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11/29/2015

la vanille et son histoire a Madagascar


Histoire de la vanille

Les gousses de vanille furent d'abord récoltées sur des orchidées sauvages au Mexique. On s'aperçut très vite que, tombés à terre lorsqu'ils étaient à peine mûrs, les longs fruits minces de ces plantes fermentaient sous le couvert de l'humus, en dégageant un arôme exquis. 
La première mention de la vanille se trouverait dans les Chroniques du souverain aztèque Itzcoalt (1427-1440).

Les Aztèques connaissaient la préparation pour que l’épice conserve son arôme et ils l’utilisaient probablement depuis des siècles dans la préparation de boissons cacaotées, afin d’adoucir l’amertume du chocolat. En langue aztèque, la vanille était appelée « tlilxot chitl », ce qui signifie « gousse noire ». Il faudra attendre plus d’un siècle pour qu’un Européen lui donne un nom aux consonances latines et prononçables pour l’Occident.

Ce fût Christophe Colomb qui la rapporta sur notre continent : lors de son troisième voyage en "Inde" en 1518, son conquistador espagnol Hernán Cortès a rapporté les premiers plants de vanille mexicaine en Europe.

D’après le témoignage d’un officier, lorsque Hernán Cortès et ses soldats entrent dans la ville de Tenochtitlan, qui s’appellera plus tard Mexico, l’empereur aztèque Montezuma leur aurait offert un breuvage au chocolat vanillé dans des gobelets en or. On pouvait également trouver des gousses de vanille parmi les bijoux et les parures en plumets. Les Précolombiens utilisaient la vanille comme diurétique et comme dépuratif. Ils lui attribuaient des vertus aphrodisiaques et curatives.

Pendant plus de deux siècles, le Mexique conserva le monopole de la culture de la vanille : toutes les tentatives de produire cette orchidée hors de son aire naturelle d'origine se soldèrent par des échecs.

On ignorait en effet jusqu'au XIXe siècle que c’était une espèce d’abeilles spécifique au Mexique qui jouait le rôle fécondateur indispensable à la formation de son fruit. Les botanistes ont mis plusieurs années avant de s’apercevoir, que pour la vanille, les organes mâles et femelles de la fleur étaient séparés par une membrane étanche que l’on appelle le « rostellum ».

Ce n’est qu’en 1836, que le botaniste belge Charles Morren découvre la pollinisation artificielle de l’orchidée. Quelques années plus tard, en 1841, sur l’île de La Réunion, un jeune esclave bourbonnais de douze ans, Edmond Albius, parvient seul à trouver comment se substituer à l’abeille Mélipone. Sa méthode est tellement simple que c'est encore celle pratiquée aujourd’hui: il faut féconder manuellement chaque fleur, une par une!

Et depuis, c’est la grande île de Madagascar qui est devenue le premier producteur mondial de la vanille. C’est un pays reconnu comme produisant la meilleure vanille grâce à l’excellente composition du sol dans le nord-est de l’île, au climat idéal et au savoir-faire ancestral des paysans.


Le vanillier et sa fleur

Le vanillier

Vanilla planifolia est le nom scientifique officiel de la plante de vanille la plus répandue en gastronomie. Aussi appelé vanillier, il s’agit d’une orchidée tropicale originaire du Mexique et très délicate se présentant sous forme de liane. C’est la seule orchidée dont le fruit est comestible. Elle nécessite une plante support jouant le rôle d'ombrière et pousse dans des régions tropicales humides en sous-bois. Ses fruits, appelés gousses, produisent une épice portant aussi le nom de vanille.
On compte un centaine d’espèces de vanillier mais seule deux autres sont également utilisés pour produire l’épice : la vanille de Tahiti (Vanilla tahitensis) et celle du vanillon (Vanilla pompona). Les autres variétés étant uniquement cultivés pour raisons ornementales.
Étymologiquement, le nom vanille dérive de l'espagnol vainilla lui-même issu du latin vagina qui a également donné vagin et signifie gaine, gousse ou étui.
Souple et peu ramifiée, la liane de vanille, se développe par croissance du bourgeon terminal et peut atteindre plus de dix mètres de hauteur. C’est une plante qui se bouture très facilement grâce aux racines aériennes situées aux nœuds d'insertion des feuilles et de la tige et qui lui permettent aussi de s'accrocher à son support.
Les feuilles sont disposées de manière alternée de chaque côté de la tige. Elles sont planes et ovales avec le bout pointu, environ trois fois plus longues que larges et peuvent mesurer jusqu'à une quinzaine de centimètres. La tige et les feuilles sont vertes, charnues, gorgées d'un suc transparent et irritant provoquant sur la peau des brûlures et des démangeaisons persistantes.


La fleur de vanille

Les fleurs sont groupées par huit ou dix et forment de petits bouquets à l'aisselle des feuilles. Elles ne s'épanouissent seulement un seul jour et rarement plus d'une fleur mature en même temps. De couleur blanche, verdâtre ou jaune pâle, elles possèdent la structure classique d'une fleur d'orchidée malgré une apparence assez régulière.
Particularité importante, sa fécondation ne pourrait avoir lieus sans intervention d'un intermédiaire extérieur : elle est réalisée naturellement dans sa région d'origine par des abeilles endémiques du genre Melipona. Eloignée de son environnement originel, sa fécondation doit donc se faire manuellement.

