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11/09/2016

KSAR EL KAOUA :Forteresse Romaine Militaire de Ammi Moussa


KSAR EL KAOUA :Forteresse Romaine Militaire de Ammi Moussa 


DESCRIPTION

Château du Bas Empire, entouré d'une enceinte polygonale.
Au dessus de la porte, une inscription chrétienne, désignant sans doute le propriétaire "SPES IN DECO FERINI ! amen"
Aux alentours, quatre petites ruines qu'on qualifie de postes de surveillance


HISTORIQUE
Nous n'avons ni l'intention ni la prétention d'écrire l'histoire de l'occupation de cette région romaine. Le plus curieux d'entre nous abandonnerait cette intention lorsqu'après avoir parcouru ces ruines, les avoir fouillées et cherché sur leurs immenses pierres les renseignements lapidaires (si nombreux dans d'autres parties de l'Algérie), il aurait constaté que la seule inscription authentique est le "Spes in deo ferini" qui orne la clé de voûte de la grande porte d'entrée de Kaoua. Le présomptueux ne pourrait produire qu'une œuvre d'imagination qui n'aurait aucune valeur au point de vue historique. Cependant, si l'on observe avec attention, soit dans leur ensemble, soit prises séparément, les diverses ruines sur le territoire d'Ammi Moussa et les mouvements du sol qui les entoure, il est permis de poser des conclusions dont le raisonnement le plus rigoureux ne peut infirmer la valeur. Nous pourrons ensuite nous faire une idée assez nette du genre de vie que menaient les habitants du pays, vainqueurs venus de L'Italie ou des autres provinces africaines et autochtones.
Nous sommes ici en pleine Mauritanie césarienne. Cette partie de la Province éloignée de la mer sans voies de communication faciles (on n'en trouve du moins pas de traces) devait être fort dédaignée par les gens riches, les artistes et les grands personnages. L'absence complète d'inscriptions sur les monuments que l'on y a retrouvés, la grossièreté des sculptures des colonnes et des chapiteaux (chasse à la gazelle de Kaoua, tête de bœuf et d'antilope dans le même château), l'emploi de pierres assez sommairement taillées à l'exclusion du marbre), indiquent d'une manière irréfutable qu'ici vivait une population très fruste beaucoup plus préoccupée par se défendre contre ses ennemis qui étaient nombreux ou de cultiver ses champs que d'orner ses soignées, si on en juge par les terrassements en gradins que l'on rencontre encore aux environs de Kaoua et de Karnachine, en particulier.
Les constructions qui devaient couvrir le pays au moment de l'occupation romaine, se composaient de deux catégories de taille de très grandes dimensions, dont nous voyons encore dans la région des vestiges.
Quelques-uns de ces vestiges sont réellement grandioses, tels que le mausolée de Ksar-El-Ghaba, un autre mausolée dans la plaine de l'Oued Lardjem, le château de Kaoua et le Ksar Djerane avec des burg, des castella et des monuments funéraires. En dehors de ces dernières constructions, on rencontre également un nombre considérable de ruines de petits postes également établis en pierres de taille, dont la présence judicieuse sur des points stratégiques témoigne de l'insécurité du pays à cette époque. L
Les personnes qui n'ont pas la bonne fortune de pouvoir venir visiter cette région se rendront facilement compte en consultant l'aile archéologique, dans ses feuilles concernant Ammi- Moussa et la carte annotée en rouge qui l'accompagne, du réseau solide de surveillance et de défense que les romains y avaient établi.
Kaoua, sur lequel nous reviendrons en étudiant en détail ses intéressantes ruines, paraît avoir été le seul point d'une exploitation agricole importante, surtout qu'ailleurs, il n'y avait que des petites propriétés qui vivaient sous la protection des castella et des postes disséminés dans la campagne. les habitations de ces petites propriétés n'ont pas laissé de traces et cala se comprend aisément, quand on sait de quels matériaux elles étaient faites
Gaston Boissier nous le dit . dans son livre si intéressant " L'Afrique romaine , avec une protection de style et une précision telles que le mieux est encore de citer ce qu'il a écrit sur ce sujet .
" Naturellement, ce sont les petites propriétés qui ont " laissé le moins de traces les paysans ne bâtissent pas pour l'éternité " Sallustre nous dit que , dans les premiers temps , les habitation des Africains , étaient fort grossières et qu'elles ressemblaient qu'elles ressemblaient à des barques qui auraient la quille en l'air on les appelait mapalia .

Il est probable que , lorsque au contact des carthaginois , puis des Romaine , les indignées se furent un peu civilisés , Leurs demeures devinrent moins rustiques Mr de la Blan - chère a cru en retrouver quelques débris dans le sud Oranais et il nous en fait la description . Sont des amas de pierre éboulées dont les ruines reproduisent à peu prés la forme des bâtiments d'où elles proviennent , ce qui prouve qu'on ne les a pas renversées avec violence et qu'elles sont tombées toutes seules .

Ces murailles se compassaient de pierre non taillées , réunies par un mortier , comme celui dont se servent encore les gens du pays et qui n'est guère que de la boue . Vienne une pluie un peu forte , le prétendu mortier se détrempe , retourne à la terre et le mur s'écroule , Ces bâtisses , ou n'entraient que très rarement la brique et la tuile , étaient souvent isolées elles occupaient le milieu d'un petit champ que le propriétaire cultivait en famille .
Souvent aussi , dans les endroits qui n'étaient pas sûrs , les cultivateur s'étaient réunis pour se protéger . Leurs maisons serrées les une contre les autres le long des flancs ou sur le crête de quelque colline abrupte , où il est moins facile d'être surpris , formaient des villages inaccessibles , qui devaient ressembler à ceux des Kabyles (G boissier Afrique romaine .P. 143. 144 ) .
Quand on parcourt les champs cultivés dans lesquels les arabes respectent avec toute l'apathie qu'on leur connaît les pierre qui les encombrent et qu'on regarde de prés ces pierres épaisses sur un sol qui n'est nullement rocailleux en dessous , que , d'autre part , examine la forme te la qualité de ces pierres , on est obligé de convenir que la description qui précède est bien la peinture fidèle de ce qui existait à cette époque
Malgré les nombreuses et solides constructions qui les romaine avaient édifiées dans ce pays et que nous retrouvons encore aujourd'hui , il paraît certain qu'ils ne considéraient pas leur Œuvre comme terminée et qu'ils avaient l'intention d'en construire d'autres lorsque les vandales les chassèrent du pays : nous n'en voulons pour preuve que l'état actuel des carrières d'où ils tiraient leurs matériaux où l'on trouve des pierre dont la taille inachevée a été brusquement interrompue
Une question intéressante à fixer , est le point de savoir comment les romaine se procuraient de l'eau principalement dans ces castella qui restent la partie la plus intéressante parce que la mieux conservée des ruines relevées dans le pays d'Ammi- Moussa
Malgré les recherches les plus minutieuses , les investigation les plus patiente , il ne nous a pas été possible de retrouver de traces de travaux d'adduction d'eau , comment d'ailleurs auraient - ils fait pour amener jusqu'à ces demeures l'eau des sources qui se trouaient ou bien en contre bas points élevés où elles étaient édifiées ou bien sue des montagnes séparées de ces points par le profonds et larges ravins , Nulle part nous retrouvons de traces d'aqueducs qui , s'ils avaient existé , auraient présenté une longueur souvent supérieure à 1200 mètres et une hauteur de plus de 30 mètres au dessus de point bas de ces ravins . D'autre part les citernes qui existent dans les parties des castelle formant les cours intérieures ne présentent aucun autre orifice permettant l'entrée de l'eau que de petites canalisation en terre cuite de petit diamètre dont on ne retrouve jamais de débris que dans les enceintes bâties . on doit conclure logiquement que ces citernes , qui étaient toujours vastes étaient alimentées en uniquement par la pluie qui coulait des toitures en tuiles qui recouvraient les habitation et devaient être tous inclinés vers l'intérieur du castellum les pays ans allaient cherche de l'eau ont dans les castella , soit aux sources avec des récipients en terre cuite épaisse et grossière dont on voit de nombreux menus débris dans les campagnes qu'ils paraissent avoir habitées .
Le pays devait être très difficile à parcourir à cause de l'absence de voies romaines , il ne devait pas en exister puisqu'aucune trace n'en a été trouvée .
En ce qui concerne son organisation administrative et militaire, nous ne pouvons donner aucune précision .

Tout ce qu'il est permis de penser c'est qu' Ammi - Mouissa était le siège d'un petit commandement régional s'étendant sur le pays au sud jusqu'à Achelef les ruines qui été autrefois trouvées sur ce point et que la construction de la redoute a fait complètement disparaître semblent l'indiquer .

Nous penchons à croire que ce lieu qui avait été choisi à cause de ses facilités de communication avec la grand plaine du Chelif par la vallée basse du Riou , était intimement lié à kaoua qui ,lui formait le centre de direction de tout les système de défense existant encore et fourni par les castella plus ou moins importants de Kebaba et Sedadja et par les petite postes établis sur les hauteurs d'où on peut très facilement voir Kaoua .Vraisemblablement le personnage qui assumait la double tâche de la défense et de L'administration du pays partageait son temps garnison et Kaoua où il avait son castellum et une organisation agricole importante dans la vallée du sensig.
Si l'on jette les yeux sur la carte annotée qui accompagne l'allas archéologique , on est surpris devoir comment réparties les ruines qui ont été relevées alors que la vallée de l'Oued -El -Ardjem , celle du sensig et celle du tleta présentant de nombreux vestiges de l'occupation romaine non seulement à proximité des rivières mais encoure sur les hauteurs comprises dans leur bassins la vallée moyenne de L'Oued Riou et les espaces assez étendu qui couvrent les terraient fertiles des Touarés des Ouled - yaich , des Ouled -Bouriah , des Chakalla et de Tighermatine paraissent n'avoir pas été habités par les conquérants .

Il faut passer à l'Ouest sur le territoire de Zemmorah , au sur le territoire de Tairet pour retrouver des ruines qui y sont d'haleurs nombreuses .
A quoi faut -il attribuer l'état de délaissement dan lequel les romains avaient condamné systématiquement , semble-t-il , abandonné cette région ? ce vaste espace ne présentait probablement comme aujourd'hui ni arbres , ni forêts et &tait aussi pauvre en eau qu'il l'est encore actuellement . Peut- être aussi l'avaient - ils réservé pour recaser les indigènes qu'ils avaient dépossédés prendre leur terre dans les parties fraîches et boisées où leur occupation a laissé tant de traces , quelle qu'en soit la raison , le pour donner une idée exacte de la géographique du pays et du nombre et de l'importante des ruines qu'on y rencontre , Je ne saurais mieux faire que de reproduire le remarquable mémoire fait par Mr le capitaine du Génie Marchand , qui a été publié en 1895 par la société de géographie de la Provence d'Oran , mais qui n'existe pas dans les archives du gouvernement général et qu'il est par suite , fort difficile de se procurer .
N° 63 de l'atlas archéologique - C'était une vaste construction dont nous donnons le plan . Ces ruines ont été fouillées en 1859 par le capitaine Marchand qui en fait la description dans le rapport que nous donnons ci-dessus .

Fouilles de Kaoua 
La route d'Ammi moussa à Kaoua est des plus agréables . Ce sont des oliviers des eaux vives , puis une côté douce conduit au sommet du plateau sur lequel sont les ruines .
Les crêtes boisées de Kerma , d'Ain Kala (969 mètres) et de Tirardait forment au nord un immense rideau au pie duquel se trouve Kaoua . Au sud , l'horizon est borné par un amphithéâtre que forment des vallées verdoyantes séparées par des pics sur lesquels s'adossent des groupes d'oliviers , de térébinthes , de chênes , de sapins et de thuyas .
Avant les fouilles on ne pouvait que déterminer la forme extérieure de Kaoua .
Les premiers travaux ont fait connaître l'entrée de l'enceinte , les deux portes de cette entrée , ainsi que les deux portes latérales qu'elles avaient entre elles , Les travaux ont ensuite rencontré le sortie des eaux , puis dégagé l'unique et grandiose entrée du château enfin concentrés dans l'intérieur ils ont atteints les dalles laissant de bous les murs de refend et quelques colonnes .
Cet angle est donné extérieurement par nos photographies 49 , 50 et 51 et intérieurement par la photographie N° 52 . Ces mesures pourront être facilement vérifiées au seul aspect et ces vues on compte 16 rangées de pierres de tailles superposées sur la face extérieure et 10 seulement à l'intérieur chaque pierre de taille à Om 50 d'épaisseur .

De cette constatation on doit conclure que la plate forme intérieure actuelle est surélevée d'au moins 3 mètres au-dessus de l'ancien sol et que cette surélévation a été produite par tous les débris de pierres , de charpentes , de tuiles et de briques provenant des habitation que contenait le fort . Il semble qu'aucune fouille n'a été faite dans l'intérieur du Ksar Djerane si en juge par l'égalité et la dureté de la terre superficielle du sol actuel . Il est hors de doute que , en raison de sa situation ce castellum , comme celui de Kaoua , celui de Kbaba et celui de Sedadja , était alimenté en eau de pluie qui devait être en magasiné dans des citernes . Il serait intéressant de faire quelques fouilles pour déterminer la forme des corps de logis que devait abriter l'enceinte . Le manque de crédit ne nous a pas permis de la faire c'est un travail trop important pour le faire effectuer gracieusement par la main d'œuvre indigène une petite rémunération serait nécessaire pour la payer .
Tant que ces fouilles n'auront pas été faites , tant que la terre du crie par le piétinement de nombreuses génération cachera à nos yeux les vestiges de ce que contenant ce fort , la visite minutieuse que l'on pourra faire de sa plate forme intérieure sera sans grand intérêt quittons là donc pour examiner extérieurement le castellum .

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