Sa présence est partout, sans qu'il ne soit d'aucune utilité pour le citoyen si ce n'est pour être responsable d'accidents de la circulation sur les routes.
Pour le simple citoyen, la présence d'un baudet au milieu d'autres animaux est synonyme d'activité relevant de tâches quotidiennes, à savoir l'agriculture ou la construction, et ce après avoir servi de moyens de transport, en dépit qu'il le demeure encore dans certains endroits du pays. Jusque-là, rien d'anormal. Sauf qu'à travers le territoire de la région d'Ain kermes, sa présence est partout sans qu'il ne soit d'aucune utilité pour le citoyen si ce n'est pour être responsable d'accidents de circulation sur les routes.
Aujourd'hui, il est traqué de toute part, “accusé” d'être à l'origine d’accidents survenus notamment sur la route menant vers la wilaya de Tiaret, où des centaines de baudets, mélangés à des dromadaires, sèment la terreur parmi les voyageurs. Le nombre d'accidents enregistrés sur cet axe routier renseigne, si besoin est, du danger, surtout lorsque la visibilité vient à manquer, la nuit ou les jours de brouillard.
D'où viennent donc ces baudets sauvages ? D'après les éleveurs de la région, les versions sont nombreuses. “Bien que depuis la nuit des temps ce genre existe dans notre région, mais de cette ampleur jamais…”, nous dira M. Moulfarâa, un éleveur connu de la région, pour qui cette situation est inqualifiable, tellement elle risque de durer encore longtemps. Ce risque est expliqué par le fait que notre interlocuteur parle “d'arrivages presque périodiques” de baudets et, ironie du sort, transportés par des camions… non identifiables ! Il expliquera, en connaisseur, que cette espèce de baudets n'a rien à voir avec l'espèce locale qui est plutôt de grande de taille et facile à apprivoiser. “Je me souviens qu'une fois, j'ai tendu un piège mais la bête n'a pas survécu, après quatre jours seulement…”. Est-ce qu'il s'agirait de baudets servant pour les contrebandes, notamment les “hallabas” des frontières ?
Très possible, dira Lhadj. Et pour étayer ses propos, il dira que plusieurs d'entre eux portent des traces d'objets tranchants, une manière de rappeler les souffrances que subissent ces malheureuses bêtes lors des safaris qu'organisent les contrebandiers. Et comme, ces derniers temps, l'étau s'est resserré à travers les frontières ouest, le mieux à faire serait d'expédier ce moyen de transport loin de la portée de ces spécialistes du langage animalier ! Sauf que, et si la stratégie serait vraie, il se trouve que le simple voyageur ou l'éleveur paye les frais de ces malfaiteurs, en attente de jours meilleurs. Soit la reprise du safari en empruntant le chemin inverse afin de récupérer leurs moyens de transport,… le baudet venu d'ailleurs !!!
A. Moussa
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