Paléolithique :
- Site de l’Aïn Hanech -Homo habilis (ou pré-erectus)
- Atlanthrope de Ternifine ou Tighennif (proche de Mascara) -Homo erectus
- Culture atérienne -Homo sapiens (proche de l’Homme de Néanderthal)
- Site de l’Aïn Hanech -Homo habilis (ou pré-erectus)
- Atlanthrope de Ternifine ou Tighennif (proche de Mascara) -Homo erectus
- Culture atérienne -Homo sapiens (proche de l’Homme de Néanderthal)
Fin du paléolithique à mésolithique :
- Homme de Mechta el-Arbi -Homo sapiens-sapiens
- Culture ibéromaurusienne
- Culture capsienne
- Culture ibéromaurusienne
- Culture capsienne
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Repères chronologiques :
Tableau agrandi dans la page « Généralités sur la préhistoire » (cliquer sur l’image)
Lorsque nous parlons des origines de l’homme moderne, Homo sapiens-sapiens, nous évoquons le genre Australopithecus, apparu en Afrique australe il y a plus de 4 millions d’années. Mais l’australopithèque, bien qu’hominidé (ou hominien), n’est pas du genre Homo. De plus, il n’y a jamais eu d’Algériens australopithèques.
Le premier Algérien est Homo habilis
L’Homme apparaît donc avec le premier du genre (Homo), vieux d’environs 1,7 millions d’années pour celui qui a fréquenté l’Afrique du nord… il s’agit d’Homo habilis (l’homme habile de ses mains) ou, selon d’autres paléo-anthropologues. d’un Homo erectus très primitif. Le premier algérien était donc habile et a laissé ses traces -plutôt discrètes puisque nous n’avons aucuns restse de squelettes(*)- dans les hautes plaines de Sétif, à Aïn Hanech (Nord de l’Algérie) mais aussi à Rheggane et près d’Illizi, à Bordg Tan Kena (sud algérien). Ces deux derniers lieux sont de découvertes récentes.
(*) Les illustrations de tous les crânes sont là seulement à titres indicatif et comparatif
Les outils sont rudimentaires -on parle de pebble-culture- comme les galets aménagés retrouvé dans le Tassili. A Aïn Hanech, on a retrouvé des boules de pierre grossièrement rondes (voir photo ci-dessus de sphéroïdes d‘âge villafranchien tanzaniens) faisant penser aux premiers essais de taille effectués par la main de l’homme. Leurs homologues sont ougandais et tanzaniens (photo ci-dessus, à droite). Peu d’endroits témoignent dans le monde des premiers balbutiements du travail d’êtres humains. Les fouilles, quasiment interrompues pendant les années de sang, ont repris ; de nouvelles découvertes ont lieu.
Les outils sont rudimentaires -on parle de pebble-culture- comme les galets aménagés retrouvé dans le Tassili. A Aïn Hanech, on a retrouvé des boules de pierre grossièrement rondes (voir photo ci-dessus de sphéroïdes d‘âge villafranchien tanzaniens) faisant penser aux premiers essais de taille effectués par la main de l’homme. Leurs homologues sont ougandais et tanzaniens (photo ci-dessus, à droite). Peu d’endroits témoignent dans le monde des premiers balbutiements du travail d’êtres humains. Les fouilles, quasiment interrompues pendant les années de sang, ont repris ; de nouvelles découvertes ont lieu.
Audébut du XXème siècle, les paléontologues admettaient pour cette génération d’hommes préhistoriques une lignée ibéro-maurusienne (mélange entre des ibères venus de la future Hispanie et les autochtones Nord-Africains). Cette conception est dépassée aujourd’hui sans pour autant certifier d’une descendance berbère de ces hommes robustes rappelant notre Cro-Magnon à nous. Comme il était difficile de leur atribuer un nom, on a conservé l’appellation d’origine en retirant le tiret séparateur ; ibéromaurusiens donc. En Europe, c’est l’Âge du Rennes, en Algérie, on pourrait parler de celui du mouflon tant il y est consommé. Les techniques de la taille de la pierre ou de l‘os, déjà bien évoluées, sont proches bien que le Maghreb ait de l’avance sur l’utilisation du micro-burin : aiguilles et poinçons en os, lames denticulées de silex, couteaux, haches. Les premières représentations de formes ont lieu : triangles, trapèzes, formes animales. L’habitat principal est l’abri sous roches, les grottes. Le nomadisme commence à se restreindre et l’homme de cette époque (semi-sédentaire depuis H. erectus) préfère vivre près de la mer ou des lacs. Il pratique encore la pêche, la chasse (hommes) et la cueillette (femmes, enfants et invalides). L’alimentation est constituée de mouflons, d’antilopes, de gazelles mais aussi de chat et de chacal.