Après la fécondation, l'ovaire qui faisait office de pédoncule (la tige à la base de la fleur) se transforme en une gousse pendante longue de 12 à 25 centimètres. Ces gousses vertes et encore inodores ont un diamètre de 7 à 10 millimètres et contiennent déjà des milliers de graines minuscules. Elles sont alors libérées par éclatement des fruits à maturité. Cependant, afin d’élaborer l’épice que l’on connaît, les gousses sont récoltées encore vertes avant maturité et subiront un traitement bien particulier.





Origines et espèces de vanilles

Il existe plus d'une centaine d'espèces répertoriées et plus ou moins localisées. Trois seulement ont été historiquement retenues afin de produire la vanille en gousse que l'on connait :

La Vanilla Planifolia ou Vanilla Fragrans

Elle est la plus produite et la plus commercialisée dans le monde. Introduite en 1841 dans l'Océan indien. Si elle provient de Madagascar, de la Réunionou des Comores, elle bénéficie alors de l'appélation Bourbon. Mais on peut aussi la trouver en Indes, en Ouganda, en Indonésie, au Mexique et aux Iles Tonga.
 
C'est l'espèce de vanille qui détient les plus importants taux de vanilline naturelle. C'est à Madagascar que les gastronomes trouvent leurs meilleures vanilles, avec des concentrations aromatiques plus prononcées.

La Vanilla Tahitentis Moore

Elle fût introduite en Polynésie par l'amiral F.Hamelin en 1848. Dans les années 50, la Polynésie Française dont fait partie Tahiti était le 2ième producteur mondial de vanille derrière Madagascar.
 
Aujourd'hui, son coût important en raison de sa main d’œuvre onéreuse, sa faible teneur en vanilline et son arôme fortement anisé l’ont pénalisé en faveur de la vanille Bourbon.

La Vanilla Pompona Shiede

On la retrouve principalement en MartiniqueGuadeloupeAmérique tropicalebrésil, et Guyane. Elle est plus connue sous le nom de « vanillon » ou « vanille banane » car les gousses sont courtes et grosses. C’est une vanille d'un très faible rendement, sa culture est assez peu répandue et son taux en vanilline est plus faible.

Note à propos de l'origine locale d'une gousse : 
 
Souvent, il est possible de retrouver le paysan local qui a cultivé la gousse de vanille. Ceci grâce à la trace qu'il y laisse à l'aide de petites aiguilles sur la gousse encore verte. Il peut ainsi se prémunir contre le vol de sa récolte. Généralement, ce sont ses propres initiales qui y sont marquées. A ne pas confondre avec des piqûres d'insectes qui en réalité sont très rares.


Bien utiliser sa gousse de vanille


Vous avez trouvé votre gousse de vanille et maintenant il ne vous reste plus qu'à l'utiliser. Pas de panique, voici comment s'y prendre.

Coupez votre gousse de vanille en 2 afin d'en extraire les graines

Munissez vous d'un bon couteau et coupez votre gousse de vanille en 2 dans le sens de sa longueur. Séparez la gousse en 2 et raclez l'intérieur de cette demi-gousse à l'aide de la lame de votre couteau pour en extraire les graines.

Avec un peu d'habitude cela va très vite. Quand la gousse est bien souple comme il se doit, il suffit de la longer d'une seule traite en maintenant la lame du couteau contre son pouce, c'est un peu comme quand on frisse de la ficelle avec une paire de ciseau pour faire un bel emballage cadeau...
Les milliers de graines ainsi obtenues se mélangerons maintenant parfaitement à votre préparation.
On peut aussi récupérer les 2 demi-gousses vidées, soit pour parfumer votre bocal de sucre, soit pour les incorporer dans votre recettes mais en principe elle ne se mangent pas. En principe seulement car certains industriels les récupèrent quand même pour les broyers en si petits morceaux qu'elles se confondent parfaitement avec les graines!

Pour vos préparations à base de lait

Laissez chauffer les graines (et le reste de la gousse) une dizaine de minutes dans le lait sans porter celui-ci à ébullition. Plus les graines resteront longtemps plus la saveur sera bien imprégnée.

Réaliser son extrait de vanille soi-même

L'extrait de vanille est obtenu par macération des gousses dans l'alcool. Vous pouvez facilement obtenir un extrait bien meilleur que ce que l'on achète habituellement, tout dépend de la qualité de vos gousses.
Pour 250 ml de vodka entre 37 et 40°, prenez environ 100 grammes de gousses de vanilles (plus elles sont grosses, plus elle contiennent de la vanilline naturelle et plus l'extrait sera fort). Coupez-les en 2 pour y mettre les graines, ajoutez-y le reste des gousses coupées en 3-4 pour une meilleure diffusion. Choisissez de préférence une bouteille opaque ou stockez celle-ci à l’abri de la lumière pendant environ 6 mois. Secouez celle-ci de temps en temps, surtout durant la première semaine. Après cela vous pouvez filtrer l'extrait avec une fine passoire pour en retirer les gousses et les graines. L'extrait de vanille ainsi obtenu peut se conserver des dizaines d'années et se bonifiera comme du bon vin.

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