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7/05/2014

commune Mixte de la Mina (1)

INTRODUCTION

       Au cours de mes passages dans l'unique Cybercafé de notre village, j'ai constaté à maintes fois l'intérêt que portent nos enfants à connaître l'histoire de notre cité. 
  
Étant retraité et cela suppose avoir beaucoup de temps libre, je me suis dis autant me consacrer et présenter à nos enfants un humble travail, la monographie d’El-Matmar. Me basant sur le document, écris par M. RENE LECLERC, « la Monographie Géographique & Historique de la Commune Mixte de la Mina » de la société géographique de la province d’Oran, tome XXII de l’année 1902, j’essaye d’enchainer le passé lointain, le passé proche et le présent de cette cité qu’est EL MATMAR.

Sachant qu’elle fut dans le passé, le centre administratif de l’ex-commune mixte de la Mina, qui couvrait quatre régions marquées, par l’intérêt historique que présente l’occupation successive de son territoire par des populations variées, par le souvenir des luttes de l’émir Abdelkader contre les français.

Dans cet ouvrage, mon but est celui de relater l’histoire d’EL MATMAR (ex-Clinchant), et, pour que les futurs lecteurs de ce document aient connaissances du rôle qu’elle a joué en tant que centre administratif de la commune mixte.

Ne possédant pas une histoire propre à elle, mais liée à celle des parties du territoire dont elle fut le centre. Je n’ai pu m’empêcher l’en ayant lu, d’exprimer les sensations que j’ai eues. De toute ma vie, j’entendais que le peuple algérien est un peuple brave ; et voilà que cette monographie, écrite des mains du colonisateur lui-même, nous apprend que le peuple algérien n’a jamais abdiqué devant l’oppresseur. Depuis 1830 à 1962, il ne lui a jamais laissé de temps de répits, insurrections après insurrections  jusqu’à l’aube du 1ier novembre 1954.

Ce travail constitue une monographie parfaitement détaillée qui donne une idée sur la constitution et l'activité de la commune d'EL MATMAR. Il s'agit là de s'intéresser au présent qui deviendra aussi demain, l'histoire du village.

Je souhaite avoir réussi dans ma tâche. Elle a consisté à réunir tout ce que j’ai crû devoir intéresser à la fois les personnes désireuses de se renseigner sur cette région dans un but scientifique, et éducatifs.

Peut être n’ai-je pas pu, dans mon travail, avoir répondu exactement à l’idée de ceux qui le consulteront plus tard pour y puiser quelques renseignements ; mais néanmoins l’intention y était.
 PARTIE GEOGRAPHIQUE

I.                  Limites de la commune mixte de Clinchant

            Englobant presqu’entièrement la plaine de l’Habra, et celle de Sirat, une partie des territoires baignés par le Bas-Chélif (rive gauche), toute la vallée de la basse-Mina, celle de l’Hillil [Yellel] et les premiers contreforts des Béni-Chougrane, la commune mixte de la Mina est limitée, au Nord-Ouest par le territoire des Ouled Malef et le Djebel Trik Touires c'est-à-dire les communes de plein exercice de Blad-Touahria, Aïn-Sidi-Chérif, Rivoli [Mamêche], Noisy-les-Bains[Nouissy]), au Nord-est par le Dahra (communes mixtes de Cassaigne [Sidi Ali] et de Renault [Sidi M’hamed Bénali]), à l’Est par les premiers contreforts de l’Ouarsenis (sur lesquels s’étend la commune mixte de Zemmora), au Sud, par la plaine de l’Eghris et les Béni-Chougrane (c'est-à-dire l’arrondissement de Mascara), à l’Ouest, par le territoire de Perrégaux [Mohammedia] et la plaine de la Macta.