Audébut du XXème siècle, les paléontologues admettaient pour cette génération d’hommes préhistoriques une lignée ibéro-maurusienne (mélange entre des ibères venus de la future Hispanie et les autochtones Nord-Africains). Cette conception est dépassée aujourd’hui sans pour autant certifier d’une descendance berbère de ces hommes robustes rappelant notre Cro-Magnon à nous. Comme il était difficile de leur atribuer un nom, on a conservé l’appellation d’origine en retirant le tiret séparateur ; ibéromaurusiens donc. En Europe, c’est l’Âge du Rennes, en Algérie, on pourrait parler de celui du mouflon tant il y est consommé. Les techniques de la taille de la pierre ou de l‘os, déjà bien évoluées, sont proches bien que le Maghreb ait de l’avance sur l’utilisation du micro-burin : aiguilles et poinçons en os, lames denticulées de silex, couteaux, haches. Les premières représentations de formes ont lieu : triangles, trapèzes, formes animales. L’habitat principal est l’abri sous roches, les grottes. Le nomadisme commence à se restreindre et l’homme de cette époque (semi-sédentaire depuis H. erectus) préfère vivre près de la mer ou des lacs. Il pratique encore la pêche, la chasse (hommes) et la cueillette (femmes, enfants et invalides). L’alimentation est constituée de mouflons, d’antilopes, de gazelles mais aussi de chat et de chacal.
C’est de Bir el-Ater que sera tiré le nom donné à la culture de ces Nord-Africains : la culture atérienne. Ces hominiens atériens devaient chasser antilopes, buffles, gazelles et chevaux. La chasse des grands animaux devait se faire en groupe, ce qui nécessitait des liens sociaux de plus en plus serrés, allant de paire avec l’évolution du cerveau. On a
retrouvé des outils perfectionnés comme des grattoirs, des racloirs, des poinçons et un genre de pointes de pierres pour ancêtre de la flèche ou pointes à soie. Le climat est plus sec et moins chaud ; la végétation est une steppe au sud alors que celle de la zone septentrionale est proche de celle de l’actuel Var.
C’est à el Guettar, dans le sud tunisien et près de la frontière algérienne, qu’on a trouvé la plus ancienne marque de culte religieux en Afrique du Nord : un amas de grosses boules de pierres déposées près
retrouvé des outils perfectionnés comme des grattoirs, des racloirs, des poinçons et un genre de pointes de pierres pour ancêtre de la flèche ou pointes à soie. Le climat est plus sec et moins chaud ; la végétation est une steppe au sud alors que celle de la zone septentrionale est proche de celle de l’actuel Var.
C’est à el Guettar, dans le sud tunisien et près de la frontière algérienne, qu’on a trouvé la plus ancienne marque de culte religieux en Afrique du Nord : un amas de grosses boules de pierres déposées près
d’une source. Croyance en un génie des eaux peut-être ?
C’est dans l’art de l’ornement que se distinguent les Capsiens qui inventent une véritable stylistique décorative : coquillages perforés, coquilles d’œufs d’autruches (utilisées jusqu’aux puniques !), coquilles d’oursins, vertèbres perforées, dents, pierres, carapaces de tortues, perles naturelles ou en os… mais aussi des outils comme des fines lamelles de silex. Les Capsiens utilisent leurs déchêts industriels comme bijoux (colliers et bracelets de perles en poteries cassées). La gravure sur pierre (Khanghet el-Mouhaad) annonce l’art pariétal ; la sculpture sur pierre apparaît un peu plus tardivement (El-Mekta). Vers la fin du Capsien et à l’orée du néolithique, les ocres seront utilisées pour souligner les contours de ces gravures pariétales.
