la majorité des Algériens de l'Ouest descendent de tribu bédouine car de 767 (début des Banu Ifren) à 1556 (fin des Zianides) on régné des Dynasties Amazighes. Puis l'Empire Ottoman et ensuite la France...
il s'agit d'une simple typologie de notre région : sidi bel abbés .Grandes tentes arabes et arabo berbères semi-bédouines du grand Télagh .
Avertissement
Celui ci est nécessaire pour l’objet de notre contribution car L’histoire des tribus , que nous tentons de retracer ici, est caractéristique à cet égard.
L’histoire des tribus algériennes reste encore à faire. Ce n’est point là besogne facile, les documents les concernant étant à la fois insuffisants et contradictoires. Insuffisants, car la plupart du temps marginaux : telle ou telle tribu est citée à l’occasion d’un événement important.
L’utilisation en est souvent délicate. Contradictoire, car provenant de sources variées et incontrôlables, dont l’une s’est tarie de nos jours, à savoir la tradition orale.
Des renseignements recueillis à droite et à gauche constituent donc le fond des Historiques des Tribus, rédigés surtout sous le Second Empire par les officiers des Bureaux arabes.
D’une année à l’autre, le territoire occupé par la tribu varie, sa composition interne se modifie, son nom même peut changer. C’est au fond une histoire familiale, d’où l’importance de la généalogie . Chaque branche s’accroît ou dépérit, s’enracine ou s’expatrie, se modifie au gré des alliances matrimoniales (en l’occurrence l’absorption par la tribu de fractions étrangères).
En plus des Béni Amer, qui occupaient en 1830 une vaste zone située au sud de la Sebkha d’Oran, englobant le Tessala et les plaines d’Aïn Temouchent et de la Mekerra, n’étaient maghrébins que depuis le XIIe siècle.
Rameau des Arabes zoghbiens, ils avaient quitté le désert égyptien sur l’injonction des Fatimides pour participer à la grande migration des Béni Hillal qui allait submerger peu à peu tout le Maghreb.
On peut suivre leur cheminement d’est en ouest :
- 1- en 1050 en Tripolitaine (Libye )
- 2- en 1055 Ifrikyia (Tunisie) et dans l’Est algérien
Il leur faudra plus de deux siècles pour atteindre le sud oranais.
Ils entrèrent dans le Maghreb central par tous les défilés que l’on avait laissés sans garde et s’avancèrent dans l’intérieur de la province, mais graduellement, lentement (comme l’ombre que projette le soleil... ).
Ibn Khaldoun est là pour nous satisfaire par cet éclairage :
Il signale en effet chez les Béni Amer une fraction Hadjez procédant des Béni Obeïd, eux-mêmes issus des Béni Hamid Chassés du Tessala en 1698 (bien que la précision de la date effraye un peu) par les Ouled Abdallah, ils séjourneront deux ans dans la Mleta (Dhayat el Hazedj)
De toutes façons, l’administration française, pour plus d’un siècle, codifiera leur état civil sous la forme Hazedj.
Cette disparition de l’unité ethnique, qui à la longue aboutira à une mutation des genre de vie, provoque dans d’autres cas un relâchement du lien tribal.
Certaines familles, telles les Ouled Abdallah, les Guiza et au sud les Djaaffra, se détacheront du tronc commun et finiront par être considérées comme étrangères aux beni ameurs .
Sous l’émir abdelkader .
Ce dernier, avant de lancer contre eux le makhzen des Douairs qui avait dû, à contre-cœur, passer à son service, réussit à faire revenir les Béni Amer sur leur décision.
Mais les Douairs, emportés par l’habitude acquise du temps des Turcs, avaient déjà commencé de razzier ses raïas.
l’emir Abd el Kader les obligea à restituer leurs prises et cet incident fut un des motifs de la défection des Douairs survenue peu après.
Les Béni Amer allaient, sans enthousiasme, suivre dès lors la fortune de l’émir. Ce dernier d’ailleurs les ménagea, respectant leur personnalité et reconstituant pour eux l’ancienne confédération scindée en deux par les Turcs, sous l’appellation d’Aghalik des Béni Amer.
