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9/16/2017

TISSEMSILT – La grotte d’El Keskes, site témoin des crimes du colonisateur français dans l’Ouarsenis


Le site historique appelé « Grotte d’El Keskes » dans la commune de Beni Chaïb », situé à 45 kilomètres de Tissemsilt, demeure un monument témoin des crimes du colonisateur français dans l’Ouarsenis relevant de la wilaya 4 historique.
En 1960, l’armée française a perpétré un massacre lors d’un siège dans la région où ont été utilisés des gaz toxiques et des bombes au napalm. Douze moudjahid de l’Armée de libération nationale et 34 civils y ont péri.
Dans un témoignage livré à l’annexe du musée national d’El Moudjahid à Tissemsilt, un survivant du massacre, le moudjahid Ahmed Kacher, a confié que « ce qui s’est produit dans la grotte d’El Keskes peut être classé crime contre l’humanité commis par l’armée coloniale française ».
Evoquant le siège remontant au 4 avril 1960 à Knanda dans la commune de Beni Chaïb dans les monts du Ouarsenis où se trouvait un centre de l’ALN, il a rappelé que l’armée française avait alors engagé une vaste opération de ratissage avec couverture aérienne, ce qui a contraint les moudjahidine encerclés à élaborer un plan pour briser le blocus et se déplacer vers le lieu-dit « Grotte d’El Keskes ».
Cette grotte se situe dans un lieu stratégique permettant de suivre les mouvements de l’armée coloniale française, a expliqué le moudjahid Kacher, ajoutant qu’elle a également permis à un grand nombre de civils et désarmés de trouver refuge à l’intérieur en compagnie de 13 membres de l’ALN dotés d’armes légères (fusils, pistolets et grenades).
Assiégée de tous les côtés par les soldats de l’armée française, la grotte a fait l’objet de tirs à l’artillerie lourde. Les bombardements ont duré du matin jusqu’au coucher du soleil, selon le même témoin.
Au deuxième jour, les soldats français, voulant s’introduire dans la grotte, ont été repoussés par la résistance farouche des moudjahidine. Des engins ont été ensuite utilisés pour creuser, de même que la dynamite. Le statu quo demeura jusqu’au 7 avril 1960, où une deuxième tentative d’assaut a été menée sans succès devant la détermination des moudjahidine à ne pas se rendre.
Du napalm pour réprimer des civils innocents
Afin de protéger la vie des citoyens désarmés, les moudjahidine ont rédigé une lettre en langue française appelant les forces coloniales à cesser de réprimer les civils innocents, a-t-il encore relevé, soulignant que la lettre a été remise par un civil aux forces d’occupation qui n’ont, toutefois, pas cessé leur répression torturant et tuant un grand nombre d’habitants de la région et maintenant le siège.
Dans la journée suivante, les engins ont continué de creuser et les explosions de mines se sont poursuivies, sans que les forces françaises aient réalisé une progression pour rentrer dans la grotte. Ainsi, un plan psychologique a été mis en place se basant sur l’utilisation de projecteurs et de haut-parleurs pour négocier avec les moudjahidine retranchés dans la grotte.
Lassées de ne plus pouvoir s’introduire dans la grotte, les forces françaises ont donné l’assaut en utilisant des gaz toxiques et des bombes au napalm, sans pouvoir faire fléchir les moudjahidine encerclés qui ont résisté jusqu’au 12 avril 1960, quelques-uns d’entre eux sont sortis, fragilisés par l’inhalation des gaz ce qui n’a pas empêché les assaillants de saisir l’occasion pour les arrêter, torturer puis tuer. Seusl un homme âgé, Kouider Chehat et le moudjahid Ahmed Kacher ont survécu au massacre.
Une fois entrés dans la grotte le 14 avril 1960, les soldats français n’ont trouvé aucun survivant à l’exception de Ahmed Kacher. Douze moudjahidine et 34 civils y sont morts.
Pour valoriser ce lieu historique et symbolique témoignant des atrocités de la France coloniale en Algérie, l’annexe du musée national d’El Moudjahid œuvre, en collaboration avec la direction des moudjahidine et du bureau de Tissemsilt de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM), à organiser des visites pédagogiques au profit des élèves et étudiants afin de les informer sur les crimes odieux commis par l’armée française pendant la glorieuse révolution, a indiqué le directeur de l’annexe, Mohamed Adjed.

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