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9/20/2017

S’hab el-baroud à l’origine d’une qacida patriotique



Shab el-Baroud, n'a pas fait uniquement le succès de la chanson rai.
Si la chanson populaire S’hab el-baroud a fait le succès de nombreux raïmen, d’aucuns parmi les passionnés de ce genre musical ignorent qu’elle fut à l’origine une qacida patriotique écrite et déclamée par un jeune poète d’Oran, Hanani Lahouari (1902-1948). 

En 1931, l’administration coloniale vit encore au rythme des festivités marquant le centenaire de l’occupation du pays, mais ses réjouissances seront vite tournées en dérision par le jeune barde algérien Hanani, de son vrai nom Belouahnani. « S’hab el baroud » (les Gens ou les Compagnons de la poudre) fut ainsi déclamée en réponse à la célébration du centenaire de la colonisation française en Algérie et de l’Exposition coloniale qui s’ensuivit en 1931. 
Le barde Hanani demeure pourtant méconnu, alors que son texte a fait le succès de vedettes du raï contemporain qui ont, toutefois, interprété une version modifiée de la qacida, devenue une chanson d’amour incontournable dans les fêtes de mariage. 
La méconnaissance du public de la dimension patriotique des paroles originales de Hanani a néanmoins mobilisé des spécialistes de la chanson oranaise pour animer des conférences et publier des écrits autour de ce sujet. Ainsi en est-il de l’Association de la culture traditionnelle oranaise (ACTO) qui a à son actif l’organisation de plusieurs rencontres. 
Son président, le parolier Mekki Nouna, a souligné que « Hanani a su, par sa plume, fustiger les forces coloniales », décrivant le texte de « S’hab El-Baroud » comme un véritable appel à la révolution. Il a rappelé que l’intérêt de l’homme pour la poésie populaire (chi’r el melhoun) est venu de son admiration pour de grandes figures du genre tels Boualem Bentayeb, Belmsaïb, Mostefa Benbrahim, Ould Belabbès et Si Mohamed Belarbi. D’après le président de l’ACTO, Hanani fut orphelin à l’âge de six ans et élevé par sa tante maternelle dans son quartier natal « El-Hamri ». Il effectua sa scolarité dans une école d’un autre quartier populaire voisin, « Medina Djedida ». 

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