tribu berbère des Ait-Iznassen, dans le nord de l’Oriental marocain.
Cette année, le 12 janvier, sera célébrée la fête de Yennayer d’une autre manière : de manière grandiose.
Et pour cause, le 1er jour de l’année amazigh a été déclaré comme fête nationale et sera célébrée par tous les Algériens et à travers tout le territoire national, mais tout le monde aura les yeux rivés vers cette lointaine colline de l’extrême ouest : Ait-Snouss, là où est née la tradition de Ayred, un carnaval antique avec des chants sacrés et des rites païens. Yennayer inaugure l’année agraire à travers tout le monde rural du Maghreb, mais c’est aussi la victoire du roi Chachnak sur l’Egypte et les troupes de Pharaon.
Cette année, toutes les tribus de Ait-Snouss se préparent à cette célébration qui sera solennelle, ces mêmes tribus qui ont résisté depuis la nuit des temps aux différentes invasions et à l’uniformisation de la culture.
Dans les années 1990, les islamistes ont imposé leur diktat partout et ces festivités ont été interrompues pendant plus de quatre ans. Au soir du 11 janvier, les tribus de Ouled Moussa, Khemis, Ait Achir, Ait Zidane et Ouled Larbi seront au rendez-vous avec la nouvelle lune, celle qui annonce une aube nouvelle de l’an amazigh.
Pour le Dr Abdelmadjid Dennouni, natif de la tribu d’Ouled Larbi, «la proclamation de la journée du 12 janvier comme fête nationale est une décision courageuse et historique dans le monde, elle permet à l’Algérie de se réconcilier avec son identité, avec son passé, mais c’est surtout une grande avancée pour l’unité du pays».
Rappelons que dans la wilaya de Tlemcen, Yennayer était fêté aussi par les familles arabes et andalouses, même durant la colonisation.
M. Zenasni
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire