comparative de la société kabyle dans l'œuvre du sociologue français Pierre Bourdieu et celle du romancier algérien Mouloud Feraoun a été présentée dimanche à Tizi-Ouzou par l'universitaire Nadia Gada.
Intervenant lors d'un colloque sur "Pierre Bourdieu et la société Kabyle" organisé à l'hémicycle Rabah Aissat de l'Assemblée populaire de wilaya (APW), Mme Gada a mis en exergue deux visions différentes, l'une étrangère et l'autre autochtone, de la société Kabyle en soulignant les points de divergence et les parallélismes entre l'œuvre analytique du sociologue français et le roman La terre et le sang du romancier algérien, enfant de la Kabylie.
Bourdieu tout comme Feraoun abordent pareillement l'organisation politique et sociale de la Kabylie basée sur la solidarité, l'économie solidaire et le droit coutumier.
Tous deux présentent le village kabyle comme "une entité qui se caractérise par la domination à travers une tradition très rigoureuse et des règles dures qui régissent la vie communautaire et qui doivent être appliquées par les villageois sous peine d'être mis en quarantaine et excommunié", a-t-elle relevé.
La femme, chez l'un comme chez l'autre, est présentée comme soumise et obéissante à l'homme. Elle est pourtant "la reproductrice de cette structure sociale, en la transmettant à ses enfants et en veillant à l'application des règles qui la régissent", a souligné Mme Gada.
La différence entre le texte analytique de Bourdieu et celui romancier de Feraoun est que chez ce dernier, "la société est en mouvement et n'est pas figée".
Elle est dynamique et évolue, à travers de timides transgressions de ce droit coutumier, "commises" par certains individus, au risque d'être reniés par la communauté, alors que chez le sociologue, "la société Kabyle reste une structure figée", a soutenu la conférencière.
D'autres communications traitant, notamment du statut de la femme, et présentant une critique faite à l'œuvre de Bourdieu, sont au programme de ce colloque qui se poursuivra demain (lundi), à l'initiative conjointe de l'APW, du Laboratoire des langues et cultures étrangères de l'université de Tizi-Ouzou, et de l'association culturelle Le défi d'Irdjen.
Des universitaires d'Algérie (Tizi-Ouzou, Boumerdes et Alger), de France (Paris) et du Canada (Ottawa) participent à cette rencontre scientifique.
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