CPA Jardin Senoussi,In-Salah, Algerie
Ce qui marque les nombreux récits concernant la création d’In Salah (sud algérien) ; l’apparition de Tine Hinane et de sa fille Kella. Parmi ces récits ceux recueillies au début du20ème siècle par le lieutenant Voinot au Tidikelt.
L. Voinot, dans son livre Le Tidikelt (L. Fouque, Oran 1909) p. 48, rapporte plusieurs traditions sur la création d’In Salah. Il semble que les traditions arabes la disputent aux traditions berbères. Dans l’une de ces dernières on parle de Kella, fille de Tine Hinane, (dont l’existence remonte auXVIIIe siècle). Nous remarquons cependant que dans ces traditions l’on reconnaît la présence des Touareg Kel Ahamellen sur ces territoires. Cependant Voinot place la création de cette oasis au XIIIe siècle après avoir remarqué que ni Ibn Batoutah, ni Ibn Khaldoun, ni Léon l’Africain ne citent In Salah.
Version V. (Voinot 1909)
D’après les gens d’In Salah, leur agglomération serait la plus ancienne du Tidikelt. A l’origine il y aurait eu dans la raba une source, sur l’emplacement de laquelle les opinions sont partagées.
Les Kel Ahmellen fraction des Touareg Ahaggar, nomadisaient de temps à autre dans la raba…un de leurs nègres, nommé Salah, ayant trouvé cette source, fit de petites cultures, la source prit son nom ; Aïn Salah était fondée. S’il faut en croire la tradition, ces faits seraient antérieurs au XIIIe siècle.
La légende ci-dessus est encore rapportée avec une légère variante.
La raba était autrefois le lieu de passage des pèlerins venant du Maroc, du Touat, du Gourara pour se rendre à la Mecque. Le nègre Salah aurait été abandonné à la source par des pèlerins. Près de la source était alors campée une targuia du nom de Kella bent (fille) Tine Hinane ; Salah se serait installé et aurait creusé la foggara el Malah…le jardin créé, les Touareg en revendiquèrent la propriété en tant que maîtres du pays ; il en résulta des conflits. Les Touareg venaient annuellement piller les cultures : ils prirent enfin l’engagement de cesser leurs déprédations, moyennant le paiement d’une refara de deux charges de dattes.
Version G. (Gast 1969)
En fin de 1969, à In Salah, M.Gast put prendre connaissance d’un manuscrit ancien qui bien que concernant principalement la création d’In Salahmentionnait également le personnage de Tine Hinane. Nous reproduisons ci-dessous la traduction du passage de ce texte où il est fait référence à l’ancêtre présumée des Kel-Ahaggar.
Le Manuscrite
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« Au nom de Dieu, clément et miséricordieux
Que ceux qui font partie de la communauté des Musulmans et prendront connaissance (de ce document) sachent :
Sache Monseigneur que le Sayyid al Hadj Muhammad el Salih et le Sayyid Mubarek al-‘Anbari en l’an 981 vinrent à Al-Majrat avant quiconque en l’an 891 (barré dans le texte) alors qu’ils se rendaient à la mekke vénérée. Ils vinrent ici et y passèrent une durée de 4 jours. Ils se rendirent à Tit et retournèrent vers l’ouest, à Marrakech ; et en 1020 Tihninan fille du Sayyid Malek vient (ici caractères tifinar qui signifient : ) Tine Hinane ben Sid Malek et de Nema oulet Sidi Malek.
En 1030 vient le Hadj Abu-l-qasim fils du chef de la caravane (du pèlerinage) accompagné de Salih son esclave qui tomba en ce lieu.
Le Sayd le laissa chez le Sayyid al Hadj Muhammed al Salih. Il creuse pour lui une source à al-Majrat, c’est l’esclave Salih qui creusa la source et on l’appela ‘Ayn Salih’ (la source de Salih) ».
La date de la création d’In Salah à partir du puits creusé par Salah pourrait-être plausible ; 1030 de l’Hégire, c’est1621 de l’ère chrétienne. Quant à la date du passage deTine Hinane à In Salah, elle apparaît comme singulièrement aberrante : 1020 de l’Hégire, c’est 1611 de l’ère chrétienne. Or, une datation obtenue à l’Institut d’Etudes Nucléaires d’Alger en 1967, à fourni sur un échantillon de bois du lit de Tine Hinane : 1480 ± 130 B. P., soit 470 après J.C.
Par ailleurs, nous remarquons qu’Ibn Khaldoun dans l’Histoire des Berbères rapportant l’opinion des généalogistes Arabes et Berbères, dit que les Hooura (c’est-à-dire les Ahaggar) sont appelés « enfants de Tiski ». Cette dernière est surnommée Tiski la boiteuse. La Tiski d’Ibn Khaldoun est donc au moins antérieure au14e siècle.
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