La région qui nous occupe s’étend donc à la fois sur les territoires de Mostaganem et de Mascara et sur la vallée du Chélif.
« Le plateau de Mostaganem, dit M. Pomel, s’étend depuis la dépression du Chélif au Nord, jusqu’à la Macta au Sud, entre la Mina et la mer. C’est une vaste région gréseuse, monotone et triste, bordée par une côte escarpée, ne présentant aucune végétation arborescente, si ce n’est aux environs de Bel Hacel où un sol un peu accidenté donne lieu à une végétation broussailleuse qui contraste vivement avec la nudité de l’ensemble. En nombre de points, et principalement au Nord d’Aboukir, la nature sablonneuse du sol donne lieu à la formation de dunes qui paralysent beaucoup les cultures de cette région. » Telle est la caractéristique de cette région qui rappelle d’ailleurs la partie Est et Sud de Relizane. Là, de même que dans le territoire situé entre le Chélif, la Mina et l’Hillil, le système pliocène domine, ainsi qu’a pu constater M. Ficheur, directeur du laboratoire de l’Algérie. Mais, à l’Est de la Mina, les alluvions anciennes coudoient le terrain pliocène.
La plaine de la Mina proprement dite, c'est-à-dire la partie comprise à l’Est du confluent du Chélif et de la Mina, est exclusivement formées d’alluvions limoneuses.
Entre l’Hillil, Blad Touahria, Aboukir et le Chélif, le pliocène est semé par places de couches sahéliennes (miocène supérieur), mais le sahélien se développe surtout dans l’Ouest à partir d’une ligne Cassaigne-Perrégaux. Vers l’Ouest, les couches de Mostaganem se continuent vers Perrégaux et Saint-Denis-du-Sig où elles forment au pourtour de l’Habra, une bande étroite reliant le plateau de Mostaganem aux couches des environs d’Oran. Sur toute la partie comprise entre Duperré et Relizane, la plaine du Chélif est bornée au Sud par une ligne continue de collines peu élevées, dont la composition lithologique est variable, mais qui représente des « facies » différents d’un même âge.
De l’Hillil à Relizane, au Sud de ces deux localités, on remarque une bande de terrains formés d’alluvions anciennes, c'est-à-dire de même nature que ceux qui se trouvent au Nord-est de Relizane. Après quoi, la majeure partie du sol montagneux situé au Sud de l’Hillil appartient au miocène moyen (helvétien). Il forme une bande large d’environ 10 kilomètres de Perrégaux à l’Hillil ; cette bande fait ensuite un coude au Sud-est   et va s’épanouir vers Kalâa, s’étendant à l’Est de cette ville et au Sud, atteignant El Bordj et effleurant Aïn Farés, Mascara et Palikao ; au Nord-est de Kalâa, l’helvétien fait un coude au Sud et va s’élargissant dans la direction des Flitta. Le crétacé inférieur est représenté au Sud de Kalâa et de Perrégaux, à 14 kilomètres Est environ de Kalâa, et sur la rive droite de la Mina à une trentaine de kilomètres Sud de Relizane. Le miocène inférieur (cartennien)  a sa place dans la partie Est de Kalâa et au Nord de cette localité, entre l’helvétien et le crétacé » inférieur, sur une bande qui se prolonge jusqu’à Perrégaux. L’éocène inférieur s’étend largement du côté de la commune mixte de Palikao. Quant au gypse, il s’en trouve seulement quelques tâches à l’Est et au Sud-est de Kalâa. En résumé, la constitution géologique de la commune mixte de la Mina est surtout composée d’alluvions limoneuses sur la rive droite de la Mina et dans la plaine de Sirat, de pliocène sur les rives gauches de la Mina et de l’Hillil, d’helvétien dans la partie montagneuse Sud. Ces données géologiques sont le résultat des recherches de cet ordre les plus récentes faites par MM. Pomel et Ficheur.
L’étage helvétien est donc la caractéristique de toute la partie méridionale de la commune mixte, entre l’Oued Mallah, l’Hillil, Relizane, Tliouanet et Kalâa. Il est fort né soit de calcaires à mélobésies couverts de broussailles, soit de marnes argileuses aux sommets desquelles on trouve des couches gréseuses des accumulations crassissima qui en est le fossile caractéristique. Cette région offre donc aux yeux du voyageur des collines à crêtes blanchâtres ou plutôt gris pâle ; tel est l’aspect des mamelons de Kalâa, Tliouanet, El Ghomri, (communes de Kalâa, Douaïr, Guerboussa, Sidi Saada et El Ghomri). Au Nord de Relizane, la plaine est recouverte de terres fortes brunes ou de récents dépôts argileux jaunâtres. La partie montagneuse composée de pliocène et de miocène sahélien (aux Zgaïr et chez les Aïn-el-Guettar) est surtout gréseuse et recouverte de végétation forestière ou plutôt broussailleuse.
Remarquons enfin que la région montagneuse Sud, entre Relizane et Kalâa, est assez souvent ébranlée par des tremblements de terre et l’aspect si pittoresque de Kalâa lui-même où les roches qui s’élèvent en amphithéâtre sont disposés dans le plus parfait désordre et contre toutes les règles de formations géologiques prouve que le pays dut être autrefois témoin d’éruptions volcaniques ou tout au moins de bouleversements fréquents occasionnés par les mouvements séismiques.
Les collines de la commune Mixte de la Mina peuvent se diviser en deux catégories :
1° celles qui appartiennent au massif des Béni-Chougrane. Et
