Toujours considéré comme le fleuron de l'industrie mécanique dans la capitale des Hauts-Plateaux de l'Ouest, le complexe de carrosseries industrielles, filiale de la SNVI, est engagé dans un conflit ouvert depuis plusieurs mois, mettant en péril sa propre survie.
En effet, le départ «forcé» de l'ancien directeur général, suivi d'un conflit latent entre les membres de la section syndicale, a eu pour retombées directes de mettre le complexe et ses 7.000 travailleurs dans une situation des plus délicates.
Pourtant, cette unité industrielle, la plus importante de toute la wilaya, avec la Société algérienne de fabrication de véhicules Mercedes-Benz «SAFAV» sous tutelle du ministère de la Défense nationale, a bien débuté l'année en cours avec une subvention de plus d'un milliard de dinars au titre du plan d'investissement pour la période 2016-2018 et un plan de charge des plus conséquents, il était prévu que le complexe livre à plusieurs clients publics et privés plus de 1300 véhicules à la fin de l'année en cours, pour un chiffre d'affaires dépassant les 600 millions de dinars.
Engagée dans une diversification de sa gamme de produits, avec pour objectif premier l'exportation de certains de ses véhicules, le complexe de carrosseries industrielles de Aïn Bouchekif s'est vite retrouvé coincé dans une guéguerre ouverte entre les membres de la section syndicale et la division en deux camps du collectif des travailleurs.
La médiation menée par l'Union territoriale de l'UGTA ne semble pas avoir réussi à dénouer le conflit opposant les membres du syndicat, se traduisant par une division dans les rangs des travailleurs.
Pour alerter sur les difficultés financières que connaît le complexe, des travailleurs se sont déplacés en octobre dernier jusqu'au siège de la direction générale à Rouiba, sans arriver à un résultat.
Entre-temps, les dettes s'accumulent jusqu'à 100 milliards de centimes, avec des conséquences directes sur ses clients et fournisseurs. «La situation ne cesse de péricliter», s'inquiète le collectif des travailleurs qui réclame un audit et un plan de sauvetage urgent.
Depuis le rachat par le groupe SNVI des parts du partenaire français «BTK» en octobre 2013, l'unité de carrosserie industrielle de Aïn Bouchekif (CITIARET) avait pourtant réussi l'exploit de multiplier par trois son chiffre d'affaires, en l'espace d'une année seulement.
Construite par des Allemands dans les années 80 sur une superficie de plus de 82 hectares, l'actuelle entreprise publique économique (EPE) CITIARET «carrosserie industrielle de Tiaret», l'une des plus grandes filiales du groupe SNVI, est aujourd'hui menacée de disparition, alerte le collectif composé de 435 travailleurs dont 89 cadres et 310 agents d'exécution formés.
L'unité «Carrosserie industrielle de Tiaret» fabrique une gamme de produits tractés comme les plateaux, bennes entrepreneurs et céréalières, citernes à eau et hydrocarbures, porte engins, cocotte à ciment, citernes à bitume, remorques porte-bouteilles à gaz et véhicules spéciaux.
La société maîtrise également le carrossage des véhicules moteurs (châssis cabines) dans les mêmes gammes. Avec le ministère de la Défense nationale, Naftal, la Sonatrach et autres particuliers comme principaux clients, l'unité SNVI de Tiaret a atteint un taux d'intégration de 95% pour les matières sidérurgiques pour une part de marché de 50% pour le matériel tracté. Mais le climat social des plus délétère régnant au sein de l'entreprise risque bien de tout remettre en cause.
L'union de wilaya de l'UGTA prévoit une mission de médiation de la «dernière chance» dès dimanche prochain.
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