Les maires sont de nouveau mis sur l’index. Des enquêtes judiciaires révèlent des scandales liés à la mauvaise gestion, les abus d’autorité et trafic d’influence. Plusieurs d’entre eux ont été mis sous les verrous alors que d’autres sont sous contrôle judicaire.
Des indices chiffrés parlent de 65 Présidents d’APC qui ont été mis sous mandat de dépôt sur un total de 1.423 élus locaux qui avaient des ennuis judiciaires pour divers chefs d’inculpation. Après enquêtes, il s’est avéré que la dilapidation des deniers publics, signature de marchés contraires à la réglementation en vigueur, corruption, faux en écriture sont les dépassements enregistrés contre les représentants municipaux. Sur l’ensemble des wilayas, c’est la ville d’Oran qui se place en tête dans ce sombre tableau avec 13 maires estés en justice pour divers délits. Dans les faits, les élus locaux manquent de perspicacité et sont rares qui ont un vrai profil de » gestionnaire de la commune « .
Le bilan reste effarant pour la situation des mairies en Algérie si l’on croit l’état des lieux qui a été dressé par le ministère de l’intérieur Il se trouve que quelques uns de ces élus ne dépassent pas leur mandat sans être impliqués dans des scandales de corruption ou de passe droits qui légitime souvent leur dénonciation par les citoyens ou après un contrôle mené par les hautes instances de l’Etat sur les dossiers les plus médiatisés. Il faut savoir qu’à ce niveau, les citoyens ont le droit d’assister aux délibérations des APC en se faisant mandater par un quorum qui les représentent. De ce fait, ils ont un droit de regard sur la gestion de leurs cités conformément à la loi. Récemment, le ministre de l’intérieur a réitéré dans ces déclarations » qu’aucun élu ne sera suspendu avant que la justice n’ait rendu un jugement définitif l’impliquant dans un dossier « .
Le ministre qui reste hiérarchiquement le plus responsable des municipalités a entrepris des changements de nature à assainir les mairies des entraves et blocages qui les minent. Le nouveau code communal a d’ailleurs signifié clairement que l’assemblée communale est soumise à rendre des PV sur toutes ces activités et d’indiquer les bilans nécessaires aux walis pour appréciation.
Cela ne s’arrête pas là puisque le wali a le droit de suspendre l’élu local après que ce dernier ait fait l’objet d’une poursuite judiciaire. C’est à juste titre que la dernière polémique a surgi entre la wilaya d’Alger et le parti des travailleurs dont l’élu de Kouba avait été suspendu par le wali Zoukh. Ce dernier de son aveu ne faisait que se conformer aux dispositions du code pénal qui s’applique à tout citoyen.
D’autre part, il est à noter que la justice peut réhabiliter un élu local si ce dernier ne présente pas de preuves suffisantes pour sa condamnation. Dans ce cas de figure, l’élu est réintégré dans son poste. Pour mettre de l’ordre, les autorités ont un défi de bien former les élus et leur recyclage est obligatoire au moment où l’on évoque plus de rigueur et de fermeté dans la gestion des assemblées communales.
Farid Larbaoui
Farid Larbaoui
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