2° Celles qui constituent les derniers retranchements du système du Dahra.
Dans la partie méridionale, au Sud de Relizane, Clinchant, l’Hillil, Oued Mallah et Perrégaux, s’étendent jusqu’à El Bordj. Les montagnes basses que l’on aperçoit de la voie du chemin de fer Alger-Oran font partie du massif des Béni-Chougrane.
Les sites les plus importants sont, dans la région de Kalâa ; le Djebel Berbère (814 mètres), le Djebel Tartar ou Ettartar (400 mètres) qui dominent la plaine du Semmar dont l’altitude est 300 mètres, très fertile et facilement irrigable ; le Djebel El-Bab (montagne de la porte) (414 mètres) le Djebel Ghar- Triki (438 mètres). Dans la même région, on remarque, chez les Messabhia, au Sud de Clinchant, la plaine de Kaouara (203 mètres d’altitude) et chez les Ouled bou Ali la plaine de Touilla (137 mètres d’altitude en moyenne), entourées de mamelons sans importance pittoresque ou géographique. Les derniers contreforts de ce massif s’étendent jusqu’aux Béni-Ghaddou et Ghoualize (entre l’Hillil, Bouguirat et El-Ghomri). Au-dessus d’El-Ghomri s’élève le Djebel El-Djir (la montagne de chaux) qui se partage entre quatre monticules de hauteur décroissante, formés de plâtre brut, d’un aspect assez curieux vu de la plaine, d’autant plus qu’en haut de chaque sommet est bâtie une koubba où reposent les restes d’un marabout dont la sainteté doit correspondre à la hauteur du site où il est enterré (le premier Piton, le plus élevé, est surmonté du marabout de Sidi Abdelkader, saint très vénéré, également connu sous le nom de Sidi-Medjahed ; auprès se trouvent les ruines du poste géodésique utilisé pour la triangulation du pays). La crête se continue en s’abaissant par le Djebel Grabes (255 mètres), et le Djebel Mehariga (la montagne desséchée ou incendiée) (254 mètres) qui domine Bouguirat à gauche, et la petite plaine d’El-Merouane à droite, chez les Ghoualize.
La tribu des Béni-Ghaddou (qui fit partie de l’aghalik d’El-Bordj), occupe la petite chaine de montagnes isolées connues sous le nom de Djebel El-Djir vues plus haut et une partie de la plaine de Negma que le chemin de fer traverse entre Oued-el-Mallah et l’Hillil.
Du sommet du Djebel-el-Djir on aperçoit, à l’Est les plaines de l’Hillil et de la Mina, à l’Ouest se déroule la plaine d’El-Ghomri ou plaine de Kerkacha, derrière laquelle s’étend l’immense plaine de l’Habra où campe la tribu des Bordjia. Au loin apparait la mer (golf d’Arzeu) et les jours sereins on peut voir se détacher à l’horizon le profil caractéristique de la Montagne des Lions qui domine Oran et dont la forme rappelle la dent du Midi.
Le Djebel Trek et Touires (339 mètres) qui s’étend parallèlement à la mer au Sud de Mostaganem à partir d’Aboukir jusqu’à Aïn-Nouissy où il se termine par le Djebel Chegga (257 mètres) comme un gigantesque éperon au-dessus de la plaine, se prolonge à l’Est d’Aboukir en collines dont la hauteur varie de 100 à 280 mètres. Elles forment des mamelons sans nom chez les Ouled Sidi Abdallah au Nord de Blad-Touahria, ou se dessinent en sites assez nettement marqués tels que le Djebel Mouzaïa (265 mètres), le Djebel Brahl (260 mètres) qui séparent les plaines de Blad-Touahria et de Bouguirat, le Djebel Milar (152 mètres) entre la plaine de Sirat et celle de Bouguirat.
Les derniers contreforts du Dahra s’étendent jusque dans cette région, c'est-à-dire au Nord de Relizane, Bel-Hacel, l’Hillil, Bouguirat et Blad-Touahria. Ils se divisent en trois branches principales parallèles se dirigeant toutes dans la direction Sud-ouest, Nord-est. La première ligne de collines se trouve au Nord-ouest de Bel-Hacel au bas de laquelle s’étend à droite la plaine de la Mina ; on y remarque le Djebel Mekahlia, (450mètres à l’Aïn Djilali) et la montagne de Bel-Hacel dont les points culminants sont le poste géodésique de la Koudiat Azerka (la colline bleue) (501 mètres) et le poste géodésique du Keloub-Tsour (516 mètres) ; un marabout occupe le sommet de ce mamelon ; la route militaire de Mostaganem à Relizane par Sidi-bel-Hacel passe au col d’Aoud el Talf, non loin et au sud de Keloub-Tsour.
Parallèlement au Djebel Mekahlia, et séparés de la forêt domaniale par la vallée de la soif, s’étend le Djebel Fernen (montagne de liège) (442 mètres) et le Djebel Kharrouba (montagne du caroubier) (465 mètres).
La deuxième chaine de collines commence au Djebel Yazzira (376 mètres), se continue par la longue arête de la forêt domaniale de l’Akboube dont la hauteur est en moyenne de 400 mètres. Séparée de la montagne de Bel-Hacel par l’Outha (plaine) de Sidi Abida et se termine par le Djebel Bou-Assas (315 mètres) et le Djebel Zegnoun qui surplombent la rive gauche du Chélif non loin de son confluent avec la Mina.
Quant à la troisième chaine, elle comprend, du Sud au Nord : le Djebel Bioud (montagne blanche) (382 mètres) et le Djebel Zaïmia (393 mètres) recouverts par la forêt domaniale d’Ennaro ; le Djebel Djezzar (314 mètres) qui comporte également une végétation forestière, et le Djebel Slimane (341 mètres) à gauche du Djebel Bou-Assas. Tel est dans ses grandes lignes le système orographique de la commune mixte de la Mina, qui n’offre d’ailleurs rien de particulier.

Hydrographie
 

 

La commune mixte de la Mina est située entre les bassins inférieurs du Chélif et de la Mina et celui de l’Habra-Macta ; c'est-à-dire que la plus grande partie des rivières et cours d’eau qui se jettent sur la rive gauche de la Basse-Mina et du Bas-Chélif, ou vont se perdre dans la plaine de l’Habra, traversent le territoire qui nous occupe ici.

Le Chélif n’arrose qu’une faible partie de la région Nord-est de la commune mixte ; aussi serait-il hors de propos de nous spécialiser dans la description de ce fleuve qu’on trouvera traitée dans maints ouvrages. Qu’il nous suffise de dire qu’il baigne la limite septentrionale de cette commune mixte depuis la tribu des Akerma-Cheraga jusqu’à son confluent avec la Mina, qu’il pénètre ensuite sur le territoire et l’arrose par de nombreux méandres jusqu’à son entrée dans la commune de Sou-kel-Mitou (Bellevue).

La Mina prend sa source au Djebel Lakhdar (montagne verte), à l’Est de Frenda, passe près de Tiaret et Tagdempt, tombe de 42 mètres de hauteur à la cascade d’El-Houara, reçoit l’Oued el Abd ou rivière de la cascade de Tagremaret, plus considérable qu’elle-même, puis, avant d’arriver à Relizane ; quitte la région montagneuse pour entrer dans la grande plaine du Chélif. Elle y est utilisée au moyen d’un barrage déversoir pour l’irrigation des environs de Relizane ; elle croise ensuite le chemin de fer et, continuant à se diriger dans une région Sud-Nord, elle reçoit, à une douzaine de kilomètres, dans le douar-commune de Zgaïer, la rivière l’Hillil. Puis elle baigne Sidi-Bel-Hacel, et, après plusieurs replis sur elle-même, elle va se jeter à 15 kilomètres au Nord dans le Chélif, ayant effectué 220 kilomètres de cours dont une cinquantaine dans la commune mixte de la Mina. En résumé, elle arrose les douars-communes des Ouled-bou-Ali, des Messabhia, le territoire de la commune de Relizane (où elle coupe la route nationale et le chemin de fer Alger-Oran) les douars-communes de Mina, Zgaïer, (où elle reçoit l’Hillil et coupe le chemin de fer de Mostaganem-Tiaret) de Bel-Hacel, Aïn-el-Guettar et Kiaiba (où elle se jette dans le Chélif)

Le mot Mina n’est pas arabe : on sait simplement qu’il désignait à la fois, à l’époque romaine, et la rivière et la ville auprès des ruines de laquelle Relizane a été bâti et qui tirait son nom des eaux qui l’arrosaient.

