Dans la foulée du débat suscité depuis lundi par la publication du dernier rapport de la Cour des comptes relevant de nombreuses irrégularités dans la distribution des subventions de soutien à l’économie et où le secteur de l’agriculture s’illustre comme principal destinataire des aides octroyées par l’Etat, un assainissement profond est sur le point d’être mis en œuvre dans le fichier national des agriculteurs. C’est du moins ce que laissent entendre les instances administratives du département d’Abdelwahab Nouri qui viennent d’annoncer la mise en œuvre de la carte d’agriculteur biométrique.
Selon le secrétaire général de la chambre d’agriculture de Tiaret, M. Yazid Benziadi, qui a confirmé cette information, « l’opération de remplacement de la carte d’agriculteur ordinaire actuelle par une nouvelle carte biométrique dotée d’une puce électronique vient d’être lancée ». Il a fait savoir aussi que, dans un premier temps, « les équipements nécessaires pour la délivrance des cartes biométriques sont en cours d’installation dans des wilayas pilotes, dont Tiaret où l’opération sera lancée au courant de ce mois de novembre, avant de la généraliser à l’ensemble du territoire national ».
Etant le principal document qui permet l’accès aux subventions de l’Etat, la carte d’agriculteur est sujette ces dernières années à de nombreuses tentatives de fraude et de falsification qui débouchent souvent sur le détournement desdites subventions représentant un enjeu de plusieurs millions de dinars.
Dans son dernier rapport, la Cour des comptes vient de révéler que le secteur agricole bénéficie de plus de 200 millions de dinars d’aides financières, soit une proportion de 40% des dépenses annuelles de l’Etat sous forme de subventions. Cependant, une grande partie des subventions agricoles sont consommées d’une manière occulte et non justifiée, selon la même instance.
La wilaya de Tiaret, à elle seule, compte plus de 39 000 titulaires de cartes d’agriculteurs qui ont accès chaque année au système des subventions prévu pour les différentes filières stratégiques, notamment la production céréalière, le lait et l’élevage.
Mourad Allal
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