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7/04/2017

L’empreinte de Etienne Dinet



Plus de 80 ans après sa disparition, le peintre et écrivain Alphonse Etienne (Nasredine) Dinet continue de marquer par son empreinte indélébile et son aura omniprésente la région de Boussaâda qui lui doit, quant à elle, grandement la notoriété et l’attrait qui la distinguent. 
Partir à la découverte où (redécouverte) de Boussaâda, c’est réaliser le singulier lien entre cette ville avec son enfant d’adoption : Alphonse-Etienne Dinet (1861-1929), lequel a consacré une partie majeure de sa vie à la peindre magnifiquement, happé par sa beauté légendaire mais  surtout par une sorte de souffle mystique que celle-ci exerça sur lui.
Si bien que ce qui devait n’être qu’une escale parmi d’autres, a fini par devenir sa «toile éternelle». Et comme mieux s’identifier à la personnalité  de cette Cité du bonheur, le célébrissime peintre orientaliste choisit, en1913, d’être musulman et de se faire appeler Nasredine.




Aujourd’hui encore, le mystique orientaliste semble hanter encore cette cité par son empreinte indélébile et une aura omniprésente et l’on ne saurait évoquer l’une sans forcément citer l’autre. Vivant dans les esprits de ses habitants qui affichent un sentiment de fierté pour cette appartenance aux leurs, ils se plaisent à souvent  l’évoquer, au détour d’une discussion par-ci, par-là. Ils aiment particulièrement évoquer cette célèbre citation de Dinet : «Si le paradis était au ciel, il serait au-dessus de Boussaâda, et s’il était sur terre, ce serait à Boussaâda».
Et si Boussaâda a autant envoûté Dinet, ce dernier le lui rendit bien. Qui mieux que lui a brillamment reproduit à vif la luminosité  exceptionnelle et les contours pittoresques de cette paisible contrée ? Qui a réussi à transcrire avec un tel doigté les pérégrinations
quotidiennes de ses résidents, leurs déboires sentimentaux et leurs éclats de rires?, reconnaît-on au plus célèbre des orientalistes.
Car, au-delà de peindre des paysages et des personnages, le génie de Dinet réside en ce qu’il a su immortaliser, mieux que quiconque, l’âme de Boussaâda et des Boussaâdis, s’accordent à noter ses biographes.
La Vue de M’Sila, les Charmeurs de serpents, Esclave d’amour et Lumière des yeux, La Femme abandonnée, Les Guetteurs, Jeunes filles arabes, Les Baigneuses et autres… sont quelques unes de ses chefs-d’œuvre où réalité et mirage se confondent harmonieusement.
Fils d’une famille bourgeoise et catholique, il entreprit son premier  voyage en Algérie à l’âge de 22 ans et y découvrit la beauté du Sud pour lequel il se passionna. Outre M’Sila, il fût attiré par les wilayas de Laghouat, Biskra et Ghardaïa, mais c’est à Boussaâda qu’il choisit de s’installer définitivement en 1905, avec de fréquents voyages en France pour notamment y exposer et y vendre ses œuvres.
Quelques unes de ses toiles sont exposées au Musée national Etienne Dinet à Boussaâda tandis que certaines se trouvent au Musée national des Beaux-arts d’Alger et que d’autres se trouveraient en France. 

En Algérie, les œuvres de Dinet sont, sans conteste, celles qui ont le plus été reproduites et constitué pour la majorité des plasticiens de la région une source d’initiation et d’apprentissage.
Le musée, sis dans l’antique quartier, constitue une escale majeure pour tout visiteur qui y découvre une collection de 107 œuvres (toiles, médailles, sculptures). 

Outre les tableaux de Dinet qui en constituent  l’essentiel, l’on retrouve ceux d’Edouard Vershafelt, Mohamed Issiakhem, Aicha Haddad, Mohamed Khedda, Souhila Belbahhar, etc. Y sont également exposés les principales distinctions reçues par Dinet au cours de sa carrière, dont celles de la Société des Artistes français lors de ses expositions en 1883 et en 1884.
Le célèbre peintre a également légué à Boussaâda sa maison familiale, accessible depuis le musée avec lequel elle est mitoyenne. Préservée en l’état, avec des rafistolages pour assurer son maintien, la demeure constitue également un motif de visite pour sa valeur historique et symbolique.

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