Une vive polémique a été déclenchée, ces derniers temps, sur les réseaux sociaux sur «une opération» qui viserait la démolition de l’école Ibn Badis, située au cœur de la ville de Tiaret, là où l’ancienne cité garde encore de beaux restes patrimoniaux.
L’infrastructure qui officie depuis les années 1920, et que nous avons visitée hier, présente pourtant des caractéristiques qui plaident plutôt pour sa réhabilitation que sa destruction. «Une expertise faite par un bureau d’études local aurait décelé des dangers potentiels», dira le secrétaire général de l’APC. Ce responsable ajoute que cette école, tout autant que deux autres (cité Bouhenni et à Ahmed Mezhoud), seront démolies et leurs élèves éparpillés vers d’autres structures scolaires.
Les citoyens de Tiaret, notamment ceux branchés sur facebook et d’autres qui soutiennent l’action de réhabilitation, pensent qu’avec l’idée de sa destruction, c’est tout un pan de l’histoire de Tiaret qu’on voudrait effacer des mémoires. Même l’association des parents d’élèves et des notables se sont mis de la partie pour «dénoncer l’acte qui va engendrer des désagréments aux élèves et à leurs parents». A l’appui de leurs réserves, les protestataires relèvent les cas de l’ancienne église Sainte-Madeleine démolie dans les années 70 pour voir ses pierres taillées réutilisées à des fins personnelles.
A l’aspect architectural atypique, de forme ovale à l’intérieur où sont disposées une dizaine de classes, l’école reste avenante, en dépit d’une certaine décrépitude qui a gagné certains murs. A vue d’œil, l’armature paraît bien tenir jusqu’au sous-sol qu’on a foulé depuis les 25 marches de marbre où se trouvent d’autres classes. Entourée de beaux et majestueux platanes, la cour est agrémentée d’espaces de détente et la chaufferie fonctionne toujours à merveille.
Certaines classes ont repris des couleurs depuis que de faux-plafonds ont été réalisés. L’APC qui a affecté une enveloppe de 60 millions de dinars au titre de la restauration de 14 structures primaires, aurait dû intégrer l’école Ibn Badis de par ce qu’elle charrie comme charge émotionnelle auprès des anciens de Tiaret.
Détruire ne voudrait pas nécessairement dire reconstruire par ces temps de disette économique et à l’ère de l’austérité. Certains de nos interlocuteurs craignent, au-delà de la polémique, «une manière de détourner le foncier urbain de sa vocation tant les exemples sont légion à Tiaret» et interpellent les autorités en assurant n’être pas contre la modernité et le progrès de la ville, «mais faite comme on fait ailleurs, où l’on s’attelle à préserver l’entourage, les matériaux nobles et les ouvrages d’art».
A. F.
EL WATAN
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