Le Capitaine ZOUBIR de son vrai nom HAMMAIDIA Tairet est né en 1931 dans le Sersou à OULED LILLI (Tiaret).De retour d’Indochine en 1955, il fut affecté au poste de SBABNA (frontière Algéro-Marocaine) avec le grade de sergent. Il prit contact avec l’ALN et il obtint l’accord du Commandant Rachid MESTGHANMI. C’est ainsi que le Samedi 16 Février 1956 il attaque puis déserte la caserne de SBABNA jour de week- end ou la surveillance est allégée et le chef de caserne absent. Il rejoint le maquis avec 57 soldats algériens en chargeant 20 mulets en armes lourdes et légères. Ce fut un coup très dur pour l’armée française.
Après ce coup d’éclat ,il fut promu Lieutenant et fit partie des colonnes de pénétration qui démarrèrent des monts de Trara, Beni Snous et Fellaoucène pour la création des zones 6 (Mascara-Saida ) et la zone 7 (Tiaret - Frenda - Ain kermes).Ces zones seront dotées d’une partie de l’armement qu’il à subtilisé à la caserne militaire de Sbabna.Il opéra en sa qualité d’officier de l’ALN au sein de cette zone ou il rencontra la moudjahid Leila TAYEB née le 04/03/1939 à Oran ,qui à rejoint le maquis avec sa camarade de classe Aicha Saad El Hachemi alors qu’elles avaient à peine 17 ans ,et qui fut infirmière dans la zone 6 aux cotés des Docteurs ISSAD Hassen « Si Khaled » et DAMARDJI Youssef tous deux tombés au champ d’honneur avec ses sœurs de combat BOURI Houria et OULD KABLIA Zoubida qui ont aussi été membres de cette unité sanitaire en zone 6 qu’elle a quittée par la suite , pour rejoindre la zone 7 de Tiaret. C’est ainsi que Leila TAYEB devint l’épouse du valeureux ZOUBIR.Après la mort du Commandant DJABER (Met aiche Abdelkader de Béni Snous) et de ses compagnons dans un accrochage dans la région d’Ain Fezza, Houari Boumediene décida de renforcer la zone du héros resté à ce jour sans sépulture, en affectant ZOUBIR en qualité de Chef de la zone 1 avec le grade de CAPITAINE et en faisant appel au Lieutenant Zonal LAZREG Belyakdoumi de AMMI MOUSSA, lui aussi ancien d’Indochine, bien connu dans la zone 6 pour le rejoindre.A l’été de l’année 1959, les approvisionnements en denrées alimentaires, armement et munitions firent défaut, ce qui équivalait à l’asphyxie, ajoutant à cela les centres de regroupement qui empêchaient le contact des djounouds avec la population. Les aides alimentaires, financières, armement et munitions n’arrivaient pas et les appels restaient sans suite. Si Zoubir apprenait par la presse et la radio que les réfugiés Algériens au Maroc vivaient dans une très grande misère. Un représentant de l’IRO (Organisation Internationale des réfugiés) déclarait au journal le monde ne rien comprendre à ce dénuement puisque les camps étaient régulièrement approvisionnés et que de l’argent même leur a été distribué (200 Dollars par personne.)Si Zoubir fit sa petite enquête et remarque que les denrées alimentaires se vendaient dans les souks marocains avec l’étiquette de l’IRO et de la croix rouge internationale et que, d’après les responsables d’Oujda l’argent récolté de ces ventes était destiné au maquis de l’intérieur. Zoubir rentra dans une colère noire et avec Vingt fidèles de ses compagnons dénonça les turpitudes de quelques responsables d’Oujda et rentra en sédition, déserta le maquis de l’intérieur pour se rendre au Maroc en leur disant : « n’attendez pas de moi que je sacrifie mes hommes pour des profiteurs de votre acabit, des révolutionnaires de palace pour reprendre le terme cher à ABANE RAMDANE ». Après quelques mois de résistance, et devant le manque de munitions et le nombre important des djounouds (mieux armés et bien nourris) de l’Armée des Frontières, ils se rendirent aux forces royales marocaines qui lui avait offert l’Aman. Le Prince HASSAN II n’a pas tenu sa promesse, il remit les prisonniers au camp de KHEMISSET ou ils furent éliminés et le CAPITAINE ZOUBIR eut droit à un simulacre de procès ou le tribunal révolutionnaire avec à sa tète le Colonel OTHMANE le condamna à mort.La mort de ce baroudeur, robin des bois des temps modernes restera au travers de la gorge de plus d’un responsable de l’armée des frontières, et personne à ce jour n’a le courage d’aborder ce sujet si sensible ou un héros authentique à été trahi..
Par Hocine Ouali Historien
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