ORTIE - GRANDE ORTIE
Les orties sont des plantes vivaces herbacées, nitrophiles, appartenant au genre urtica et à la famille des urticacées. Les deux espèces les plus connues sont la grande ortie (urtica dioica) et l'ortie brûlante (urtiva urens).
Les botanistes nomme la grande ortie "urtica dioica", nous la connaissons sous des noms communs, tels que: ortie dioïque, ortie commune,... Le nom commun français se rapproche de l'italien ortica ou de l'espagnol ortiga.
En phytothérapie on utilise aussi bien les feuilles que les racines, mais pour des indications différentes.
La racine par son action anti-inflammatoire soulage les problèmes de miction reliés à l'hypertrophie bénigne de la prostate (phase I & II), alors que la partie aérienne soulage les douleurs de l'arthrose et de l'arthrite rhumatoïde, les feuilles sont utilisées également comme tonique, dépuratif et diurétique.
La Commission E (Allemagne), l'OMS,et l'ESCOP reconnaissent l'usage de la racine d'ortie pour soulager les problémes dues à la miction dans les cas d'hypertrophie bénigne de la prostate (phase I & II). Ses mêmes instances reconnaissent à la partie aérienne de l'ortie sa capacité à irriguer les reins, la vessie, et les voies urinaires en cas d'inflammation,
On lui reconnaît une action anti-inflammatoire permettant de soulager les douleurs arthritiques et rhumatismales. Depuis quelques années, grâce à des essais cliniques on lui reconnait une action sérieuse sur les rhinites allergiques.
1°) Etymologie.
Le premier nom botanique "urtica" vient du verbe latin "Urere" qui signifie "brûler ou tourmenter".
Le second nom botanique "dioica", est la somme de "di-" (qui signifie: deux) et du grec ancien "oïkos" (qui signifie: maison), soit littéralement "deux maison". Car en effet les plantes dioïques sont des plantes ayant les fleurs mâles et les fleurs femelles sur des pieds différents.
Il existait dans les anciens écrits deux espèces majeures d'orties : l'ortie romaine et l'ortie morte, qui se décline chacune en sous espèces :
- L'Ortie Romaine (urtica fyluesftris, ou urtica Romana ou urticamas(1)), l'espèce principale, pousse de façon sauvage dans les bois, mais était également jardinée par les herboristes. Tandis que les sous espèces, la Grande Ortie (urtica major ou urtica communis ou urtica foemina) et la Petite Ortie (urtica minor ou suivant l'appelation de Pline, Cania) pousse plutôt le long des haies ou des murailles. Ces espèces, après floraison, meurent au mois d'août.
- L'Ortie Morte (Lamium d'apès Pline, ou urtica mortua) se divise en deux sous-espèces dont l'une ne sent pas beaucoup. Celle-ci se décompose en plantes à fleurs blanches, jaunes ou rougeâtres. Ses feuilles sont longues, cernées tout autour, mais plus blanches et non urticantes, à la racine fibreuse.
Au Moyen Âge, on attribuait à l'ortie toutes les vertus thérapeutiques. Pour Hildegarde de Bingen (1098-1179) religieuse bénédictine, compositrice et botaniste du XIIe siècle: "l'ortie est une espèce totalement chaude. Elle purge l'estomac et en fait disparaître les humeurs."
Johann Wonnecke von Caub, qui latinise son nom en Johannes de Cuba, est l'auteur du premier livre d'histoire naturelle imprimé du XVe siècle, dans le "Jardin de santé". Dans cette ouvrage il n'est pas fait de distinction en Ortie Romaine ou Ortie Morte, alors les usages ne se répartissent que par grande et petite ortie, néanmoins il sépare deux espèces de grandes orties (l'une aux feuilles plus noires et larges), et l'autre aux feuilles plus petites (faisant référence à Galien, livre de Cibis, chapitre de Urtica, ainsi qu'au sixième livre des simples medecines au même chapitre). Il déconseille alors l'usage de la première :
« [...] Par quoy doncques raisonnablement nul nen doit user en viande et nourrissement sans ce que il fust pris et frappe de grant fain et appetit de manger. Elle est utile ainsi comme medecine subductive du ventre »
On trouve ensuite des témoignages de consommation d'ortie lors des grandes famines de la fin du Moyen Age et sous Louis XIV. L'ortie au Moyen Âge est d'abord utilisée pour ses vertus médicinales. Mais les paysans mangent aussi, en guise d'épinards, les parties vertes de la grande ortie comme de l'ortie blanche. Sous Louis XVI, on sait qu'elle était consommée par les paysans français qui en étaient très friands et la préparaient en soupe et comme les épinards. La famine ou la pénurie poussait souvent l'ortie au titre alimentaire, comme l'atteste ce passage du "Journal d'un Bourgeois de Paris", où en avril et en mai 1438, Paris subit de fortes pluies puis fût ravagé par une invasion de chenilles qui dévasta tous les arbres et les fruits, faisant monter le prix des denrées, notamment les fruits et légumes, et obligeant ainsi les plus pauvres à se nourrir d'orties.
La grande ortie fut inscrite au Codex de la Pharmacopée française en 1818. Jusqu'au XIXe siècle, on considérait que les flagellations du corps avec une botte d'ortie étaient un moyen efficace de lutter contre les douleurs rhumatismales.
Elle a permis à des villageois allemands de survivre en période de famine au XVIIIème siècle, puis dans le pays dévasté par les guerres napoléoniennes. Et de nombreux irlandais lui ont dû la vie lors de la grande famine provoquée par le mildiou de la pomme de terre au XIXème.
