Histoire ancienne de la région d’El-Bayad
L’histoire
très ancienne de la région d’El-Bayad à été démontrée
par
l’existence de divers sites de gravures rupestres qui sont étendus
sur
presque toute la wilaya. Il y a, à titre d’exemple, le site du bélier
de
Bou alem, le scorpion géant d’arbaouet, les écrits du ksar rouge
ou
il y a la représentation d’un homme armé d’une hache de l’âge
néolithique
et d’un buffle antique, les mektoubas de challala et d’elabiodh
Sid
cheikh. Ces peintures montrent le passage de l’homme
sur
ses terres depuis des milliers d’années. Des études ont été
effectuées
par des spécialistes lors de la colonisation et ont
démontré
la véracité de ses écrits. On cite à titre d’information la
communication
faite par le géologue français Flamand devant ses
pairs
de la société de géologie de Paris en Juin 1899 ou il leurs fait
par
de sa découverte du bélier de Bou-alem dans la région Géryville.
Ces
dessins remontent à 6000 ans avant le christ c’est à dire
8000
ans avant notre époque. Il y a lieu de noter qu’un timbre à
l’effigie
du bélier a été édité par la poste.
Dessins
rupestres :
Les
peintures rupestres de la région datent de la période du
néo
lytique c'est-à-dire d’il y a 6000 à 8000 ans. C’était l’ère de la
pierre
polie avant la découverte des premières écritures. Henri Lhote
explorateur
et ethnologue français (1903-1991) à fait un remarquable
travail
et a recensé plusieurs sites dans la région sur les quarte points
cardinaux
en y ajoutant parfois ses propres et pertinentes remarques
que
vous trouverez sur le sujet : A l’ouest de Géry-ville Kef el Akhal
ou
rocher noir : la station, signalée dès 1892, présente la figuration
de
quatre bubales de grandes dimensions particulièrement
caractéristiques,
dont l'un précédé par un canidé et associé à un petit
personnage
qui à les bras levés au ciel. Tazina: au sud de l'ancienne
route,
sur trois rochers isolés parmi de nombreuses gravures de
petites
dimensions (entre 20 et 90 cm), un éléphant et des antilopes
côtoient
des béliers à sphéroïde et un bovidé. Goulib et-Tyour : à
environ
trois kilomètres à l'ouest de Tazina et cinq de la Chebka
Dirhem,
le site se compose d'une dizaine de gravures, antilopes,
autruche,
éléphant. Daïâtes Touijine: à une quinzaine de kilomètres,
depuis
l'embranchement, sur l'ancienne piste d'El-Bayad (au nord),
un
grand bubale altéré et un plus petit côtoient une autruche et des
Mammifères.
Gara
Dirhem et Chebka Dirhem: une trentaine de gravures, au long
de
quatre stations échelonnées sur 3,9 km, antilopes, autruche,
rhinocéros,
éléphant, petit bubale et bovidé. Une bonne part des
gravures
se sont trouvées détruites lors de l'extraction de pierres à
bâtir.
On trouve sur le sol des perles en coquille d'oeuf d'autruche.
Atrafa
foum Foug: quelques kilomètres au nord des précédentes
stations,
présente un petit ensemble d'antilopes ou gazelles dans le
style
de Tazina.
Feidj
Naam: plus au nord encore, parmi une vingtaine de gravures,
antilopes,
bubales, cheval, lion, un orant est associé à un bélier à
disque.
R'cheg Dirhem avec une représentation humaine. Rosfat el
Hamra.
Mouchgueug: un monumental éléphant (310 cm) est d'un
dessin
assez grossier que l'on rattache au style de Tazina. On y
trouve
aussi des béliers, un personnage de style schématique et une
gravure
énigmatique d'ovidés accolés « siamois ».
Guelmouz
: le site est composé de nombreuses gravures (bubale,
autruches,
antilopes, orant à phallus). La figure la plus célèbre est
celle
d'une panthère ou d’un léopard. Le trait profond y est
soigneusement
poli, le pelage est bien représenté par un quadrillage
minutieux.
