Bien qu’une rue porte, aujourd’hui, son nom dans les dédales de la ville de Tiaret, l’histoire du chahid Megherbi Abdelkader, connu sous le nom de Abdelaziz, reste méconnue.
Et pour cause, sa famille dont certains à l’exemple de son frère Hadj Hamani, ne voudrait pas tourner la page de l’histoire d’un homme qui a voué sa vie à la cause nationale. A-t-il fait les frais d’un complot ou d’une purge que l’ALN a connus de 1958 à 1961 comme le suggérèrent les historiens dont Mohamed Harbi et, plus tard, Charles-Robert Ageron dans la revue Histoire n°59 (juillet-septembre 1998 pp 15-27). Né le 1er janvier 1932 à Sidi Abdelmoumène (ex- Pomel) à Tiaret, la fin du chahid Megherbi Abdelkader reste méconnue ou occultée par certains de ses pairs. En 1938, il débute ses études à l’école indigène de la rue Emir Abdelkader.
Il étudia le Saint Coran chez son père Hadj Kaddour et est affublé du titre d’«intello» de sa génération. En 1946, il décroche son certificat d’études primaires et des camarades de classe à l’exemple de Nouar Abdelkader, Hadj Ahmed Ould Bachir, Boumaaza Med et bien d’autres témoignent de lui comme étant un jeune homme sage. Il obtient en 1949 son CAP de menuisier-ébéniste. Il s’est vu offrir un poste de portefaix aux docks silos, qu’il a refusé.
En 1952, il a fait son service national et est affecté à Alma -Plage (Boudouaou) à côté des célèbres chouhada Benamar Mohamed et Ali Khodja. Il réussit le grade de maréchal des logis (sergent) dans l’armée française. Démobilisé en 1954, il apprend le métier de mécanicien et, en 1956, il est appelé comme réserviste pendant 20 jours. Pendant cette période, son ami de classe militaire, le chahid Ali Khodja, est venu s’enquérir de ses nouvelles en restant trois jours à l’hôtel de Nice, au cœur de la ville de Tiaret, mais sans avoir de ses nouvelles car affecté par ses supérieurs on ne sait où, dit-on. Il rejoint le maquis en 1956 et devient chef de groupe avec le grade de lieutenant. En 1956 toujours, il envoie un message à son père qu’il allait rejoindre le Maroc mais disparait mystérieusement. Soixante ans après sa disparition et 54 années après l’indépendance de l’Algérie, sa famille ne connaît toujours pas sa fin, encore moins sa tombe ou ses dernières heures. Des années restées suspendues à de vagues témoignages mais sans document attestant de sa mort pour enfin faire le deuil.
Fawzi Amellal
el watan
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