Le métier de sellier est fortement présent dans le salon d’artisanat de Tiaret, organisé en parallèle avec le salon national du cheval que la Capitale du Sersou abrite depuis mardi dernier.
Sa prépondérance dans ce salon, avec une quarantaine de stands sur un total de 100, ne signifie nullement que ce métier se porte bien, a estimé l’artisan sellier Ounissi Laid, de Constantine, qui reste l’un des derniers selliers de la ville des ponts suspendus. «Ils étaient des dizaines à pratiquer ce métier dans les années 50 et 60, dans la vieille ville, notamment à Souk El Aassar et à Rssif», souligne-t-il avec amertume et nostalgie.
«Ce métier est d’abord un art parce qu’il £uvre dans l’esthétique et nécessite beaucoup de passion et de patience et des moyens qu’il faut avoir comme les machines et la matière première, notamment le cuir et les fils de dorure qui font défaut ou très coûteux sur le marché», constate Ounissi Laïd.
Cet artisan tient à transmettre son savoir-faire et son expérience capitalisée depuis les années 70 à ses enfants et aux jeunes désirant apprendre ce métier dans le but de le préserver dans l’antique Cirta. Spécialisé dans la selle arabe avec le «mejboud constantinois», il est également devenu une référence dans la fabrication des selles anglaises, utilisées dans les sports équestres et surtout l’équitation.
Primé lors de différents festivals et salons nationaux d’artisanat, cet artisan sellier souhaiterait vivement que l’on motive davantage les jeunes de la formation professionnelle en les orientant vers ce métier qui constitue un véritable pan de notre patrimoine.
A l’opposé, la ville de Sougueur, dans la wilaya de Tiaret, s’est forgéela réputation d’être la capitale de la sellerie en Algérie, selon l’artisan sellier Djerif Yahia qui exerce ce métier depuis plus de 40ans.
A Sougueur, la question de la relève ne se pose pas, puisque sur la cinquantaine de selliers activant actuellement dans cette ville, la majorité est constituée de jeunes, formés dans un CFPA, chose qu’il considère comme très positive dans le sens où cette démarche contribue à la pérennité de ce métier ancestral, notamment dans cette région où la culture du cheval est très ancrée dans la vie des populations.
Cet artisan déplore, par contre, l’indisponibilité de la matière première à l’instar du cuir. «Nous sommes contraints de nous déplacer jusqu’à Tlemcen et dans autres villes éloignées pour acquérir cette matière. Ces frais supplémentaires se répercutent sur les prix de nos produits «, indique-t-il.
Reconnaissant que le dispositif de soutien mis en place par l’Etat est devenu une réalité concrète, cet artisan souhaiterait que le traitement des dossiers d’aides formulés par les artisans soit plus rapide qu’il ne l’est actuellement afin de pouvoir s’équiper et se développer et par conséquent, créer des postes d’emploi pour les jeunes.
La sellerie pourrait se développer davantage en Algérie pour peu qu’on établisse des programmes d’aides étudiés devant, non seulement faciliter l’acquisition de la matière première et des équipements, mais également orienter les jeunes vers ce créneau afin d’en assurer sa pérennité à travers toutes les régions du pays , ont affirmé certains artisans interrogés
par l’APS .
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