Comme beaucoup d'artistes, Dahmane El Harrachi, qui nous a quittés le 31 août 1980, ne savait sûrement pas que Ya Rayeh qu'il avait enregistrée dans les années 1970 allait un jour devenir l'une des chansons les plus écoutées dans le monde.
Le premier chanteur ayant eu l'audace de reprendre Ya Rayeh était Rachid Taha qui a mis son grain de sel avec un arrangement moderne. La chanson de feu Dahmane El Harrachi voyagera ainsi à travers des dizaines de pays dont le Canada et les Etats-Unis. Ce succès poussera des dizaines de chanteurs algériens et même étrangers, dont Ezzelzali, pour reprendre cette chanson car ils savaient qu'en interprétant cette chanson, les applaudissements étaient garantis. Il est à noter que le succès de cette chanson repose sur des paroles profondes touchant les milliers de personnes rêvant d'émigrer et la musique originale, c'est-à-dire du pur chaâbi.
Le premier chanteur ayant eu l'audace de reprendre Ya Rayeh était Rachid Taha qui a mis son grain de sel avec un arrangement moderne. La chanson de feu Dahmane El Harrachi voyagera ainsi à travers des dizaines de pays dont le Canada et les Etats-Unis. Ce succès poussera des dizaines de chanteurs algériens et même étrangers, dont Ezzelzali, pour reprendre cette chanson car ils savaient qu'en interprétant cette chanson, les applaudissements étaient garantis. Il est à noter que le succès de cette chanson repose sur des paroles profondes touchant les milliers de personnes rêvant d'émigrer et la musique originale, c'est-à-dire du pur chaâbi.
L'Algérie au coeur
A travers les paroles de cette chanson, Dahmane El Harrachi avait prédit à ceux qui rêvaient du paradis en émigrant vers le pays d'autrui (Ya rayah Leblad Ennas) qu'ils devaient un jour ou l'autre revenir à leur pays natal. Pour lui, bien qu'il soit revenu vers son pays pour un petit séjour afin de voir ses enfants, ses amis avec lesquels il passait de bons moments aux côtés de la mer à la Madrague (El Djemila) ou Les dunes à l'ouest d'Alger, et profiter du soleil d'Algérie, la prédiction fut réalisée puisqu'il mourut en ce 31 août 1980 dans un accident de la route dans un virage de l'oued Beni Messous.
En effet, la mort qui ne connaît pas la cadence musicale était trop rapide que le rythme du chanteur et l'emporta en cette soirée maléfique d'été. En cette soirée, l'artiste qui avait passé toute une carrière à appeler ses fans au maximum de vigilance fut pris dans le piège qui lui a coûté la vie. En cette journée fatale d'été, Dahmane revenait de la Madrague (Djemila), cette plage de la côte ouest d'Alger qu'il a aimée depuis fort longtemps et dont il ne pouvait se passer de revoir à chacun de ses retours au pays natal. El Harrachi, de son vrai nom Amrani, dont le père fut muezzin à la Grande mosquée d'Alger et aurait été imam à Médéa, n'avait jamais oublié son enfance. Né à Fontaine-Faîche près d'El Biar, le petit cordonnier deviendra par la suite receveur dans le tramway qui reliait Bab El Oued à son nouveau quartier El Harrach. Ce nouveau métier, tout comme la cordonnerie, aur apermis à Dahmane El Harrachi de connaître les souffrances du peuple algérien durant les années difficiles de la Deuxième Guerre mondiale et de l'avant-Guerre de libération. Entre El Harrach, Bab El Oued et plus tard en France, il a connu tous les milieux, tous les vices et toutes les histoires de ces gens simples comme lui. La simplicité était la philosophie et le mode de vie de Dahmane qui se plaisait bien à se balader en bleu Shangai et espadrilles de «halfa». L'artiste savait aussi que la beauté se trouve dans la simplicité. Dans ses chansons, il trouvait toujours le mot facile pour conseiller et avertir l'ivrogne, le naïf ou l'égoïste. Tant de ses chansons telles que Ya kassi, Yal Lghafe, Elli heb Eslahou sont toujours vivantes dans nos mémoires et pourraient un jour être reprises pour devenir universelles come ce fut pour Ya Rayeh.
En effet, la mort qui ne connaît pas la cadence musicale était trop rapide que le rythme du chanteur et l'emporta en cette soirée maléfique d'été. En cette soirée, l'artiste qui avait passé toute une carrière à appeler ses fans au maximum de vigilance fut pris dans le piège qui lui a coûté la vie. En cette journée fatale d'été, Dahmane revenait de la Madrague (Djemila), cette plage de la côte ouest d'Alger qu'il a aimée depuis fort longtemps et dont il ne pouvait se passer de revoir à chacun de ses retours au pays natal. El Harrachi, de son vrai nom Amrani, dont le père fut muezzin à la Grande mosquée d'Alger et aurait été imam à Médéa, n'avait jamais oublié son enfance. Né à Fontaine-Faîche près d'El Biar, le petit cordonnier deviendra par la suite receveur dans le tramway qui reliait Bab El Oued à son nouveau quartier El Harrach. Ce nouveau métier, tout comme la cordonnerie, aur apermis à Dahmane El Harrachi de connaître les souffrances du peuple algérien durant les années difficiles de la Deuxième Guerre mondiale et de l'avant-Guerre de libération. Entre El Harrach, Bab El Oued et plus tard en France, il a connu tous les milieux, tous les vices et toutes les histoires de ces gens simples comme lui. La simplicité était la philosophie et le mode de vie de Dahmane qui se plaisait bien à se balader en bleu Shangai et espadrilles de «halfa». L'artiste savait aussi que la beauté se trouve dans la simplicité. Dans ses chansons, il trouvait toujours le mot facile pour conseiller et avertir l'ivrogne, le naïf ou l'égoïste. Tant de ses chansons telles que Ya kassi, Yal Lghafe, Elli heb Eslahou sont toujours vivantes dans nos mémoires et pourraient un jour être reprises pour devenir universelles come ce fut pour Ya Rayeh.
Des œuvres qui restent
Pour connaître et décortiquer les problèmes de la société algérienne, l'amateur de chaabi n'a qu'à écouter les chansons du défunt Dahmane El Harrachi. Derrière la modestie de ce chanteur de pur chaâbi, se cachait un La Fontaine aux fables écrites dans la langue du peuple. Le pêcheur, le marin, le commerçant et le chômeur écoutaient Dahmane et collectionnaient ses disques 45 tours en vinyl. Il faut dire que le chanteur, parolier et musicien qui avait choisi la chanson comme métier avant son départ en France, en 1949, n'a commencé à enregistrer que tardivement mais ce retard est vite rattrapé. Bien avant l'arrivée de la cassette et du CD, ses disques se vendaient par milliers. Le public de Dahmane allait également s'élargir et toucher toutes les couches et même les femmes. D' ailleurs, sa chanson Ya Rayeh a été reprise par des chanteuses. Dahmane, qui vivait à Paris, était toujours près de son pays auquel il a consacré plusieurs chansons dont Behdja Beidha et Manensach Biled El Khir. 37 ans après sa mort, le chanteur à la voix rauque reste l'un des rares à continuer à vendre ses chansons et même à avoir de nouveaux fans. Dahmane El Harrachi est de ces artistes qui partent pour laisser leurs œuvres continuer le chemin.
Bari Stambouli
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