Garet
Samouta: à environ une demi-heure de marche à l'ouest de la
Garet
et-Taleb, un groupe de gravures de qualité inférieure côtoie un
autre
de la période dite libyco-berbère.
Garet
et-Teben: à 1 km après Guelmouz, en suivant
l'embranchement
à gauche, sur le premier Kef à droite, deux
éléphants
de plus de deux mètres de longueur et un grand bubale (en
profil
relatif mais ayant les deux yeux marqués) sont de qualité
esthétique
moindre.
Garet
Taleb Un « scorpion » de six mètres de long, en fait un
«
animal mythique », y constitue, dans un étroit couloir, l'une des
gravures
les plus monumentales et les plus harmonieuses de la
région.
L'exécution technique, qui a dû exiger un travail
considérable,
est particulièrement soignée. L'animal est composé de
gauche
à droite de huit groupes d'organes successifs, ordonnés
comme
des guirlandes festonnées autour d'un tube digestif portant à
son
ouverture des extrémités arrondies. Sa partie postérieure est
prolongée
par une queue annelée, revenant de droite à gauche sous
le
corps, terminée par un organe filiforme. L'ensemble présente des
analogies
avec certaines larves aquatiques.
Gouiret
bent Saloul à 5 km de cet embranchement, au nord,
présente
deux grands bubales, plusieurs ensembles de petites
gravures,
plutôt de mauvaise facture, dont des dessins d’un éléphant
et
d’un éléphanteau. Kheloua de Sidi Cheikh, à 1,5 km de
l'embranchement,
au bord de la route, est un site important où se
rencontre
d'imposants bubales de plus de 2 mètres, plusieurs béliers
à
sphéroïdes.
El
Krima Les nombreuses gravures, sur une falaise rouge au sud de
la
route appartiennent pour quelques-unes au style bubalin de
grandes
dimensions, pour les autres (félin, bubale, antilopes et
autruches).
Parmi
les sites répertoriés au sud de la ville d’El-Bayad vers Brezina
il
y a Kef Mektouba du lieu dit Ksar el Hamar avec une
représentation
d’un homme levant les mains au ciel et un bélier.
Ain
Maghsal: à 2 km environ à l'est du précédent, le site, composé
de
trois stations, se trouve en suivant la piste de Brezina (à 17 km
d'El-Bayad
sur la route d'Aflou) durant 11 km, puis à 800 m à droite.
Les
70 gravures sont de différentes époques, quelques-unes de
l'école
de grandes dimensions, la plupart dans le style de Tazina
(plusieurs
figurations humaines, orants, personnages avec arc et
carquois,
boucliers).
Hadjrate
Driess à quelques kilomètres d'Ain Maghsal, dans un
ensemble
exceptionnel de cinq bubales, le premier, à gauche, mesure
2,80
m, les suivants apparaissent à mesure plus schématiques et de
taille
plus réduite, le dernier s'apparentant au style de Tazina. Entre
les
cornes du plus grand bubale il existe plusieurs personnages.
Merdoufa
se situe à 17 km d'El-Bayad en direction d'Aflou. Le site
est
composé de quatre groupes de gravures. Le premier est constitué
de
trois grands bubales altérés de qualité médiocre. Le deuxième
rassemble
sur un grand panneau de nombreuses représentations
animalières
(bubales, éléphant, bovidés, autruches). Le site présente
plusieurs
figurations humaines, l'une aux jambes fléchies datant de
l'étage
bubalin, une autre, postérieure, d'un homme couché sur le
dos
associé à quatre félins.
Les
sites de la région de Brézina
El
Arrouya à 8 km au nord, présente un équidé et un félin.
Hadjar
Berrik à 2 km à l'ouest, on ne rencontre aucune figuration de
style
monumental mais de nombreux animaux dans le style de
Tazina
et un orant, dont le corps semble recouvert d'un vêtement
descendant
jusqu'aux pieds, associé à un bélier, ainsi que des oeuvres
plus
tardives, chars de style schématique et contours de sandales.
A
l’est d’El-bayad sur la route d’Aflou
Prés
de Bou Alem, le grand bélier qui, selon Lhote, constitue la plus
belle
représentation en Afrique du nord. Il recense trois stations,
Hadjra
et-Teïr, Moulât Kef R'Kem et Bou Alem. Il existe en fait sur
le
site quatre béliers. Les autres béliers, situés à peu de distance, sont
de
plus petites dimensions et apparaissent d'une qualité inférieure.
Les
traces des dinosaures
Traces
de dinosaures à 15 km au nord d’El-Bayad
Non
seulement la localité recèle une présence très ancienne de
l’homme
mais aussi celle de l’animal. Voici ce qu’on lit dans le
bulletin
archéologique de Mars 2007 du ministère de l’énergie et des
mines
édité en langue anglaise: Plus de 350 empreintes de pas de
dinosaures
associées à des ossements de poissons, de crocodiliens,
de
chéloniens, de mollusques et des débris végétaux d’âge crétacé
inférieur
ont été mises en évidence dans plusieurs localités, dont les
plus
importantes sont celles situées au nord de la ville d’El-Bayad et
au
Nord-Ouest de Brezina. Etalées sur une superficie de 1,250 km2
environ
et se trouvant sur des dalles de calcaires argileux, les
empreintes
de la première localité se répartissent sur deux sites (site
1
et site 2) distants de 500 m environ l’un de l’autre. De même, le
site
3, situé au Nord-ouest de Brezina (au niveau de la localité d’El
Mezioued),
présente deux dalles gréseuses. L’analyse de plusieurs
pistes
révèle la présence de deux ichno-types sur les sites 1 et 3, l’un
bipède
tétradactyle et griffu présentant deux formes identiques mais
de
taille différente et l’autre quadrupède à empreintes arrondies en
demi-lune.
Le site 2 en présente trois (deux bipèdes tridactyles de
petite
et grande taille et un quadrupède à empreintes arrondies en
demi-lune,
de petite taille). Les empreintes du site 3 de Brezina sont
comparables
à celles du site 1 d’El-Bayad. Les études biométriques
et
systématiques détaillées, actuellement en cours, permettront de
préciser
leur appartenance paléo ichnologique. Les données
préliminaires
permettent d’attribuer l’ensemble de ces pistes à deux
lignées
de dinosauriens représentées par trois Théropodes et deux
Sauropodes.
La
présence de dessins rupestres et de traces de dinosaures
disparus
montre l’ancienneté de la vie dans la région ainsi que la
richesse
de son passé. La population est à base berbère et des tribus
de
béni-Hilal qui sont venus du Nedjd d’Arabie saoudite vers
l’Egypte
et ensuite migrèrent vers le Maghreb à travers la seguia
Hamra,
c'est-à-dire le fleuve rouge du Sahara occidental, puis
montèrent
vers le Nord. Selon le grand sociologue Ibn-khaldoun les
Hilaliens
étaient accompagnés lors de cette grande migration de
leurs
femmes et de leurs enfants, lorsqu'ils sont venus au Maghreb et
en
Algérie. Ils s’y sont installés et se sont mêlés aux tribus berbères
nomades
ou des ksour. Ils ont eu protection et refuge chez des
tribus
berbères du Haut Atlas à l'époque représentées par Ibn
Tachfine,
Oussaden et d’autres. Les ksars de bousemghoun, stitten
ou
bent el-khas de Brezina sont très anciens.
Histoire
du mont des ksour :
L’histoire
des
ksours et du sud ouest algérien est relativement liée à
la
politique qui éxistait à cette époque. Chaque royaume qui s’installe
et
domine impose son point de vue et sa doctrine sur la population.
Au
deuxième siècle de l’hégire se créa l’état des Rustumides à
doctrine
kharijite qu’il imposa aux populations berbères. Il avait
comme
capitale Tihert (Tiaret) et dura 133 ans. A la fin du 3e siècle
de
l’hégire les Fatimides s’emparèrent du Maroc et de l’état
Rustumide
de Tiaret. Pour aller de Tiaret au Maroc- qu’ils
détiennent-
et revenir, les Fatimides passèrent par le sud-ouest et
restèrent
quelques temps à arbaouet. Les populations seront
converties
très probablement à la doctrine chiite pronée par les rois
fatimides.