Un million d’années plus tard, un autre type d’homme apparaît (venant de la corne africaine sans doute) qui vivait -on a retrouvé des restes de mandibules dans une sablière à Ternifine (Tighennife)- tout proche de l’actuelle Mascara. Cet homme a eu pour première appellation Atlanthropus mauritanicus mais il s’agit en fait d’un Homo erectus
L’équivalent Nord-Africain de notre Homme de Néanderthal ne laissent pas de restes osseux en Algérie et il est possible que l’Homme de Rabat, découvert dans les mêmes horizons paléontologiques, serait de cette espèce d’hominidé. On sait qu’avant l’homme moderne (Homo sapiens-sapiens), la vie sociale était déjà organisée et que des cultes religieux étaient pratiqués.
Culture ibéromaurusienne :
C’est dans l’art de l’ornement que se distinguent les Capsiens qui inventent une véritable stylistique décorative : coquillages perforés, coquilles d’œufs d’autruches (utilisées jusqu’aux puniques !), coquilles d’oursins, vertèbres perforées, dents, pierres, carapaces de tortues, perles naturelles ou en os… mais aussi des outils comme des fines lamelles de silex. Les Capsiens utilisent leurs déchêts industriels comme bijoux (colliers et bracelets de perles en poteries cassées). La gravure sur pierre (Khanghet el-Mouhaad) annonce l’art pariétal ; la sculpture sur pierre apparaît un peu plus tardivement (El-Mekta). Vers la fin du Capsien et à l’orée du néolithique, les ocres seront utilisées pour souligner les contours de ces gravures pariétales.
Le premier Algérien est Homo habilis
L’Homme apparaît donc avec le premier du genre (Homo), vieux d’environs 1,7 millions d’années pour celui qui a fréquenté l’Afrique du nord… il s’agit d’Homo habilis (l’homme habile de ses mains) ou, selon d’autres paléo-anthropologues. d’un Homo erectus très primitif. Le premier algérien était donc habile et a laissé ses traces -plutôt discrètes puisque nous n’avons aucuns restse de squelettes(*)- dans les hautes plaines de Sétif, à Aïn Hanech (Nord de l’Algérie) mais aussi à Rheggane et près d’Illizi, à Bordg Tan Kena (sud algérien). Ces deux derniers lieux sont de découvertes récentes.
(*) Les illustrations de tous les crânes sont là seulement à titres indicatif et comparatif
L’Atlanthrope ou Homo erectus
assez classique (homme qui se tient debout). La taille de la pierre a évolué, certes, mais elle reste grossière : bifaces primitifs et hachereaux caractéristiques de l’Acheuléen africain. La chasse, par piégeage ou acculement, devait être pratiquée contre des éléphants, des hippopotames, des girafes mais aussi des cerfs et surtout des sangliers. La végétation est encore de type savane tropicale mais va s’aridifier et se refroidir peu à peu. Notons qu’on ne trouve pas trace d’utilisation du feu en Algérie remontant à cette époque, les intempéries ayant certainement lessivé toutes traces de foyers hors abris sous roche. L’homme de cette époque, certainement charognard aux débuts se spécialisera de plus en plus pour la chasse.
La culture atérienne ou l’Homo sapiens
Bir el-
AterIl y a 100000 ans, Homo sapiens (homme qui sait) apparaît dans le Nord de l’Afrique. On ne le sait pas mais il y a peu de chances pour qu’il soit apparenté à l’Algérien érectus précédent. On trouve des traces vieilles de 60000 ans au sud de Tebessa, dans le gisement de l’oued Djebena près de (dans les Nememchas). Également à Karouba, près de Mostaganem et dans le Sahel d’Alger.
AterIl y a 100000 ans, Homo sapiens (homme qui sait) apparaît dans le Nord de l’Afrique. On ne le sait pas mais il y a peu de chances pour qu’il soit apparenté à l’Algérien érectus précédent. On trouve des traces vieilles de 60000 ans au sud de Tebessa, dans le gisement de l’oued Djebena près de (dans les Nememchas). Également à Karouba, près de Mostaganem et dans le Sahel d’Alger.
La civilisation atérienne s’éteindra vers – 25000 ans (Falaise de Sidi Saïd près de Tipasa), remplacée peu à peu vers -22000 ans par celle de l’homme de Mechta el-Arbi dit aussi Mechta Afalou.
