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11/25/2015

L'histoire d'une petite tribu «Nous étions cavaliers makhzen du sultan de Tiaret»

Aux portes de Médéa, à 8 km au sud, il existe une petite tribu d’origine arabe, entourée au sud par les Rir’a (Righa) et les Beni-Hassen, à l’est par les Hassen Ben Ali et à l’ouest par les Rir’a (Righa) : c’est la tribu des Houara. Comme on le voit, elle se trouve au milieu de tribus berbères dont elle a longtemps méprisé l’alliance.
C’est que des souvenirs historiques d’une certaine importance se rattachent à cette population qui prétend tirer son origine de la grande tribu des Houara dont elle porte le nom. Les gens du pays racontent à ce sujet : «Nous étions cavaliers makhzen du sultan de Tiaret» probablement sous les Rostémides (140-200 de l’hégire). «Nous étions les seuls de l’armée du sultan qui avaient le droit de porter un sabre, dont un côté était affilé et l’autre taillé en scie. Aussi nous donnait-on le surnom de El Ah’erèche (Lahrèche). Cette arme avait été adoptée par notre père Ameur et Houssin pour nous frayer des chemins dans les forêts impénétrables. Nous possédions nos azib sur le territoire que nous occupons aujourd’hui ; c’était la demeure de nos vieillards et de nos enfants qui y restaient sous la garde de dix de nos frères. Nos femmes n’étaient pas de notre race, nous les tirions de Fès. A la suite de disputes, chassés de Tiaret, nous vînmes habiter nos Azib. C’est nous qui avons donné à la petite rivière qui coule au-dessous de Médéa le nom d’oued El Ah’erèche (Ouled Lahrèche) qu’elle porte encore aujourd’hui. 
C’est nous qui avons bâti Médéa.» Telles sont les prétentions des Houara actuels. La tradition que je viens de rapporter, telle qu’elle m’a été racontée, s’est perpétuée de génération en génération. 
Quoi qu’il en soit, l’origine arabe des Houara n’est pas contestable pour eux. 
Toujours en guerre avec les tribus berbères qui les entourent, les Houara ont constamment su se faire respecter et craindre. Lorsqu’en 1836, El-Berkani vint attaquer Médéa, les Houara furent les seuls qui se joignirent aux Kerour’iar (Coulouglis) pour la défense de la ville. Tandis que les Medani (citadins de Médéa) se portaient à la rencontre des troupes de l’Émir, les Houara tenaient tête aux Ouzera qui venaient attaquer la ville. Les Ouzera furent vigoureusement poursuivis. Le souvenir de cette victoire est perpétué par le nom de Habs Houara (Halte des Houara) donné à un petit col où ils s’arrêtèrent dans leur poursuite et qui est situé entre 6 et 7 km de la route de Boghar. 
Les Houara forment aujourd’hui une tribu tranquille et laborieuse. Depuis l’occupation française, indépendamment de travaux d’utilité publi- que, ils ont bâti une trentaine de maisons couvertes en tuiles..


Hamid Sahnoun....nouvelle République

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