Au milieu du 6ème siècle hégirien fut fondé l’état
almohade
sous la conduite d’Abdelmoumen, les Almohades
s’emparèrent
de tout le Maghreb qui se sera unifié pour la première
et
dernière fois dans son histoire. C’est à cette époque que le sudouest
fut
englobé dans le vaste empire almohade, les Berbères
gouvernaient
pour leur propre compte sur tout le Maghreb qui fut
soumis
à l’autorité centrale du nord ; pour la première fois, le même
rite
sunnite, imposé en premier par le ziride ibn badis et ensuite par
les
Almohades, fut pratiqué par la majorité des Maghrébins. Cette
partie
du pays passera aux zianides. Sous le règne de Yaghmorassen
(mort
en 1283) il fit venir de la région de Ziban de Biskra les tribus
arabes
des Béni Amer descendants des hilaliens, pour se renforcer
contre
les Mérinides et pour la défense de son royaume. En
contrepartie,
le roi ferait concession aux Béni Amer des terres sur le
sud-ouest
algérien sur lequel ils vinrent s’installer en grand nombre.
On
trouve alors les « Arabes » dans la campagne et « les Berbères »
dans
les ksour. Les ksour les plus anciens, de plus de dix siècles, sont
arbaouat,
bousemghoun, chellala, Brezina et les ruines d’un fort
datant
de l’ère romaine à Géry-ville. Les autres ksour de la région
seront
constitués par les arabes et arabo-berbères il y a moins de huit
siècles
comme Stitten, ghassoul, sidi-tiffour.
Un
paléontologue français venu dans la région en 1862 fit la
découverte
d’un mollusque terrestre non inventorié et qu’il a appelé
hélix
geryvillensis en
lui donnant le nom du lieu de la découverte.
Chapitre
2 : La ville en 1853
Nichée
sous les pieds des monts Bouderga et ksel dans la chaine
des
djebels Amour, la ville d’El-Bayad qui culmine à plus de 1300
mètres
d’altitude a vue son baptême de naissance le 20 novembre de
l’année
de grâce 1852. Cette date coïncide avec la création de la
première
garnison militaire construite sur ordre du général français
Pélissier
pour suivre l’évolution des révoltes des populations locales.
En
décembre 1853 Pélissier envoi une lettre à son lieutenant chargé
de
construire la garnison lui ordonnant de nommer ce poste Géryville
du
nom du premier colonel français qui avait mit son pied sur
ce
sol avec sa colonne en 1843. Il avait été chargé de parcourir la
frontière
avec le Maroc pour empêcher les gens de rallier la révolte
de
l’émir Abdelkader. C’est lui qui détruisit les ksour de ghassoul et
Brezina.
Le site abrite actuellement la caserne et la brigade de la
gendarmerie.
C’était en fait une petite colline qui surplombe la vallée
et
un petit lac de deux cents mètres de long. L’embryon de la citée
nommé
en l’honneur d’un des leurs commença sur ses lieux. C’était
en
fait un site de ruines romaines que les autochtones appelaient
communément
les béni-amers. Il y avait, de l’histoire retenue par les
mémoires
locales, un lieu dit : ksar labiadh c'est-à-dire de couleur
blanche
certainement due à celle de la roche et dont la ville tire son
nom
actuel. Si les ksour avoisinants remontent à plus de sept siècles,
la
ville d’El-Bayad a une histoire très récente. On se pose la question
sur
le choix du site de ce poste. En fait c’est un lieu très haut et
protégé
au nord par le mont dhalaa qui veut dire monticule, au sud12
est
par Bouderga et au sud-ouest par ksel. Bouderga veut dire celui
qui
abrite et ksel veut dire le long ou l’étiré mais d’autres disent qu’il
vient
du mot berbère éksel c'est-à-dire le bec de l’aigle. Si on regarde
avec
attention la cime du mont on voit effectivement une forme de
bec
d’oiseau. On peut voir donc l’ennemi d’où qu’il vient et éviter
toute
mauvaise surprise. Ensuite le climat de la steppe ressemble
beaucoup
à celui de la France avec des températures très froides en
hiver
avec des gelées et moyennement chaudes en été. En plus c’est
la
région ou on peut faire pousser les pins et les sapins, histoire de
ne
pas être trop dépaysé pour les colons. En amont du fort se trouve
l’oued
et plusieurs sources d’eau et une végétation pas trop
abondante.