Il comprenait les tribus suivantes :
Ouled Slimane ; Ouled Brahim, flanqués de deux tribus maraboutiques : Ouled Sidi Khaled et Ouled Sidi Bouzid
et les tribus :
Ouled Sidi Ali ben Youb ; Douï Aïssa ; Ouled Mimoun ; Mahimat ; Ouled Sidi Abdelli, flanqués d’une fraction maraboutique d’Ouled Sidi Ahmed Youssef
les Ouled Khalfa ; Ouled Djebarra ; Ouled Sidi Messaoud ; Ouled Rou Amer ; Ouled Abdallah ; Ouled Zaer ; Hazedj ; Ouled Sidi Machou ; djizza : Ouled Sidi Ghalem ; Ouled Ali ; M’aida et enfin les Guetarnia qui relevaient également de cet Aghalik .
les Hassasna, implantés par Mohammed el Kebir et assimilés depuis, et une fraction des El An nouât, installé’ par le khalifa d’Abd el Kader, Bou Hamedi.
La tribu la plus importante était celle des Hazedj (1 400 tentes), suivie des Ouled Zaer (900), des Ouled Khalfa (800), des Ouled Slimane (700) et des Ouled Brahim (500).
On trouve bien avant eux !d’autres tribus anciennes du 1er ou 2eme contingent des conquérants Arabes (fatihines ) ou (mourabitines )au 9 ème siècle ou (Saadiens )au 12 ème siècle.
La majorité de celles du grand Télagh on font partie : Les tribus des Ouled Sidi Yahia, Khleifa, M’hamid, H’malta, K’rarma, Blaiha, ; ouled fayed et Ouabed entre autres les ouled balegh et beni matehars .
Et autres Djaafras : cette vaste confédération des Beni-Amer se partage en deux branches :-1-(les Thouama et -2-les Djaaffra-ben-Djaaffer)
les M’Hamid que constituent (les Ouled-Daoud et les Oulcd-Zeghir)sont des Djaaffra .
Les Djafra-ben-Djafeur ( tribu alliée à notre famille) vint s’établir au 14 ème siècle dans les bassins de la Mekerra, de la Tenira, et de l’oued Sefioun et hassi el abed.
Le XVème siècle vit le Maghreb musulman entrer progressivement dans une nouvelle ère historique ; les trois États monarchiques traditionnels, Hafside, Mérinide et enfin Zianide, connurent à des degrés différents de graves crises .
L’époque médiévale s’achevait dans une atmosphère de perturbations économique, sociale, politique et culturelle.
Cette situation allait plus tard se compliquer davantage : certains rois européens.
« sous la férule de la toute puissante Eglise romaine ambitionnèrent de reprendre à leur compte de nouvelles croisades sur les terres africaines ».
Ce fut pour l’Empire Ottoman l’occasion d’affirmer ses devoirs historiques envers les pays de l’Occident musulman menacés.
Néanmoins face aux agitations de toutes sortes résultant de la voracité des uns et des carences du Makhzèn turque, la société maghrébine finissait de mettre en place une organisation, reposant sur le mysticisme religieux des mourabitounes (almoravides ) marabouts ( saints), susceptible de lui redonner de nouvelles vigueurs.
Dés lors le Tasawwuf prenait, au fur et à mesure de son extension, une orientation adaptée aux circonstances rencontrées. Dans un premier temps, des confréries inspirées par des initiés, quittèrent les cités urbaines pour occuper d’abord les zones rurales, puis finirent de s’étendre à travers les grands espaces du sud du pays.
Bientôt dans chaque contrée allait apparaître une zaouia ou une kouba (mausolée) avec ses écoles coraniques où des talebs soufis dispensaient, aux adultes comme aux plus jeunes, les sciences religieuses ou profanes.
Cette époque marqua ce que certains n’hésitèrent pas d’appeler la révolution mystique qui débordera-nous le verrons plus tard, jusqu’au littoral.
A priori, des hagiographes s’étaient inspirés des légendes qu’entretenaient « les grandes tentes » afin de « nous restituer le geste historique de l’une des tribus au passé prestigieux en l’occurrence les ouled sidi yahia !
Rien ne nous interdit de croire que leurs ancêtres, remonteraient aux premiers siècles de l’Islam.
- 1- les Ouled Sidi yahia
Typologie
Ils sont implantés dans leurs territoires allant d’Ain chafia , Théghalimet ; Thélagh , Mérine à oued taourira , siège de leur arbre généalogique local .
Histoire
Sidi Yahia est un Wali salah c’est-à-dire un « chef spirituel béni » ayant vécu au XIIe siècle.
La communauté dans laquelle il a vécu porte aujourd’hui son nom. Son héritage constitue le lien fédérateur de toutes les tribus qui se déclarent des Ouled Sidi Yahia.
