Deux importantes découvertes archéologiques en une quinzaine de jours ! Le site « miraculeux » est situé dans la commune de Negrine, dans la wilaya de Tébessa.
En effet, après celle du début du mois de janvier, une nouvelle mosaïque romaine a été découverte mardi, cette fois par un habitant de la région de Tifache relevant de la commune de Negrine (165 km au sud de Tébessa, alors qu’il effectuait des travaux de creusement dans sa propre ferme.
«Le citoyen avait découvert cette mosaïque alors qu’il effectuait des travaux de creusement dans sa propre ferme et s’est empressé d’alerter l'association locale pour la relance du tourisme et la préservation du patrimoine et de l'environnement de Negrine, qui a, à son tour, m’a contacté», a précisé à l’agence APS, le président de l’APC de Negrine, M. Ramdani Djemouai.
Le président de l’APC a déclaré qu’il avait informé les autorités locales et la Direction de la culture ainsi que le Centre national de recherche en archéologie (CNRA) de cette nouvelle découverte, dans le but «d'accélérer les procédures de protection de cette nouvelle pièce archéologique découverte», tout en faisant remarquer que les habitants de la région ont pris «l'initiative de protéger cette découverte jusqu'à l'arrivée des chercheurs et experts».
Les premières évaluations de la mosaïque porteraient à croire que « le site de cette découverte abritait autrefois un thermes romain », a indiqué mercredi le responsable du bureau des monuments et des sites archéologiques de la direction locale de la culture, Mehrane Salmi. «Cette mosaïque, qui date du quatrième ou cinquième siècle de la période romaine, constitue une partie du toit du caldarium (la salle chaude)», a déclaré le même responsable.
Le ministère de la Culture a déjà dépêché une équipe de spécialistes et d'experts du CNRA afin d’expertiser la mosaïque découverte et prendre les mesures qui s’imposent pour sa protection, en coordination avec les autorités locales, selon un communiqué de presse publié par le même département.
Le chargé de la communication de l'Association pour la relance du tourisme et la préservation du patrimoine et de l'environnement de Negrine, M. Lakhdar Hami, a déclaré que cette commune, qui a vu plusieurs civilisations défiler sur ses terres, «recèle de nombreux sites archéologiques», tout en soulignant que les membres de l'association œuvrent à sensibiliser les citoyens sur «la nécessité de préserver ces découvertes et de les protéger». Il a, en outre, ajouté que «l'association ambitionne, en coordination avec les autorités locales, de créer un musée archéologique à Negrine pour exposer toutes les pièces archéologiques découvertes et informer sur le passé riche en histoire de cette région». Pour rappel, une autre mosaïque avait été découverte dans la région de Aïn Boudias dans la même commune (Negrine) au début de janvier courant. Cette mosaïque, qui avait auparavant subi un acte de vandalisme, sera prochainement transférée vers un atelier spécialisé dans la restauration de la mosaïque à Tipasa.
Par ailleurs, l’archéologue spécialisé dans la restauration de mosaïques du CNRA, Ilyas Arifi, a souligné, jeudi à Tébessa, l'importance d'élargir les zones des fouilles dans la commune de Negrine «pour mettre au jour d'éventuelles autres pièces archéologiques».
«La découverte de deux mosaïques dans cette commune en 15 jours renseigne sur la richesse archéologique de cette région et interpelle pour mettre au jour autant de pièces anciennes de diverses civilisations et d’œuvrer à les protéger du vandalisme et du pillage», a-t-il précisé. Il a ainsi fait remarquer qu’une des deux mosaïques est scindée en deux lots dont le premier a été «très endommagé conséquemment aux opérations de creusement non autorisées». Une opération de restauration de cette fresque qui «remonte au IVe ou Ve siècle après J-C», sera lancée «prochainement» et sera assurée par des experts du CNRA.
Le chercheur a, en outre, souligné l’importance de protéger les sites archéologiques de la wilaya de Tébessa (limitrophe avec la Tunisie) ceux notamment de la commune de Negrine «contre le vandalisme et le trafic», tout en soulignant l'importance d'intensifier et de coordonner les efforts entre intervenants concernés, pour lutter contre les réseaux criminels qui s’adonnent au trafic de pièces archéologiques.
Le directeur local de la culture, Abdel-Djabbar Belahssen, a déclaré, pour sa part, qu’« une clôture sera érigée en coordination avec les services de l'APC de Negrine pour circonscrire le périmètre où a été découverte cette mosaïque». Des agents de sécurité relevant de l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels (OGEBC) seront désignés pour surveiller le site, «en attendant des mesures supplémentaires que décidera la tutelle».
Kader B.
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