Il y avait des lopins de terres jardinés du coté des deux
versants
de l’oued. Un journaliste du monde illustré de 1857 venant
en
Algérie disait que Géry-ville est le poste avancé que les arabes
appellent
« notre oeil sur le désert ». C’est tout simplement la porte
du
Sahara.
A
la fin du 19 siècle tout un village s’étira et s’étendit sous les
pieds
du fort militaire bâtit précédemment. La petite bourgade
commença
alors à attirer les spahis puis les colons et ensuite les
autochtones
des anciens ksour voisins. Il y avait alors le village
colonial
avec ses débits de boissons comme le café de Bordeaux ou
l’hôtel
du Sahara, l’église et de l’autre coté un village indigène appelé
aussi
village nègre ou Grabat. Le premier cimetière des chrétiens a
été
inauguré le premier Mai 1859 par un certain abbé Lacombe et le
commandant
supérieur du cercle militaire Colomb. La première
école
communale fut construite à la fin des années 1890. On dit que
le
premier directeur de l’école avait un fils enseignant dans le même
établissement
et qui est mort en 1916 lors de la première guerre
mondiale.
Il a y avait encore sa photo accrochée dans la salle de
classe
ou il enseignait et qui est restée dans sa salle au dessus du
bureau
du maitre jusqu’en 1962. Je me souviens de la première
rentré
à l’école communale à l’aube de l’indépendance en septembre
1962
accompagné de mon père qui m’emmena au bureau du
directeur
qui s’appelait Mr. Lozano un bonhomme sévère qui nous
faisait
peur rien qu’à le voir. Il instaurait une discipline très rigide
mais
qui portait ses fruits. Après l’inscription je fus dirigé vers la
première
classe en entrant à droite ou il y avait un maitre qui
s’appelait
Valois. Il y avait une cour et une dizaine de classes tout
autour
avec au fond le bureau du directeur et une salle qui faisait
office
de bibliothèque. Je me souviens aussi du grand poirier dans le
petite
cours mitoyenne à la salle de théâtre et de cinéma. Les maitres
étaient
en majorité des français comme Valois et espagnols comme
Alvarez
José fils du boulanger de la ville qui restera avec sa famille
jusqu’en
1965.
Commençons
l’histoire par son début avec comme
premier
élément les raisons qui poussèrent les occupants francais à
créer
un fort militaire renforcé dans la région de la roche blanche qui
donna
son nom à El-Bayad. Les chefs militaires français voulaient
suivre
les révoltes en gestation dans la région et surtout les faits et
gestes
du chef insurgé le cheikh Bouamama. Géry lui-même est venu
dans
ses contrées pour stopper ou limiter le retour des fidèles de
l’émir
Abdelkader de la frontière marocaine ou ils s’étaient refugiés
vers
1944. Après avoir maté les premières révoltes sous la force des
armes
et du feu, les colons optèrent pour la mise en place d’un fer
de
lance ou grand poste avancé à El-Bayad pour mieux contrôler les
portes
du désert. Ce lieu stratégique est une sorte de guérite naturelle
entourée
de monticules sur les quartes cotés. Après la construction
du
poste militaire il y eu beaucoup de révoltes populaires, on parlera
de
la première qui est celle orchestrée par le bachaga Slimane Ben
hamza
vers 1864 et celle qui dura dans le temps avec le cheikh
Bouamama
de 1881 jusqu’au début du siècle. Il y aura aussi celle des
géramnas
une tribu des trafis qui dura jusqu’en 1929.