L’Homme de Mechta el-Arbi ou Homo sapiens-sapiens
Les choses s’accélèrent et nous voilà au IXème millénaire. Homo sapiens (type néanderthal) a encore évolué et s’appelle désormais Homo sapiens-sapiens (l’homme conscient de son savoir). On retrouve ses restes fossilisés à Mechta el-Arbi, tout près de Chelghoum Laïd, à l’Ouest de Constantine ; à Afalou Bou R’mel, non loin de Béjaïa ; à La Mouillah, près de Maghnia, dans l’Ouest algérien. On reconnait chez cet homme du paléolithique moyen les traits caractéristiques de l’espèce Cro-Magnon. L’Homme de Mechta connaît son apogée -10000 ans av. J.-C.
Tardivement, l’usage d’ocres (jaunes et rouges) pour le badigeonnage des corps, des cadavres et des outils est démontré. L’homme est fondamentalement religieux et commence à prêter des vertus aux objets, aux plantes, aux animaux et… à lui-même. Si l’Homme de Mechta n’est pas un artiste accompli, on a retrouvé quelques parures peu sophistiquées et à usage présumé religieux (pierres, coquillages, os, plumes d’autruche). A Afalou Bou R’mel ou à Columnata en Oranie, la présence de sépultures remonte à 22 – 24000 ans (archaïques) et vers -9000 elles sont plus élaborées (dépôts d’offrandes), annonçant surtout les futurs monuments funéraires (amoncellement de pierres, d’ossements, et premières nécropoles). Il est possible que l’Homme de Mechta el-Arbi ait pu subsister jusqu’au néolithique et que leurs descendants aient pu peupler les Canaries, donnant le peuple des Guanches.
La culture capsienne
Les Capsiens ne gagnent la zone littorale que très tardivement, débordant sur l’aire ibéro-maurusienne
C’est au VIIIème millénaire que la future culture méditerranéenne trouve vraiment sa source première. En effet, une autre vague civilisationnelle, dont les traces ont été découvertes à Gafsa (Capsa romaine) en Tunisie, s’installe sur les ruines du monde atérien sans le supplanter totalement puisqu‘il perdurera très longtemps encore. Comme Ginette Aumassip l’a écrit : Le substrat reste ce probable descendant de l‘Atlanthrope qu‘est l‘homme de Mechta el-Arbi . Les Capsiens, de grande taille, moins robustes donc plus graciles, plus élancés et plus fins que les prédécesseurs atériens, provenaient peut-être du Proche-Orient via la Basse -Egypte.
On ne retrouve leurs traces en Algérie qu’à l’intérieur et dans la partie orientale du pays à El-Outeb, à Relilaï, à Dra Mta el Ma el Abiod ; ces sites montrent la présence d’escargotières et de cendrières, ou ramâdiyyât, avec déchêts de cuisine. On peut y lire l’alimentation de l’époque : énormément de mollusques, du cheval, du mouflon, du sanglier, du zèbre et une espèce d’antilope à grosse tête ou antilope bubale (Alcelaphus buselaphus).
N.B. : Ne pas confondre la bubale et le bubale, grand bovin (Pelorovis antiquus) tellement représenté dans les gravures rupestres qu’on qualifiera cette période de période bubaline.
Les sépultures profitent de l’art ornemental (tapisserie de végétaux, de vanneries, enduits au kaolin). La céramique a fait ses premières apparitions dans le Tassili n’Ajjer dès le VIIIème siècle (av. J.C.). Beaucoup plus tard, on en relève la présence sur le littoral mais elle est encore lourde et grossière, peu décorée (Tiaret).
Le religieux se développe autant que le culturel, sans pour autant avoir la preuve d’une religion à proprement parler. On remarque la pratique de l’ablation des incisives supérieures, mais aussi parfois inférieures, dès l’adolescence. On peut penser que le sacrifice d’une partie du corps aussi précieuse -l’heure de la médecine n’ayant pas encore sonné- reste de l’ordre du sacré et ces rites de passage de l’enfance à l’âge adulte restent encore aujourd’hui imprégnés dans nos esprits et dans nos mœurs.
Nous sommes au mésolithique transitoire ; ce mélange entre cultures ibéromaurusienne et capsienne, qui représente déjà le fond du peuplement maghrébin algérien, annonce la révolution néolithique marquée par l’art rupestre au Tassili n’Ajjer. A la question que nous pouvons légitimement nous poser : les Ibéromaurusiens et les Capsiens ont-ils eu des liens serrés au point d’instituer des mariages communs ? L’historien ne peut encore le dire mais rien ne nous empêche d’y croire avec une certaine force de conviction.