L’Hillil est bien moins considérable que la Mina ; elle a un fond vaseux sur les bords, qui communique à son eau une saveur détestable ; elle est cependant très rapide et roule de gros cailloux qui sont de mêmes que ceux de la Mina. Elle prend le nom de l’Hillil à deux kilomètres au Nord de Kalâa, au confluent des deux rivières : l’Oued Mesrata et l’Oued Kalâa.

Le nom de l’Hillil dont la transcription avec un h initial n’a aucune raison d’être, vient du mot que les Arabes prononcent  « يلل Ilel », dérivé lui-même du mot berbère « يليلي Ilili » qui signifie « Laurier rose », la rivière du laurier rose : la même signification est reproduite par l’Arabe « عين الدفلة Aïn Defla ». L’Hillil descend dans une direction Sud-nord jusqu’au village du même nom qu’elle arrose et où elle est répartie pour l’irrigation par un petit barrage. Après avoir coupé la voie ferrée du chemin de fer Alger-Oran, elle prend une direction Sud-ouest Nord-est et traverse dans sa partie occidentale la plaine de la Mina où elle est utilisée pour l’arrosage de diverses cultures. Elle se jette ensuite dans la Mina à environ 5 kilomètres de Bel-Hacel.

L’Oued Mesrata et l’Oued Kalâa forment, ainsi que nous l’avons vu plus haut, l’Oued l’Hillil. L’Oued Mesrata prend sa source au douar du même nom à l’Ouest de Debba (petite ville immédiatement au Sud de Kalâa), il est grossi de l’Oued Boumendjel formé lui-même de plusieurs ruisseaux (Oued El-Kebch, Oued El-Ars, Oued Tinouatin) qui descendent des alentours d’El-Bordj.

L’Oued Kalâa prend ce nom à partir de la ville de Kalâa qu’il arrose. Auparavant, il s’appelle Oued Abadi et prend sa source dans le Djebel Nador (811 mètres), l’un des sommets principaux du massif des Béni-Chougrane.

La Min reçoit, outre l’Oued l’Hillil la petite rivière de l’Oued Mallah qui prend sa source au Sud-ouest du Djebel Nador et va se jeter dans la Mina à une douzaine de kilomètres au Sud de Relizane. Il reçoit sur la rive gauche de l’Oued Tliouanet qui descend du Djebel Berbère, montagne qui domine Kalâa à l’Est. Ce sont les eaux de cette source qu’on a captées pour les amener jusqu’à Relizane pour l’alimentation. Un autre Oued Mallah descend d’Aïn-Farés, coule entre le Djebel Romla et le Djebel Hamara, et débouche dans la plaine de l’Habra après avoir coupé la ligne du P.L.M. et donne son nom à une station de chemin de fer qui dessert   le village d’El-Ghomri. Ce torrent a rarement de l’eau et ne coule que lorsqu’il a beaucoup plu et neigé sur le massif des Béni-Chougrane.

Dans le Djebel El-Bab (à l’Ouest de Kalâa) prend sa source, L’Oued El-Louz (rivière des amandes) qui se dirige vers la région des Béni-Ghaddou qu’elle traverse à proximité de la plaine de Negma après avoir coupé la voie ferrée entre l’Hillil et Oued-el-Mallah.

Avant de couper le Djebel El-Djir et le Djebel Grabés, cette rivière prend le nom d’Oued Moukhannouf selon les uns, Makhlouf selon les autres. Elle arrose la plaine de Kerkacha, située entre El-Ghomri et Bouguirat ; elle est utilisée pour l’irrigation par un syndicat composé de délégués de ces deux villages.

Un barrage primitif construit à l’entrée de la plaine est fréquemment démoli par les indigènes. Les crues d’hier font déborder ce cours d’eau qui transforme la partie septentrionale du Blad Kerkacha en un véritable lac de boue où il est dangereux pour les gens et pour les bêtes de s’y aventurer. En outre, ce trop plein se déverse dans la direction de la plaine de Sirat pour former, concurremment avec de petites sources sans noms, les marais d’Ahl-el-Haciane qui donnent eux-mêmes naissance à une sorte de marécage mouvant appelé l’Oued-el-Tine. Cette rivière de boue atteint pendant l’hiver les marais de la Macta avec laquelle elle se confond, non sans avoir rendu impropres à la culture les terraines qu’elle inonde.

La région montagneuse de Kalâa et de Tliouanet et celle de Mekahlia-Bel-Hacel, sont sillonnées comme toutes les collines du Tell algérien, par de nombreuses ravines, torrents éphémères qui se perdent dans la plaine pendant la saison des pluies. Des centaines de châbet de ce genre prennent naissance dans la montagne de Bel-Hacel et de l’Akboube, dans le Djebel Mekahlia. Ces cours d’eau de très minimes importance ne méritent pas de nomenclature d’autant plus qu’ils sont pour la plupart dépourvu de dénomination, malgré l’habitude excessive des indigènes de donner un nom aux moindres particularités géographiques.

Le lac le plus important de la région est la Sebkha de Bouziane ; elle s’étend sur les territoires des Ouled Addi au Nord et à peu de distance de la voir ferrée (station du chemin de fer des Salines desservant Ferry), Ce lac salé, qui mesure environ 15 à 1.600 hectares de superficie, est recouvert en été d’une croûte saline blanchâtre. Les indigènes du pays s’y approvisionnent en sel.

Immédiatement au Sud-ouest de cette sebkha s’en trouve une autre de bien moins grande importance dont les eaux, en hiver, se déversent dans la Mina par le lit du Derdéza.

Dans la plaine de Sirat le marais d’Ahl-el-Haciane, et surtout de celui d’Haciane Menkoub conservent suffisamment d’eau toute l’année pour permettre aux chasseurs d’y trouver du gibier aquatique en abondance et, si besoin est, de lui donner la chasse en barque plate. Le second est, le lundi de pâques, le rendez-vous habituel des familles de colons des villages environnants, qui viennent cékébrer la traditionnelle Mouna, la fête par excellence des moyennes classes algériennes et oranaises.

A signaler aussi un petit lac salé dans la plaine de l’Habra, au Sud des marais d’Ahl-el-Haciane. Les indigènes du pays viennent y faire des provisions de sel en été, car pendant la saison des pluies ces lieux sont impraticables et on ne saurait s’y aventurer sans courir le risque d’être englouti par les boues de ce sol aqueux.

Il existe entre Bouguirat et El-Ghomri un marais assez important qui forma longtemps un petit lac jusqu’au jour où il fut procédé à des travaux de drainage pour que le trop plein d’eau puisse s’écouler chaque hiver et être employé à l’irrigation d’une partie de la plaine de Bouguirat et de celle de Kerkacha (à El-Ghomri).

Telle est, dans tous ses détails, l’hydrographie de la commune mixte de la Mina ; elle répond aux régions caractéristiques qui composent la dite commune mixte, c'est-à-dire :

1° Le bassin de la Mina et ceux de ses affluents.

2° La partie montagneuse de la Mekahlia, de l’Akboube, d’Ennaro sillonnée de torrents, tous desséchés en été.

3° La partie en plaines où les oueds s’étalent en marécages et inondent une bonne partie des terrains par cela même incultivable.

 

  Climat    

Le climat de cette région est celui du Tell de la province d’Oran, sauf certaines particularités locales qui tiennent à l’État du sol, montagneux au Sud et au Nord-est, en plaine dans l’Ouest. Le poste d’observation du pays est celui de Relizane, situé à l’hôpital e cette ville (à 70 mètres d’altitude ; par 1047’ de longitude Ouest, et 35°45’ de latitude). Les deux postes pluviométriques sont :

1° Celui de l’école communal de l’Hillil (à 132 mètres d’altitude).

2° Celui de l’école communal de Shaouria (à 40 mètres d’altitude).

De 1885 à 1890, il a pu être constaté :

 

PARTIE HISTORIQUE

 

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