Chapitre
3 : révolution de bouamama.
Timbre
à l’effigie du cheikh.
Première
révolte de Géry-ville :
A
la mort de si Hamza le calife du Sud résidant à Géry-ville
au
début de l’année 1864, son fils Slimane lui succède en tant que
bachagha
de la ville. Il habitait juste à coté du poste militaire dans
une
maisonnette avec terrasse-balcon. Le 11 mars 1864 si Slimane
sort
discrètement de la ville et part pour prêcher le jihad contre les
colons.
Il rassembla les tribus de la région pour l’insurrection. En
ces
moments ils apprirent l’arrivée des renforts militaires de Tiaret
avec
des goumis Harar. Ces derniers firent défection et laissent le
colonel
beau prêtre avec 150 hommes à la petite source de
boubkeur.
Les fideles de si hamza attaquèrent le camp ennemi et
décimèrent
toute la colonne. Si hamza est mort les armes à la main
ainsi
que le colonel. Sur ce lieu les français élevèrent un monument à
l’honneur
de leur colonel. Il y eu une autre bataille le mois de Mai
de
la même année.
Voila
ce que raconte un article du journal « le monde illustré » sur
cette
bataille : Si sliman avait son camp au marabout de sidi tiffour,
c’est
là qu’il attendait les goums de tiaret parmi lesquels il comptait
beaucoup
d’hommes dévoués. Ces goums abusèrent de la confiance
du
colonel, se rendirent chez si sliman lui demandant de venir
attaquer
sans retard le détachement francais. A 5 heures du matin,
les
malheureux cent fantassins furent massacrés…si sliman tua le
colonel
à la porte de sa tente et le capitaine isnard des bureaux
arabex
eut le meme sort dans les memes conditions...un vétérinaire
des
spahis échappe au massacre grace à sa jument et apporte à tiaret
la
lugubre nouvelle. C’était l’article de ce journal en 1864.
Après
l’avortement des révoltes locales menées principalement
par
des chefs ouled-Sid-Cheikh, le cheikh bouamama prépara
minutieusement
une révolution contre les colons pour les chasser du
territoire.
Il cherchait des alliés à travers les tribus riveraines mais
aussi
au Maroc pour fortifier sa puissance militaire et ce depuis 1879.
Les
tribus locales étaient déjà mecontentes suite à l’interdiction qui
leurs
a été faite par les chefs militaires de ne pas se déplacer en 1879
et
1980. Cette décision provoqua une hécatombe dans les cheptels
des
éleveurs. Un autre événement vient précipiter le déroulement
des
préparatifs qui eu pour lieu la région de rogassa prés de Géryville.
L'assassinat
le 22 avril 1881 d'un officier français, le lieutenant
Weinbrenner
qui occupait le poste de chef du bureau arabe de la
région
d' El-Bayad avec quatre de ses gardes par des membres de la
tribu
des trafis faction des geramnas qui prirent la fuite en direction
du
cheikh Bouamama précipita la révolution. Cet officier venait
arrêter
deux gars sympathisants de bouamama. Il s’agit de dine ben
mohammed
et dahmane ben cheikh. L’artisan de la révolte entra
immédiatement
en guerre contre les colonisateurs en avançant vers
la
région de Chellala. Le cheikh aurait voulu attendre la période des
récoltes
de blés en juin et juillet pour constituer des réserves pour
ses
fidèles mais cet épisode avança inexorablement le cours de
l’histoire.
Bouamama
raconté par Maupassant
Voila
ce que raconte le célèbre nouvelliste et auteur français
Guy
de Maupassant concernant la révolution du cheikh Bouamama
quant
il fut envoyé de France par son journal « le gaulois » en 1881
dans
la région de Saida et Géry-ville : bien malin celui qui dirait,
même
aujourd'hui, ce qu'était Bou-Amama. Cet insaisissable farceur,
après
avoir affolé notre armée d'Afrique, a disparu si complètement
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire