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6/30/2017

Djelfa : La laine dans l’attente d’une exploitation industrielle


Si la production de laine dans la wilaya de Djelfa enregistre depuis quelques années une hausse sensible, elle continue toutefois à faire face à un manque de débouchées dû au manque d’intérêt des investisseurs à ce produit naturel, en dépit des avantages qu’il présente pour une exploitation industrielle. 
D’ailleurs, la tonte annuelle des moutons - qui est incontournable et inévitable - est devenue un casse-tête aussi bien pour les éleveurs d’ovins que pour la direction des services agricoles (DSA) de cette wilaya à vocation principalement pastorale, pour lequel on espère et attend une solution qui ne vient toujours pas. 
C’est d’autant plus nécessaire que, selon les données de la DSA, la production de laine va continuer d’augmenter. En effet, selon cette source, la production de laine enregistre une courbe ascendante depuis l’année 2011, avec une collecte de 35 000 qx (3 570 tonnes), avant d’atteindre pas moins de 72 000 qx (7 279 T) en 2016, alors que les prévisions des services agricoles, pour cette campagne 2017 tablent sur une production de plus de 75 000 qx (7 500 T). 


D’où l’intérêt conféré à ce créneau porteur, à plus d’un titre, par les responsables du secteur, qui y voient l’un des moyens de mise en œuvre de la nouvelle orientation du gouvernement portant sur la diversification de l’économie nationale, et ce en multipliant les initiatives susceptibles d’attirer l’attention des investisseurs vers des projets visant l’exploitation et la valorisation des ressources naturelles de la wilaya, dont la laine. 
Selon la direction de l’industrie de la wilaya citée par l’APS, hier, les efforts consentis, à cet effet, par les autorités locales ont abouti, à ce jour, à l’adoption de six projets pour la transformation industrielle de la laine. 
Les responsables de l’industrie n’ont pas manqué de souligner «l’intérêt de ces projets, tant pour leurs promoteurs, pour qui ils sont une source de richesse, que pour la wilaya, en tant que vivier de postes d’emploi pour la population locale», assurent-ils. Toujours selon la direction de l’industrie, trois de ces projets sont prévus bientôt à la mise en service, soit de quoi augurer, selon le directeur de l’industrie et des mines, Mohamed Marmouchi, d’une industrie de transformation de la laine digne de ce nom dans cette wilaya, réputée pour son leadership national en matière d’élevage ovin et la qualité de la laine de ses moutons. 
En effet, selon les spécialistes du domaine, la laine produite à Djelfa est de très haute qualité, car l’important cheptel animal de cette wilaya est élevé en campagne ou dans la steppe, et non dans des étables ou des lieux fermés, «ce qui impacte positivement sur la qualité de la laine des brebis et des moutons locaux, qui est nette de toute souillure et donc prête immédiatement au traitement et à la transformation», indiquent-ils. 
Ces derniers informent par ailleurs, que les frais d’exploitation de cette ressource naturelle sont, en outre, dérisoires, comparativement à d’autres matières premières utilisées dans l’industrie textile, car nécessitant seulement le transport et un climat propice au négoce au niveau des lieux réunissant les éleveurs. Mais malgré tous ces atouts, ce filon est sous-exploité, pour ne pas dire inexploité. 
Eleveurs, jeunes cadres, responsables, universitaires, commerçants et hommes d’affaires de Djelfa ont d’ailleurs exprimé à l’APS leur espoir de voir cette richesse exploitée à bon escient, comme ils ont insisté sur sa labellisation au nom de la région,  et en tant que produit contribuant au développement de l’économie nationale et susceptible de contribuer à l’arrêt de l’importation de matières contenant de la laine, est-il escompté. Cet objectif peut être concrétisé, ou plutôt (re)concrétisé, puisque, dans un passé récent, la laine produite localement était utilisée par l’industrie textile nationale (la Sonitex), comme le cuir d’ailleurs (la Sonipec). Aujourd’hui, les machines de ces deux géants de l’industrie d’hier sont grippées, mais des investisseurs qui se consacreraient à ce créneau peuvent aisément relancer l’activité.
Z. A./APS

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