Cependant, par tradition, ses fidèles affirment que Sidi Yahia est venu d’Orient et plus précisément de Bagdad .
D’autres considèrent que ce Wali est plutôt autochtone, originaire de l’est de l’Algérie, voire selon certains du Maroc et d’après mes sources orales ; je pense qu’il vient de Sakiet el hamra et wad eddahab et son mausolée se trouve à Damas dans la grande mosquée d’el oumawiyines d’après les dires de voyageurs .
Typologie au maghreb : Les tribus des Ouled Sidi Yahia sont essentiellement présentes en Algérie et, dans un degré moindre, au Maroc et en Tunisie.
En Algérie : Dans L’Oranie : on les trouve au grand Télagh et prés de sebdou. Dans les portes du Sahara, les Oueld Sidi Yahia sont rattachés abusivement à la confédération tribale des Ouled Nail comme à Laghouat en Algérie, en raison probablement de la proximité culturelle et cultuelle de ces deux confédérations tribales : Ouled Sidi Yahia et (Ouled Sidi Nail).
Au Maroc Les tribus établies au Maroc accordent plus d’importance à la dimension cultuelle de leur attachement à Sidi Yahia. Par exemple, le Saint gardien de la ville de Oujda est Sidi Yahia à quelques kms (05) de la frontière algérienne
En Tunisie le lien est plus dilué et les tribus n’établissent pas nécessairement un lien direct à Sidi Yahia.
Culte Les Ouled Sidi Yahia sont de tradition et de culte islamique. Leur islamité est traditionnellement savante et paisiblement cultuelle selon Ibn Khaldoun.
Au XXe siècleCharles-André Julien et Jacques Berque ont tenté également d’étudier leur influence en Afrique du Nord principalement au Maghreb .
Traditions : Jacques Berque, éminent sociologue et orientaliste d’Afrique du Nord, rattache les Ouled Sidi Yahia à un groupe ethnique arabe, bien différent des Ouled Nail et des autres groupes Hilaliens, en raison probablement d’un métissage avec les Berbères et de leur traditions fortement et pudiquement joyeuses.
Dans Les Arabes d’hier à demain, Jacques Berque, évoque leur culte et traditions qui se caractérisent par une forme de tolérance et de gaité de vie. Certaines tribus célèbrent encore cette joie de vie lors des occasions et fêtes traditionnelles.
- 2- Les khelayfas ou ouled sidi khelifa Sidi Abdelkader Ould Sidi Cheikh. est l’ancêtre des Ouled sidi Khelifa)
Enterré à el-Kheïter, dans son fief et au mùilieu des siens , dans les zones de Sfid et Ain El Baida à 32 km d’El Kheiter , prés du chott echergui et sont aussi implantés alentour dans le grand Télagh plus précisément dans la zone allant de Bir El Hmam, à 98 km à l’ouest de Sidi Bel Abbès à la localité de Sidi Khelifa de Marhoum avec les tribus des Rzaina et Djaaffra et Beni Methar.
- 3-l es Oulad Belagh, De Dhaya (ex bossuet) à sidi ali benyoub (chanzi )les Beni-Mathar et les autres tribus des Ahl Angad-Ech-Cheraga jusqu’à titen yahia , oued sebaa et ain beni methar .
dhaya, ex (Bossuet) fut L’ancienne Sidi-bel-Khéradji » terre de l’ancêtre des aieux de ma mére les kharadji ou ouled sidi bel kharadj , premiers autochtones de la région , bien avant ouled balegh.
Jules verne la décrit en ces termes lors de son passage dans la région : itinéraire qu’il a prit en carrosse de bossuet à sebdou en passant par oued sbaa , Ras el maa et el gor , aprés avoir séjourné joyeusement dans la zone de dhaya.
il n’y aurait eu aucun inconvénient à y prolonger le séjour, dans le dhaya car le climat de cette bourgade, à près de quatorze cents mètres d’altitude, au flanc de montagnes boisées, au milieu d’une forêt de pins et de chênes de quatorze mille hectares, jouit d’une salubrité exceptionnelle, qui est à juste titre très recherchée des Européens ».
On trouve des bois marécageux qui portent le même nom que la bourgade, et dans lesquels poussent les bétoums, les pistachiers, les jujubiers sauvages .
l’eau ne vient pas du ciel, elle vient du sol, grâce aux multiples ramifications des oueds .
Depuis Daya, la route descend vers El-Gor. Donc, l’ordre habituel fut maintenu au milieu d’une contrée où abondent les sources, Aïn-Sba, Aïn-Bahiri, Aïn-Sissa, affluents d’Oued-Messoulen.
la longue courbe qui relie Ras-el-Ma à El-Gor est une vaste exploitation d’alfa occupant le territoire d’Ouled-Balagh .
Vers le nord-ouest s’arrondissaient les hauteurs boisées de la forêt d’Ourgla, tandis qu’au sud apparaissait l’énorme massif des hauts plateaux.
On rencontre des bandes de singes, des troupes d’antilopes ou de gazelles, "c’était charmant"
dit Jules verne/
-4- Les Beni-Mathar se divisent en deux grandes fractions : les Ouled-Amran et les Ouled Attia.
Une fraction des Ouled Attia porte encore de nos jours le nom de Ouled-Zyane en souvenir d’une alliance avec le roi yaghmoracen de tlemcen qui leur offrit le pays de l’oued Messoulane au Sud-est de Dhaya, marhoum et sidi chaib où ils vivent aujourd’hui, et qui était occupé à cette époque par les Ouled-sidi Chaïb.
- 5- les Ouled nhar dans l’oued sbaa , ras el maa,hassaiba et le gor : on rencontre les ouled sidi yahia ben sfia enehari ou ould nhar .
Conclusion :
La région de Sidi bel abbés et non la ville coloniale ; présente une riche ethnologie faite de présence humaine et de structures sociales fondées sur des tribus héritières des premiers conquérants arabes et ensuite la venue des beni ameurs , surtout dans la région du grand Télagh d’antan , alors que dire des colonialistes français qui au fait des renseignements de cette région ; implantèrent dés le débarquement à Oran , des postes avancés sur son territoire , à distance égale du port d’oran : on peut citer : le fort dhaya (ex bossuet )et la ville- garnison du télagh pour permettre en milieu de ces tribus xénophobes et gardiennes ; une éventuelle pénétration du Sud fortement musulman et par conséquent hostile .
des tentes arabes notables ou des campement semi sédentaires existaient bien avant les militaires et colons ; tels oued taourira (elkhachba ) dhaya ( bel kharadji) sidi ali ben youb , Mézaourou , zégla , ain chefia , théghalimet et j’en oublie .
le reste tout le monde le connait ! Le but de mes éclairages n’est pas d’opposer la ruralité bédouine à une quelconque citadinité .
L’existence de ces tribus démonte les faux clichés si nécessaires pour l’expropriation scélérate des terres , sous prétextes de vacance de propriétaires , chers aux colonisateurs spoliateurs .
Ces terres appartenaient à nos aïeux et nous appartiennent maintenant ! c’etaient un ribat ou forteresse contre tout envahisseur ou imposteur pour la sauvegarde de leurs traditions , leur religion et leur honneur .
Le traitement sommaire de cette question de ma part : n’est qu’une simple survol allusif !
Il reste beaucoup à faire par les spécialistes que j’invite , s’ils nous lisent bien sur , de décortiquer savamment le sujet .
Pour prouver aux septiques que cette région avait été occupée par justement ses vrais propriétaires berbères et arabes musulmans ensuite.
Car des traces néolithiques existent dans toutes la région de Sidi bel abbés :
je cite celles des ksars de Télioum chez les nobles mahadja appelés traces néolithiques de Baudens .( voir forum). Comme celle de Robba des donatistes , prés des Souabrias (Sfisef ) chez les ouled Slimane et celles des traces romaines (Tessala ) chez les mediouni et ghouwalem etc ...
Et que le contexte de vie bédouine était approprié à cette époque car les cités en dur ( forteresses sédentaires royales ou autres impériales ) ou commerçaient tout les trafiquants ou se fomentait les complots des courtisans de tout pouvoir citadin leur étaient étrangères .
Se référer aux cités anciennes pour les opposer ou les comparer aux nouvelles est une aberration dans l’analyse anthropologique .
la primauté de l’existence , en premier lieu , des populations sur l’édification des cités : est un fait accompli .
Je termine pour la postérité !
Que Si les Zénètes, également appelés Zenata ou Iznaten et les français étaient des bâtisseurs de villes ? Les tribus arabes et arabo berbères bédouines ont façonnaient l’homme algérien d’aujourd’hui et l’identité musulmane algérienne .
@Moudjahed
Notes :
- revues -documents -cadastres-archives 1868
- témoignages oraux
- Généraux De lamoriciere et Bedeau – 1847
- ecrivain jules Verne
- Ibn Khaldoun
- historien Charles-André Julien
- historien Jacques Berque
- sociologue Rachid Belil
il s'agit d'une simple typologie de notre région : sidi bel abbés .Grandes tentes arabes et arabo berbères semi-bédouines du grand Télagh .
Avertissement
Celui ci est nécessaire pour l’objet de notre contribution car L’histoire des tribus , que nous tentons de retracer ici, est caractéristique à cet égard.
L’histoire des tribus algériennes reste encore à faire. Ce n’est point là besogne facile, les documents les concernant étant à la fois insuffisants et contradictoires. Insuffisants, car la plupart du temps marginaux : telle ou telle tribu est citée à l’occasion d’un événement important.
L’utilisation en est souvent délicate. Contradictoire, car provenant de sources variées et incontrôlables, dont l’une s’est tarie de nos jours, à savoir la tradition orale.
Des renseignements recueillis à droite et à gauche constituent donc le fond des Historiques des Tribus, rédigés surtout sous le Second Empire par les officiers des Bureaux arabes.
D’une année à l’autre, le territoire occupé par la tribu varie, sa composition interne se modifie, son nom même peut changer. C’est au fond une histoire familiale, d’où l’importance de la généalogie . Chaque branche s’accroît ou dépérit, s’enracine ou s’expatrie, se modifie au gré des alliances matrimoniales (en l’occurrence l’absorption par la tribu de fractions étrangères).
En plus des Béni Amer, qui occupaient en 1830 une vaste zone située au sud de la Sebkha d’Oran, englobant le Tessala et les plaines d’Aïn Temouchent et de la Mekerra, n’étaient maghrébins que depuis le XIIe siècle.
Rameau des Arabes zoghbiens, ils avaient quitté le désert égyptien sur l’injonction des Fatimides pour participer à la grande migration des Béni Hillal qui allait submerger peu à peu tout le Maghreb.
On peut suivre leur cheminement d’est en ouest :
- 1- en 1050 en Tripolitaine (Libye )
- 2- en 1055 Ifrikyia (Tunisie) et dans l’Est algérien
Il leur faudra plus de deux siècles pour atteindre le sud oranais.
Ils entrèrent dans le Maghreb central par tous les défilés que l’on avait laissés sans garde et s’avancèrent dans l’intérieur de la province, mais graduellement, lentement (comme l’ombre que projette le soleil... ).
Ibn Khaldoun est là pour nous satisfaire par cet éclairage :
Il signale en effet chez les Béni Amer une fraction Hadjez procédant des Béni Obeïd, eux-mêmes issus des Béni Hamid Chassés du Tessala en 1698 (bien que la précision de la date effraye un peu) par les Ouled Abdallah, ils séjourneront deux ans dans la Mleta (Dhayat el Hazedj)
De toutes façons, l’administration française, pour plus d’un siècle, codifiera leur état civil sous la forme Hazedj.
Cette disparition de l’unité ethnique, qui à la longue aboutira à une mutation des genre de vie, provoque dans d’autres cas un relâchement du lien tribal.
Certaines familles, telles les Ouled Abdallah, les Guiza et au sud les Djaaffra, se détacheront du tronc commun et finiront par être considérées comme étrangères aux beni ameurs .
Sous l’émir abdelkader .
Ce dernier, avant de lancer contre eux le makhzen des Douairs qui avait dû, à contre-cœur, passer à son service, réussit à faire revenir les Béni Amer sur leur décision.
Mais les Douairs, emportés par l’habitude acquise du temps des Turcs, avaient déjà commencé de razzier ses raïas.
l’emir Abd el Kader les obligea à restituer leurs prises et cet incident fut un des motifs de la défection des Douairs survenue peu après.
Les Béni Amer allaient, sans enthousiasme, suivre dès lors la fortune de l’émir. Ce dernier d’ailleurs les ménagea, respectant leur personnalité et reconstituant pour eux l’ancienne confédération scindée en deux par les Turcs, sous l’appellation d’Aghalik des Béni Amer.
Il comprenait les tribus suivantes :
Ouled Slimane ; Ouled Brahim, flanqués de deux tribus maraboutiques : Ouled Sidi Khaled et Ouled Sidi Bouzid
et les tribus :
Ouled Sidi Ali ben Youb ; Douï Aïssa ; Ouled Mimoun ; Mahimat ; Ouled Sidi Abdelli, flanqués d’une fraction maraboutique d’Ouled Sidi Ahmed Youssef
les Ouled Khalfa ; Ouled Djebarra ; Ouled Sidi Messaoud ; Ouled Rou Amer ; Ouled Abdallah ; Ouled Zaer ; Hazedj ; Ouled Sidi Machou ; djizza : Ouled Sidi Ghalem ; Ouled Ali ; M’aida et enfin les Guetarnia qui relevaient également de cet Aghalik .
les Hassasna, implantés par Mohammed el Kebir et assimilés depuis, et une fraction des El An nouât, installé’ par le khalifa d’Abd el Kader, Bou Hamedi.
La tribu la plus importante était celle des Hazedj (1 400 tentes), suivie des Ouled Zaer (900), des Ouled Khalfa (800), des Ouled Slimane (700) et des Ouled Brahim (500).
On trouve bien avant eux !d’autres tribus anciennes du 1er ou 2eme contingent des conquérants Arabes (fatihines ) ou (mourabitines )au 9 ème siècle ou (Saadiens )au 12 ème siècle.
La majorité de celles du grand Télagh on font partie : Les tribus des Ouled Sidi Yahia, Khleifa, M’hamid, H’malta, K’rarma, Blaiha, ; ouled fayed et Ouabed entre autres les ouled balegh et beni matehars .
Et autres Djaafras : cette vaste confédération des Beni-Amer se partage en deux branches :-1-(les Thouama et -2-les Djaaffra-ben-Djaaffer)
les M’Hamid que constituent (les Ouled-Daoud et les Oulcd-Zeghir)sont des Djaaffra .
Les Djafra-ben-Djafeur ( tribu alliée à notre famille) vint s’établir au 14 ème siècle dans les bassins de la Mekerra, de la Tenira, et de l’oued Sefioun et hassi el abed.
Le XVème siècle vit le Maghreb musulman entrer progressivement dans une nouvelle ère historique ; les trois États monarchiques traditionnels, Hafside, Mérinide et enfin Zianide, connurent à des degrés différents de graves crises .
L’époque médiévale s’achevait dans une atmosphère de perturbations économique, sociale, politique et culturelle.
Cette situation allait plus tard se compliquer davantage : certains rois européens.
« sous la férule de la toute puissante Eglise romaine ambitionnèrent de reprendre à leur compte de nouvelles croisades sur les terres africaines ».
Ce fut pour l’Empire Ottoman l’occasion d’affirmer ses devoirs historiques envers les pays de l’Occident musulman menacés.
Néanmoins face aux agitations de toutes sortes résultant de la voracité des uns et des carences du Makhzèn turque, la société maghrébine finissait de mettre en place une organisation, reposant sur le mysticisme religieux des mourabitounes (almoravides ) marabouts ( saints), susceptible de lui redonner de nouvelles vigueurs.
Dés lors le Tasawwuf prenait, au fur et à mesure de son extension, une orientation adaptée aux circonstances rencontrées. Dans un premier temps, des confréries inspirées par des initiés, quittèrent les cités urbaines pour occuper d’abord les zones rurales, puis finirent de s’étendre à travers les grands espaces du sud du pays.
Bientôt dans chaque contrée allait apparaître une zaouia ou une kouba (mausolée) avec ses écoles coraniques où des talebs soufis dispensaient, aux adultes comme aux plus jeunes, les sciences religieuses ou profanes.
Cette époque marqua ce que certains n’hésitèrent pas d’appeler la révolution mystique qui débordera-nous le verrons plus tard, jusqu’au littoral.
A priori, des hagiographes s’étaient inspirés des légendes qu’entretenaient « les grandes tentes » afin de « nous restituer le geste historique de l’une des tribus au passé prestigieux en l’occurrence les ouled sidi yahia !
Rien ne nous interdit de croire que leurs ancêtres, remonteraient aux premiers siècles de l’Islam.
- 1- les Ouled Sidi yahia
Typologie
Ils sont implantés dans leurs territoires allant d’Ain chafia , Théghalimet ; Thélagh , Mérine à oued taourira , siège de leur arbre généalogique local .
Histoire
Sidi Yahia est un Wali salah c’est-à-dire un « chef spirituel béni » ayant vécu au XIIe siècle.
La communauté dans laquelle il a vécu porte aujourd’hui son nom. Son héritage constitue le lien fédérateur de toutes les tribus qui se déclarent des Ouled Sidi Yahia.
Cependant, par tradition, ses fidèles affirment que Sidi Yahia est venu d’Orient et plus précisément de Bagdad .
D’autres considèrent que ce Wali est plutôt autochtone, originaire de l’est de l’Algérie, voire selon certains du Maroc et d’après mes sources orales ; je pense qu’il vient de Sakiet el hamra et wad eddahab et son mausolée se trouve à Damas dans la grande mosquée d’el oumawiyines d’après les dires de voyageurs .
Typologie au maghreb : Les tribus des Ouled Sidi Yahia sont essentiellement présentes en Algérie et, dans un degré moindre, au Maroc et en Tunisie.
En Algérie : Dans L’Oranie : on les trouve au grand Télagh et prés de sebdou. Dans les portes du Sahara, les Oueld Sidi Yahia sont rattachés abusivement à la confédération tribale des Ouled Nail comme à Laghouat en Algérie, en raison probablement de la proximité culturelle et cultuelle de ces deux confédérations tribales : Ouled Sidi Yahia et (Ouled Sidi Nail).
Au Maroc Les tribus établies au Maroc accordent plus d’importance à la dimension cultuelle de leur attachement à Sidi Yahia. Par exemple, le Saint gardien de la ville de Oujda est Sidi Yahia à quelques kms (05) de la frontière algérienne
En Tunisie le lien est plus dilué et les tribus n’établissent pas nécessairement un lien direct à Sidi Yahia.
Culte Les Ouled Sidi Yahia sont de tradition et de culte islamique. Leur islamité est traditionnellement savante et paisiblement cultuelle selon Ibn Khaldoun.
Au XXe siècleCharles-André Julien et Jacques Berque ont tenté également d’étudier leur influence en Afrique du Nord principalement au Maghreb .
Traditions : Jacques Berque, éminent sociologue et orientaliste d’Afrique du Nord, rattache les Ouled Sidi Yahia à un groupe ethnique arabe, bien différent des Ouled Nail et des autres groupes Hilaliens, en raison probablement d’un métissage avec les Berbères et de leur traditions fortement et pudiquement joyeuses.
Dans Les Arabes d’hier à demain, Jacques Berque, évoque leur culte et traditions qui se caractérisent par une forme de tolérance et de gaité de vie. Certaines tribus célèbrent encore cette joie de vie lors des occasions et fêtes traditionnelles.
- 2- Les khelayfas ou ouled sidi khelifa Sidi Abdelkader Ould Sidi Cheikh. est l’ancêtre des Ouled sidi Khelifa)
Enterré à el-Kheïter, dans son fief et au mùilieu des siens , dans les zones de Sfid et Ain El Baida à 32 km d’El Kheiter , prés du chott echergui et sont aussi implantés alentour dans le grand Télagh plus précisément dans la zone allant de Bir El Hmam, à 98 km à l’ouest de Sidi Bel Abbès à la localité de Sidi Khelifa de Marhoum avec les tribus des Rzaina et Djaaffra et Beni Methar.
- 3-l es Oulad Belagh, De Dhaya (ex bossuet) à sidi ali benyoub (chanzi )les Beni-Mathar et les autres tribus des Ahl Angad-Ech-Cheraga jusqu’à titen yahia , oued sebaa et ain beni methar .
dhaya, ex (Bossuet) fut L’ancienne Sidi-bel-Khéradji » terre de l’ancêtre des aieux de ma mére les kharadji ou ouled sidi bel kharadj , premiers autochtones de la région , bien avant ouled balegh.
Jules verne la décrit en ces termes lors de son passage dans la région : itinéraire qu’il a prit en carrosse de bossuet à sebdou en passant par oued sbaa , Ras el maa et el gor , aprés avoir séjourné joyeusement dans la zone de dhaya.
il n’y aurait eu aucun inconvénient à y prolonger le séjour, dans le dhaya car le climat de cette bourgade, à près de quatorze cents mètres d’altitude, au flanc de montagnes boisées, au milieu d’une forêt de pins et de chênes de quatorze mille hectares, jouit d’une salubrité exceptionnelle, qui est à juste titre très recherchée des Européens ».
On trouve des bois marécageux qui portent le même nom que la bourgade, et dans lesquels poussent les bétoums, les pistachiers, les jujubiers sauvages .
l’eau ne vient pas du ciel, elle vient du sol, grâce aux multiples ramifications des oueds .
Depuis Daya, la route descend vers El-Gor. Donc, l’ordre habituel fut maintenu au milieu d’une contrée où abondent les sources, Aïn-Sba, Aïn-Bahiri, Aïn-Sissa, affluents d’Oued-Messoulen.
la longue courbe qui relie Ras-el-Ma à El-Gor est une vaste exploitation d’alfa occupant le territoire d’Ouled-Balagh .
Vers le nord-ouest s’arrondissaient les hauteurs boisées de la forêt d’Ourgla, tandis qu’au sud apparaissait l’énorme massif des hauts plateaux.
On rencontre des bandes de singes, des troupes d’antilopes ou de gazelles, "c’était charmant"
dit Jules verne/
-4- Les Beni-Mathar se divisent en deux grandes fractions : les Ouled-Amran et les Ouled Attia.
Une fraction des Ouled Attia porte encore de nos jours le nom de Ouled-Zyane en souvenir d’une alliance avec le roi yaghmoracen de tlemcen qui leur offrit le pays de l’oued Messoulane au Sud-est de Dhaya, marhoum et sidi chaib où ils vivent aujourd’hui, et qui était occupé à cette époque par les Ouled-sidi Chaïb.
- 5- les Ouled nhar dans l’oued sbaa , ras el maa,hassaiba et le gor : on rencontre les ouled sidi yahia ben sfia enehari ou ould nhar .
Conclusion :
La région de Sidi bel abbés et non la ville coloniale ; présente une riche ethnologie faite de présence humaine et de structures sociales fondées sur des tribus héritières des premiers conquérants arabes et ensuite la venue des beni ameurs , surtout dans la région du grand Télagh d’antan , alors que dire des colonialistes français qui au fait des renseignements de cette région ; implantèrent dés le débarquement à Oran , des postes avancés sur son territoire , à distance égale du port d’oran : on peut citer : le fort dhaya (ex bossuet )et la ville- garnison du télagh pour permettre en milieu de ces tribus xénophobes et gardiennes ; une éventuelle pénétration du Sud fortement musulman et par conséquent hostile .
des tentes arabes notables ou des campement semi sédentaires existaient bien avant les militaires et colons ; tels oued taourira (elkhachba ) dhaya ( bel kharadji) sidi ali ben youb , Mézaourou , zégla , ain chefia , théghalimet et j’en oublie .
le reste tout le monde le connait ! Le but de mes éclairages n’est pas d’opposer la ruralité bédouine à une quelconque citadinité .
L’existence de ces tribus démonte les faux clichés si nécessaires pour l’expropriation scélérate des terres , sous prétextes de vacance de propriétaires , chers aux colonisateurs spoliateurs .
Ces terres appartenaient à nos aïeux et nous appartiennent maintenant ! c’etaient un ribat ou forteresse contre tout envahisseur ou imposteur pour la sauvegarde de leurs traditions , leur religion et leur honneur .
Le traitement sommaire de cette question de ma part : n’est qu’une simple survol allusif !
Il reste beaucoup à faire par les spécialistes que j’invite , s’ils nous lisent bien sur , de décortiquer savamment le sujet .
Pour prouver aux septiques que cette région avait été occupée par justement ses vrais propriétaires berbères et arabes musulmans ensuite.
Car des traces néolithiques existent dans toutes la région de Sidi bel abbés :
je cite celles des ksars de Télioum chez les nobles mahadja appelés traces néolithiques de Baudens .( voir forum). Comme celle de Robba des donatistes , prés des Souabrias (Sfisef ) chez les ouled Slimane et celles des traces romaines (Tessala ) chez les mediouni et ghouwalem etc ...
Et que le contexte de vie bédouine était approprié à cette époque car les cités en dur ( forteresses sédentaires royales ou autres impériales ) ou commerçaient tout les trafiquants ou se fomentait les complots des courtisans de tout pouvoir citadin leur étaient étrangères .
Se référer aux cités anciennes pour les opposer ou les comparer aux nouvelles est une aberration dans l’analyse anthropologique .
la primauté de l’existence , en premier lieu , des populations sur l’édification des cités : est un fait accompli .
Je termine pour la postérité !
Que Si les Zénètes, également appelés Zenata ou Iznaten et les français étaient des bâtisseurs de villes ? Les tribus arabes et arabo berbères bédouines ont façonnaient l’homme algérien d’aujourd’hui et l’identité musulmane algérienne .
@Moudjahed
Notes :
- revues -documents -cadastres-archives 1868
- témoignages oraux
- Généraux De lamoriciere et Bedeau – 1847
- ecrivain jules Verne
- Ibn Khaldoun
- historien Charles-André Julien
- historien Jacques Berque
- sociologue Rachid Belil
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