«Les sols d’Algérie» est un thème qui demeure extrêmement lié au foncier. Dès lors, il est impératif d’établir des cartes pédologiques qui représentent différents types de sols d’une région donnée.
Plusieurs communications seront animées par des professeurs émerites lors du prochain forum Agrisime Sipsa-Sima qui se tiendra en octobre prochain à alger. Entre autres interventions, il y a lieu de noter la problématique du foncier en algérie qui renseigne si besoin est sur un état des lieux boiteux. pour la réussite d’une exploitation intelligente de nos terres, Des propositions sont faites dans tous les segments du secteur agricole. Focus.
Qu’en est-il en Algérie ?
A ce jour, nous n’avons pas de carte pédologique et nous ne connaissons pas nos sols. Cela nous amène à poser, en toute sérénité, la question du foncier, et par conséquent de l’aménagement du territoire et bien sûr de l’agriculture, question qui sans conteste est la plus actuelle.
En novembre 1971 fut promulgué les lois de «la Révolution Agraire», et s’en est suivi le déclin de l’exploitation agricole à telle enseigne que tout un chacun est conscient aujourd’hui de la nécessité du redressement de l’activité agricole.
Ancestralement, les sols appartenaient en Algérie à quatre catégories juridiques à savoir : les terres ‘arch, melk, beylik, et habous.
Depuis lors, règne une certaine confusion, et bien plus : certaines parcelles sont dans la déshérence totale.
L’artificialisation des sols accapare, chaque année, des milliers d’hectares de la S.A.U. (Surface agricole utile).
L’urbanisation fait que nous perdons nos sols et une masse considérable de terre végétale.
En fait, l’Algérie, malgré sa grande superficie, est pauvre en sol. Vous connaissez tous l’exemple de la Mitidja (voir article de 1975 : Environmental Study in Algeria – Science or Fashion ?).
Afin de juguler le phénomène, il s’agit, d’abord, d’établir des cartes pédologiques à grande échelle, tout au moins dans le Tell. Pour cela, il faut mobiliser les services du cadastre, des topographes, des ingénieurs agronomes…et les services de la D.S.A. (Direction des services agricoles). Et sur ces cartes, apposer différents fanions sur les parcelles pour marquer leur statut juridique.
Ceci nous parait être le premier pas pour un véritable renouveau de l’agriculture, car il ne suffit pas d’ajouter un qualificatif à un substantif pour résoudre un problème.
Cependant, même sans une carte pédologique établie scientifiquement, nous pouvons dresser à l’échelle de chaque région des cartes «pragmatiques» opérationnelles. Ce qui a été fait initialement aux Etats-Unis : une carte établie sur des bases pratiques de 08 catégories de sols qui permettent de distinguer selon le relief notamment la vocation de chaque sol.
Un logiciel ne peut se substituer à une carte.
Enfin, dès à présent nous recommandons :
- La réhabilitation de tous les périmètres irrigués autrefois désignés par «commissariats», avec une gestion rigoureuse, et un bilan économique, chaque année, sans déperdition à droite et à gauche.
- Les fermes pilotes, créées, il y a quelques années, et disparues depuis, doivent être en réalité des stations expérimentales avec une gestion dans les normes.
- Enfin, nous devons à l’échelle de notre vaste territoire, établir une stratégie de gestion de l’eau et de notre agriculture.
Pour une mise en place de projets fiables
Dans le Tell : des bassins (en ciment, en géotextile, des entraves à l’évaporation), 10.000 à 20.000 pour toute l’étendue du Tell, des brise-vent, des bosquets, des pépinières (choisir un sol sablo-limoneux), des arboreta, des jardins botaniques. Elevage bovin (2 à 3 millions de vaches de race autochtone).
Sur les Hauts-Plateaux : une couverture végétale (à 80%) durant au moins 08 mois de l’année est possible ; des points d’eau et un élevage ovin de 30 à 40 millions de têtes de moutons (Medicavo sativa).
Sur le vaste Sahara : reconstitution des pâturages, et un élevage camelin (plus de 300.000). – végétation pionnière et par la suite reboisement et création d’oasis.
Il y a lieu aussi de lancer un élevage équin conséquent, et surtout, une apiculture florissante.
En guise de conclusion : il faut savoir que le sol est le support de la végétation, ancré par le système racinaire, le réservoir des substances nutritives afin d’assurer la production de la biomasse, et celui de l’eau pour la plante et la réalimentation des nappes phréatiques.
Pour garantir sa souveraineté alimentaire, l’Algérie est capable de produire son blé, son orge, la pomme de terre, les cultures fourragères, afin de satisfaire ses besoins en lait, viande, et œufs, les légumineuses (légumes secs : petits pois, fèves, lentilles, haricots, et pois-chiches) dans les 03 années.
Deux citations que je vous propose à la fin de mon exposé :
Abraham Lincoln (1809-1865), dans sa déclaration au Congress en 1860 avait dit : «Vous ne pouvez aider les hommes continuellement, en faisant pour eux ce qu’ils pourraient faire eux-mêmes» et celle de Farid Eddin Al Attar Nichapuri (1142-1229) : «A quoi te serviraient mes paroles, si tu n’en ferais pas la pratique.»
Pour une confrontation sereine, et une autocritique positive : «Agissons ensemble en symbiose et en synergie» pour la grandeur de notre agriculture.
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