Plus près de nous, la grande ortie a servi à nourrir des déportés au Goulag et dans les camps de déportation nazis à améliorer leur ordinaire et à rester en vie, grâce à sa grande richesse en acides aminés, vitamines et minéraux .
a) Eléments minéraux contenus dans les feuilles d'ortie:
-Calcium (Ca) : 630mg/100g soit 100 fois plus que la pomme.
-Phosphore (P) : 105 mg/100g 2 fois plus que la carotte et le brocoli.
-Fer (Fe) : 7,8 mg/100g 2 fois plus que l'épinard.
-Sodium (Na) : 1 mg/100g autant que la pomme.
-Potassium (K) : 410 mg/100g 2 fois plus que le navet.
-Magnésium (Mg): 71 mg/100g 2 fois plus que le chou vert.
b) Vitamines contenues dans les feuilles d'ortie:
-Provitamine A * : 7000 UI/100g une fois moins que la carotte, 7 fois plus que la tomate, la laitue, le haricot.
-Vitamine B1: 0,15 mg 1100g 2 fois plus que la pomme de terre.
-Vitamine PP : 0,6 mg /100g 2 fois plus que le radis ou la laitue.
-Vitamine C : 333 mg /100g 6 fois plus qu'une orange.
Ces substances provoquent une sensation de brûlure, une éruption de boutons et des démangeaisons (très variables selon les individus).
Principales indications:
-Prurit et urticaire: Indiqué en cas de piqures d'insectes et de végétaux, engelures, brulures superficielles, urticaire de contact (alimentaire surtout par les coquillages, toxique, iatrogène)
-Goutte et urticaires alternés
-Douleurs rhumatismales
Proverbe serbe
« L'amour est un jardin fleuri et le mariage un champ d'orties. »
Proverbe finnois
« Qui jette des orties chez son voisin les verra pousser dans son jardin. »
Proverbe russe
« L'amour est une ortie qu'il faut moissonner chaque instant si l'on veut faire la sieste étendu à son ombre. »
de Pablo Picasso
Le mot qui désigne l'ortie en latin URTICA, est presque le même qu'en sanskrit (langue indo-européenne) URSCIKA, signe que les deux mots ont la même racine linguistique, exactement comme le mot qui désigne le feu dans les deux langues.
2°) Histoire.
Dans l'antiquité, l'ortie était une plante vénérée. Les grecs, qui en étaient très friands, la consommaient comme légume au printemps. Pline l'ancien, écrivain et naturaliste romain du Ier siècle, précise dans sa monumentale Histoire Naturelle que l'ortie était « d'observation religieuse pour beaucoup », et censée protéger des maladies pour l'année. Dioscoride (40-90) médecin, pharmacologue et botaniste grec, signalait déjà ses propriétés hémostatiques. Galien (129-201), médecin grec de l'Antiquité, considéré comme l'un des pères de la pharmacie, précise qu'à son époque, l'ortie n'était plus consommée qu'en période de famine.
Dans l'antiquité on la connaissait sous le nom de "Alkalyphe", elle était utilisé dans le traitement de la toux, de l'arthrite , ainsi que pour stimuler la croissance des cheveux. Dans la médecine indienne l'ortie était utilisée pour traiter les saignements de nez , l'eczema, et les hémorragies utérines.
La grande ortie a été cultivée à grande échelle pour sa fibre textile au XIXème siècle et au début du XXème.
3°) Habitat.
4°) Description botanique.
5°) Composition.
Les feuilles d'ortie constituent une source importante de protéines, de vitamines et de sels minéraux. L'ortie est en effet plus riche en protéines que le soja, avec un bon équilibre entre les huit acides aminés essentiels. Dans 100 grammes de feuilles d'ortie fraîche, on a la totalité des AJR (Apports Journaliers Recommandés) de calcium et de fer, ainsi que six fois les AJR de pro-vitamine A et quatre fois ceux de vitamine C.
6°) Propriétés et vertus.
7°) Indications.
A ce jour, bien que ce soit un de ses usages traditionnels depuis 2000 ans, il n'y a pas eu de recherche clinique sur sa capacité à aider à la repousse du cheveux, mais il est fort probable que c'est son action anti-inflammatoire qui agirait sur certains type d'alopécie, et donc favoriserait la repousse des cheveux.
8°) Contre-indications et interactions médicamenteuses.
a) Contre-indication:
b) Interactions médicamenteuses:
9°) Pourquoi l'ortie provoque des démangeaisons?
Chacun sait pour l'avoir appris à ses dépens que l'ortie est une plante urticante. En effet les feuilles de l'ortie sont recouvertes d'une multitude de poils, et à l'extrémité de chaque poil il y a une pointe faite de silice.
Au moindre contact les pointes des soies se brisent et libèrent des substances irritantes, telles que: acide formique, histamine, acétylcholine, sérotonine ...
10°) Effets insésirables.
On ne connait pas d'effets indésirables induits par la partie aérienne de l'ortie, alors que sa racine serait dans 2% des cas à l'origine de désordre urogénital tel que diminution de la libido.
11°) Ortie & homéopathie.
L'homéopathie utilise Urtica urens pour un panel de maux allant des rhumatismes à l'urticaire. Urtica urens est prescrit pour des inflammations de la muqueuse intestinale, ces problèmes intestinaux s'accompagnant d'éruptions cutanées.
12°) Citations sur l'ortie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire