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7/03/2014

Ouargla - Colloque international sur les ressources en eau souterraine au Sahara

Comment exploiter au mieux un gisement de 5 milliards de mètres cubes d’eau souterraine formant la nappe albienne et ce tout en préservant sa durabilité dans le temps et en protégeant sa qualité. Tel est le thème principal autour duquel ont tourné les travaux du Colloque international sur les ressources en eau souterraines au Sahara qui s’est tenu hier dans le siège de la wilaya de Ouargla. Ouvert par M. Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau en présence de Mme Souad Bendjaballah, ministre délégué chargé de la Recherche scientifique, cette rencontre technique et scientifique qui a drainé la participation d’une nuée de spécialistes et experts nationaux et étrangers a abordé les différentes expériences en matière d’exploitation des nappes souterraines en vue de contribuer à la résolution des contraintes liées à la gestion de ces ressources sahariennes.
Dans son allocution d’ouverture, M. Sellal a longuement insisté sur la nécessité de trouver une stratégie efficace qui garantira l’exploitation rationnelle de cette nappe, qui appuiera le programme de développement sectoriel. Ce programme prévoit de hisser les capacités de mobilisation des ressources en eau actuellement fixée à 3 milliards de m3 par an. “De lourds investissements sont consentis par l’Etat pour mettre en œuvre cette politique qui sera consolidée par la mise en place de l’ensemble des outils réglementaires et techniques pour permettre une gestion intégrée et durable d’une ressource limitée, vulnérable et indispensable” dira le ministre. La nécessité de revoir la stratégie de gestion des nappes sahariennes découle en effet de la situation des ressources souterraines de la région nord “nous avons pratiquement atteint les limites d’exploitation notamment dans la plaine de la Mitidja, la plaine de Ghris (Mascara) et la plaine de Annaba” estime M. Sellal, la surexploitation de ces aquifères, qui pour rappel représentent une capacité de 2 milliards de m3/an, est l’une des problématiques que redoutent le plus les responsables de l’hydraulique dans la région sud.
“L’exploitation de la nappe fossile de l’albien est une équation complexe de part les conditions difficiles de mobilisation et d’exploitation qui demande une collaboration cohérente et adaptée des politiques sectorielles. Il est donc important de réagir dès à présent pour remettre en question l’exploitation inconsidérée dans les régions de forte activité humaine et arrêter un programme d’investigation consistant et adapté pour définir de nouveaux champs captant des zones ou l’activité humaine est absente” a ajouté M. Sellal.
Sur une capacité globale de 6 milliards de m3/an, la nappe albiennee est exploitée à hauteur de 2,5 milliards de m3/an. Cette nappe est pour rappel partagée par l’Algérie, la Libye et la Tunisie, elle se trouve aujourd’hui confrontée à de nombreux risques liées à la salinisation des eaux, la réduction de l’artésianisme, le tarissement des exécutoires et autres contraintes qui limitent son exploitation.
Il est à rappeler que le ministère des Ressources en eau planche sur la réalisation de deux grands projets structurant dans le Sud directement liés à la nappe albienne. Le premier projet est une adduction de plus de 750 km qui alimentera, à partir des champs captant de Aïn-Salah, sur le tracé. Le volume exploité est de l’ordre de 33 m3/an et le prix du mètre cube reviendra à 150 DA.
L’autre projet permettra d’exploiter un volume annuel de l’ordre de 120 millions de m3 à partir des champs captant situés entre le sud de Djelfa et Ghardaïa pour répondre aux besoins de développement de la région de Djelfa, Tiaret, la nouvelle ville de Boughezoul et la région de M’sila.
L’organisation de ce Colloque international est perçu par les experts comme étant une opportunité pour combler le peu de connaissance scientifiques relatives à la compréhension des divers phénomènes ayant conduit à ces contraintes. Quatre sous-thèmes ont été inscrits à l’ordre du jour à savoir la connaissance et la gestion des ressources en eau souterraines, les accidents et techniques de bouchage des forages profonds, la préservation qualitative des eaux souterraines , et l’utilisation des énergies renouvelables dans l’exploitation de ces eaux.
De notre envoyée spéciale A. Fadila.


par A. Fadila - El-Moudjahid   12/12/2005

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