L’abeille saharienne est reconnue par des généticiens de réputation mondiale et la classent parmi les meilleures abeilles du monde de par ses qualités qui sont : la douceur, la prolificité, la précocité, l’aptitude extraordinaire à la récolte du nectar et du pollen et l’acclimatation facile sous des conditions climatiques difficiles.
Elle se trouve dans les monts des Ksour, région de Aïn-Séfra, jusqu’à Beni Ounif.
La menace de la disparition de l’abeille saharienne est constatée depuis l'introduction de l'abeille tellienne noire dans la région de Aïn-Séfra, voire même dans les régions environnantes d’Errachidia au Maroc, qui dispose également de cette espèce d’abeille.
En outre, cette espèce qui s'est adaptée à cet environnement hostile durant des millénaires, fait face après l'incursion de l'abeille tellienne dans son berceau d'origine à une véritable altération génétique qui risquerait de créer des abeilles hybrides non résistantes.
L’abeille saharienne peut parcourir jusqu’à 8 km à la recherche du jujubier, tandis que l’abeille tellienne ne peut parcourir que 3 km.
La multiplication des reines jaunes, l'arrêt de l'introduction d'abeilles exogènes à travers des décrets ou encore la création des zones dédiées à l'élevage des abeilles et l'insémination artificielle peuvent être des solutions efficaces pour sauvegarder ce patrimoine naturel endémique de la région de Aïn-Séfra et sa région.
L’association Arc-En-Ciel, qui est une association écologique, vient de tisser de bonnes relations avec des Verts à travers le monde, outre ses activités sur la biodiversité, la désertification, la préservation de la faune et la flore, elle vient de tenir, pour ces deux jours (7 et 8 juillet), un colloque national au Centre culturel de Aïn-Séfra sur la préservation du patrimoine de l’abeille saharienne ;
une initiative à l’effet d'assurer la pérennité de l'espèce qui est en voie d’extinction et de là, booster la production de miel dans la région d’une qualité exceptionnelle, qualitativement et quantitativement.
Le produit extrait des ruches de l'abeille saharienne est de qualité marron foncé bien apprécié par les consommateurs de la région.
Spécialistes en écologie, apiculteurs, agriculteurs et étudiants ont pris part à ce colloque.
Comment plaidoyer pour l’abeille saharienne, comment la préserver, comment la sauvegarder, tels sont les principaux thèmes abordés par les conférenciers lors de ces journées. Or, toutes les interventions ont été axées sur la lutte contre la désertification ; la sécheresse qui constitue un facteur aggravant, ainsi que diverses autres menaces, à l’exemple des invasions acridiennes, ou encore les mauvaises conditions climatiques (forte canicule et vents de sable).
Pour le professeur Abdellah Khazène, président de l’association Arc-en-ciel de Aïn-Séfra : «Nous avons organisé ce colloque, à l’adresse des apiculteurs, à l’effet, de les assister et de les aider, sur l’élevage et la préservation de l’abeille saharienne.
C’est que notre objectif est également l’aménagement et la préservation des ressources mellifères, ce qui permettra à ces producteurs de miel de multiplier leur production en quantité et en qualité.
Nous avons aussi entamé des visites sur site chez les apiculteurs», conclu notre interlocuteur.
Notons, enfin, que la production de miel en Algérie, quand les conditions sont favorables à l'éclosion et à l'essaimage des abeilles, permet une production importante de miel de 60 000 à plus de 100 000 tonnes de miel/an avec une évolution significative d’année à une autre.
B. Henine
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