Arbre emblématique des zones montagneuses du nord de l'Algérie ou des plaines de l'Oranie, l’olivier représente plus qu’une source de revenus. Culture ancestrale dans des régions d'Algérie, on dit qu’il existe à Chechar dans la wilaya de Khenchela des oliviers qui auraient été plantés aux temps des romains et qui continuent à produire.
On comptait déjà 9 à 10 millions d’oliviers cultivés vers 1930, qui, fournissent chaque année une quantité d’olives variant entre 1,5 et 2 millions de quintaux : l’ancien département de Constantine en produisait à lui seul 1 million, celui d’Alger 400 à 500000 qx, celui d’Oran 200 à 300000 qx. L'olivier est en passe de conquérir des espaces nettement plus vastes. Il est depuis près d'une décennie en train de peupler la steppe du côté de Djelfa et en phase de concurrencer le palmier dans les régions du sud.
Arbre rustique par excellence, il résiste aussi bien aux périodes pluvieuses qu'aux saisons très sèches. Un programme spécial, pour le développement de l’oléiculture en intensif, dans les zones steppiques, présahariennes et sahariennes, a été mis en place, pour augmenter les productions et diminuer l’importation d’huiles végétales.
L’activité oléicole en Algérie, est source de revenu complémentaire, pour les populations rurale dans les zones montagneuses. 80% des vergers de l’oléiculture sont implantés dans des régions enclavées, sur des terrains presque inaccessibles (40% des superficies ne sont pas du tout mécanisables) et à faible valeur agricole, mais bénéficiant d’une moyenne pluviométrique annuelle qui se situe entre 400 et 900 mm/an.
Inversion de la tendance à la baisse des superficies exploitées
20% de l’oliveraie algérienne, caractérisés par une moyenne pluviométrique annuelle de 300 à 400 mm/an, sont situés dans les plaines occidentales de Mascara, Sig et Relizane.
Le verger national de l’olivier a subi le contrecoup de l’abandon du travail de la terre, consécutif aux années du boom pétrolier, de la perte du savoir-faire du terroir, par manque de relais avec les nouvelles générations et du vieillissement du patrimoine oléicole. Ceci a eu pour conséquence première, une baisse drastique de la superficie exploitée.
Cependant la tendance inverse se manifeste depuis les années 1990 et surtout avec la mise en place du programme national du développement agricole (PNDA) et la politique de soutien à la filière oléicole mise en place dans le cadre du Fonds national de régulation et du développement agricole(FNRDA).
La superficie totale de l’oliveraie nationale de référence, pour le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural est de 309 500 ha de plantations en masse (sans les arbres isolés). De 2000 à 2010, le patrimoine oléicole constitué de 168 080 ha, a augmenté de 54,30%. Il y a subi des actions de réhabilitation des vergers existants et celles de nouvelles plantations qui vont entrer graduellement en pleine production.
Le développement de l’oliveraie nationale aura pour effet d’augmenter la production moyenne de 15 000 tonnes d’huile d’olive, pour un rendement estimé à 20%.
La production d’huile oscille annuellement entre 26.000 et 65.000 T. La moyenne enregistrée sur la période 2004/2008 est de 22.500 T d’olives pour 34.000 T d’huile et une valeur de 143 millions de dollars.
Cette valeur représente 76% de la production totale d’olives du pays. La production de la campagne 2008/2009 est estimée 382 000 T d’olives à huile pour 59.037 T d’huile environ (2% de la production mondiale d’huile estimée à 2 746 000T), selon des chiffres présentés lors des 1ères Assises nationales des industries agroalimentaires, en mars 2010.
Une projection de croissance de 12%
La production minimale d’olives de table est de 47.000 T, et, sauf accident climatique majeur, elle peut dépasser 87.000 T avec une conduite rationnelle des vergers. La production moyenne de la période 2004/2008 est de 45 000T correspondant à une valeur de 45 M$ (24% de la production totale en valeur).
Durant la campagne 2008/2009 le niveau de production a pu atteindre 108 000T (22% de la production totale des olives) soit 5% de la production mondiale estimée à 2 060 000 T).
L’impact sur les rendements de l’effort de modernisation et d’intensification de la conduite culturale et de maîtrise du processus de transformation de l’industrie oléicole, serait de 12% du volume actuel de production.
Le chiffre découle d’une estimation des personnes ressources du terrain (instituts et producteurs notamment). Il reste toutefois difficile d’apprécier l’impact de la modernisation compte tenu des variations interannuelles de la production.
La magie de l'olivier restera malgré tout ancrée dans les cœurs et les esprits des algériens des régions oléicoles. Une forme d'instinct qui se réveille chez de nombreux kabyles pour qui l’olivier et la cueillette des olives est quasiment le cordon ombilical qui les rattachent à leurs lieux de naissance. Ils sont nombreux à prendre des congés ou à profiter des week-ends à la saison de cueillette et de débarquer avec épouse et enfants pour ramasser "leurs "olives et ramener leur huile.
HuffPost Algérie | Par Saïd Benouafa
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