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12/16/2015

Sidi-M'hamed, une fondation ambitieuse à la recherche d'un acte de naissance

La fondation Sidi-M’hamed-Ben- Abderrahmane-Bouqabrine, le saint patron du quartier du Hamma d’Alger originaire de Bounouh, daïra de Boghni, wilaya de Tizi Ouzou, est à la recherche d’un acte de naissance officiel pour concrétiser avec le concours des pouvoirs publics et de toutes les bonnes volontés, son ambitieux programme à caractère culturel spirituel, historique et social.

Initié, dit-on, par des intellectuels, historiens, islamologues, philosophes, professeurs et cadres parmi lesquels figure un lointain descendant des Guechtouli, nom patronymique de Sidi M’hamed, le projet peine à voir le jour à cause de préjugés qui lui prêtent d’autres desseins. L’association qui ne semble pas bénéficier d’une grande écoute auprès des autorités de wilaya, sans doute à cause du manque de moyens et peut être aussi de mordant de ses initiateurs, ne vise en effet, rappelle M. Guechtouli, aucun but politique ni pour ni contre telle ou telle fraction de la société ou courant de pensée. Le laisser croire relève d’un malentendu ou de mauvaises intentions. Il s’agit en revanche, indiquet- il, de restituer et de promouvoir la pensée et l’œuvre de Sidi M'hamed fondateur de la confrérie Rahmania qui guide et inspire la vie de millions de citoyens algériens et africains. Il faut sortir ce saint homme de l’oubli de l’histoire, voire de la césure de notre histoire en tranches séparées et isolées les unes des autres, phénomène politique caractérisant notre passé pourtant très riche et glorieux. Sidi M’hamed Ben Abderahmane fait partie de notre patrimoine historique culturel et religieux. A ce titre, il représente l’une des figures qui ont forgé l’esprit de résistance de notre peuple et sa cohésion nationale, forcé le respect des pouvoirs temporels successifs de leur époque grâce à l’adhésion des populations à leurs démarches et principes généreux, une autorité morale qui s’exerçait par le savoir, la sagesse, la probité autant que par l’humilité de nos savants religieux. Sidi M’hamed est né en 1715 dans la tribu des Aït Smaïl de Boghni faisant partie de la confédération des Guechetouli descendants, paraît-il, des Getule, branche berbère implantée au pied du Djurdjura, 2500 avant l’ère chrétienne, d’après la même source. Après des études dans une zaouïa des Ath Irathen, il se rendit à La Mecque puis en Egypte où il fit de brillantes études à El Azhar avant d’être requis par le sultan du Soudan pour enseigner à ses enfants. Celui-ci lui donnera sa fille pour épouse et le chargea d’aller répandre le même enseignement dans son pays d’origine, affirment les responsables de la zaouïa de Bounouh qui a repris du service depuis deux ans après une éclipse forcée due à la terreur imposée par les hordes qui ont souillé et travesti les nobles idéaux de notre religion. L’association qui se réclame donc de Sidi M’hamed Ben Abderahmane, de sa tarika et des écritures sacrées, affirme vouloir faire dans la pédagogie et le redressement spirituel en mettant en valeur les grands savants de l’Islam algérien. Fidèles aux enseignements de leur maître, les adeptes de Sidi M’hamed disséminés à travers 240 zaouïas et mosquées du territoire national seraient à l’origine, selon M. Guechtouli, d’une trentaine de soulèvements contre l’envahisseur français entre 1871 et 1930, et ce, après que la confédération des Guechtouli eut payé un très lourd tribut au régent de l’empire ottoman. Rappelons pour terminer que l’APC de Sidi M’hamed a participé avec une forte délégation présidée par le maire au recueillement et manifestations populaires qui eurent lieu à Bounouh en avril 2006 à l’occasion de l’Achoura. Elle avait fait part de son intention d’organiser un colloque national les mois suivants sur ce saint homme fondateur de la tarika rahmania qui eut des démêlés, paraîtil, avec le dey de l’époque et les oulémas de palais avant d’être enfin toléré puis vénéré.
B. T.

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